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Titre : Le cabinet des livres. Tome deuxième, Belles-lettres : manuscrits : Chantilly / [H. d'Orléans]
Auteur : Aumale, Henri d'Orléans (1822-1897 ; duc d'). Auteur du texte
Éditeur : Plon-Nourrit et Cie (Paris)
Date d'édition : 1900
Contributeur : Musée Condé (Chantilly, Oise). Éditeur scientifique
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb40110177q
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb31742576n
Type : monographie imprimée
Langue : français
Format : 1 vol. (438 p.-[13] p. de pl.) : ill. ; in-4
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Description : Collection numérique : Originaux conservés à l'INHA
Description : Contient une table des matières
Description : Avec mode texte
Droits : Consultable en ligne
Droits : Public domain
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6288554n
Source : Bibliothèque de l'INHA / coll. J. Doucet, 2012-103705
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/09/2012
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CHANTILLY
LE
CABINET DES LIVRES
MANUSCRITS
TOME DEUXIÈME
BELLES-LETTRES
PARIS LIBRAIRIE PLON
PLON-NOURRIT ET Cie, IMPRIMEURS-ÉDITEURS HUE GARANCtÈRE. 8
1900 Tous droits réservés
INSTITUT DE FRANCE
MUSÉE CONDÉ
CHANTILLY
LE
CABINET DES LIVRES
! MANUSCRITS TOME DEUXIÈME
BELLES-LETTRES
PARIS LIBRAIRIE PLON
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1900 Tous droits réservés
Exemplaire réservé, imprimé pour
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MEMBRE DE L'INSTITUT
BELLES-LETTRES
I. - LINGUISTIQUE. RHÉTORIQUE
428 N° 912. UGUCCIO PISANUS : LIBER DERIVATIONUM.
In-4° (0,22 sur 0,17), mar. vert, fil., tr. dor., aux armes de Bourbon-Condé. — Vélin, fin du XIIIe siècle, 258 ff., 2 col. de 40 lignes, initiales rouges et bleues, 24 grandes lettres en miniature, dont la plupart représentent des saints ou des scènes de la vie du Christ.
L'ouvrage est précédé de deux prologues, dont le premier commence par ces mots (f. 1) : « Beatus vir qui non abiit nec a mandatis ejus deviat. M.
Le texte commence au f. 2 v° par le mot « Augeo », et finit au f. 257 : « Zoroastrum, minimum sydus. Explicit Hugucio. Deo gracias. Jacobus de Albona scripsit hune librum anno Domini M CC LXX, die veneris in vigilia Omnium sanctorum, in civitate Senonis ». Le scribe a ajouté ces trois vers : Scriptorem si quis linguis reprobarit iniquis, Cerberus in baratri flumine mergat atri.
Sit scriptor sanus, sit sua sana manus.
Le volume se termine par une table alphabétique qui comprend 876 mots, de « Augeo » à « Zona ».
Ugo ou Uguccione, de Pise, évêque de Ferrare en 1190, mourut en 1210 (on l'a souvent confondu avec un autre Uguccione, qui était de Verceil et qui fut évêque de Novare). Avant d'être élevé à l'épiscopat, notre Uguccione
avait été professeur de décret et de jurisprudence ecclésiastique à Bologne ; il y enseignait en 1178. Parmi ses élèves était le jeune Sinibaldo de Fieschi, qui devait occuper avec tant d'éclat la chaire de saint Pierre : Innocent III resta l'ami de son maître et lui témoigna toujours la plus grande confiance.
Uguccione paraît avoir pris peu de part aux luttes sanglantes qui agitaient alors l'Italie; il resta voué à ses travaux et aux devoirs de son ministère, n'usant de sa très réelle influence que pour faire réussir des missions de paix et de conciliation. Une seule fois, Innocent III fit appel à son dévouement : lorsqu'après la mort de Philippe de Souabe le pape voulut constituer fortement le parti guelfe et donna la marche d'Ancone à Azzolino d'Este, c'est par le concours d'Uguccione qu'il fit élire ce même Azzolino seigneur perpétuel de Ferrare : « gubernator et rector generalis et perpetuus dominus » (1208).
Ce titre pompeux n'empêcha pas le seigneur perpétuel d'être expulsé l'année suivante par son rival Salinguerra, que soutenaient Ecelino, tyran de Vérone, et le parti gibelin. L'arrivée de l'empereur Othon IV, qui venait en Italie pour son couronnement, suspendit les hostilités. Le vainqueur et le vaincu rivalisèrent d'obséquiosité auprès de lui. Othon ne se prononça pas; mais déjà il inclinait vers le parti hostile au pape, son ancien allié. Il traita Salinguerra avec faveur, et se borna à mettre un podestat impérial à Ferrare. Lui-même passa par cette ville, et, à la requête de l'évêque, mit au ban de l'Empire, par décret du 24 mars 1210, « omnes hereticos Ferrarise commorantes, Patherenos sive Gazaras, vel quocumque nomine censeantur » (Gnostiques.
Manichéens). C'est le dernier acte auquel Uguccione ait pris part; il mourut dans l'année.
Au milieu de ces graves événements, Uguccione avait dû régler une affaire qui lui avait causé beaucoup d'ennuis et d'embarras. Un certain Boniface, abbé de Nonantola, avait géré les intérêts de sa communauté avec tant de désordre et de prodigalité que les moines, menacés d'une ruine certaine, réclamèrent au pape et à l'empereur (1197). L'évêque de Ferrare fut muni de pleins pouvoirs et chargé de porter remède à cet état de choses : l'abbé fut déposé en 1198. Cette mission força Uguccione à de fréquents séjours à Nonantola, et, comme-il était fort docte, il passait ses meilleures heures dans la bibliothèque du couvent. Il y étudia, entre autres livres, le Vocabulaire
latin de Papias, ce qui lui donna l'idée de refaire l'ouvrage, mais en l'augmentant et en y ajoutant surtout des indications et des développements sur les étymologies. Il exécuta son projet immédiatement, comme le témoigne une chronique qui fixe a l'année 1198 la composition de ce « Liber dirivationum, non ubique verax, sed ubique perfectus ».
Les manuscrits de ce couvent ne conservèrent pas seuls la trace des travaux d'Uguccione. Son livre, reproduit par la plume de nombreux copistes, se répandit dans toute l'Europe, et l'apparition en fut un événement assez important pour être mentionné dans la curieuse chronique qui fut l'essai typographique de Philippe de Lignamine (Chronica summorum Pontificum et bnperatorum, Romse, 1474, f. 88 vO). Voici ce qu'il y en est dit : « Uguccio, natione Pisanus, episcopus Ferrariensis agnoscitur, qui, datus adjutor a Sede apostolica abbati Nonantulano, prodigo et indigno, ex libro Papie, qui illic est, librum derivationum composuit ». Enfin, au temps de Rabelais, la réputation de notre auteur se soutenait encore, et le joyeux curé de Meudon le met entre les mains des précepteurs de Gargantua.
Uguccione n'était pas indigne d'une estime si durable. Il savait assez bien le grec, et son vocabulaire, malgré des imperfections, fut consulté avec fruit par ceux qui le suivirent dans cette voie difficile, particulièrement par Du Gange, qui lui consacre un paragraphe de la préface de son Glossaire.
Voici du reste comment notre auteur, dans son second prologue, explique le plan et l'objet de son livre : « Opus hoc igitur, divina favente gracia, componere statuimus, in quo, prse aliis et post alios, vocabulorum et significacionum distinctiones, dirivacionum origines, ethimologiarum assignaciones, interpretacionum repperientur exposiciones, quarum ignorancia latinitas, naturaliter indiga, quadam doctorum pigricia non modicum cohartatur ».
Après quoi il nous dit sa patrie et son nom : « Si quis querat quis hujus operis actor sit, dicendum est quod Deus. Si quis querat quis hujus operis fuerit instrumentum, respondendum quodpatria Pisanus est, nomine Uguccio. M.
Le vocabulaire d'Uguccione n'a pas été imprimé, mais il en existe de nombreux manuscrits. Celui-ci a le mérite d'être fort ancien, avec date certaine, très bien conservé et orné de curieuses miniatures.
429-430 Nos 1562-1563. ALPHABET ET LEXIQUE ÉLÉMENTAIRE LATIN-FRANÇAIS.
2 vol. pet. in-12, mar. rouge, fil., fleurs de lys sur le dos et sur les plats, tr. dor.
(rel. anc.). — Joli ms. sur vélin, attribué à Damoiselet. Il se compose de 35 feuillets, qui contiennent l'A B C et un choix de mots latins avec leurs équivalents français; le tout très bien exécuté en lettres d'or et d'azur; chaque page est encadrée d'un filet d'or.
Ces deux petits volumes paraissent avoir été faits pour donner les premières notions du latin à un jeune prince de la famille royale de France; peut-être à l'un des fils de Louis XIV.
Bibliothèque Cigongne, n° 344.
431 N° 1133. LEXIQUE ITALIEN-ARABE.
In-4°, demi mar. vert. — Papier, XIXe siècle, 681 pp.
Collection Standish.
432 N° 702. ARISTOTE : RHETORICA, traduction latine.
Petit in.fo (0,283 sur 0,205), veau marbré, tr. dor., aux armes de Bourbon-Condé.
- Vélin, XIVe siècle, 44 ff., 35 lignes à la page, grandes marges.
La Bibliothèque nationale possède deux manuscrits de cette traduction (lat. 7694-7695); dans l'un, l'ouvrage est accompagné d'un commentaire de Gilles de Rome; l'autre donne le nom du traducteur, Guillelmus.
Hôtel de Condé, 1673.
433 N' 590. ClCÉHON : LA RHÉTORIQUE, traduction française du XIIIe siècle.
In-fo (0,350 sur 0,243), mar. rouge, tr. dor., aux armes de Bourbon-Condé. — Vélin a grandes marges, fin du XIIIE siècle, 164 feuillets, 2 col. de 32 lignes, 11 miniatures à
fonds d'or, grandes lettres ornées, initiales rouges et bleues, rubriques rouges; sur la première page du texte, armes et monogramme d'Antoine de Chourses et de Catherine de Coëtivy.
Mon cher confrère Léopold Delisle ayant bien voulu me communiquer les notes qu'il a prises sur ce manuscrit, notes qui doivent être par lui développées dans les Notices et extraits des manuscrits (1) et dans le tome XXXIII de l'Histoire littéraire de la France, je ne puis mieux faire connaître le livre qu'en les transcrivant ici : « Dans les recherches auxquelles ont donné lieu les anciennes traductions françaises des auteurs de l'antiquité, il n'a point été question jusqu'ici d'un travail entrepris à la fin du XIIIe siècle sur un ouvrage de Cicéron dont la mise en français présentait de grandes difficultés. Il s'agit des deux traités qu'on appelait, au moyen âge, Rhetorica velus ou prima et Rhetorica nova ou secunda, et donties véritables titres sont De Inventione libri duo et Ad Herennium libri quatuor. La traduction, dont le seul exemplaire jusqu'à présent connu est conservé à Chantilly, fut exécutée par un certain maître Jean d'Antioche, à la requête d'un chevalier de l'Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem, frère Guillaume de Saint-Étienne. Elle fut achevée en 1282 à Saint-Jean-d'Acre.
« L'auteur de la traduction, « Johan d'Antioche que l'en apele de Harens », selon ses propres expressions, est, sans aucun doute, le même que « maystre Harent d'Anthioche », dont on connaît une traduction des Otia imperialia de Gervais de Tilbury.. Quant à Guillaume de Saint-Étienne, chevalier de l'Hôpital, nous le connaissons pour avoir été commandeur de Chypre de 1296 à 1303, et pour avoir composé un recueil de statuts et de documents relatifs à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem (2), sur lequel M. Delaville Le Roulx (3) a donné d'intéressants détails.
« Maître Jean d'Antioche a fondu les deux rhétoriques de Cicéron en un seul corps d'ouvrage, qu'il a intitulé « Rettorique de Marc Tulles Cyceron), et divisé en six livres, les deux premiers répondant aux deux livres du
(1) Depuis la rédaction de cette notice, M. Léopold Delisle a publié dans le t. xxxvi de ce recueil une « Notice sur la Rhétorique de Cicéron, traduite par maître Jean d'Antioche, ms. 590 du Musée Condé ».
(2) Ms. français 6049 de la Bibliothèque nationale.
(3) Bibliothèque de l'École des Charles, 1887, t. XLViii.
De Inventione, et les quatre autres aux quatre livres du traité Ad Herennium.
Il a partagé le tout en 206 chapitres, formant une série unique et numérotés i-ccvi ; les cotes I, ccv et ccvi ont été réservées à trois chapitres étrangers à l'œuvre de Cicéron et qui servent d'annexes à la traduction de la Rhétorique.
« Le manuscrit conservé à Chantilly a été exécuté avec le plus grand soin; c'est probablement l'exemplaire original. Il a été soumis à une revision très attentive peu de temps après qu'il eût été copié. Les résultats de cette revision ont été consignés sur les marges et dans les interlignes avec beaucoup de délicatesse, de façon à ne pas enlever au manuscrit le caractère d'un livre de luxe. On souligna par de petits traits rouges ou par des points presque imperceptibles les syllabes, les mots et les phrases qui étaient à supprimer ou à modifier, et les leçons qu'on y substitua furent écrites en caractères d'une extrême finesse. Ces modifications portent à peu près exclusivement sur la traduction des deux livres du De Inventione.
« Parmi les miniatures, signalons celles qui sont placées en tête des deux premiers livres. F. 13, tableau divisé en deux compartiments (1) et représentant les inconvénients et les avantages de l'éloquence. Dans la partie supérieure de la miniature, le peintre a figuré une scène d'émeute : un démagogue, l'épée à la main, harangue la foule; les émeutiers ont commencé la démolition d'un édifice. Dans la partie inférieure, un orateur parle avec calme à un groupe de citoyens occupés à la construction d'un édifice. —
F. 45 vO, tableau divisé verticalement en deux compartiments : à gauche, un artiste s'apprête à peindre une statue dressée sur une colonne; à droite, des jeunes gens s'exercent à la lutte et à des jeux d'adresse. Le sujet de ces peintures a été fourni par le passage dans lequel Cicéron rapporte comment Zeuxis se prépara à exécuter une image de Junon réclamée par la ville de Crotone n.
Nous ignorons quel fut le sort du manuscrit depuis le moment où il sortit de l'Orient latin jusqu'au jour où il tomba entre les mains d'Antoine de Chourses. Nous le trouvons à l'hôtel de Condé en 1654, avec les autres manuscrits de la collection de Chourses-Coëtivy.
(1) Reproduit à la fin de ce volume.
433
N° 590. LA RHÉTORIQUE DE CICÉRON, TRADUITE PAR JEAN D'ANTIOCHE, XIIIe siècle.
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434 N° 886. CICÉRON. — « LES ACCUSATIONS DE MARC TULLES CICERO CONTRE C. VERRES, CITOYEN DE LA VILLE DE ROMME, TRADUICTES DE LATIN EN FRANÇOIS PAR JEHAN DE LUXEMBOURG ».
In-4° (0,213 sur 0,143), veau marbré, fil., tr. dor., aux armes de Bourbon-Condé. Vélin, XVIe siècle, 82 ff., 22 lignes à la page, initiales en or et couleurs.
Sur le premier feuillet sont peintes les armes de Luxembourg, surmontées de la couronne de baron et accompagnées de la devise Ex unguibiis nosce leones. Au verso de ce feuillet, dizain adressé à « Monsieur le Grant Maistre ». F. 2, épître dédicatoire : « Monsieur, pour ce que je sçay assez que vous prenez plus de plaisir aux choses antiques et vertueuses et à celles qui ont esté les plus estimées et les myeulx dictes que nulle autre personne que je cognoisse en ce royaulme. » ; signée : « vostre humble et obéyssant allyé. JEHAN DE LUXEMBOURG H. Puis vient la traduction française des deux « oraisons », dont chacune est précédée d'un « summaire et argument ».
Voici l'un des « célèbres et signalés personnages » qui ont dédié leurs œuvres au connétable Anne de Montmorency, « entre lesquelz Jean de Luxembourg, évesque de Pamiers, abbé d'Yvry et de Saint-Maur, un des plus éloquents seigneurs de son siècle, print la peine de composer sa vie en vers françois » (Duchesne, Histoire de la maison de Montmorency, p. 421). Il mourut en 1548, à Avignon.
Jean de Luxembourg pouvait se dire « allié » de Montmorency, car son frère Antoine, comte de Brienne, avait épousé en 1535 Marguerite de Savoie, sœur de Mme de Montmorency. C'est donc après mars 1535 que le manuscrit fut exécuté, et, comme il est dédié au « grand-maître », avant le 10 février 1538, jour où Montmorency reçut l'épée de connétable.
Hôtel de Condé, 1654.
435 N6 966. MATROUILLËT : EXERCICES LITTÉRAIRES.
In-8°, vélin blanc (anc. l'el.). — Papier, XVIe siècle, 107 pp.
Dissertations sur la science, la vertu, la vie bienheureuse, la lune, l œil, la mort, le caméléon et le courtisan. Ainsi que nous l'apprend l'épîtrp dédicatoire, ce volume fut présenté à M. Lescorchevel par J. du Ros, qui avait recueilli ces discours, « il y a environ huit ans, à Condé sur Noire Eau en Normandie », en suivant les leçons d'un « excellent professeur en rhétorique », M. Matrouillet. A la garde on lit la signature « Harcourt », d'une écriture du XVIe siècle.
Collection de Condé.
436
N° 1010. « MANUEL POÉTIQUE, contenant en abrégé l'idée de tous les genres de poésie, et la notice de ceux qui y ont excellé dans tous les siècles et chez toutes les nations ».
In-4% papier, XVIIIe siècle, 47 ff., cart.
Collection de Condé.
II. — ÉPISTOLAIRES. DIALOGUES. POLYGRAPHES.
437 N° 651. CICERO : EPISTOLÆ AD FAMILIARES.
Pet. in-fe (0,270 sur 0,195), veau marbré, aux armes de Bourbon-Condé. - Ms. sur papier, exécuté en Italie au XVe siècle, 205 ff., 31 lignes à la page, caractères romains, initiales ornées, décoration marginale sur la première page..
F. 1. « Marci Tullii Ciceronis Epistolarum familiares incipiunt. M. Tul. C. S.
dixit P. Lentulo proconsuli : Ego omni officio. ». Absolument conforme à l'édition imprimée en 1467 par Sweynheim et Pannartz. A la fin, deux lignes et une signature ont été effacées et remplacées par l'inscription suivante : « Hune emptu habui, die 29 mensis novembris, anno Domini 1512. Ego Marinus Mareschal ». Suit une autre signature du XVIe siècle : « Deschams ».
En tête du volume - « Ex dono domini Deschams. Mercier ».
A la suite de l'ouvrage, quatre feuillets restés blancs ont été remplis au XV. siècle par : « Ystoria Tancredi; Leonardus Aretinus .ex. Boccacio in latinum ». Cet opuscule de Léonard Bruni d'Arezzo a été imprimé au XV8 siècle sous ce titre : epistola de duobus amantibus Guiscardo et Sigismunda, fil ta Tancredi principis Salernilani, ex Boccatio.
Hôtel de Condé, 1673.
438 Ne 987. ALAIN CHARTIER, NICOLAS DE CLAMANGES, etc. — ALANUS AURIGA : DIALOGUS ; EPISTOLÆ. - - ROLANDUS DE TALENTIS, NICOLAUS DE CLAMENGIS :
EPISTOLÆ. — BONACURSIUS DE MONTEMAGNO : DE NOBILITATE. - « LUCIANI DIALOGUS QUI INSCRIBITUR CARON M.
In-4° (0,203 sur 0,140), mar. rouge, fil., tr. dor., aux armes de Bourbon-Condé. —« Vélin, XV0 siècle, 414 ff., 32 lignes à la page, initiales ornées.
1 (f. 1). [« Alani et S[odalis] Dialogus de causis civilium et intestinorum bellorum que Galli diu inter se habuerunt, et de commendatione atque dulcedine pacis.] — Alanus : Quid te, fidissime, preter morem tuum contristatum. ». — Fin : « S. : Et tu ipse vale, et nos in communi pace valeamus.
Amen ».
II (f. 14 v°). « Epistole Alani ». — Notre manuscrit ne donnant pas les intitulés de ces lettres, nous les empruntons au ms. latin 8757 de la Bibliothèque nationale.
1. (Ad Sigismundum imperatorem epistola de fœdere cum rege Francie ineundo). « Tuum, Serenissime César, etsi facilem animum. H.
2. (Ad eumdem oratio nomine regis Francie). « Turbato dudum regno Israël. H.
3. (Epistola de detestatione belli gallici et suasione ad pacem). « Usquequo dudum invictissimi Galiarum principes. ». Cette lettre est suivie de 40 vers latins sur le même sujet.
4. (Ad quemdam adolescentem epistola hortatoria ad amicitiam). « Etatem tuam prius tenellam. ».
5. Lettre à un prince étranger, fin de juillet 1429. « Illustrissime princeps, nuncius vester Corardus Bituris pridie. ».
6. (Persuasio ad Pragenses in fide deviantes, orata présente Cesare).
« Quanquam in fidei causa catholicus. ».
7. (Invectiva in amicum ingratum). « Maluissem tecum beneficiis. ».
8. (In invidum et detractorem invectiva). « Maledicta tua moleste tulissem. M.
9. (Oratio ad regem Francie pro libertate ecclesiastica, 1418). « Christianissime Rex ac excellentissime princeps. ».
10. (Epistola ad Universitatem Parisiensem, post egressum regis Caroli VII a civitate Parisiensi). « Alma mater fecunda. »,
11. Discours au roi d'Ecosse. « Dum ad me ipsum reversus sensus. ».
Ces lettres d'Alain Chartier ont toutes été publiées de 1617 (édition d'André Duchesne) à 1876 (étude de D. Delaunay sur Alain Chartier).
III (f. 62). « Alia epistola a magistro Alano composita (de vita curiali).
- Suades sepius et hortaris. ». C'est le célèbre CutÎaZ, traduction d'un ouvrage latin composé, non par Alain, mais, suivant toutes les vraisemblances, par un humaniste italien appelé Ambroise de Miliis. M. Ferdinand Heuckenkamp a utilisé le présent manuscrit dans l'édition qu'il a donnée du Cariai (Halle, 1899. — Voir la Romania, t. XXVIII, p. 483).
IV (f. 67 v°). « Nunc incipit epistola Rolandi de Talentis ad Karoluin septimum, Francorum regem, de calamitate urbis Constantinopolitane (1453).
— Dudum, Serenissime Rex, cum tristis et mesta fama de casu magnifice et preclarissime quondam urbis Constantinopolitane. ».
V (f. 73). « Liber de prosperitate adversitatis, a magistro Nicholao de Clemengis compositus. — Cum maxime predicatoris officium sit. ».
VI (f. 85 v"). « Epistola magistri Nicolay de Clemengis facta super miseriis nunc temporis currentibus et de eorum pacienti tolleracione. — Quanquam semper hec nostrorum principum certamina. ». L'auteur cite une lettre par lui écrite en 1411, et il ajoute : « Multi, ut cernis, fluxerunt dies ex quo has ad te dedi. » Nicolas de Clamanges, théologien, recteur de l'Université de Paris en 1393, trésorier de Langres et archidiacre de Bayeux, mort vers 1434. Ses ouvrages ont été recueillis par Martin Lydius (Leyde, 1613, in-4°).
Les trois pièces précédentes se trouvent aussi dans le ms. latin 8757 de la Bibliothèque nationale.
VII (f. 93). « De Nobilitate. — Apud majores nostros sepe de nobilitate dubitatum est. ».
Nous avons rencontré le même opuscule dans le ms. latin 6711 de la Bibliothèque nationale, sous le titre suivant : « Domini Bonacursii de Monte Magno, ad illustrem principem Guidantonium, Montisferrati comitem, super nobilitate questio sequitur disputata ». Voici les divisions de l'ouvrage, qui ne sont pas indiquées dans notre manuscrit : 1, « Prologus ». 2, « Titulus controvcrsio >;. 3, c Publii Cornelii Scipionis oratio contra Caium Flami-
nium a, 4, « Caii Flaminii oratio contra Publium Cornelium Scipionem ».
On connaît deux Buonaccorso de Montemagno, tous deux poètes; le premier vivait au milieu du XIVe siècle; ses poésies ont été publiées en 1718. Le second (son neveu) vivait en 1429; c'est probablement le nôtre; de lui on sait peu de chose, et Tiraboschi se borne à le nommer.
VIII (f. 106 vO). « Incipit Luciani Dyalogus qui inscribitur Caron ». Traduction anonyme, dédiée à un ecclésiastique, et entreprise à la requête de « Seraphius Urbinas, vir utriusque juris interpres, nostri temporis primarius ». Ce n'est pas celle de Rynucius (contenue avec une autre copie de celle-ci dans le ms. latin 8729 de la Bibliothèque nationale); le traducteur pourrait être Jean Aurispa, qui mit de grec en latin des dialogues de Lucien.
On lit à la fin la signature « De Chamelet » (XVIe siècle).
Hôtel de Condé, 1673.
439 N° 988. RECUEIL DE LETTRES ITALIENNES.
Pet. in-4% vélin blanc ancien. —Papier, première moitié du XVIe siècle, 167 ff., dont beaucoup de blancs; belle cursive italienne.
Recueil de 91 lettres, la plupart anonymes. Beaucoup ont été publiées dès le XVIe siècle; nous en avons reconnu 21 dans les Lettere volgari di diversi nobihssimi huomini (Venise, Aide, 1544, in-8°). Presque toutes les autres sont du cardinal Bembo; aucune n'est suivie de son nom, mais un certain nombre figurent dans les éditions de ses lettres données au XVIe siècle, et des indices sérieux permettent de lui attribuer les autres. Néanmoins quelques lettres n'ont pu être identifiées et sont peut-être inédites.
Outre Bembo, qui tient la plus grande place dans ce recueil, citons les auteurs suivants : Lodovico Canossa, évêque de Bayeux; Giacomo Bonfadio; F. P. già Vicenzo Quirino; Francesco della Torre; Marc' Antonio de Mula; il Frascatoro; Annibale Caro; Gabriel Cesano; Daniel Barbaro; la marquise de Pescara; Domenico Sauli.
Hôtel de Condé, 1673.
440
N° 916. [LA MOTHE LE VAYER] : « QUATRE DIALOGUES FAITS A L'IMITATION DES ANCIENS PAR ORASIUS TUBERO ».
In-4°, veau brun (rel. anc.). — Papier, XVIIE siècle, 427 pp, P. 1. « Lettre de l'autheur ». — 13. « Dialogue traittant de la philosophie sceptique entre Eudoxus et Ephestion ». — 73. « Dialogue intitulé Le Banquet sceptique entre Marcellus et Orasius, Diodotus, Divitiacus, Xenomones et Eraste ». — 135. « Dialogue sur le sujet de la vie privée entre Philoponus et Hesychius ». — 182. « Dialogue sur les rares et éminentes qualitez des asnes de ce temps, entre Philonius et Paléologue ».
On sait qu'Orasius Tubero est le pseudonyme de François de La Mothe Le Vayer. Ces dialogues ayant d'abord été imprimés sous des dates qui sont probablement fausses (1604, Le Vayer n'avait que seize ans, et 1606), il n'est guère possible de savoir si ce manuscrit est antérieur ou postérieur à l'impression. L'ouvrage a été réimprimé en 1671, en 1716, et dans l'édition des œuvres de 1756-1759.
Le titre de notre volume est de la main de Soru, cet avocat au parlement dont nous avons déjà parlé, sorte de commissionnaire en librairie qui fournissait des livres au Grand Condé et faisait faire pour lui des copies de manuscrits. Celui-ci, dont l'écriture appartient aux premières années du XVIIe siècle, a été acheté par Condé vers 1685.
441
N° 977. ANGUIEN (LOUIS-IIENRY - AUGUSTE DE BOURBON, DUC D'). Cahiers d'étude.
In-4° de 260 pp., veau brun.
1 (p. 1.). « Recueil de portraits de quelques grands hommes de l'antiquité, tirez de divers auteurs; traduit de latin en françois par Louis-Henry-Auguste de Bourbon, duc d'Anguien, revu et corrigé par M. l'abbé Mongin, l'an de J. C. 1707 ».
2 (p. 31). « Oraison de M. Tullius Cicéron contre Lucius Catilina, traduite en françois., 1707 » 3 (p. 53). » Seconde oraison de Marcus Tullius Cicéron contre Catilina, 1708 ».
4 (p. 85). « Art poétique d'Horace ».
5 (p. 117). « Lettre 6e du second livre de Caius Plinius à son cher sénateur Avitus, traduite en françois., 1707 ».
6 (p. 121). « Lettre 36e du 9" livre de Caius Plinius à son cher sénateur Fuscus, traduite en françois. 1707 ».
7 (p. 125). « Abrégé de l'histoire de France fait par L. H. A. de Bourbon, duc d'Anguien, 1707 ».
8 (p. 177). « Compendiosa logica ducis Anguiani » (antérieur aux devoirs précédents, l'écriture est plus enfantine).
Nous avons déjà parlé (1) des volumes manuscrits qui ont servi pour l'éducation de Louis-Henry-Auguste de Bourbon, duc d'Anguien jusqu'à la mort de son père (1710), puis duc de Bourbon (septième prince de Condé), premier ministre de Louis XV, mort en 1740. Comme les autres, celui-ci est marqué d'un L.
442
N° 1420. PERRAULT (CHARLES) : RECUEIL DE DIVERS PETITS OUVRAGES EN PROSE ET EN VERS POUR LA BIBLIOTHÈQUE DE VERSAILLES.
Grand in-4°, mar. rouge à comp., fil., tr. dor., fleurs de lys, soleils, armes et chiffre de Louis XIV. — Papier, XVIIE siècle, 146 ff. chiffrés et 6 non chiff., un frontispice et 30 vignettes à l'encre de Chine.
La première page est occupée par un beau dessin (2), signé : G. Le Brun, et représentant Apollon avec les Muses ; on voit dans le fond la pièce d'eau du Dragon et la façade de Versailles. — F. 2. Titre et cul-de-lampe par Sébastien Le Clerc, auteur des 29 autres dessins. - F. 3. Épître dédicatoire, adressée à « M. Bontemps, conseiller et premier valet de chambre du Roy, intendant
(4) T. I, pp. 33, 249.
(2) Il est reproduit à la fin de ce volume.
442
N° 1420. PERRAULT (CHARLES) : Recueil de divers petits ouvrages en prose et en vers pour la bibliothèque de Versailles, xvir siècle.
DESSIN DE CHARLES LE BRUN.
,ri)
du château, parc et ménagerie de Versailles a, terminée par la signature autographe de Perrault, auteur des 25 petits ouvrages en prose et en vers qui remplissent le reste du volume. — Le dernier feuillet, numéroté 146, est occupé par la table.
Ce beau manuscrit avait été exécuté uniquement pour la bibliothèque du château de Versailles; mais, en 1675, Le Laboureur en donna une édition, sans figures (ainsi les dessins de Le Brun et de Sébastien Le Clerc n'ont jamais été gravés). « Le présent que j'ose vous faire aujourd'huy est un larcin que j'ai fait au Roy, disait-il dans sa dédicace au prince de Conti; j'apporte à V. A. un livre que j'ai volé à S. M. M. Perrault, qui en est l'auteur, l'avoit comme voué à la bibliothèque de Versailles ».
Collections Coislin (1847), La Bédoyère (1862) et Double (1863).
443
N° 1487. HÉNAULT (le président) : OEUVRES DIVERSES.
Pet. in-Co, mar. citron à comp. de mosaïque, doublé de mar. rouge., tr. dor., riche reliure aux armes de la reine Marie Leckzinska. — Papier, XVIIIe siècle, 161 ff. réglés.
1. « Discours qui a remporté le prix d'éloquence par le jugement de l'Académie françoise, en l'année 1707 » (imprimé la même année à Paris, in-4°).
2 (f. 11). « Discours qui a remporté le prix d'éloquence donné par Messieurs de l'Académie des Jeux Floraux en l'année 1709 ».
3 (f. 17). « Que les femmes doivent se convaincre que la constance en amour est une vertu ». �-- - � 4 (f. 27). « Sur la tragédie et la comédie ».
5 (f. 33). « Copie d'une lettre de la duchesse du Maine au président Hénault, qui s'étoit plaint d'une critique de M. de Saint-Aulaire ». (Œuvres inédites de M. le Président Hénault, Paris, 1806, p. 359).
6 (f. 34). Deux chansons : Quoique je sois l'amour.
Rien ne peut réparer l'absence.
« Ces deux airs faisoient partie d'une feste que M"" de Clermont donna à la Reine ». — Les ff. 35-40 sont blancs..
7 (f. 41). « La Petite Maison, comédie en trois actes, en prose » (publiée à Paris en 1769, in-8°).
8 (f. 73). « Le Jaloux de lui-même, comédie en trois actes » (en prose, publiée à Paris en 1769, in-8").
9 (f. 103). « Épître de Psyché à l'Amour », 18 quatrains (publiés dans les Œuvres inédites, Paris, 1806, p. 359).
10 (f. 104). « Madrigal sur rÉpître de Psyché à l'Amour, par M. l'abbé de Chaulieu a. (OEuvi-es inédites, p. 30).
11 (f. 105). « Églogue » de 108 vers. (OEuvres inédites, p. 176).
12 (f. 107). « Sur la sarabande des festes grecques et romaines : a.) « A l'Amour » (9 vers) : Tircis et moi t'offrons une couronne.
b). « Églogue intitulée Ismeine » (80 vers) : L'aurore renaissante invitoit la nature.
(OEwcres inédites, p. 179).
c). « Énigme » (9 vers) : Séparé des mortels, j'habite la cité.
(OEttvres inédites, p. 197).
13 (f. 109). « Le Temple d'Astrée, sur l'air des Bergers de Maintenon » : Jours innocents de la divine Rhée.
(OEuvres inédites, p. 175).
14 (f. 109 Y0). « Parodie d'un air italien » : Venge-moi d'une ingrate maîtresse.
(Anthologie françoise, Paris, 1765, II, 11. — OEuvres inédites, p. 271).
15 (f. 109 VO). « A Madame de., quidisoit qu'elle ne voudroit pas épouser son amant, afin de l'aimer toujours par choix et jamais par devoir » : Non, tu ne m'aimes pas, inconstante Glicère.
16 (f. 110). « Chanson sur une fanfare de Landrieux » : Buvons à tasse pleine.
(Œuvres inédites, p. 266).
17 (f. 110 VU). « A M. L. D. G., qui étoit allé aux eaux de Forges, sur l'air Il n'y a que sept lieues » : Quoi! Vous partés sans que rien vous arreste.
(Anthologie françoise, 1765, II, 1. — Œuvres inédites, 1806, p. 259).
18 (f. 111 v°). « M. L. D. L. [l'abbé de Lattaignant] envoyant à Mad* la D. d'H., sur l'air Réveillez-vous, belle endormie » : Craignés cette simple amusette
(Œuvres inédites, p. 261).
19 (f. 112). « Sur l'air L'ordre sévère qui nous enlève » : La jeune Hortense.
(Œuvres inédiles, p. 265).
20 (f. 112 vu). « On donna une espèce de feste à Mlle de Clermont, dans laquelle on fit représenter l'acte de l'opéra des Sens, où l'Amour paroît sans bandeau; après que l'on eut chanté cet acte, on chanta les couplets suivants, sur l'air de Grimaudin; c'est l'Amour qui parle » : Sans vous seroit-ce un avantage.
(Œuvres inédites, p. 262).
« On peut chanter les couplets suivants sur l'air du Confiteor » : Pourquoi regretter ces beaux jours.
(Anthologie (rançoise, 1765, II, 3).
21 (f. 113 vo). « Chanson de table sur l'air Sachés qu'il est Bourbon de Montmorenci » ; Que ce jus prétieux. —22 (f. 114). « Vers mis en chant par La Croix » : Vous éteignés, cruelle, une si tendre ardeur.
(Œuvres inédites, p. 270). 23 (f. 114). « Paroles sur un menuet de M. de Blamont » : Il n'est rien que l'amour n'égale.
(Œuvres inédites, p. 269).
24 (f. t t 4 vo). « Second menuet » : Aimons tous, c'est le bien suprême.
25 (f. 114 v°). « Fragment d'un divertissement fait à Belebat sur l'air Je gage boire autant qu'un Suisse a :
Salut au curé de Courdimanche.
26 (f. 115): « Les Délices de Couperin » : Tout Cythère est dans ce beau séjour.
(Nouveau recueil de chansons choisies, La Haye, 1726, II, 97).
27 (f. 115 y0). « Sur l'air de l'Inconnu » : Troubles naissants où je n'ose me plaire.
(Œuvres inédites, p. 270).
28 (f. 115 y0). « A S. A. S. Madame la duchesse du Maine. ». Épître en vers et en prose, publiée dans les Œuvres inédites, 1806, p. 236. Elle comprend les chansons suivantes : J'ai couru chez le pauvre abbé.
(Ant4ologie françoise, 1765, II, 8).
Réveillés-vous, troupe légère.
Cet âne est parent de fort près.
Vous dont nous empruntions les vers.
Cette dernière chanson vise Ant. Ferrand, qui avait emprunté aux anciens poètes français les paroles d'un ballet mis en. musique par Collin de Blamont.
29 (f. 118). « Sur l'air Si mon amant » : Il faut, quand on s'aime, une fois.
(Anthologie françoise, 1765, II, 5. — Œuvres inédites, p. 267).
30 (f. 118 v°). « Imitation de l'ode xv du 2e livre d'Horace » : Ami, le tems s'écoule et son rapide cours.
31 (f. 119 VO). « Imitation de l'ode VIII du 2" livre d'Horace » : Philis, si ta beauté souffroit de tes parjures.
32 (f. 120). « L'Homme inutile. Lettre écrite à M. de V[oltaire], de Plombièfes, Je 14 août 1744 » : Déjà le jour plus grand fait pâlir les flambeaux.
« Réponse de M. de V[oltaire] » : D'un pinceau ferme et facile.
(Œuvres de Voltaire, Paris, Didot, 1827, 1, 1162).
33. (f. 123). « Lettre de M. de Voltaire à M. le P. H. » [président Hénault] (Cirey, 1er sept. 1744) : 0 déesse de la santé.
(Œuvres complètes de Voltaire, 1785, XV, 177).
34 (f. 124). « Lettre de M. le président Hénaut à Mme la duchesse de La Vallière, de Chandon » (prose et vers).
35 (f. 124 v°). Pièce de vers qui terminait une lettre écrite le 15 août 1742: Heureuse terre, agréables ombrages.
(Œuvres inédites, p. 281).
36 (f. 125). « Réflexions » (10 ff. de prose. Œuvres inédites, p. 290).
37 (f. 134 Vo). « Dialogue. Ninon, Mme la M. de F. » (6 ff. de prose).
38 (f. 140 Vo). « Noël pour l'année 1730. Un grand prince (le roi de Pologne), s'étant fait le berger d'une illustre princesse (la duchesse du Maine), vient à la crèche avec les bergers » : Sans attendre les trois Rois.
39 (f. 142 v°). « Noëls de 1724. Ils furent chantés à la suite de plusieurs noëls où on parloit de la guerre et de la paix, sur l'air Donne à boire à ton voisin » : Ne parlons plus de la guerre. - 40 (f. 144). « Prière à l'Amour » : Si tu ne veux, dieu d'amour, que j'en meure.
(Œuvres inédites, p. 211).
41 (f. 144 v°). « A Mme la duchesse du Maine » : Tout répond dans la nature.
(Œuvres inédites, p. 246).
42 (f. 145). Lettre en prose écrite de la ville d'Eu par la duchesse du Maine au président Hénault (Œuvres inédites, p. 272).
43 (f. 148). « La Toilette de Vénus, cantate » : Bel astre de la nuit, arreste ton flambeau.
Cette cantate a été mise en musique par Desmarets, par Dornel et par M. deBlamont; la musique de ce dernier est gravée. (OEuvres inédites, p. 218).
44 (f. 149 Y0). « En envoyant pour étrennes une boëte dans laquelle il y avoit de la corde de pendu » : Vous vous plaignes des maux que le jeu vous a faits.
(OEuvres inédites, p. 224).
45 (f. 150). « Chanson en rondeau » : Il ne faut plus aimer, puisqu'Iris est volage.
(OlÙwres inédites, p. 269).
46 (f. 150 v"). « Noël sur l'air Chantons, Nolet » : Eh bien, nous ferons des chansons.
(OEuvres inédites, p. 185).
47 (f. 152). « Cantique spirituel sur ces paroles du pseaume : Filh hominum, etc. ; sur l'air De Vamour qtte j'ai dans le coeur » : Beaux jours, vous m'êtes apparus.
Les derniers feuillets sont occupés par la table et par les airs notés des chansons.
Bibliothèque Cigongne, n° 2303.
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N° 1622. AUMALE (HENRI D'ORLÉANS, DUC D') : Discours prononcé à l'Académie française le jour de sa réception, 3 avril 1873.
Pet. in-fo, mar. ponceau, tr. dor. — Papier, 24 ff., lettres gothiques; initiales, fleurons et ornements en or et camaïeu.
Envoi autographe (7 avril 1874) de M. Berthier, ancien employé, décoré, et calligraphe, qui a exécuté ce joli manuscrit.
III. — POÉSIE GRECQUE ET LATINE
445 N° 945. HOMÈRE : L'ILIADE. - « LE PREMIER (ET LE SECOND) LIVRE DU PRINCE DES POÈTES, HOMÈRE, TRADUICT PAR SALEL ».
In-8° (0,168 sur 0,121), mar. brun, semé de M, de marguerites et de fleurs de lys, tr. dor. (anc. rel.). — Vélin, XVIe siècle, 2 if. liminaires et 61 chiffrés.
Le manuscrit commence au verso du second feuillet non chiffré par une dédicace à François Ier, en huit vers. Une autre dédicace en 13 vers, adressée au roi, précède le second livre : elles n'ont pas été imprimées. Par contre, notre volume ne contient pas la longue épître de Salel au roi qui se trouve en tête des nombreuses éditions de sa traduction. Voici ces deux petites pièces : AU ROY
L'antiquité a mis en si hault pris Ce grec autheur, que par gloire notable L'a surnommé père des bons esprits, En poésie utille et délectable.
Il a esté divin et admirable, Parfait en tout, n'ayant faulte de rien Fors d'un grand roy, à vous, Sire, semblable, Pour le nourrir et luy faire du bien.
AU ROY
Par Eudamus furent jadis forgez Certains anneaux de vertu merveilleuse Qui guérissoient les espritz affligez Du coup mortel de langue périlleuse.
0 que seroit la poésie heureuse Au temps présent si elle estoit garnye D'un tel anneau contre la calumnye 1 Quant est à moy, Vostre Magesté haulte, Roy très puissant, répare ceste faulte, Et n'ay besoing d'aucun anneau pour garde.
Car la faveur monstrée au premier livre Fera tous jours Homère en France vivre, Rendant heureux Salel, quoy qui luy tarde.
Salel était né en Quercy; il avait entrepris cette traduction par ordre du roi, qui le récompensa par un titre de valet de chambre et l'abbaye de Saint-Chéron. Sa traduction n'alla pas au delà des onze premiers livres et fut imprimée ainsi en 1545 par Sertenas à Paris, avec de très belles figures; j'ai un exemplaire de cette édition à la reliure de Catherine de Médicis.
L'œuvre commencée par Salel fut menée à fin par Amadis Jamyn; j'ai un exemplaire de l'édition de 1580 chargé de corrections de la main de ce dernier, Il est probable qu'aussitôt après avoir achevé la traduction des deux premiers livres, Salel voulut soumettre son œuvre à l'un des juges les plus éclairés, à l'un des protecteurs les plus puissants qu'il pût rencontrer à la cour. Ce charmant petit volume fut sans doute offert par lui à la sœur de son maître, à Marguerite d'Angoulême. La recherche seule de l'exécution ferait supposer que ce livre était destiné à un grand personnage : les chiffres et les emblèmes dont les plats sont chargés confirment notre supposition. �
Hôtel de Condé, 1673.
446 N° 1631. HOMÈRE : « LE SECOND LIVRE DE L'ILIADE DU PRINCE DES POÈTÈS, HOMÈRE, TRADUICT PAR SALEL ».
In-8° (0,170 sur 0,120), mar. brun semé de F et de fleurs de lys, comp. et tr. dor.
(anc. rel.). — Vélin, XVIe siècle, 28 ff. réglés.
Exemplaire de dédicace relié pour François Iet. — A la garde, signature
de « Magdalene Levyngstoun », une des filles d'honneur écossaises de Marie Stuart.
Vente Ganay, mai 1881. 447
N° 1625. HOMÈRE : « LE CINQUIESME (ET LE SIXIESME) LIVRE DE L'ILIADE D'HoMÈRE, TRADUICT PAR SALEL ».
In-8° (0,166 sur 0,121), mar. vert olive semé de F d'argent, de fleurs de lys d'or, comp., fil. et tr. dor. (anc. rel.). — Vélin, XVIe siècle, 81 ff. réglés.
Exemplaire de dédicace relié pour François Ier. - Salel était fidèle à son scribe. Nous retrouvons ici l'écriture fine et nette que nous avons remarquée dans l'exemplaire des deux premiers livres offert peut-être quelques mois plus tôt à Marguerite, et dans l'exemplaire du second livre offert au roi.
Vente Firmin-Didot, juin 1878.
448 N° 1179. HORACE : « TRADUCTION DES QUATRE LIVRES DES ODES D'HORACE, PAR LOUIS-AUGUSTE DE BOURBON » (DUC DU MAINE).
In-4°, mar. vert, fil., dos fleurdelysé, tr. dor., aux armes du duc du Maine, avec les drapeaux de colonel-général; fermoirs à l' L. - Papier, XVIIE siècle, 95 ff. écrits, le reste du volume blanc. Très soigné.
Manuscrit de famille, de la bibliothèque de Neuilly; donné par ma mère le 16 janvier 1855.
449 N° 736. HORACE : TRADUCTION DES ODES, suivie de celle du LIVRE DES ÉPODES, et de quelques fragments des MÉTAMORPHOSES D'OVIDE mis en prose latine (la traduction française de ces fragments ayant sans doute été donnée en thème). Suit une traduction française de la première épître d'Horace.
In-4°, veau brun, dos orné (anc. rel.). — Papier, début du XVIIIe siècle, 362 ff., écriture d'enfant.
Marqué d'un L (éducation de Louis-Henry-Auguste de Bourbon, duc d'Anguien, puis duc de Bourbon, né en 1692, mort en 1740).
450
N° 1619. OVIDE : « LE TROYSIESME LIVRE DE LA MÉTAMORPHOSE, TRADUICT DE LATIN EN RYTHME FRANÇOYSE PAR F. HABERT ET PAR LUY PRÉSENTÉ A HENRY DE VALLOYS, ROY DE FRANCE » (HENRI II).
In-8° (0,140 sur 0,095), reliure originale en veau brun à comp., fil. et tr. dor. —
Papier, milieu du XVIE siècle, 38 ff.
Cette traduction du troisième livre des Métamorphoses est précédée d'une épître au roi : C'est à ce coup que mes vers trop se deullent J'ay achevé le Caton pour l'enfance De ton cher fils, attendant ses ans meurs, En publiant l'œuvre par imprimeurs Si te supply, Roy très puissant Henry, Sur ton petit poète de Berry Getter les yeulx.
Qui t'ose encore promettre cette chose Qu'il traduira le grand Métamorphose, Dont feu Marot, passant beaucoup de plumes, Deux livres feit entre quinze voulûmes.
En reste encore treze, dont la façon Te donnera un tour par moy leçon, Dont cependant un, escript de ma main, Se vient offrir à ton visage humain.
Mais sans ta main libérale et ta grâce Je suis au pied du mur, plus froid que glace.
Puis vient un « dizain du trespas du roy François », suivi du « IIII livre de la Métamorphose d'Ovide ».
Cette dédicace nous permet de dater notre manuscrit vers 1550. Les quatre livres de Caton, traduits en rithnie française par Fr. Habert,' avaient été imprimés par Étienne Groulleau en 1548. D'autre part, c'est en 1556 que Macé Bon-
homme, de Lyon, imprima Les trois premiers livres de la Métamorphose d'Ovide, traduictz en vers françois, le premier et le second par Clément Marot, le tiers par Barthélemy Aneau. Au moment où François Habert écrit sa dédicace, il ne connaît que la traduction des deux premiers livres par Marot et se propose de la continuer. Après la publication de Macé Bonhomme, le pauvre « Banni de liesse », sans doute un peu déconcerté d'abord, se remit à l'œuvre et reprit les deux premiers livres. Sa traduction fut publiée l'année suivante (1557, Paris, Étienne Groulleau); Marnef l'a réimprimée plusieurs fois de 1573 à 1587.
Nous décrirons plus loin les Paraphrases chrétiennes de François Habert.
451
N° 981. OVIDE : Traduction française de fragments des MÉTAMORPHOSES.
In-4", veau brun, dos orné (anc. rel.). — Papier, début du XVIIIe siècle, 278 ff., écriture d'enfant.
Ms. marqué L (éducation de Louis-Henry-Auguste de Bourbon).
452
N° 975. FABLES D'ÉSOPE et autres, mises en prose latine (thèmes).
In-4°, veau fauve, dos orné (anc. rel.). — Papier, début du XVIIIe siècle, 259 ff., écriture d'enfant.
Marqué L (éducation de Louis-Henry-Auguste de Bourbon).
543
N° 980. FABLES latines mises en prose latine. Fables latines et françaises mises en prose française (thèmes et versions).
ln-4°, veau marbré, dos orné (anc. rel.). — Papier, début du XVIIIE siècle, 300 ff., écriture d'enfant; la partie en français est d'une main virile (un copiste).
Marqué L (éducation de Louis-Henry-Auguste de Bourbon).
454 N° 997. SEDULIUS : CARMEN PASCHALE.
In-4° (0,193 sur 0,134), mar. vert. tr. dor., armes de Bourbon-Condé. — Vélin, XVe siècle, 37 feuillets, 25 lignes à la page. Les armes et le monogramme d'Antoine de Chourses et de Catherine de Coëtivy ont été ajoutés dans la première initiale.
Premier vers : Paschales quicumque dapes conviva requiris Dernier vers : Sufficeret : densos per tanta volumina libros.
« Explicit Sedulius. 1825 versus continentur in presenti volumine ».
Hôtel de Condé, 1654.
455
N° 1435. ALBUZIO (AURELIO) : POEMATA latina.
In-4° (0,235 sur 0,163), velours rouge. — Vélin, XVIe siècle, 14 ff. écrits en lettres d'or sur fond pourpré.
Ces petits poèmes, d'un rythme varié, sont l'œuvre d'un Milanais dévoué aux conquérants français et surtout avide de plaire au vice-roi, Odet de Foix, seigneur de Lautrec. Le volume commence par une épître en prose (de deux pages) adressée à l'évêque de Tarbes, Menaud de Martres de Sàinte-Colombe, assesseur du vice-roi, « qui illustrissimo proregi Odeto. ita placeas ut, cum tu plura sine eo, ipse sine te nihil agat, sepissimeque sub diligentiae prudentiseque tuse fide conquiescat ». Au verso du second feuillet commence le premier poème, dédié à Lautrec. Le second poème, sans titre, occupe les ff. 9-11. Dans le troisième (ff. 12-14), l'auteur s'adresse au peuple de Milan, « ut arma deponat ».
Lautrec, nommé maréchal en 1515, lors de la conquête du Milanais, fut battu à la Bicoque en 1521, et cette défaite nous fit perdre le duché. C'est entre ces deux dates qu'il faut placer l'exécution de ce joli volume, offert à l'évêque de Tarbes.
Aurelio Albuzio, jurisconsulte et poète milanais, a laissé plusieurs ouvrages : 1° Carmen de antiqua Mediolanensium victoria apud Parabiagum (Milan, 1494, in-4°). 20 Heroidum epistolarum libri IV (Milan, 1542, in-4°).
30 Christianarum Ínstitutionum libri III (Milan, 1540, in-4°). Notre manuscrit paraît inédit.
Le dernier feuillet du volume porte la mention suivante : « Ex bibliotheca Francisci Graverol, Nemausensis, 1690. Donum domini Gasparis de Calvière, toparchse S. Cosmae, Boissières et Reculan ». Gaspard de Calvière, sr de Saint-Cosme, président du consistoire de Nîmes, abjura en 1685 et devint l'adversaire passionné de ses anciens coreligionnaires, par lesquels il fut assassiné le 13 août 1702. Jeté au cachot, son ami François Graverol signa l'abjuration pour recouvrer sa liberté ; rentré à Nîmes, il se confina au milieu de ses livres et vécut dans la retraite. Jurisconsulte éminent, poète et archéologue, François Graverol a laissé une quinzaine d'ouvrages estimés. Il fut un des fondateurs de l'Académie de Nîmes; né dans cette ville en 1636, il y mourut le 18 septembre 1694.
Au dix-huitième siècle, ce manuscrit appartint à l'héritier converti d'une autre célèbre famille de protestants, Charles de Baschi, marquis d'Aubais, né à Beauvoisin (Gard) en 1686, mort à Aubais en 1777; auteur du curieux recueil de Pièces fugitives pour servir à l'histoire de France (1759, 3 vol. in-4°).
Dulau, Londres, 1863.
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N° 1539. CERRUTI (ANTONIO) : « AD PAULUM IV PONTIFICEM OPTIMUM, MAXIMUM, ANTONII CERRUTI LiBER H.
In-8° (0,473 sur 0,113), mar. rouge, riches dorures, reliure italienne originale, à la Grolier, armes de Paul IV sur les plats. — Vélin, XVIE siècle, 30 ff. chiffrés, 1 f. de titre et 2 d'index non chiffrés; 1 f. blanc à la fin. Titre et intitulés en lettres d'or; initiales ornées en or et couleurs; belle écriture. Exemplaire de présentation au pape Paul IV, dont les armes sont reproduites plusieurs fois dans les enluminures.
Recueil de poésies latines sur les faits et les espérances du pontificat de
Paul IV (Jean-Pierre Caraffa, 1555-1559), avec épître dédicatoire. Très joli livre.
Vente Gage, Londres, juin 1867.
457
Nu 542. AUBEHY (JEAN-HENRI) : « LUDOVICI XIII JUSTI, FRANCORUM ET NAVARRENORUM REGIS CHRISTIANISSIMI , VICTORIA AD OLLONÆAS ARENAS. Auctore Joanne Henrico Auberio Borbonio, e Societate Jesu ».
In-fo, vélin blanc. — Papier, XVIIe siècle, 24 ff., précédés d'un feuillet de titre.
Poème latin sur la victoire des Sables d'Olonne (16 avril 1622), précédé de deux épîtres dédicatoires en latin, l'une au roi Louis XIII, et l'autre à Henri II, prince de Condé.
J'ai, de ce même Aubery, un poème latin sur le voyage du prince de Condé en Languedoc et Gascogne (Paris, Cramoisy, 1629).
Hôtel de Condé, 1673.
458 N° 378. « ILLUSTRISSIMO ET INVICTISSIMO REGII SANGUINIS PRINCIPI HENRICO BORBONIO MUSARUM DIVIONENSIUM PANTHEON VOTIVUM ».
ln-fo, veau brun aux armes de Bourbon-Condé. — Vélin, XVIIe siècle, 18 ff.
18 figures coloriées, avec une légende en vers latins au bas de chacune d'elles. Chaque figure représente un dieu de la fable offrant ses attributs au prince de Condé. Chaque légende est signée d'un nom différent. Les jeunes gens des premières familles de Dijon, ou peut-être les principaux élèves du collège des Jésuites, s'étaient sans doute réunis pour offrir cet hommage au gouverneur à son arrivée dans la province. Parmi les noms connus dans l'histoire ou qui reviennent souvent dans nos recueils relatifs à la Bourgogne, je remarque : Roger Briilart, Bretagne, de Montholon, Claude Comeau, Jean-Jacques Belin, de Thésut, de Marguenat, etc.
Collection de Condé.
459 N° 393. « PALATIUM GLORLE KELSISSIMI PRINCIPIS HENRICI BORBONII CONDJEI ».
Gr. in-fo, mar. bleu semé de fleurs de lys, aux armes de Bourbon-Condé. — Ms. du XVIIe siècle, 70 ff., texte sur papier, il vignettes en couleur, de style et d'exécution médiocres, sur des feuillets de parchemin.
Série de pièces latines en vers et en prose, présentées sous la forme d'une vision de Louis de Bourbon, et précédées d'une lettre latine du même à son père, Henri II de Bourbon, prince de Condé.
Voilà sans doute un hommage du Grand Condé à son père, dont l'image est mêlée à presque toutes les vignettes sous les formes les plus diverses, et dont le nom reparaît à toutes les pages, flanqué d'hyperboliques épithètes.
Les hauts faits de ce prince sont un peu amplifiés, et ses vertus vues avec la loupe; mais c'est un fils qui parle. Rien n'indique l'époque précise où fut écrit et présenté ce volume ; mais il date certainement de la première jeu- nesse du duc d'Anguien. « ..Etatulam meam (dit-il dans sa dédicace), quaeso, intuere, quae, ut tenera est, ac primi vixdum tyrocinii capax, etsi tuo ex immenso splendore parum, suo tamen pro modulo infinitum prope quiddam, hausit a. Il est facile de reconnaître en plusieurs endroits la main encore incertaine du jeune héros, et ses essais dans l'art de la calligraphie, où il est permis de dire en passant qu'il n'excella jamais. J'y retrouve aussi, mêlée à plusieurs autres, l'écriture du père Pelletier, son précepteur, qui eut sans doute plus de part que l'élève à la composition de l'ouvrage. Cependant il n'y travailla pas seul; je ne m'arrête pas à la diversité des écritures, mais il y a dans tout le volume tant d'emprunts à l'antiquité et même à la fable, une si grande abondance de figures de rhétorique, une telle variété dans les rythmes, depuis l'hexamètre jusqu'à l'ode « tricolos tetrastrophos », le tout mêlé à une si profonde horreur de l'hérésie, qu'on peut attribuer l'œuvre au corps enseignant de Bourges.
Entre autres pièces destinées à célébrer la campagne contre les huguenots en Languedoc, citons ce fragment en style lapidaire non moins médiocre que les exploits du prince :
Impunitatis asylum, Realmontium clausit.
Perfidiae praesidium, Calnseam evertit.
Rebellionis propugnaculum, Mazametum expugnavit.
Seditionis arcem, Brassacum diruit.
Yesanise sedem, Castronovum fregit.
Scelerum sentinam, Santamantium exausit.
Nequitise domicilium, Sanseverianum comminuit.
Aram impietatis, Apameam destruxit.
Denique Novum Augiae stabulum Gotticam Franciam Novus Hercules christianus Expurgavit.
Collection de Condé.
460 N° 948. HÉREMBERT : « PRINCEPS CONDÆUS TRIUMPHANS, authore M. Carolo Herembert, domino du Pastis, apud Argentennenses in Normania causarum patrono ».
In-4°, relié en satin blanc, avec les armes de Condé brodées sur les plats, tr. dor. —
Papier, XVIIE siècle, 107 ff.
Exemplaire de présentation. P. 1, titre; p. 3, portrait du Grand Condé (jeune) gravé par Moncornet; — 5 à 9, épître dédicatoire au Grand Condé, en français; — 10-11, « Epigramma acrostichon Ludovico Borbonio », avec commentaire en français. Le poème occupe le reste du volume : c'est la gloire du Grand Condé et de sa maison célébrée en hexamètres. Le texte est écrit au recto de chaque feuillet, dont le verso est occupé par un très curieux commentaire en français. L'ouvrage doit être de la fin de 1649.
La dédicace est signée « Du Pastis Hérembert, docteur aux loix et historiographe, natif de la ville d'Argentan en Normandie ». L'auteur parle de son père, « Jacques Hérembert, sr de La Rivière, lieutenant civil et criminel pour le Roi aux vicomtés d'Hyesmes et Argentan, depuis exempt des gardes de Sa Majesté, et mort portant les armes à son service, de retour du quartier qu'il estoit obligé rendre près de la personne de Henry de Bourbon, prince de
Condé, vostre très honoré père, à cause de sa charge de contrôleur dans sa maison ».
Hôtel de Condé, 1654.
461
N° 485. KEUCHEIN (ROBERT) : « BELLUM GALLO-BELGICUM, sive rerum a rege Galliarum christianissimo Ludovico XIV in Belgis, vicinisque Germanise regionibus, ut et oceano Britannico, anno MDCLXXII gestarum, Liber panegyricus. Exhibente Roberto Keuchenio, Jurisconsulto Arnhemiense. Canebam Arnhemi Gelrorum, anno MDCLXXIII, in Febr. ».
In-fo, vélin blanc, fil., tr. dor., fleurons (anc. rel.). — Papier, XVIIE siècle, 27 ff. ; titres et épître dédicatoire, 3 ff.
Hôtel de Condé, 1673.
462 N° 1728. MONTINIUS ABLONIUS (MAURITIUS L.) : « CELSISSIMORUM ET SERENISSIMORUM REGLE FRANCLE FAMILLE BORBONIORUM CONDÆORUM PRINCIPUM ELOGIA ».
In-4°, cart., dos chagrin vert. — Papier, XVIIe siècle, 7 ff. et 1 blanc.
A la fin : « Serenissimis Principibus, dominis suis colendissimis, obtulit et consecravit, Celsitudinum Serenissimarum cultor devotissimus, humillimus, obsequentissimusque servulus, Mauritius L. Montinius Ablonius, anno œtatis 80 et christ, serse 1676, mense martio ». Le nom pourrait se traduire : Maurice L. de Montigny, d'Ablon.
Collection de Condé.
463 N° 749. LORRAINE (GABRIEL-ALEXIS DE) : « IN REDITUM SERENISSIMI PRINCIPIS DUCIS BORBONII ECLOGA. Gabriel-Alexius de Lorraine de Beauvernois, humanista. Anno R. S. 1682 ».
Pet. in-fo, mar. rouge, fil., petits fers, tr. dor. (rel. anc.), armes d'Orléans ajoutées.
— Papier, XVIIe siècle, 10 ff.
Gabriel-Alexis de Lorraine, originaire de Beauvernois (Saône-et-Loire), humanista (élève de seconde), dédia ce manuscrit à Louis III, duc de Bourbon, son condisciple à Louis-le-Grand, à l'occasion de la rentrée des classes (octobre 1681). Collection de Condé.
464 N° 1735. « SERENISSIMI PRINCIPIS DUCIS BORBONII NUPTLE ».
In-4% cart., dos de mar. rouge. — Papier, XVIIe siècle, 8 ff. (le dernier blanc).
Épithalame composé pour le mariage de Louis III, duc de Bourbon, petitfils du Grand Condé, avec Mlle de Nantes, légitimée de France, fille de Louis XIV et de Mme de Montespan (24 juillet 1685).
Collection de Condé.
465
N° 1921. SIMON (PIERRE) : « DELPHINUS MUSARUM ALUMNUS SIVE PATRONUS, CARMEN. CANEBAT PETRUS SiMON M.
In-4°, papier, fin du XVIIe siècle, 17 ff., cart.
Poème de 260 vers; il y est fait allusion aux Condé.
Collection de Condé.
466
N° 1113. SANTEUL (JEAN DE) : « SALPETRIA, NYMPHA CANTILIACA ».
Pet. in-fo, mar. rouge doublé de tabis bleu, riches dorures, fil., tr. dor. Les emblèmes semés sur les plats appartiennent à la duchesse du Maine, ainsi que la devise : « Tout subit ma loi x. — Papier, 1696, 12 ff., écriture soignée, fleurons en couleurs, lettres romaines avec ornements en miniature: titres en lettres d'or.
Exemplaire de présentation à la duchesse du Maine, composé des pièces suivantes : 1° « Salpetria, nympha Cantiliaca » [par Santeul]. — 2° « Salpetria,
nymphe de Chantilly », traduction en prose des vers latins [par le duc du Maine]. — 3° « A l'auteur des vers latins, sur la traduction en prose française, quatrain : Que ton destin est glorieux ». — 4° « Salpetria, ou la nymphe de Chantilly, autre traduction des vers latins » [en vers français, par Antoine Danchet]. — 5° « Lettre de l'auteur de la traduction en vers à M. de Santeul de S. V. (Saint-Victor) ». — 6° « Serenissimo principi Ludovico Augusto Borbonio (duc du Maine), quod latina carmina gallica interpretatione illustraverit, gratulatur Santolius V. (Victorinus; 83 vers latins) ». — 7° « Lettre de M. le duc du Maine à M. de Santeul de SaintVictor. A Versailles, ce 19 décembre 1696 ».
Les pièces n09 1, 2, 4, 6 ont été réunies et publiées en 1696. La 7e a été insérée par Dinouart dans les Santoliana (Paris, 1764, p. 231).
En tête du volume a été collé un feuillet de vélin sur lequel on lit six vers, fort bien calligraphiés en bleu et or : Ma bonne volonté surpasse mon pouvoir, Prin cesse.
Cette petite pièce, signée « M. H. de Choiseul », est surmontée d'un cœur enflammé, où se trouve, écrit en or, le mot « Ludovise » ; c'est le nom que portait la duchesse du Maine à la cour de Sceaux.
Ce beau volume a appartenu à John Symmons, écuyer, de Paddington près Londres ; il aura sans doute été racheté en Angleterre par le dernier prince de Condé, car il m'est venu de la bibliothèque de Chantilly.
467
N° 1787. « DE RESURRECTIONE CHRISTI, CARMEN HEROICUM ».
In-fo, papier, XVIIe siècle, 10 pages, carton.
Collection de Condé.
468
N° 1332. CORBIN (LOUIS) : « ÆTERNITATI BORBONLE AUGUST/E, HEROICÆ ET CONDÆÆ ».
In-4°, mar. rouge, fil., pet. fers, tr. dor., aux armes de Bourbon-Condé (anc. rel.). — Papier, 1698, 62 pages chiffrées, figures dessinées à l'encre de Chine.
Sonnets, anagrammes, pièces de vers ou de prose, en latin, en français, accompagnés de nombreux dessins (médailles antiques, encadrements, armoiries, etc.), précédés d'avertissements et d'une épître dédicatoire, le tout à l'honneur de Henry-Jules, prince de Condé, et d'Anne de Bavière, sa femme, et à l'occasion du baptême de leurs petits-enfants dans la chapelle de Versailles, le 1ER décembre 1698. L'auteur, Louis Corbin, était curé de Rieux-sur-Oise.
Acheté à Paris en 1857.
469 N° 1521. POLIGNAC (MELCHIOR DE) : L'ANTI-LuCRÈCE; traduction du premier livre en prose française [par le DUC DU MAINE].
In-fo, mar. bleu, doublé de mar. citron, riches dorures, tr. dor., aux armes de la duchesse du Maine. — Papier, commencement du XVIIIe siècle, 93 pages, réglé, superbe écriture.
La traduction est précédée d'une longue épître à la duchesse du Maine, signée « Le Ressussité », qui n'est autre que le duc du Maine. « L'abbé de Polignac, dit un des continuateurs de Moréri, avait traduit verbalement le poème pour Mme la duchesse du Maine. M. le duc du Maine fit plus; il mit par écrit une traduction de tout le premier livre, et l'offrit à cette princesse par une grande et belle épître dédicatoire ». C'est à notre manuscrit que Moréri fait allusion, et son récit est confirmé par la dédicace elle-même : « Je me suis fait un plaisir, dit le duc du Maine, d'employer quelques heures de mon loisir à vous rendre ces belles choses familières et à mettre en nostre langue ce premier livre, dont la magnificence et la force des termes doivent vous estre échapées dans la lecture que l'auteur mesme a eu l'honneur de vous en faire. Comme après vous avoir prononcé une période latine, il vous la répétoit en françois, il n'a pu vous donner qu'une imparfaite idée de l'excellence de son ouvrage. ».
Bibliothèque du Palais-Royal (succession de la Reine).
IV. - POÉSIE FRANÇAISE
470 N° 703. ASPREMONT.
Pet. in-fo (0,302 sur 0,205), veau fauve. — Vélin, XIIIe siècle, 68 fI., 2 col. de 46 lignes, initiales rouges et bleues, notes en italien ajoutées au bas des pages.
Les Sarrazins chassés d'Italie! Tel est le sujet de cette chanson de geste, une des premières du cycle de Charlemagne, écrite probablement au commencement du XIIe siècle et restée inédite. On y voit figurer les compagnons du grand empereur, Naime, Turpin, Girard, enfin le jeune Roland, qui, pour entrer dans la carrière, tue le mécréant Eaumont et lui arrache Durandal, la plus glorieuse des épées. La bataille d'Aspromonte est le grand événement de cette lutte; elle a donné son nom au poème. Aspromonte, au bout de la Calabre, est plus connu de nos jours par l'engagement où Garibaldi fut blessé.
Dans une belle étude consacrée à cette œuvre épique (Histoire littéraire de la France, t. XXVII, pp. 300-318), M. Paulin Paris signale cinq copies anciennes, trois conservées à la Bibliothèque nationale, deux à Venise, bibliothèque de Saint-Marc (1). Dans les manuscrits de Paris, Charlemagne apparaît dès le début: entouré de ses barons, il donne audience à Balain, envoyé du roi sarrazin Agolant; au nom de son maître, l'ambassadeur réclame « l'hommage » du roi Charles. Avec les manuscrits d'Italie, l'action commence beaucoup plus tôt; un long poème, véritable roman d'Agolant,
(t) Il y en a d'autres. M. P. Meyer en a connu seize, dont notre manuscrit. (Romania, t. XIX.
p. 203.)
est consacré aux gestes des Sarrazins, que l'auteur amène d'Afrique en Italie, où ils prennent Reggio et bâtissent Aspromonte. Notre manuscrit, que M. Paulin Paris n'a pas connu, donne une troisième version; le début est aussi consacré aux faits des Sarrazins, mais racontés avec beaucoup moins de développements; et ce récit préliminaire, qui n'occupe que dix colonnes, se présente ici comme l'introduction naturelle du roman d'Aspremont : Oez, segnur, ço ce dist le romam Ço vint d'Africha li fort rois Agolam, Apres lui maint rois et maint çatam, Tant rices princes, tant filz de cattelam.
Agolant décide en conseil l'envoi d'un espion en France. Sobrin est désigné ; il part, arrive à la cour de Charlemagne et y passe un an. Cependant Agolant s'embarque avec son armée, aborde à Rise (Reggio) et fait construire la tour d'Aspremont, dont il donne la garde à son fils Eaumont, récemment armé chevalier. Sobrin est de retour et sera remplacé par un envoyé officiel, le « barberin Balant » ou Balain :
A Charlemaines, qui fu filz de Pipin, Vos li direz altament en latin Que il ne viegne encontre Saracin.
Laissant Balain partir avec son message, l'auteur nous introduit brusquement à la cour de Charlemagne : Or devons a Karles renparier.
Il fu asis for son palais plenier.
La fu dux Naime.
Plet vos oïr bone cançon vailant De Karlemaine li fort rois puisant.
L'action commence alors et se déroule selon le texte des manuscrits de Paris : la réception de l'envoyé d'Agolant, la prise d'armes, l'expédition, la bataille d'Aspremont, la mort d'Agolant et d'Eaumont, l'expulsion des Sarrazins d'Italie, etc. La dernière strophe commence ainsi : Chanté vos ai d'Agolant et d'Elmom, Et du rois Karle a la fiere façom, Et de Gérait le fil al duc Boisom,
Della bataille qui fu en Aspremom
Esplicit liber romano (sic) Aspremontis.
Une marge assez large a été ménagée au bas des pages pour recevoir des tableaux dont le sujet est indiqué par une note en italien, d'une écriture très fine. Ces enluminures n'ont pas été exécutées, et, sur l'emplacement qui leur était réservé, on a transcrit en grosses lettres rouges, souvent d'une façon incorrecte, les mentions écrites en italien au bas de chaque page.
Le scribe a donné son nom après l'explicit : « Per me Johannem Jacobi ».
Puis viennent deux strophes italiennes (9 et 13 vers), d'une écriture un peu postérieure, intitulées : « Dominus Guilielmus Porcelati provicialis (?) », et « Dominus Ursus de Ursinis de Roma » ; la mention de cet Orsini confirme l'origine italienne de notre manuscrit.
Vente Solar, février 1861.
471
N° 618. AMILE ET AMIS, chanson de geste du XIIIe siècle.
Pet. in-fo (0,297 sur 0,215), peau verte, dos rouge (anc. Tel.). — Papier, avec quelques feuillets de vélin, XVe siècle, 190 ff.
Seigneurs, or faictes paix, s'orrés bonne chançon.
Que Nostre Seigneur Dieu, qui souffrit passion, Vous octroict bonne fin et de luy vray pardon.
Histoire vous diray ou il n'a si veoir non.
En la ville de Blaves en escript le trouvon, Droit par dedans l'eglise saint Gerart le baron.
C'est d'Amile et d'Amis, qui furent compaignon Des plus loyaulx du monde; mentir ne vous puet on.
Cette chanson est le développement poétique d'une légende latine de l'époque carolingienne, « Vita beatorum Amelii et Amici ». Elle contient, outre l'histoire d'Amile et Amis, celle de Girart de Blaves, fils d'Amis. Écourtée et mise en prose, elle a été publiée par Vérard et Alain Lotrian. Jourdain de Blaves ou Blaye, fils de Girart, a fait aussi l'objet d'une chanson du XIIIe siècle qui n'est pas dans ce manuscrit; elle a été traduite en prose et imprimée par Michel Lenoir.
« Cette belle et curieuse chanson, dit M. Paulin Paris à propos d'Amile et Amis, comprend, dans une leçon du XIIIe siècle qui n'offre pas de lacunes, environ 3400 vers. Plusieurs remaniements postérieurs, dus à de mauvais rimeurs du XIVe et du XVe siècle, l'ont délayée en 6000 et même en 10000 vers M. Notre version en contient environ 13000.
L'inventaire de la librairie du duc de Bourbon, en 1523, mentionne, sous le n° 259, « Le livre appellé Milles et Amys, en papier, à la main »; c'est notre volume, qui fut porté de Moulins à l'hôtel de Condé en 1661.
La garde de ce manuscrit est faite d'un acte notarié sur vélin, de l'année 1438.
472
N° 626. I. ROMANS EN VERS DU CYCLE DÉ LA TABLE RONDE. II. LA QUESTE DU SAINT GRAAL, en prose [ROBERT ET HÉLIS DE BORON ]. III. ROMAN DE RENART (plusieurs branches).
Pet. in-f° (0,30 sur 0,21), veau marbré., aux armes de Bourbon-Condé. — Vélin, commencement du XIIIe siècle, 260 ff., 3 col. de 156 vers par page, 2 col. pour la prose, initiales rouges et bleues.
I. M. Gaston Paris a consacré aux romans en vers du cycle de la Table Ronde une importante étude insérée dans le tome XXX de Y Histoire littéraire de la France; il a reconnu dans notre manuscrit les neuf romans suivants : 1° Rigomer, par Jean, roman inédit dont notre volume contient la seule copie connue; 17471 vers, 55 ff., incomplet : la fin a disparu avec deux feuillets arrachés après le 55e.
Jehans, qui en maint bien s'afaite Et pluisor bele rime a faite, Nos a un romane comenchié, Assés briement l'a romanchié, Des aventures de Bretaigne Et si vos voel dire et conter Les mervelles de Rigomer, Dont cis romane muet et comence.
Derniers vers : Donc li ruissaus estoit plus clers Que ne soit cristaus esmerés, Li rois a coisi le ruissel.
2° Le Cimetière périlleux, poème anonyme de 6206 vers, dont on ne connaît que trois copies, deux conservées dans les mss. fr. 1433 et 2168 de la Bibliothèque nationale, et celle-ci (ff. 57 à 77 v°).
CI COMENCE LI ATRES [cimetière] PERILLEUS.
Ma dame me comande et prie Que d'une aventure li die Qui avint au bon chevalier.
Derniers vers : Si fine ci nostre romans.
Et Dius nos doist vivre c ans A grant joie et a grand honor, Et si nos doist joie et bandor.
Explicit li Atres perillous.
Publié en 1868 dans un recueil allemand, l'Archiv für Kunde der neueren Sprachen.
3° Erec, par Chrétien de Troyes, poème de 6552 vers (ff. 78 à 99 vO).
- D'EREC
Li vilans dist en son respit Que tel cose a on despit Que mult vaut mius que on ne quide
Por ce dist Crestiens de Troies.
Derniers vers : Ci volons no roumanc finer Et ci doit finer par raison.
Dius nos doist sa beneiçon.
Publié par M. W. Fœrster dans sa belle édition des œuvres de Chrétien de Troyes (Halle, 1890); M. Fœrster a étudié notre manuscrit.
4° Fergus ou le Chevalier au bel escu, par Guillaume le Clerc, poème de 6428 vers (ff. 100 à 122 r°).
DE FERGUS
Ce fu a feste saint Jahan Que li rois a Karadingan Ot cort tenue.
Derniers vers : Guillaumes li Clers trait a fin De sa matere et de sa trove
Ici est li fins del roumans Grans joie viegne as escoutans Et a celui qui l'a escrit, Car au faire s'entente mist; Colin li Fruitiers a a non.
Jesus li face vrai pardon De ses peciés; mestiers li est, Car certes mult pechieres est.
Cette fin nous donne le nom du scribe auquel nous devons notre manuscrit : Colin le Fruitier. Publié en 1841, à Edimbourg, pour l'Abbotsford Club, par M. Francisque Michel, d'après le ms. fr. 1553 de la Bibliothèque nationale, seul connu alors; depuis, M. Ernest Martin en a donné une édition (Halle, 1872) d'après la version de notre manuscrit, plus ancienne et meilleure.
50 Gauvain et Humbaut, poème anonyme, dont nous avons ici la seule copie connue, malheureusement incomplète en 3276 vers (ff. 112 à 133 v°), car la fin a disparu avec un ou plusieurs feuillets. Le titre est « De Gunbaut » ; mais dans le cours du récit ce personnage est nommé « Humbaut » ; ce n'est d'ailleurs pas lui, mais Gauvain, qui est le héros principal. Inédit.
DE GUNBAUT
De bien dire nus ne se paine, Car en bien dire gist grans paine.
Derniers vers : Mult volentiers ce dist Gorvains Adonc n'i ot ne plus ne mains.
Li rois est as barons (1) asis, Aveuc lui li barons de pris.
(1) Le scribe a écrit as barons, qui n'a pas de sens; c'est un lapsus calami; lire as tables.
Des més ne vos ferai pas fable, Mais ains qu'il lievent de la table. «
6° Guinglain ou le Bel Inconnu,- par Renaud de Beaujeu, poème de 5958 vers (ff. 134 à 153 bis). Seule copie connue de ce roman, un des plus agréables à lire de tout le cycle breton. M. Hippeau, que j'avais autorisé à en prendre copie en Angleterre, l'a publié en 1860 : édition fort critiquée.
DEL BIAU DESCOUNEUS
Cele qui m'a en sa baillie.
Derniers vers : Ci faut li roumans et define.
Bele vers cui mes cuers s'acline, Renais de Biauju mout vous prie Por Diu que ne l'obliés mie
Ert sur Guinglain ceste vengeance, Que jamais jor n'en parlerai Tant que le bel sanblant avrai.
70 La Vengeance de Raguidel, par le trouvère Raoul, poème de 5882 vers ; seule copie connue (ff. 154 à 173 vo). Intitulé « Des aniaus », à cause d'un trait de l'épisode principal; mais le poète donne à la fin le véritable titre.
Publié par M. Hippeau, en 1862, sous le titre incorrect de Messire Gauvain.
DES ANIAUS
Ce fu au tans noviel d'esté Que li rois Artus ot esté Tot le careme a Rouvelent, Et vint a grant plenté de gens A Pasques por sa cort tenir A Carlion.
Fin : Explicit li Vengance del Raguidel.
8° Ivain ou le Chevalier au lion, par Chrétien de Troyes, poème de 6232 vers (ff. 174 à 195 Artus, li boins rois de Bretaigne, La qui proeeche nos ansaigne Que nos soions preu et courtois, Tint cort si riche come rois.
Derniers vers : Del chevalier au lion fine Crestiens son romant, et ensi C'onques plus parler n'en oï, Ne ja plus n'en orés parler, S'on n'i velt mençonne aconter.
Publié deux fois par M. Holland (Hanovre et Paris, 1861 et 1880), et enfin par M. W. Fœrster (Halle, 1887).
91 Lancelot ou la Charrette, par Chrétien de Troyes, terminé par Godefroi de Lagni. Nous n'avons ici que 5790 vers de ce poème (ff. 196 à 213 v); le scribe s'est arrêté brusquement au milieu d'une page et n'a pas transcrit les 1121 derniers vers.
A un jor d'une Ascension, Fu venus devers Carlion Li rois Artus, et tenue ot Cort mult rice a Chamalot.
Derniers vers : Tant qu'ele vit le chevalier, Se li va tantost consillier Qu'encor avoar le face.
Publié par M. Tarbé en 1849, puis par M. Jonckbloet, et enfin par M. Fœrster.
II. LA QUESTE DU SAINT GRAAL, traduit du latin en prose française par Robert et Ilélis de Boron. Version ancienne, fragment (ff. 214 à 243 vo).
« Ci commence li estores del saintisme vaissiel que on apielle le Graal, uquel li presieus sans au Sauveor fu receus au jor que il fu crucefiiés por le pule rachater dinfer. Yoseps le mit en ramembranche por la mension de la vois d'un angle por che que la vérités fu seue par son escrit et par son tesmoignage. Li baus livres del Graal commence el non del Pere et del Fil et del saint Espir. Yoseps nos raconte ceste estore por le lingnage d'un bon chevalier Ici fu après le crucefiement Nostre Signor. L'auctorités de l'Escriture nos dist que après le crucefiement Nostre Signor. ».
La Queste du Saint Graal forme la seconde partie (chiffrée 123 à 231) de
l'édition donnée à Paris en 1516 par Jehan Petit, Galiot du Pré et Michel Le Noir. Notre manuscrit correspond au texte des ff. 123 à 168, soit 33 chapitres sur 96. Il s'arrête au milieu du 348 chapitre, ainsi intitulé dans l'imprimé : « Comment la demoiselle s'en retourna chieulx sa mere, et du chevallier qu'elle trouva, et du sercueil de Joseph d'Arimathie, lequel se ouvrit tout seul ». Il est regrettable que le scribe n'ait pas transcrit tout l'ouvrage, car cette ancienne version présente un meilleur texte que l'édition donnée par Ch. Potvin (Perceval le Gallois ou le Conte du Graal, Mons, 1866).
III. Les 17 derniers feuillets (244 à 260) sont occupés par plusieurs branches du Roman de Renart. Après ce simple titre, « De renart », en lettres rouges et bleues, notre texte commence par 22 vers qui sont aussi les premiers de l'édition donnée par Méon (1826). Puis viennent neuf branches, que nous désignerons par les titres qu'elles portent dans l'édition Méon : 1. « Si comme Renart prist Chantecler le coc », 388 vers (Méon, I, 49).
2. « C'est le disputement de la. Mesange avec Renart », 682 vers (Méon, I, 66).
3. « C'est de Tybert le chat et des deux prestres », 154 vers (Méon, I, 95).
4. « De Renart si comme il conchia le Corbel de fromage », 158 vers (Méon, 1, 267). 5. « C'est la branche de Renart et d'Ysengrin com il issirent de la mer », 390 vers (Méon, I, 13).
6. « Si comme Ysengrin s'alla plaindre de Renart a la cort le Roi », 1170 vers (Méon, I, 308).
7. « C'est la bataille de Renart et d'Ysengrin », 1502 vers (Méon, II, 145).
Les six premières branches se suivent sans titres ni séparations ; celle-ci est précédée d'un intervalle, commence par une grande initiale et se termine par ces mots : « Explicit li branche de le bataille de R. et de Y. ».
8. « Si comme Renart volt mangier son confessor », 667 vers (Méon, III, 291). Aussi précédée d'un intervalle et d'une grande initiale; terminée par :« Explicit li confessions R. ».
9. « Si comme Renart fit avaler Ysengrin dedans le puits », 150 vers (Méon, I, 240). Précédée d'un intervalle et d'une grande initiale ; interrompue après le vers 6611 de l'édition Méon.
Nombreuses variantes avec le texte imprimé.
Ce volume, bien que fatigué et mutilé en plusieurs endroits, n'en est pas moins, au dire de tous les hommes compétents qui l'ont étudié, un des plus précieux de ma collection. Il était à l'hôtel de Condé en 1654.
473 N° 678. « LE LIVRE DE REGNART ».
Pet. in-fo (0,290 sur 0,205), veau brun à mes armes et chiffre, tr. dor. (L'ancienne reliure en bois a dû être remplacée; un des plats fleurdelysés et semés d'H couronnés a été conservé à la contregarde.) — Papier, XVe siècle, 107 ff. écrits, 26 lignes à la page.
Cy commence le Livre du Renard, D'ensuivre ses faicts Dieu nous gard, Contenant la vie des moynes.
Ces mots sont d'une écriture postérieure à celle du texte, où le mot Renard est toujours écrit Regnart.
Traduction en prose, par Jean Tenessax, du roman en vers de Jacquemars Giélée, Renart le Nouvel; divisée, comme l'ouvrage original, en deux livres de 24 et 50 chapitres, dont la plupart sont suivis d'une moralité sous le nom d'exemple. Philippe Le Noir l'a imprimée sous ce titre : Le Livre de maistre Regnard et de dame Hersant sa femme, livre plaisant et facétieux (Paris, in-4°, s. d.). Notre manuscrit ne contient pas le prologue avec le nom du traducteur et débute par ces mots : « Ainsi que vint a ma vision, je viz le lyon, roy de toutes les bestes. ». Fin : « duquel nous veille garder, ensemble la trinité, le Pere, le Filz et le Sainct Esperit. Amen. Jhesus.
Finist le livre de Regnart.
D'ensuivre ses faiz Dieu nous gart ».
Sur le feuillet de garde, une signature du xve siècle : « Catherine de Baugy ».
Ilôtel de Condé, 1673.
474 N" 1330. I. MARIE DE FRANCE : YSOPET OU FABLES. - II. ANDRÉ DE
HUY : MORALITÉS. — III. LE RECLUS DE MOLIENS : MISERERE, ROMAN DE
CHARITÉ. — IV. HÉLINAND : VERS SUR LA MORT.
In-fo (0,297 sur 0,210), mar. brun à fermoirs. — Vélin, XIIIe siècle, 103 if., 2 col. de 39 lignes, rubriques et initiales rouges.
M. Paulin Paris a publié dans le Bulletin du Bibliophile (1857, pp. 167-178), une savante et complète notice sur ce manuscrit.
I. MARIE DE FRANCE : YSOPET (tel est le nom qu'elle donnait à ses fables); ff. 1 à 28 V :
Cil qui sevent de letreure Devroient bien metre lor cure Es bons livres et es escriz Et es examples et es diz Que li philosophe troverent.
Suivent les 76 fables, où l'on trouve bien des sujets développés plus tard par La Fontaine. Le texte est ici plus pur et plus correct que celui dont Roquefort s'est servi pour l'édition imprimée; les bonnes variantes se rencontrent pour ainsi dire à chaque vers.
Au finemant de cest escrit Qu'en romant ai traitié et dit, Me nommerai par remambrance.
Marie ai nom, si sui de France.
Esopet apelons cest livre Qu'on translata et fit escrivre; De grec en latin le torna; - Uns clers anglois qui mult l'ama Le translata puis en englois, Et je l'ai rimey en françois.
Explicit Ysopet en françois.
Cil qui l'a rescrit soit benoiz De Deu et de sa douce mere, Cui autre famé ne compere.
Marie, dite de France, n'est connue que par ses poésies; de sa vie, on ne sait rien; d'aucuns disent qu'elle naquit à Compiègne ; elle désigne elle-même
sa patrie, l'Ile-de-France; elle écrivait au milieu du XIIIe siècle. Ses lais et ses fables ont été publiés en 1820 par B. de Roquefort (2 vol. in-8°).
II. ANDRÉ DE HUY : DITS ET MORALITÉS DES PHILOSOPHES (ff. 29 à 50 va).
« Cest livre fit maistre Andreys de Huy, selonc les auctoritez des anciains philosophes qui sont ci après nommez.
Cil qui en soi ai tant de sens Qui seit les poinz et les assens De dire et de biaus moz trover
Je Andreis, qui fu nez de Huy, Tot sans mançonge et sans ennui Vos vueil remantevoir par rime De ce que distrent cil meisme.
Ici commance a parler Tulles sur les quatre poinz d'amistié ». — Le poète commente les dits de quelques philosophes : Aristote, Platon, Sénèque, Diogène, Salomon, Térence, Horace, Socrate, Caton, Lucain, Salluste, Virgile, Ovide, Boèce, etc. — Fin :De cest livre ne doit joïr Nuns bons se il ha por oïr Soulemant et por escouter; Ainz vos puis dire sans douter Que il doit son cuer esvoillier.
Il est possible qu'il manque ensuite un feuillet, avec la fin et l'explicit du poème.
La Bibliothèque nationale conserve un manuscrit intitulé « Livres extraiz de philosophie et de moralité », où l'auteur se nomme Alars de Cambrai : Je Alars, qui sui de Cambrai, Qui de maint bel mot le nombrai, Vous vueil ramantevoir en rime De ce que dirent il meisme.
Bien que les deux textes diffèrent essentiellement, la présence simultanée de certains vers, titres ou pensées, permet de croire à quelque plagiat. Selon M. P. Paris, l'auteur original serait André de Huy, et Alars de Cambrai le plagiaire. Le poème de ce dernier, d'ailleurs beaucoup plus complet, doit être postérieur à l'œuvre d'André de Huy.
III. LE RECLUS DE MOLIENS : 1° LE MISERERE (ff. 51 à 80 rO) : Miserere mei, Deus, Car Jongement me sui teüs Que je deüsse avoir bien dit
Fin : Fai nos avoir oil sans ombraige, Face et face, non par ymaige, Ton fil veoir en maystei. Amen.
Explicit Miserere mei Deus.
2° LE ROMAN DE CHARITÉ (ff. 80 r" à 98 rO) : Dire me plait et bien doit plaire Ce dont l'on prant bon examplaire
Fin : Or vueille li vras rois des ciex Estre merciaubles et piex Vers moi, qu'on apele Reclus De Moilien Vos qui ces vers aurez leüs Priez por moi, car s'entendus Les avez, mult en vaudrez miex.
Explicit li Homanz de charitei.
Ces deux poèmes du Reclus de Moliens ont été publiés en 1885 par M. A. G. van Hamel, qui a étudié notre manuscrit. Après une savante discussion, ce critique admet « qu'un des moines de l'abbaye de Saint-Fuscienau-Bois, du nom de Barthélemi, se fit enfermer dans une recluserie attachée à l'église de Sainte-Marie de Molliens-le-Vidame, et que dans- sa retraite il composa, entre 1180 et 1190, un poème qui reçut de lui-même ou des lecteurs le titre de Roman de charité, et, quatre ou cinq ans plus tard, un second poème qui devint bientôt très célèbre sous le titre de Miserere, premier mot du premier vers n. Molliens-le-Vidame fait aujourd'hui partie de l'arrondissement d'Amiens.
IV. [HÉLINAND] : LES VERS DE LA MORT (ff. 98 v" à 103 vO) : Mort qui m'as mis muer an mue En tel estuve dont li cors sue.
Fin : Cest siecles est comme un enfers.
A celui qui fait ce qu'il doit, Qui le mal prent et le bien voit, Cil torne la chose a envers.
Explicit les Vers de la mort.
Ce petit poème a été publié trois fois, par Loisel, par Méon et par Buchon, sous le nom de Thibaut de Marly. M. P. Meyer (Romania, t. II, pp. 364-367) l'a restitué à son véritable auteur, Hélinand, moine de l'abbaye de Froidl'a restitué à soi-i -véritable autour, e mont au diocèse de Beauvais. Poète et chroniqueur, Hélinand est mentionné dans le Speculum historiale de Vincent de Beauvais, à l'année 1208.
Notre manuscrit se prolongeait au delà de ce qui nous reste, car, à la seconde colonne de la dernière page, commence un poème moral en l'honneur de la vertu d'attrempance, modération ou mesure; or, nous n'en avons que les 28 premiers vers : - Qui vuet Deu et le siecle avoir, Mati son sent et son savoir, Son tens, sa vie, sa saison
Une genz sont qui par usaige Sont por autrui et preu et saige, Et por lor sont et nice et fol, Si lor dira babin babol.
C'est le dernier vers : la suite nous aurait sans doute donné l'explication de ce babin babol.
Laissons, pour finir, la parole à M. P. Paris : « D'après les vers qu'on vient de lire, d'après la forme et le caractère de l'écriture, il est permis de conjecturer avec assez de sûreté que le volume fut exécuté au XIIIe siècle dans l'ancien comté de Bourgogne, aujourd'hui Franche-Comté. Le copiste était exact et consciencieux plutôt que doué de l'avantage d'une belle main. On peut, grâce à son travail, faire une excellente étude du dialecte français usité du côté de Besançon et de l'abbaye de Luxeuil ».
Techener, mai 1857.
475 N° 1578. RECUEIL DE CONTES DÉVOTS, MIRACLES, FABLIAUX, etc.
In-4° (0,23 sur 0,18), ais de bois recouverts de mar. brun. — Vélin, XIIIe et XIVe siècles, 223 if., 2 col. de 31 lignes, rubriques rouges.
81 pièces donnant environ trente-cinq mille vers, la plupart anonymes.
Les seuls auteurs nommés sont Eustache d'Amiens, Rutebeuf, Trubert et Jean Durpain. Gautier de Coincy, qui n'est pas nommé une seule fois, tient une grande place dans le volume, car le ou les compilateurs ont fait de nombreux emprunts à ses Miracles de la Vierge, ainsi qu'à un autre livre célèbre au moyen âge, les Vies des anciens Pères, ouvrage anonyme en deux parties (1).
Les pièces empruntées à ces deux ouvrages ont été insérées sans ordre dans notre manuscrit, qui se compose de : 42 contes ou miracles tirés des Vies des Pères, 20 des Miracles de la Vierge de Gautier de Coincy, 6 fabliaux proprement dits, 4 morceaux en prose latine et 9 pièces diverses en vers. Les pièces 1 à 7, 9 à 34, 55 à 63 appartiennent aux Vies des Pères; les pièces 35 à 48, 54, 65 à 68, 70 et 71 sont tirées de l'ouvrage de Gautier de Coincy. M. Gaston Raynaud a décrit ce recueil dans la Romania (t. XXIV, pp. 446-451) ; il indique les pièces qui ont été publiées ; 28 sont inédites.
1. « Incipit vita prima de duobus quorum unus incidit in fornicationem » (f. 1) : Aide Diex rois Jhesu Cris Peres, Fix et Sains Esperis.
2. « De la dammoiselle qui mist sus a l'ermite qui l'avoit engrosie » (f. 3) : Diex qui les repotailles voit Et qui les cuers des gens connoit.
3. « D'un hermite c'une foie femme vot engingnier » (f. 6) : Qui talent a de bien aprendre Les oreilles et cuer doit tendre.
4. « D'un hermite qui pria a' Nostre Signeur qui li montrast son pareil a monde » (f. 9 v°) : Quant Damme Diex le monde fist En toutes ces choses asist.
5. « D'un hermite qui se mist en prison pour i autre home » (f. 13) :
(1) La Vie des anciens Pères, par M. E. Schwan. (Romania, t. xm, pp. 233-263.)
Diex qui ces biens nous abandonne Et qui la science nous donne.
6. « D'un hermite avec cui une sienne niece se rendi » (f. 16) : Bien trueve qui en bien se tient Et cil qui en mal se maintient.
7. « D'un hermite cui li dyables fit choir en pechié » (f. 20 y0) : Vies pechiés fait nouvelle honte Si com li proverbes raconte.
8. « D'un hermite qui se gloirefioit en ces bonnes euvres, a cui Diex démontra c'uns jongleres estoit ces parens » (f. 23 v°) : In Vitis patrum, un haut livre, Qui les bons essanple nous livre..
On ne connaît qu'une autre copie de cette pièce ; elle se trouve dans le ms. 3518 de la bibliothèque de l'Arsenal, sous ce titre : « De l'hermite qui se desespera por ce qu'il devoit avoir le jongleur a compaignon ».
Ici se termine un premier manuscrit. Puis vient une nouvelle série de contes dévots, d'une écriture du XIVe siècle.
9. « Dou petiit juis qui se commenia avec les cretiens » (f. 28) : Qui verges espargne, si het Son enfant et si ne le set.
10. « De l'ermite qui vit issir le blanc coulon hors desabouche » (f. 30 v°) : De franchise cil se demest Qui en servitute ne mest.
11. « C'est dou bourjois qui ne vot renoier Nostre Dame » (f. 34 v°) : Folie faire a esciant Cil qui s'afole a grant talent.
12. « Dou larron qui vint a penitance » (f. 38 va) : Qui de loins garde de pres got, Qui bien se hourde et bien se clot.
13. « De celui qui laisa s'aumone pour sa femme » (f. 41 v°) : Si comme li fus sous l'escorce Se tient en vertu et en force.
14. « Du chevalier qui ne se voloit confesser » (f. 43) :
Voirs est que chascuns cuers se preve Selonc le pooir qu'on lui euvre.
15. « Comment Nostre Sires delivra l'abeesse que ces nonnains acuserent » (f. 45 vO) : Si comme li solaus aeuvre La rose et le bouton desqueuvre.
16. « Du prestre qui perdi l'oiste seur son autel par son pechié » (f. 49) : Tant grate chievre que mal gist Qui Dieu laise pour son delist.
17. « De cele cui ses peres ala en paradis et sa mere en enfer » (f. 51 va) : Froumages fres et pierre dure Ne sont mie d'une nature.
18. « De l'ermite qui copa sa langue » (f. 55) : Autresi comme la quintainne Resoit et les cops et la painne.
19. « D'un moine qui vist le dyable qui emportoit un chastel de ses jambes » (f. 58) : Qui a II signeurs veut servir L'un en convient a merservir.
20. « De l'ermite qui fit desfoir le Sarrasin qui ne voloit mie resuciter et puis morir et alat en paradis » (f. 61 Y0) : L'Escripture nous dist pour voir Que bien doit son louier avoir.
21. « Du Gouliart qui devint moinnes pour rober l'abeïe » (f. 63 vo) : El tans que Salemons vivoit Qui en soi tous les sens avoit.
22. « Des mi ermites qui eurent envie l'un seur l'autre » (f. 66) : Cil qui Dieu crient, rien ne li faut, Et s'il l'aimme bien, tant li vaut.
23. « Du chapelain qui acusa la roine de sa confession » (f. 68 va) : Qui sens et raison a ensanle, Et il n'en euvre, si resenble.
24. « Du moinne qui racheta le chevalier et son fil de Fuzericna (f. 73 Y") :
Mult est cis povres cui Diex het Et endormis qui Diex ne creit.
25. « De l'uzerier qui se repenti et fut mengiés de tarentes » (f. 76 vO) : Qui n'a c'un euil souvent le tert, Car il set bien se selui pert.
26. « De la nonnain qui menjale cholet » (f. 79) : Mauvais est qui ne guerredonne Et ne desert ce qu'on li donne.
27. « C'est que li ami terriens ne valent rien » (f. 80 v°) : Tant as tant vaus, et je tant taing Et signeur et ami te clain.
28. « C'est de la bourjoise qui ot un enfent de son fil, que li dyables acusa a l'empereur » (f. 83 yO) : Bien est gardez ce que Diex garde, Et qui. se mest hors de sa garde.
29. « Du crucefi qui sainna quand li juis le feri en costé » (f. 86 v°) : Des bons ist li biens par droiture Et li sers cuers a sa nature.
30. « Dou diable qui se mit en prison pour le soucretain » (f. 88 vO) : Dessous Belleem en un pré Venez avant, vous qui amez.
31. « De l'enfent qui estoit pendus, que Nostre Dame délivra » (f. 91) : Sa en ariere a Rome avint Q'uns povres hons sa femme tint.
32. « De la dame qui disoit eures de Nostre Dame et vigiles de mors » (f. 93 VO) : Jadis uns chevaliers estoit Qui bele femme et jone avoit.
33. « De l'ermite qui s'acompaingna a l'engle » (f. 27) : En (sic) saint pere en Egypte avoit; En ermitage mis estoit.
34. « De l'ermite qui sala son pain » (f. 101) : Aussi con li aubre verdissent, Gest leur fueilles et florissent.
35. « Du clcr qui saluoit volentiers Nostre Dame et fu ocis » (f. 103 vO) : A Chartres fu, ce truis, un clers Orguilleus, nobles et despers.
36. « Du moine qui souvent s'enyvroit » (f. 104) : Un moine fu d'une abeïe Qui madame sainte Marie.
37. « Du clerc qui fu enragiés, que Nostre [Dame] délivra » (f. 105 v°) : Pour plusieurs gens plus enflember A Nostre Dame miex amer.
38. « De la povre femme et de l'uzerier qui moururent en i jour » (f. 1 06 vO) : Tout li miracle Nostre Dame Sont mult piteus et dous por m'ame.
39. « Dou clerc qui mist son ennel en doit de l'ymage » (f. 110) : Par devant une vies eglyse Un ymage orent laiens mise.
40. « De l'enfent qui fu dompnez au dyable » (f. 111 v°) : En escrit truis qui fu un hons De grant afaire et de grant non.
41. « Du moinne qui fist sa priiere seurles v lettres de Maria » (f. 114 v°) : Un brief miracle mult ydoine Conter vous veil d'un simple moinne.
42. « Du moinne qui fu mors sans confession, que saint Pierres delivra » (f.115): Si con li livres nous tesmoingne, A Saint Pierre devent Couloingne.
43. « Du chevalier qui haoit Dieu et amoit sa mere » (f. 116 v°) : A ceus qui amment doucement La mere au haut roi qui ne ment.
44. « Du preudome qui dust aler a Saint Jaque, etli diables s'aparut a lui » (f. 118 vO) : Un bel miracle vous veil dire Qu'en son tempoire fist escrire.
45. « D'un larron qui fu II jours as fourches sans morir » (f. 119 y0) : Ci après vous veil mestre en brief Un biau miracle court et brief.
46. « De la dame qui fortrait le baron a sa visine » (f. 120 Y0) : Je truis que n dames estoient Qui durement s'entrehaoient.
47. « Dou vilain qui haoit son prestre et fu escommeniés, et li prestres morut » (f. 121 Y0) : En escrit truis que fu uns prestres Cui vie iert sainte et sains ces estres.
48. « Du preudomme cui dyables cuida engignier » (f. 127) : Puisqu'oiseuse est la mors a l'ame, En aucun dist de Nostre Dame.
49. « Du prestre luxurieus qui chascun jour chantoit » (f. 129) : En escrit truis qu'il ost \ers Sens Un prevoire si hors du sens.
50. « Ave Domine Jesu Christe. » (prière en latin, f.130).
51. « Nota cornant l'on se doit gouverner quand le prestre dit la messe » (en prose, f. 130).
52. Prière en français, en prose : « Biaus sire Diex tous puissans. »
(f. 131 VO).
53. Prières en latin : « Ave, sanctissima et beatissima Christi caro. ». —
« Domine Deus omnipotens, ne me perire patiaris. » (f. 132).
54. « Du moinne qui fu batus en chapitre por ce qu'il n'i dist mot » (f. 132) :Il fu ce truis une abeïe De madame sainte Marie.
55. « De la damoisele qui ost non Thays, qui se convertit » (f. 133 Vo) : Il n'est pas hors quanque reluit, Li aubres qui ne porte fruit.
56. « De l'ermite qui disoit Miserere tui Deus » (f. 137 v°) : Qui a oreilles pour oïr Oïr doit ce dont doit joïr.
57. « Du roi qui vost faire ardoir le fil son seneschal » (f. 140 y0) : Vilains est qui fait a autrui Ce qu'il ne veut c'on face a lui.
58. « Des III clercs qui se rendirent en divers lieus » (f. 147) : Si comme la terre brehaingne Par pluie ou par humeur empraingne.
59. « De l'ermite qui converti le pecheur murdrier, qui [fu] saus, et il fu dempnés » (f. 154 VU) : Pierre volage ne keut mouse, Qui de mal faire miex se trouse.
60. « De la soucretaine qui laissa s'abaïe, et Nostre Dame fu pour lui » (f. 157) : Assez vaut miex amis en voie Que ne fait argens en couroie.
61. « De celui qui donna tout a son fil » (f. 161) : Diex, de qui toute bontez ist, Et par l'evangile nous dist.
62. « Du clerc qui tousjours disoit Ave Maria » (f. 163 v°) : Encores ne me puis je taire De ces courtoisies retraire.
63. « De la bourgoise gui avoit seur sa coe un dyable » (f. 165) : Cis qui le leu veut resembler La pel deu leu doit afubler.
64. « De l'empereis de Rome qui ces serouges ama » (f. 167) : Uns sages dist et fait savoir Li sages livres de savoir.
Cette pièce ne paraît pas terminée; il ne manque cependant aucun feuillet: voici les deux derniers vers : Li très dous dix ne voloit mie Que violée feut sa mie.
Ici reprend une troisième partie, d'une belle écriture du XIIIe siècle, semblable à celle du commencement du manuscrit.
65. « D'un bourjois qui emprunta deniers seur la majeté Nostre Signeur et seur la majeté Nostre Dame » (f. 175) : Tant truis escrit foi que doi m'ame Des dous miracle Nostre Dame.
66. « De II freres qui ierent manent a Romme, Pierres et Estesnes » (f. 179 Y0) : Qui bon miracle veut traitier Mult li convient a recerchier.
67. « D'un homme lai qui fu sauvés » (f. 183 vn) : Conter vous veil sans nul delai Le miracle d'un homme lai.
68. « D'un jongleur a cui Nostre Dame envoia son sierge » (f. 188) : La douce mere au creatour A l'eglise a Rochemadour.
69. « D'un menestrel qui servoit Nostre Dame de son propre mestier » (f. 190) : Es vies des ensiens Peres, La ou sont les bonnes materes.
70. « D'un enfant clerc qui chantoit un respons de Nostre Dame, Gande Maria » (f. 196 vo) : Sainte Escripture nous tesmoingne C'on doit seur toute autre besoingne.
71. « D'un vilain bouvier (nommé Buisars) qui ne creoit mie les miracles dou soler Nostre Dame de Soisons » (f. 202 v°) : Ici après veil resciter Un miracle dou saint soller.
Après cette pièce on lit un explicit, et le manuscrit était terminé par une page blanche (f. 205 v°). Un autre manuscrit commence au recto du 206e feuillet, sur des cahiers indépendants des précédents; il contient les pièces suivantes (même écriture, XIIIe siècle) : 72. « Li fabliaus qui devise les outiex de l'ostel » (f. 206) : Chascuns pense de son afaire, Pour ce me veil un poi retraire.
Publié par M. Gaston Raynaud dans la Romania (t. XXVII, p. 49).
73. « De l'enfent de noif » (f. 208) : Jadis estoit uns marcheans Qui n'estoit mie mescheans.
74. « D'une femme qui fist entandant a son baron qu'il estoit mors » (f. 209) : Se fabiaus puet veritez estre, Dont avint il ce dist, mes mestre.
75. « D'un bouchier d'Abbevile », par Eustache d'Amiens (f. 210) : Signeur, oés une merveille, Onques n'oïtes sa pareille.
76. « De la dame qui fist m tours entour le montier », par Rutebeuf (f. 217 yO) : Qui femme vaudroit decevoir, Je li fas bien apersevoir.
77. « La fiance que on doit avoir en femme » (ou « l'Évangile aux femmes ») (f. 216) : Quiconques veut mener pure et sainteme vie Femmes aint et les croie et de tout si afie
Ces vers Jehan Durpain, 1 moinnes de Vaucelles, A fait mout soutieument; les rimes en sont belles; Priiés pour li, beguines vielles et jovencelles, Par vous sera portée s'ame entre II foiselles.
Cette pièce est refusée à Jean Durpain par quelques romanistes; jusqu'à ce que la preuve soit faite, nous accepterons l'attribution donnée par notre manuscrit.
78. « Le fablel dou pet au vilain qui fu portés en enfer », par Rutebeuf (f. 216 VO) : En paradis l'esperitable Ont grant part la gent charitable.
79. « Dou vilain qui randi le bufet », par Trubert (f. 217) : Trubers en ces fablel fablie Qui de bien dire ne s'oublie.
80. « Dou cheval que li marchans vendi » (f. 219 vo, inachevé) :
J'ai un cheval que je veil vendre Pour avoir argent a despendre.
Publié par M. Gaston Raynaud dans la Romania (t. XXIV, p. 446).
Le manuscrit se terminait ici. Au XIVe siècle, sur des feuillets restés blancs, on a transcrit la pièce suivante : 81. « La Vie sainte Katherine » (f. 220) : Nous trouvommes es vies escris C'uns empereres fu jadis.
Interrompu après le vers 726; la place a manqué pour transcrire tout le poème.
Formé d'abord au XIIIe siècle, ce recueil sera passé plus tard entre les mains d'un ménestrel qui aura voulu y joindre un certain nombre de pièces nouvelles. Le manuscrit, dont l'étendue était ainsi plus que doublée, dut être relié à nouveau. L'ordre primitif ne fut pas exactement conservé; les additions du XIVe siècle vinrent occuper le milieu du volume, tandis que la partie la plus ancienne fut placée au commencement et à la fin ; les feuillets blancs du dernier cahier furent ensuite utilisés pour la transcription de la « Vie de sainte Catherine » ; au cours de cette pièce, le scribe s'arrêta, faute de vélin pour finir.
Ce précieux volume a été collationné avec soin ; aucun feuillet n'en a été détaché; les cahiers sont tous au grand complet; en un mot, le volume est tel qu'il a été recueilli et mis en nouvel ordre au XIVe siècle. Il a appartenu au jongleur « Henri M, qui, avec un couteau, avait gravé son nom à l'intérieur d'un des ais de bois, aujourd'hui recouvert par le maroquin.
Boone (Londres), septembre 1869. Le volume avait été acheté en mars de la même année à la vente Luzarche, dans laquelle le libraire Claudin l'avait intercalé.
476 N° 644. I. [GAUTIER DE METZ] : L'IMAGE DU MONDE. - II. « LE LIVRE QUI NOS ENSEIGNE COMENT L ON SE PEUT MAINTENIR SAIN EN CHASCUN AAGE, ET COMENT L'ON PEUT CONOISTRE LA NATURE ET LA CONPLEXION DE CHASCUN HOME H.
--- III. [ROBERT ET HÉLIS DE BORON] : LE SAINT GRAAL. — IV. GAUTIER
MAP : LA QUESTE DU SAINT GRAAL. — V. GAUTIER MAP : LA MORT DU ROI ARTHUR.
Pet. in-fo (0,285 sur 0,200), veau marbré, aux armes de Boùrbon-Condé. — Vélin, XIIIE siècle, 222 ff., 2 col. de 34 et 35 lignes, rubriques rouges, lettres en couleurs.
I. L'IMAGE DU MONDE (ff. 1 à 58 r°). « El livre de clergie en romans, qui est apellés l'Image del monde, contient LX chapistres et xxviii figures, sans coy livres ne puet estre legierement entendus, qui est devisés par m parties. ». Suit la table des chapitres des trois livres, en prose. — « Si faut li prologues » (29 vers) : Qui bien viaut entendre cest livre Et savoir cornent il doit vivre Et aprendre celle clergie.
« Ci comence l'Image del monde. La puissance Dieu. De la premiere partie, i chapitle » : Quant Dieu fist le monde premiers, Il ne li estoit pas mestiers.
La date de l'ouvrage nous est donnée par ces quatre vers (livre m, chap. xvn) : Con premièrement fu parfais Cist livres a l'Aparicion En l'an de l'Incarnation M et II C XLV ans.
Fin, f. 54 v° : En qui toutes bontés abonde.
Ci fenist l'Ymage del monde.
A Dieu comence, a Dieu prent fin.
Qui ses biens nous doint a la fin. Amen.
En l'an de l'Incarnation As roys a l'Aparicion M et II C XLV ans, Fu parfais primes cist romans.
Vos qui avés oï l'escrit Del fils Dame Dieu, Jhesu Crist, Et puis del monde que Dieu forma, Li mondes un autre forme a,
Que par cestui poés aprendre, Se del siecle volés entendre Quel chose est et cornent ce est, Et cornent va et cornent est.
Jaquemin d'Acre l'escrist A la Chandelor de Nostre Dame Crist.
Que Dieu le mete en paradis, Lui et nos et tos nos amis. Amen.
Explicit liber Mapamondi.
Escrit fu en l'an de l'incarnation Nostre Seignor Jhesu Crist M et II c et LXX, o meis de jenvier.
Première rédaction de l'Image du monde, faite par Gautier de Metz en 1245.
Nous décrirons plus loin un manuscrit de la seconde rédaction, faite en 1247.
Ce poème mystique, philosophique et cosmographique a été aussi appelé Livre de clergie et Mappemonde; mais il a gardé le nom que lui donne l'auteur en tête de l'ouvrage : « Ci commence Y Image del monde ». Cette encyclopédie du XIIIe siècle traite des sujets les plus divers : la puissance de Dieu, le paradis, l'enfer, cosmographie, géographie, clergie, les sept arts, astronomie, météorologie, histoire naturelle, etc.
Le titre d'Image du monde n'appartient pas au seul poème de Gautier de Metz; Honoré d'Autun l'avait donné à un traité latin par lui composé au XIIe siècle; un illustre contemporain de notre auteur, Vincent de Beauvais, vise, au commencement de son Spéculum majus, une Imago mundi de sa façon.
D'autre part, un ouvrage du poète Pierre est intitulé la Mappemonde.
Notre manuscrit nous donne une précieuse indication, le nom du scribe et la date de la copie : Jacquemin d'Acre, 1270.
M. Victor Leclerc (Histoire littéraire de la France, XXIII, 294) a consacré à l'Image du monde une bonne notice, complétée et rectifiée par M. P. Meyer (Romania, t. XXI, p. 481). Enfin le poème lui-même a été publié à Upsal par M. Carl Fant.
IL « LE LIVRE QUI NOS ENSEIGNE COMENT L'ON SE PEUT MAINTENIR SAIN EN CHASCUN AAGE, ET COMENT L'ON PEUT CONOISTRE LA NATURE ET LA CONPLEXION DE CHASCUN HOME » (ff. 55 r" à 58 r°).
Court et singulier traité dont voici les alinéas : « Il i a XXXII jors en
l'an que home se doit garder, car il son perillos ». — « Ce est le conte de l'a be ce combien monte chascune letre ». — « Si orésquedistsainsClimens, apostles de Rome : A tos les fis de Jhesu Crist, salus. Je treuve el livres des chenoines. ». — « Si orrés por coi l'on doit plus jeuner les vendredis ». — « Le fust qui a non aufric si est bon por entosche. ». — « Et puis lisés se brief desur l'ome qui aura le mal. Anglo, non abglu, non ablu. », etc. — « In nomine P. et F. et S. sancti, amen. + debague + de guttam + gereon », etc. — « In manus tuas, Domine, commendo spiritum. ».
« Por ce que doné nos avons enseignement es II parties que dit vos avons devant, cornent vos devés conoistre les IIII conplixions, si come la sanguine, la flaumatique, la colorique, la mélancolique, etc. ». — Ce traité des complexions de l'homme occupe la plus grande partie du petit opuscule. On le trouve dans le ms. 2872 de la bibliothèque de l'Arsenal, sous cette rubrique : « Ci commence la quarte partie du livre qui aprent a cognoistre les conditions de chacun » ; ce manuscrit a pour titre général : « Livre de la diète universal selon Ysaac et les autres acteurs de medecine, avec plusieurs autres traictiés des autres secrés des philosophes et poètes » (Aldobrandini de Florence, etc.).
III. LE SAINT GRAAL, traduit du latin en prose française par Robert et Hélis de Boron (ff. 59 à 131 r°), fragment.
« Cil qui se tient et juge au plus petit de tos les autres petis et au plus pecheor de tos les autres pecheors, mande salus el comencement de ceste estoire. ». Fragment du texte édité en 1516 par Jehan Petit, Galiot du Pré et Michel Le Noir, correspondant aux 60 premiers feuillets de l'imprimé, première partie, qui en comprend 116. Nous avons décrit plus haut (1) un fragment de la Queste du Saint Graal, seconde partie de l'édition de 1516.
IV. LA QUESTE DU SAINT GRAAL, traduit du latin en prose française par Gautier Map (ff. 213 à 215 VO).
« La veille de la Pentecoste, quant li conpaignon de la Table furent venu a Caamalot et il orent oy le servise. ». — Fin : «. Il fit venir devant lui , les clers qui les aventures metoient en escrit. Et quant il furent venus, li
(1) P. 42.
roy comanda qu'il meissent en escrit les aventures que Boort avoit contées.
Et ce livre ou elles furent mises est a Salaberes (Salisbury), mult bien gardé ou trezor de laiens, dont maistre Gautier Map le translata por son livre faire de latin en romans. Si ce taist a tant que plus n'en dit a ceste fois des aventures to Saint Graal. Ici faut les aventures do Saint Graal, que Galaad le fis Lancelot acheva, et ot en sa conpaignie Parceval le Galois et Boort de Gaules a.
Publié. intégralement en 1864 pour le Roxburghe Club par M. Frederick Furnivall.
V. LA MORT DU ROI ARTHUR, par Gautier Map (fragment, ff. 216 à 222).
« Apres ce que maistre Gautier Map ot portraites les aventures do Saint Graal assés souffisaument, si com il li sembloit, si fu avis au roi Henri son signor que ce que il avoit fait ne devoit pas soffire se il ne ramantevoit les fais de cels dont il avoit avant fait mencion., et por ce recomença il ceste derraine estoire. Et quant il ot mis ensemble, si l'apela la Mort le roy Artus. H.
Nous décrirons plus loin (section des romans) un manuscrit complet de la Mort du roi Arthur, aux dix premiers feuillets duquel correspond ce fragment.
Moulins, 1523; porté à l'hôtel de Condé en 4661.
477
N° 1469. [GAUTIER DE METZ] : L'IMAGE DU MONDE.
In-4° (0,190 sur 0,130), velours rouge. — Vélin, fin du XIIIe siècle, 153 ff., 20 lignes à la page, rubriques et initiales rouges, petite miniature.
« Ce est l'Image du monde. Ce est le livre de clergie en romanz, qui est apelez l'Ymage du monde, par tout a LV chapistres et xxvm figures; sanz ce ne puet estre li livres legierement entenduz. Si est devisé en ni parties ».
Suit la table des matières des trois parties, en prose, puis le prologue en 28 vers :
Qui bien veut entendre ce livre Et savoir coument il doit vivre.,.
Texte: Pourquoi Dieus fist le monde.
Quand Diex fist le monde premier Ne li estoit mestier mie (sic).
Fin : Ici fenist la Mapamonde.
A Dieu coumence, a Dieu prent fin, Qui ses biens nous doint en la fin.
En l'an de l'Incarnation, Au jour de l'Aparition, M deux cens XLV ans, Fu primes escrit ce romans.
Vous qui avez oï l'escrist Du filz Dame Dieu, Jhesu Crist, Et puis du monde que Dex forma, Le monde une autre forme a, Que par cetui poon aprendre, Qui de ce siecle veut antandre Que ce fu et coument il est, Et touz jours et touz jors est.
Explicit la Mapamonde.
Copie incorrecte de la première rédaction de Gautier de Metz ; la table des chapitres est reproduite exactement, mais le texte n'y répond pas toujours : les divisions ne sont pas indiquées. Enfin nous constatons des lacunes, dont voici les plus importantes : Première partie ; outre 30 vers qui manquent vers le milieu du chapitre VIII, le scribe a omis les 105 derniers, et les 8 premiers du chapitre ix, qui se confond ainsi avec le précédent. Troisième partie, chap. xi, « des merveilles de Virgile » : le scribe n'a transcrit que les 42 premiers vers ; il a omis le reste, ainsi que les chap. xii à XVII et les premiers vers du XVIIIe.
Bibliothèque Cigongne, n° 541.
478 N° 1444. [GAUTIER DE METZ] : L'IMAGE DU MONDE.
Pet. in-f" (0,255 sur 0,165), mar. bleu jans., tr. dor. (Duru). — Vélin, XIIIE siècle, 44 ff., 2 col. de 34 lignes, rubriques rouges, 19 initiales renfermant des miniatures à fonds d'or et accompagnées de rinceaux, lettres ornées.
Qui velt entendre a chest comans, Si puet aprendre en chest roumans Des oevres Diex et de clergie, Que pour laie gent comenchie.
Chist livres qui descrit le monde, Qui a non l'Ymage du monde, Deus parties de livres tient.
Suit la table des chapitres du premier livre; table et prologue comprennent 92 vers. « Ch'est li premiers chapistres. De la digneté Diex » : Quant Dex fist le monde premiers, Il ne l'en estoit nul mestiers.
F. 44 ro : Si com Tholomés li bons roys L'enquist et prouva maintes fois Chi fenist li premiers livres.
F. 45 : Qui or veult oïr et entendre Dont il se porra esjoïr, Si lise ouait entendement Tout che livre ordeneement.
Second livre. Prologue et table des chapitres, en 180 vers. « Ch'est li premiers chapistres, comment Diex fourma le monde » : Diex forma tout reont le monde Comme une pelote reonde.
Fin : Car Diex l'en rendra si haut don Que tos biens ara abandon Et la joie de paradis Que Diex nous otroit a tos dis, En cui toute pitiés habunde.
Chi fenist l'Ymage du monde.
A Diu comence, a Dieu prent fin, Qui tous nos prengne a bonne fin.
Amen. Amen.
Chi fenist li livres de l'Ymage du monde.
Seconde rédaction de l'Image du monde, faite en 1247. L'ouvrage est ici divisé en deux parties au lieu de trois; chacune est précédée d'un prologue et d'une table des chapitres en vers. En remaniant le plan du poème, Gautier de Metz a introduit dans le texte de nombreux développements, relatifs à Charlemagne, saint Paul, les bêtes, etc., etc. L'addition la plus importante est
celle de la Légende de saint Brendan, qui comprend plus de t500 vers (publiée en 1836 par Jubinal). L'auteur a tenu à donner la date de ces remaniements (1247), répétée çà et là; il suffit de citer celle qui suit la légende de saint Brendan : A S. Ernoul, une abeïe De moines noirs qu'est establie Droit devant Mes en Loorraine, Trouvai l'istoire mult entaine.
De latin le mis en roumans Pour faire entendre as laies gens ; En ix jors de mars l'ot parfait M. cc ans XLVII [1247].
Ailleurs le copiste, transposant le chiffre x par inadvertance, a écrit LXVII au lieu de XLVII.
Ces trois manuscrits d'un des ouvrages les plus importants qu'ait produits le moyen âge forment un ensemble intéressant ; non seulement on peut suivre les remaniements, les changements de rédaction introduits par l'auteur, mais on y peut relever encore des variantes d'une autre origine. Écrits sans doute à des époques assez rapprochées, mais par des scribes qui vivaient dans diverses parties de la France, ils diffèrent par la forme encore plus que par le fond ; dans aucun des trois la langue n'est la même.
Techener, 1865.
479 N°911. GUILLAUME DE LORRIS ET JEAN DE MEUN : LE ROMAN DE LA ROSE.
In-4° (0,225 sur 0,167), veau marbré, aux armes de Bourbon-Condé. — Vélin, fin du XIIIE siècle, 185 ff., 2 col. de 30 lignes, miniature à la première page, initiales rouges et bleues, emplacements réservés pour des miniatures non exécutées. Le titre et les rubriques sont écrits sur les marges.
« Ci commance li roumans de Rose.
Maintes gens dient que en soinges N'a se faubles non et mençoinges, Mais l'en puet tiex soinges soingier. »
Après ce prologue (20 vers), le texte commence avec la rubrique suivante, « Maistre. de Lorriz qui en dormant vist cest songe » : Au vintime an de mon aige Ou tans qu'amours prent le paige.
Ce curieux et beau manuscrit, qui doit présenter une des plus anciennes versions du Roman de la Rose, contient des variantes et des additions, parfois tracées sur des fragments de vélin interfoliés. Ces variantes et les rubriques placées dans les marges sont de la même écriture que le texte; notons la suivante (f. 90) :. « Cy finist Guillaumes Tybullus et commance maistres Jehans de Meun ». — F. 96 : « Ci faut li Privilèges des freres, qui est a la fin dou livre escris ». Le Roman de la Rose se termine au recto du f. 185, ire colonne : Ainsi oï la rose vermeille; A tant fu jours et je m'esveille.
Explicit.
Les trois dernières colonnes sont occupées par « li Privilèges des freres menuz » :
Si fais cheoir dedans mes pieges.
98 vers, dont voici le dernier : Tant sui fort privilegiés.
On lit au bas du premier feuillet : « Antonio Papilioni donavit Nicolaus frater, canonicus Turonensis. Turone, cal. mart. an. Do. M D XIX ». Papillon a écrit quelques notes sur les marges du volume, celle-ci par exemple (f. 35 vO) : « impressi libri habent : Cy endroit trespassa Guillaume De Lorris, et n'en fist plus pseaulme; Mais après plus de quarente ans Parfist ce Chopinel romans, Qui a bien faire s'efforça Et cy son œuvre commença. »
Enfin le même Papillon a transcrit sur le feuillet de garde une pièce de 66 vers, la Ballade des vins :
Pour bien juger de ces bons vins françoys, Orléans est bon.
Refrain : Beaulne a le bruyt sur tous par excellence.
Cette pièce se trouve aussi dans le ms. fr. 1721 de la Bibliothèque nationale, sous le titre suivant : « Blason des vins, par Pierre d'Anthe ». Elle a été imprimée avec les deux autres Blasons de Pierre d'Anthe : Les trois Blazons composez par Monseigneur Pierre Danche (sic), escuyer. Poitiers, à l'enseigne du Pélican, s. d. (vers 1520), petit in-8° de 6 ff., gothique, très rare; j'en possède un exemplaire.
Antoine Papillon était bibliophile ; on trouve son nom dans un livre imprimé sur vélin de la Bibliothèque nationale, avec la date de 1517.
Hôtel de Condé, 1673.
480 Ne 686. LE ROMAN DE LA ROSE.
In-fe (0,287 sur 0,185), mar. vert, fil., tr. dor., aux armes de Bourbon-Condé. —
Vélin, fin du XIIIe ou commencement du XIVe siècle, 148 ff., 2 col. de 38 lignes, initiales rouges et bleues, pas de rubriques, annotations marginales; deux miniatures et deux ébauches aux premières pages; les autres n'ont pas été faites. Les armes et le monogramme d'Antoine de Chourses et de Catherine de Coëtivy ont été ajoutés sur la première page.
C'est ci le romanz de la Rose, Ou l'art d'amors est tote enclose.
Meintes gens cuident que en songes N'eit se fables non et mençonges.
El vintiesme an de mon aage, �-' El tens qu'amors prent le paage.
Le « Privilège des frères Mineurs » est transcrit sur un feuillet inséré postérieurement par le même scribe ; pour lui faire place, un feuillet a été enlevé et trois colonnes rayées.
Au passage relatif à Robert d'Artois, un poète du XIVe siècle a marqué un renvoi après le vers Ains devint bons devant ses jors et a écrit sur la marge les quatre vers suivants :
Tant qu'il morut sans sejournance A Courtray, o la fleur de France Des chevaliers dont fu grans deux, En l'an M. ccc et deux.
C'est d'ailleurs une erreur; le comte d'Artois célébré par Jean de Meun n'est pas Robert Il, tué à la bataille de Courtrai en 1302, mais Robert Ier, frère de saint Louis, tué à la bataille de Mansourah en 1250.
Fin : A tant fu jor et je m'esveille.
Explicit le romant de la Rose.
Ilôtel de Condé, 1654.
481 N° 664. LE ROMAN DE LA ROSE.
In-fo (0,274 sur 0,485), mar. vert, tr. dor. (anc. rel.). — Vélin, XIVe siècle, 141 ff., 2 col. de 40 lignes, rubriques rouges, grandes lettres ornées, initiales rouges et bleues, décoration paginale à rinceaux, intéressantes miniatures à fonds d'or (1).
Ci est le roumans de la Rose, Ou l'art d'amours est toute enclose.
Maintes gens dient que en songes N'a se fables non et mensonges.
Ou xxe an de mon aage, Ou point qu'amours prent le paiage.
Le dernier vers A tant fu jour et je m'esveille est suivi de l'épilogue de vingt-quatre vers, qui n'est pas l'œuvre de Jean de Meun et qui a été ajouté au XIVe siècle : Et puis que je fuy esveillié Du songe qui m'a traveillié.
Est fine et pure vérité.
Explicit le romans de la Rose, Ou l'art d'amours est toute enclose.
Nature rit, si comme semble, Quant hic et hoc jongnent ensemble.
(i) La première page est reproduite à la fin de ce volume.
481 N° 664. LE ROMAN DE LA ROSE, XIVO siècle.
i
On lit ensuite : « Ce livre du Romant de la Rose est à Jehan du Mas, seigneur de L'Isle ». Comme tous les manuscrits de Jean du Mas entrés au XVIe siècle dans le cabinet des livres de Chantilly, celui-ci porte à la garde les armes de Montmorency, avec le collier de Saint-Michel, le bâton de maréchal et la devise In mandatis tuis supersperavi. On le retrouve à l'hôtel de Condé en 1654.
482 lXo 665. LE ROMAN DE LA ROSE. — LE TESTAMENT DE JEAN DE MEUN.
ln-Co (0,275 sur 0,200), veau marbré, tr. dor., aux armes de Bourbon-Condé. —
Vélin, XIV* siècle, 173 ff., 2 col. de 40 lignes, initiales en or et couleurs, nombreuses et bonnes miniatures à fonds dorés ou quadrillés, décoration paginale, rinceaux, grotesques, etc.
Ce est li romans de la Rose, Ou l'art d'amours est toute enclose.
Maintes gens dient que en songes N'a se fables non et mençonges.
Au vintieme an de mon aage, Au point qu'amours prent le paage.
Même épilogue que dans le manuscrit précédent, moins les deux derniers vers :
Est fine et pure vérité.
Explicit le romans de la Rose, Ou l'art d'amours est toute enclose.
Après un feuillet blanc, commence le Testament de, Jean de Meun, même écriture, même décoration, ff. 147 à 173, chiffrés à l'origine i àxxvn; pour garder la disposition sur deux colonnes, le scribe a coupé en deux les vers alexandrins : Li Peres et li Filz 1 Et li Sains Esperis Un Dieu en trois personnes 1 Aourés et chiéris.
Fin : Ou saint livre de vie 1 Que il meismes escript Amen.
Explicit le Testament 1 Mestre Jehan de Meun.
Puis vient la table des chapitres du Testament, ajoutée au XV siècle.
Ce manuscrit, un peu postérieur au précédent, est plus richement orné ; les miniatures sont d'une exécution bien supérieure; le tableau initial du Testament, qui représente la Trinité, est du style le plus noble.
Hôtel de Condé, 1654.
483 N° 1480. LE ROMAN DE LA ROSE.
In-fo (0,290 sur 0,205), mar. citron, fil., tr. dor. (anc. i-el.). -Vélin, xiv- siècle, 158 if., 2 col. de 36 lignes, rubriques rouges, initiales en or et couleurs, 78 belles miniatures à fonds dorés ou quadrillés, bordures ornées, décoration paginale avec rinceaux, grotesques, etc.
Ci commence li romans de la Rose, Ou l'art d'amour est toute enclose.
Maintes genz dient que en songes N'a se fables non et mensonges.
Au vintieme an de mon aage Au point qu'amors prent le paage.
Fin : Ainsi oï la rose vermeille, A tant fu jours et je m'esveille.
Cy faut li romans de la Rose Ou l'art d'amours est toute enclose.
Explicit expliceat, ludere scriptor eat.
L'épilogue de vingt-quatre vers que nous avons mentionné plus haut ne se trouve donc pas ici ; d'ailleurs ces cinq manuscrits du Roman de la Rose présentent d'intéressantes variantes.
On voit sur le premier feuillet quatre écussons qui font partie de la décoration originale : 1° bandé d'or et d'azur de 6 pièces, brisé d'un franc quartier d'argent, à la bordure de gueules; armes de Montagu, famille issue des anciens ducs de Bourgogne, éteinte en 1347. 2° Losangé d'or et de gueules, à la bordure d'azur; ces armes ont été portées par plusieurs familles, entre autres par l'illustre maison de Craon. 3° et 4° D'or, à 5 cotices d'azur; ces armes ont été portées par les Berton des Balbes de Crillon; mais il faut sans doute chercher ici une autre famille.
Bibliothèques Mac Carthy (no 2825) et Cigongne (527).
484
N° 744. LE ROMAN DE LA ROSE, version en prose, anonyme.
Pet. in-fo (0,265 sur 0,200), veau marbré, aux armes de Bourbon-Condé. — Papier, X v. siècle, 173 ff., rubriques rouges, initiales rouges et bleues.
« Cy est le commencement du romant de la Rose, ou tout l'art d'amours est enclos, commencé par Guillaume de Loris, et XL ans et plus après sa mort fut parfait et acomply par maistre Jehan de Meun, ainsi qu'il enssuit.
— Maintes gens dient et racontent que en songes et en advisions qui par nuytz en dormant se font. ». — Fin : « je commence a m'esveiller tout estonné et pensif du songe que j'avoie songié. Et valeat in Domino. A tous vraiz amours salut. Hoc est totum, da michi potum ». Cette traduction n'est pas celle de Molinet; elle est antérieure.
Moulins, 1523; porté à l'hôtel de Condé en 1661.
485
N° 570. I. BOÈCE : CONSOLATION DE LA PHILOSOPHIE, traduction anonyme en vers français. — II. [GUILLAUME DE MACHAUT] : LE CONFORT D'AMI. —
III. « LE CODICILLE MAISTRE JEHAN DE MEUN » [ROMAN DE LA TRINITÉ, DE JEAN CHAPUIS]. — IV. JEAN DE MEUN : LE TESTAMENT.
ln-Co (0,328 sur 0,255), mar. vert, tr. dor., aux armes de Bourbon-Condé. — Vélin, fin du XIVe siècle, 128 ff., 2 col. de 40 lignes, grandes lettres en or et couleurs et ornementation paginale au commencement de chaque ouvrage; initiales ornées.
I. BOÈCE : CONSOLATION DE LA PHILOSOPHIE (ff. 1 à 71 rO) : Celui qui bien bat les buissons Est digne d'avoir les moissons.
Nous avons décrit plus haut (1) un texte moins correct et moins ancien de cette traduction anonyme, faite probablement en 1364 et dont voici les derniers vers :
FI) T. I. p. m.
Celui qu'en vraye obbeissance Tout bien scet, ayme et croit.
II. LE CONFORT D'AMI (ff. 71 Y0 à 96 r°).
Amy, a toy donner confort Ay maintefoiz pensé moult fort.
Sire, se je t'appelle amy, N'en aies pieur, cuer amy, Car bien sçay que tu es mes sires.
Fin : Mais qui vorra savoir sanz faille Noz deux noms sanz controuvaille, Vez ci comment on lez saira : Quant Madame chevauchera, Elle yra disner a Glurvost, Droit en la maison le prevost.
C'est une villete en l'empire Qui n'est gueres du Bourget pire.
La trouveras qui te dira Mon nom, ou ja n'en mentira, Et pour qui j'ay fait cest traictié Que j'ay mis en rime et traictié.
Va y, qu'il y fait bon et chaut.
Explicit le Confort d'amy.
Suivent vingt-cinq vers rimant en my : 1. Qui esveilla le cuer de my 25. Pour qui maint souppir ay vomy.
Explicit.
Inutile de se livrer au jeu de lettres indiqué par ces vers, car l'auteur et le destinataire du poème sont connus. C'est à Charles le Mauvais, roi de Navarre, que Guillaume de Machaut adressa le Confort d'ami pour le consoler dans sa prison : Charles avait été arrêté sur l'ordre du roi Jean, le 5 avril 1356, en raison de ses pratiques avec les Anglais; enfermé d'abord au Chàtelet de Paris, puis au château d'Arleux en Artois, il recouvra sa liberté au mois de novembre 1357. Le poème fut écrit avant cette dernière date et après le mois de septembre 1356; en effet Guillaume de Machaut félicite Charles le Mauvais de ne s'être pas trouvé à la bataille de Poitiers, où
il aurait dû courir une de ces trois alternatives : être tué, se déshonorer en fuyant, être pris et emmené en Angleterre : Car les gens d'armes a grans routes S'en alerent.
La fu prins le bon roy de France, Qui ot tel cuer et tel confiance.
Mais seul ne povoit pas sourfire Pour tout le monde desconfire.
Car tu feusses deshonnourez Si tu ne feusses demourez.
Et s'il avenist que prins feusses, Certes jamais joye n'eusses.
Ou tu feusses en Angleterre En prison.
Notre poète avait eu des patrons plus recommandables que Charles le Mauvais. Né vers 1300, fils d'un chambellan de Philippe le Bel, il s'attacha comme secrétaire à Jean de Luxembourg, roi de Bohême, et le suivit partout pendant trente ans, ami et conseiller bien plus que serviteur. Jean sollicita souvent le pape « pro clerico, eleemosynario et familiari suo domestico », et il obtint de bonnes prébendes pour ce fidèle compagnon. C'est toujours avec émotion et tendresse que Guillaume parle de ce « bon roi de Behaigne », Jean l'aveugle, glorieusement tué dans nos rangs à la bataille de Crécy.
Après la mort de ce héros, sa fille, la duchesse de Normandie, recueillit le poète, et, quand Jean le Bon monta sur le trône, Machaut reçut une charge de secrétaire du roi. Il s'attacha ensuite à Charles le Mauvais, pour lequel il écrivit le Jugement du roi de Navarre et le Confort d'ami. En 1363, il composa le curieux Livre du Voir-dit. Sa dernière œuvre (vers 1370) est la Prise d'Alexandrie, poème d'environ neuf mille vers, consacré à l'histoire du roi Pierre 1er de Lusignan. Il mourut en 1377, pleuré par son fidèle disciple Eustache Deschamps.
Longtemps oubliées, les œuvres de Guillaume de Machaut ont été analysées au siècle dernier par l'abbé Lebeuf et le comte de Caylus (Mémoires de l'Académie des Inscriptions, t. XX, 1753). La partie musicale a été étudiée par B. de Laborde et l'abbé Roussier (1780), par MM. Fétis (1862) et Travers
(1882). A part les extraits donnés par M. Tarbé (1), deux poèmes seulement, les plus considérables il est vrai, ont été jusqu'à présent publiés : le Livre du Voir-dit, en 1875, par M. Paulin Paris pour la Société des Bibliophiles françois, — la Prise d'Alexandrie, en 1877, par M. de Mas-Latrie.
III. « LE CODICILLE MAISTRE JEHAN DE MEUN » [ROMAN DE LA TRINITÉ, DE JEAN CHAPUIS] (ff. 97 rO à 107 rD) : Glorieuse Trinité, Une essence en vraie unité En trois singulières personnes.
Fin : « Explicit le Codicille maistre Jehan de Meun ».
Ce poème, 73 douzains de morale religieuse, intitulé tantôt le Trésor ou le Codicille de Jean de Meun, tantôt les Sept articles de la Foi, a toujours été attribué à Clopinel par les scribes ; cette erreur, reproduite par les éditions imprimées, est d'autant moins explicable que le véritable auteur a pris soin de se faire connaître dans un mauvais jeu de mots à la fin du poème : Car je croy vraiement que puis Que mon cuer ne puet de ton puis Sacher ce qu'il en vouldroit traire, Que lez copiaux et lez chapuis Prendras en gré que j'en chappuis, Car ce te plaist qu'on en puet faire.
C'est M. Paulin Paris qui a restitué ce poème à Jean Chapuis (Histoire littéraire de la France, t. XXVIII, p. 428, notice sur Jean de Meun).
IV. LE TESTAMENT DE JEAN DE MEUN (ff. 107 r° à 128 VO) : Li Peres et li Filz et li Sains Esperis Un Dieu en trois personnes aorez et chéris.
Les hexamètres placés en regard des dernières lignes du poème précédent sont écrits chacun en une ligne, mordant sur la marge. A partir de la page suivante, le scribe a coupé les vers en deux, afin de garder la disposition en deux colonnes avec des marges suffisantes. Fin : Et lui prie humblement Que nous soions escript
(4) Les Œuvre» de Guillaume de Machaut, Reims et Paris, 4849, in-8°.
Au saint livre de vie Que il mesmes escript.
Explicit.
Ce précieux manuscrit ne porte aucune mention d'origine. On le trouve à l'hôtel de Condé en 1654.
486 N° 1479. « LE TRÉSOR DE JEHAN DE MEUN » [ROMAN DE LA TRINITÉ, DE JEAN CHAPUIS].
Pet. in-fo (0,245 sur 0,160), mar. rouge, fil., tr. dor. (anc. rel.). — Vélin, XV' siècle, 36 ff. réglés, 24 lig. à la page, rubriques rouges, initiales en or et couleurs, ornements.
« Cy commance le livre appellé le Trésor, fait et composé par maistre Jehan de Meun » : Glorieuse Trinité, Une essence en vraye unité, En trois singulières personnes.
Autre copie du poème de Jean Chapuis indûment attribué à Jean de Meun.
Bibliothèque Cigongne.
487
N° 757. GACES DE LA BUIGNE : LES DÉDUITS DE LA CHASSE, traité de vénerie et de fauconnerie, en vers.
1n-4° (0,253 sur 0,185), veau marbré, aux armes de Bourbon-Condé. - Papier, XIV* siècle, 185 fï. Le relieur du XVIII' siècle a transposé un cahier; les feuillets 88-95 doivent être placés entre 39 et 40.
F. 1. « Gace de La Buigne, jadis premier chapellain de très excellent le roy Jehan de France, que Dieux assoille, commença ce roman des Deduis a Heldefort en Engleterre l'an mil ccc LIX, du commandement dudit seigneur, affin que messire Philippe, son quart filz et duc de Bourgoigne, qui adoncques estoit josne, apreist des deduis pour fuyr le pechée d'oiseuse, et qu'il
en fust mieux enseignié en meurs et vertus, et depuis ledit Gace le parfist à Paris » : Ycy commence le Romans des Déduis.
Entens cy, tu qui veulz savoir Des faucons et les veulz avoir.
Fin : Gaces a fait ceste besoigne Pour Phelippe, duc de Bourgoigne.
Que Dieu li pardoint ses defaux, Car moult ama chiens et oiseaulx.
Ce livre est au duc de - Berry et d'Auvergne, conte de Poitou et d'Auvergne.
JEHAN (1).
Imprimé plus ou moins inexactement, d'abord pour Vérard à la suite du traité de Phébus, puis par Trepperel (s. d.), par Michel Lenoir (1520), et par d'autres encore. Analysé par La Curne de Sainte-Palaye, Mémoires sur l'ancienne chevalerie, t. 111, Paris, 1781.
Gaces de La Buigne, ou de La Bigne, était né dans le diocèse de Bayeux vers 1328. Entré dans les ordres sous le patronage du cardinal de Prénestre, il fut attaché à la personne du roi Philippe VI et devint son « maistre chapelain ». Il suivit le roi Jean dans sa captivité en Angleterre et fut alors chargé par ce prince d'enseigner au jeune Philippe de France, non pas la théologie ou les belles-lettres, mais la fauconnerie. En effet, Gaces était passionné pour cet art et parait y avoir excellé. A l'instruction pratique qu'il donnait à son royal élève, il voulut joindre un code de préceptes et ne trouva rien de mieux que de le mettre en vers. Son poème est un traité complet de vénerie et de fauconnerie, sous la forme d'un débat entre les déduits de chiens et d'oiseaux ; l'arrêt, rendu par le roi en son conseil, formulé et prononcé par la Raison, renvoie, comme on peut croire, les parties dos à dos. L'auteur vient de nous dire dans son préambule à quelle époque il commença son poème; il y travaillait encore en 1370. La date de sa mort n'est pas connue.
Quelle que fût sa prédilection pour les faucons, Gaces avait, dans son poème, assigné une belle place aux chiens courants ; nulle part nous n'avons
(1) Cette signature et les deux vers précédents sont reproduits à la fin de ce volume.
SIGNATURE DE JEAN, DUC DE BERRY, à la fin du livre des Déduits de la chasse, de GACES DE LA BUIGNE (voir p. 76).
SIGNATURE DE JACQUES D'ARMAGNAC, DUC DE NEMOURS, à la fin du Roman d'Alexandre (voir p. 390).
lu une description plus vive de la chasse du cerf. On trouvera ce morceau, avec d'autres détails sur le livre et sur l'auteur, dans notre Essai inséré au tome II des Philobiblon Sociétés Miscellanies, et depuis tiré à part : Notes et documents relatifs au roi Jean, etc.
Le soin que le duc de Berry a pris de constater son droit de propriété sur ce volume d'aspect assez laid, nous permet de supposer que nous avons sous les yeux l'autographe de l'auteur : cursive assez lâchée, ratures, renvois, feuillets changés, etc. Nous avons là un texte complet et correct qui ne reparaît plus ailleurs. Si ce n'est pas l'original autographe, c'est assurément une des premières copies, rapidement faites et contemporaines de la composition.
Notre manuscrit figure sur l'inventaire du duc de Berry dressé en 1402 : « Un livre escript en papier, appelé le roman des Desduiz (donné à Jehan d'Ortegue) », valet de chambre du duc. Il fut probablement rendu à la duchesse de Bourbon, puisque nous le retrouvons plus tard à Moulins. On sait que Marie de France (i) avait hérité de la passion de son père pour les livres. Le livre des Déduits vint à Paris en 1661 avec ce qui restait de la belle collection bourbonnaise ; il figure dans l'inventaire des manuscrits de l'hôtel de Condé dressé en 1673, sous le titre même que le relieur du XVIIIe siècle inscrivit au dos du volume, Romant des Ducs (pour Déduits).
Sous une apparence peu séduisante, ce volume, spécimen presque unique, est d'une valeur exceptionnelle.
488 -N° 683. GACES DE LA BUIGNE : LES DÉDUITS DE LA CHASSE.
Pet. in-fo (0,292 sur 0,232), veau marbré, tr. dor., aux armes de Bourbon-Condé. —
Vélin, fin du XIVe siècle, 116 ff., 2 col. de 26 lignes, initiales rouges et bleues. Au premier feuillet, vignette en camaïeu représentant l'auteur, un faucon sur le poing, son livre auprès de lui, instruisant un homme à genoux. Signature à la contregarde : < Janot Bastart J.
Hôtel de Condé, 1634.
(t) Elle avait épousé en 1400 Jean 1er, duc de Bourbon.
489 N* 1412. JEAN LE FÈVRE : LE LIVRE DE LEESCE.
Pet. in-fo (0,272 sur 0,188), rel. en bois couv. de mar. brun, fers à froid; copie exacte de l'ancienne reliure (Bedford). — Vélin, XVe siècle, 65 ff., 30 lignes à la page, une miniature, initiales ornées.
Un clerc, né à Boulogne-sur-Mer vers 1260 (mort vers 1320), Matheolus, Mathiolet, ayant épousé une veuve, perdit ainsi son droit de clergie, qu'il aurait conservé en épousant une vierge. Selon la langue canonique du moyen âge, il était bigame, et le surnom lui resta. Son mariage ne fut pas heureux, et sa femme n'ayant pas su lui faire oublier qu'il avait perdu à cause d'elle son rang privilégié de clerc, il exprima ses regrets en vers latins fort amers, où il déversait son fiel sur tout le sexe faible : Liber infortunii, — Lamentatio.
Quelques années plus tard, un certain Jean Le Fèvre, né à Ressons, aujourd'hui chef-lieu de canton dans l'Oise, mit en vers français cette grossière satire contre les femmes ; c'est le Livre de Matheolus.
Mais lui aussi, Le Fèvre, était marié. Sa femme le ramena-t-elle à des idées plus justes ou plus indulgentes ? Il se tait sur les motifs de sa conversion ; seulement la miniature que nous avons sous les yeux le représente à genoux, demandant pardon aux dames, et, dans son Livre de Leesce, il écrit un Rebours de Matheolus :
Mes dames, je requier mercy; A vous me vueilh excuser cy De ce que, sens vostre licence, J'ay parlé de la grant distance Et des tormens de mariage.
Se j'ay mesdit par mon oultrage, Je puis bien dire sens flater Que je n'ay fait que translater Ce que j'ay en latin trouvé; Assez pourra estre prouvé Ou livre de Matheolule.
Le véritable titre de l'ouvrage est indiqué plus loin :
Et s'aucun requiert de ce livre Comment intytulés sera, Je dy que l'on l'appellera Par droit nom Livre de Leesce.
L'auteur donne son nom dans les vers suivants : Mercy, mercy au povre Fèvre Qui a plus grant soif a la levre Que n'ot le riche homme en enfer, Car il ne scet ouvrer en fer, Mais en peaux est toute sa cure ;
Pour vous a fait ceste escripture.
Derniers vers :
A tant fineray mon propos Jusqu'a tant que plus saige viengne Que ceste matiere soustiengne ; Si croy je que jamais finée Ne sera, ne déterminée ; Car venal est l'amour du monde Et avarice est trop profonde.
Plus en diray a l'autre foys; A Dieu vous commant; je m'en voys. Amen.
Explicit Liber Jocunditatis. Laus Christo.
L'honnête rétractation de Le Fèvre ne détruisit pas l'effet produit par sa première publication : ni la riposte de Christine de Pisan dans la Cité des dames, ni les attaques de Martin Le Franc ne purent arrêter le succès et la renommée du Livre de Matheolus. C'est sous les titres de ReboUTs- de Matheolus, Résolu en amour, Résolu en mariage, que notre poème a été imprimé ; mais les éditeurs qui se sont succédé l'ont tellement défiguré que le Livre de Leesce peut réellement passer pour inédit. De nos jours, M. Ed. Tricotel a donné une édition du Livre de Matheolus (Bruxelles, 1864). Le poème latin a été retrouvé à Utrecht par M. van Hamel, qui l'a publié en y joignant la traduction de Le Fèvre (Paris, 1892); un second volume donnera le Livre de Leesce.
Jean Le Fèvre est aussi l'auteur du Respit de la mort, poème qu'il écrivit en 1376, après avoir échappé à une grave maladie.
490
N* 465. CHRONIQUE DE BERTRAND DU GUESCLIN (en prose). ROMAN D'OGIER LE DANOIS (en vers).
In-f- (0,368 sur 0,283), mar. vert, tr. dor., aux armes de Bourbon-Condé. — Vélin, XV* siècle, 4 ff. non chiffrés et 2i2 ff. chiffrés, 2 col. de 44 lignes, rubriques rouges, initiales rouges et bleues, 2 grandes et 23 petites miniatures. Les feuillets non chiffrés sont occupés par la table des chapitres du livre de Bertrand et par la table des « histoires » du roman d'Ogier.
F. 1. « Cy commance le livre hystorial des faiz de feux messire Bertran du Guesclin, jadis connestable de France. Premièrement le prologue : En ma pensée souventes foiz me delite en oïr, lire et raconter les hystoires et les faiz des ancians. ». — Fin, f. 62 r° : « de vie a trespassement ala le bon roy Charles, qui tant fut saige, ou moys de septembre ensuivant après son bon connestable, en l'an mil ccc IIIIXX [1380] ans de la résurrection Nostre Seigneur Jhesu Crist, qui les ames d'eulx vueille recepvoir en sa benoiste gloire. Amen ».
F. 63 r° : « Cy s'ensuivent les fais et histoires du noble et puissant Ogier de Dennemarche, selon ce qu'ilz ont esté trouvez en la librarie de Saint-Denis en France. Comment et la cause pourquoy il maintint longtemps la guerre contre Charlemainne » :
Signeurs, oyez chanson dont li vers sont plaisant, Veritable et bien faicte, du gracieux roumant.
Ouvrage anonyme, qui reproduit les versions de Raimbert de Paris et d'Adenet, versifiées à nouveau en vers alexandrins au XIVe siècle. L'auteur y a ajouté le supplément merveilleux emprunté aux chroniques liégoises.
F. 144 : « Cy finent les fais d'Ogier fais en sa jeunesce, et s'ensuivent les fais qu'il fist depuis en sa vieillesce » : Seigneurs, or faites paix, franche gent honnorée, Or commence chançon de bien enluminée, Des vieillesces Ogier et de Morgue la fée, Et comment le Danois passa la mer salée.
Cet important supplément occupe 138 pages à 2 coL de 43 vers, soit environ 11800 vers. Il se termine par la description du tombeau d'Ogier à SaintFaron de Meaux. Fin, f. 212 :
Cy fault d'Ogier la rime, qui a tous plaire doit.
Cy fine le romant du roy Charlemaine et d'Ogier le Danois.
Outre notre manuscrit, qui n'a pas encore été signalé, on ne connaît jusqu'à présent que deux copies de cette version : bibliothèque de l'Arsenal, ms. 2985, fin du XIVe siècle, et Musée britannique à Londres, ms. 15 E VI, magnifique volume offert par Talbot à la reine et contenant plusieurs romans (XV* siècle). M. Barrois a connu le ms. de l'Arsenal et en a donné deux extraits dans sa préface d'Ogier de Danemarche; il conjecture que cette version est postérieure de 50 ans à celle d'Adenet, et de 150 ans à celle de Raimbert de Paris, qu'il publie. Rédigé d'abord en vers, le roman d'Ogier fut bientôt mis en prose et souvent publié sous cette forme depuis la fin du XVe siècle ; le texte en vers est inédit.
Quant au livre de Bertrand du Guesclin, il a été imprimé avant le XVI" siècle (s. 1. n. d., in-fo, gath.), probablement à Lyon. De nos jours, M. Francisque Michel en a donné une édition : Chronique de Du Guesclin, Paris, imp. de Béthune, 1830, in-12.
Sur le feuillet blanc qui termine le volume, on lit l'inscription suivante, d'une écriture du XV' siècle : « Antoine du Cartier, seigneur de Mandeville, capitene de Milanc ». Mais le manuscrit porte une mention plus illustre : au milieu de la décoration qui orne la première page de chaque ouvrage, on voit les armes de Pierre d'Amboise, sr de Chaumont, ambassadeur à Rome en 1462, mort en 1473. Cet écusson se retrouve, accolé à celui d'Anne de Bueil, femme de Pierre d'Amboise, sur un volume des « Faiz de Jules César et de Pompée, composez de Saluste, de Lucan et de Suétoine », que nous décrirons dans le troisième volume de ce catalogue ; les deux manuscrits sont frères; ils ont été exécutés en même temps, écrits par le même scribe, décorés par le même enlumineur, dont l'œuvre mérite de fixer l'attention. L'artiste procède par teintes plates, produit d'un petit nombre de couleurs, d'un éclat et d'une solidité remarquables,appliquées avec soin entre des traits très fins et très purs.
Les fonds sont tantôt quadrillés et tantôt d'un bleu sombre ; l'effet général est saisissant. La plus intéressante de ces miniatures est la première de Du Guesclin, consacrée à la turbulente adolescence du futur connétable. Il y est représenté plusieurs fois, maniant son « penba », rossant les gamins du parti d'Angleterre, puis se redressant pour porter haut « l'aigle de sable en champ d'argent » ! Les autres sont des combats d'archers, charges de cavalerie, « batailles » de gens d'armes à pied et croisant leurs lances. L'artiste n'a pas varié les costumes en illustrant le roman d'Ogier; c'est le côté faible de son œuvre. Ce poème commence avec une grande et belle miniature : deux armées déployées.
Les autres tableaux, au nombre de 17, représentent des combats singuliers, poursuites, navigations, etc. Les mêmes qualités se retrouvent dans les douze tableaux qui accompagnent les « Faiz de César et Pompée », avec une part plus large donnée à l'architecture, aux vues de villes, etc.
Hôtel de Condé, 1654.
491 N° 1680. « LE LIVRE DES CENT BALLADES, contenant des conseils à un chevalier pour aimer loialement, elles responses aux ballades »..
In-4, (0,263 sur 0,195), veau marbré, dorures, aux armes de la Palatine CharlotteÉlisabeth, duchesse d'Orléans. — Vélin, fin du XIVE ou commencement du XVE siècle, 69 ff., 25 lignes, initiales et bordures ornées, lettrines en couleurs, 12 miniatures très fines. Les armes du roi René ont été ajoutées dans la bordure du premier feuillet.
Notre manuscrit, comme les quatre autres connus, ne porte pas de titre.
Le titre ci-dessus est celui sous lequel le poème est désigné dans le Livre des faits du maréchal Bouciquaut.
Poème composé en 1388-1389 par Jean Le Sénéchal, chevalier, chambellan du roi Charles VI, capitaine de Vire, sénéchal d'Eu, pendant son voyage en Orient et en Égypte, en compagnie de son ami le maréchal Bouciquaut. La première miniature nous montre la rencontre d'un vieux chevalier (Ancian) et d'un jeune bachelier (Enamorat). Le premier explique au second, dans les 50 premières ballades, les règles de loyauté et d'amour. Dans la
seconde miniature (f. 11), Enamorat et Ancian continuent leur conversation.
Dans la troisième, Enamorat est en face d'une jeune dame qui répond au nom peu gracieux de Maquerelle ; elle lui donne des conseils d'amour léger, d'amour volage, bien différents des austères leçons que vient d'émettre le vieux chevalier. Qui a raison? Les jeunes gens soumettent le différend au comte d'Eu (Philippe d'Artois, mort en 1397), au sire de Crésecques (Jean, maréchal de Hongrie), et au maréchal Bouciquaut (Jean Le Maingre, compagnon de l'auteur de ce poème, pris à Nicopolis, pris à Azincourt, mort en 1421). Ces personnages se joignent au bachelier et lui servent de parrains pour commencer une enquête. Les chevaliers renommés en amour et en guerre sont priés de donner leur avis en une ballade. Nous avons les réponses de treize princes ou seigneurs ; voici leurs noms : Regnaud de Trie (amiral en 1397, mort en 1406). — Jean de Chambrillac (chevalier, conseiller et chambellan du roi, sénéchal du Périgord en 1400). —
Louis de France, duc d'Orléans (second fils de Charles V). — Lyonnet de Coesmes. — Jean de France, duc de Berry (frère de Charles V). — Jaquet d'Orléans. — Guillaume de Tignonville (chevalier, conseiller et chambellan de Charles VI, traducteur du Livre des Philosophes). — Jean de Mailly (chevalier, seigneur d'Auvilliers et de Catheu). — Charles, baron d'Ivry (chevalier, conseiller et chambellan de Charles VI). — François d'Auberchicourt (chevalier, chambellan du duc de Bourbon). — Gui de La Trémoille (chevalier, pris à Nicopolis le 16 septembre 1396 et mort en 1398). — Renaud de Bucy. — Raoul, bâtard de Coucy.
Leurs noms sont écrits en marge, à côté des miniatures qui les-représentent, d'une autre écriture que celle du livre. C'est la même main contemporaine qui a tracé les noms d'Ancian, d'Enamorat et de Maquerelle à côté des trois premières peintures ; nous ne savons où l'enlumineur a pris ces derniers noms, qui ne se trouvent pas dans le texte et ne se rencontrent que dans notre manuscrit.
Ce beau livre, après avoir appartenu au roi René, a malheureusement souffert avant d'être relié pour la Palatine, duchesse d'Orléans. Acheté à la vente des manuscrits Hamilton (Londres, 23 mai 1889) par le libraire Triïbner de Strasbourg, le volume me fut cédé par ce dernier en juillet 1890.
Le marquis de Queux de Saint-Hilaire a-publié le Livre des cent Ballades (Paris, 1868) ; il n'a pas connu notre manuscrit, terminé par la ballade du bâtard de Coucy, que M. de Queux n'avait pas trouvée et qu'il a publiée plus tard en un Supplément (1874).
Entre les ff. 3 et 4, il manque 2 if. qui contenaient les ballades 5, 7 et 8, moins 10 vers. — Entre 8 et 9, manquent 4 ff. contenant la 16e ballade (moins les quatre premiers vers), la 17e, la 18e, la 19% la 20e, la 21e et les 3 premiers vers de la 22e. — Entre 17 et 18, manque un feuillet contenant la fin de la 358 ballade et une partie de la 36e. — Entre 28 et 29, manque un feuillet contenant la fin de la 52e ballade et une partie de la 53". — Entre 64 et 65, manque un feuillet contenant les 2 miniatures qui représentaient Tignonville et le duc de Berry, la ballade de Tignonville et les 3 premiers vers de celle du duc de Berry. — Entre 67 et 68, manque un feuillet contenant la miniature. et la ballade de Monseigneur de La Trémoille, ainsi que la miniature de Bucy.
492-493 NOl 1667-1668. CHRISTINE DE PISAN : OEUVRES POÉTIQUES.
2 vol. jn-4° (0,290 sur 0,242), mar. rouge à riches comp., tr. dor. (Belz-Niédrée). — Vélin, commencement du XVe siècle, 429 ff., 2 col. de 32 lignes, initiales rouges et bleues, rubriques rouges, 25 « histoires » en camaïeu.
F. 1 v°. « Cy commencent les rebriches de la table de ce present volume, fait et compilé par Christine de Pizan, demoiselle, commencié l'an de grace mil ccc IIIIu xix, eschevé et escrit en l'an mil quatre cens et deux, la veille de la nativité saint Jehan Baptiste ». — F. 2. « Cent bonnes balades ». —
1" enluminure : Christine à son pupitre; esquisse à fond rouge. — F. 23.
« Virelays plusieurs » - — F. 26 v\ « Balade rétrograde qui se dit a droit et a rebours » - « Balades a rimes reprises ». — F. 27 rO. « Balade a responses a.
- « Autres plusieurs balades de divers propoz ». — F. 35 rO. « Complainte amoureuse ». - F. 37 r'. « Lay de [cc] LXII vers leonimes ». — F. 39 r.
« Autre lay ». - F. 41 r". « Rondeaulx ». — F. 47 VO. « Jeux a vendre ».
F. 51 v". « Cy commence le Debat des deux amans ». Esquisse de minia-
ture : présentation du livre au duc d'Orléans, dont les armes se voient sur le dais. Seconde enluminure.
F. 67 Vo. « Cy commence l'Epiltre au dieu d'amours » (réfutation du Roman de la Rose). — F. 74 r°. « Le Dit de la Rose » (même sujet).
F. 79 v°. « Cy commence le Dit des trois jugemens ». Troisième enluminure. Le sénéchal de Hainaut est pris pour juge de trois cas d'amour.
F. 92 rO. « Cy commence le Dit de Poissy ». Christine et la cavalcade se rendent à l'abbaye de Poissy; quatrième enluminure, un peu plus poussée; fond rouge, figures au trait.
F. 108 vl. Prologue. Cinquième enluminure (camaïeu). — F. 109 r°. « Cy commence l'Epiltre Othea la deesse, qu'elle envoya a Hector de Troye quant il estoit en l'aage de quinze ans ». Sixième enluminure (camaïeu). —
Ff. 110 va, 111 r°, 112 r° et v°, septième, huitième, neuvième et dixième enluminures.
F. 148 v°. « Les Epiltres du débat sur le Rommant de la Rose ».
F. 156 v°. « Les notables [diz] moraulz de Christine de Pizan a son filz ».
— Onzième enluminure : Christine et son fils, le chroniqueur Castel.
F. 161 r'. « Oroisona Nostre Dame ». Douzième enluminure.
F. 163 r°. « Cy commencent les Quinze joyes de Nostre Dame rimées ». —
Verso, treizième enluminure.
Les pièces qui précèdent sont seules énoncées sur la table placée en tête du volume. Celles qui suivent, écrites de la même main, formaient probablement un second volume dont le premier feuillet aura disparu ; d'ailleurs le « Dit de la pastoure » a été composé en mai 1403, et le scribe a eu soin de nous informer que les pièces qui précèdent ont été écrites en 1402.
F. 164 r°. [« Oroison Nostre Seigneur »] : Sire Jhesus. mon oroison entens.
F. 166ro. [« Le Dit de la pastoure »]. Quatorzième enluminure. — Fin du premier volume actuel, f. 182; le f. 183 est blanc.
F. 184 r° (2e volume). [« Chemin de longue estude » ]. Quinzième enluminure. Ff. 187, 190, 199, seizième, dix-septième et dix-huitième enluminures. — F. 231 v". « Ci fine le livre du Chemin de long estude ».
F. 232. Prologue de « la Mutacion de fortune». Dix-neuvième enluminure.
— F. 243 y0. « Ci fenist le premier livre appelé la Transmutacion de fortune ». — F. 244 r". « Rubriches du second livre ». — F. 244 vI). « Seconde partie de la Mutacion de fortune ». Vingtième enluminure. — F. 248 v°. « La forme et la maniere de fortune ». Vingt-unième enluminure. — F. 267 Vo.
« Tierce partie du livre de la Mutacion de fortune ». Vingt-deuxième enluminure. — F. 290 v°. « IIIIe partie du livre de la Mutacion de fortune ».
Vingt-troisième enluminure. — 308 r°. « Ve partie du livre de la Mutacion de fortune ». Vingt-quatrième enluminure, meilleur dessin, trait plus arrêté, bon camaïeu. — F. 346 v°. « VIe partie du livre de la Mutacion de fortune ».
Vingt-cinquième enluminure, bon camaïeu. — F. 385 r. « VIIe et derreniere partie du livre de la Mutacion de fortune ». — F. 424 r°. « Cy après commence a parler d'autres hystoires plus nouvelles qui avindrent environ l'aage et le temps de celle qui compila ce livre ». — F. 427 rO. « Explicit la VIle et derreniere partie du livre de la Mutacion de la fortune ».
A la suite de ce poème, qui peut-être, à l'origine, formait un volume séparé, une autre main, qui semble contemporaine, a transcrit plus rapidement une « Epistre que Christine de Pizan, qui fist ce livre, envoia a Madame Ysabel, royne de France, a Meleun, ou avecques elle estoit Monsr d'Orleans. », 9 octobre 1405, 5 pp., prose.
Très beau et important manuscrit. Recueil complet, le seul qui ne soit pas conservé dans un dépôt public (1).
Quelle charmante figure que cette Christine, la noble Vénitienne transplantée en France ! Au temps le plus sombre de notre histoire, au milieu de notre ruine, de nos défaites, elle s'attache à sa nouvelle patrie si malheureuse, si déchirée, sans que rien puisse l'en séparer, ni le spectacle de nos misères, ni ses propres souffrances, ni les offres brillantes du vainqueur !
Quelle fécondité ! quel savoir ! et aussi quelle souplesse ! Comme elle se retourne pour défendre son sexe, soutenir le bon combat contre Jean de Meun et réfuter la thèse développée dans le Roman de la Rose !
Morgand, novembre 4887.
(t) M. M. Roy a étudié notre manuscrit et le cite dans son édition des Œuvres poétiques de Christine de Pùan (Société des Anciens textes français).
494 N* 567. CHRISTINE DE PISAN : LE LIVRE DE LA MUTATION DE FORTUNE.
ln-Co (0,333 sur 0,258), mar. bleu, tr. dor., aux armes de Bourbon-Condé. — Vélin, commencement du XV siècle, 177 ff., 2 col. de 36 lignes, rubriques rouges, cinq miniatures, initiales, fleurons, décoration soignée, texte correct.
« Ci commence la table des rebriches de ce present volume, appellé le livre de la Mutacion de fortune, fait et accompli le XVIIIe jour de novembre l'an de grace mil cccc et m. Et est devisé le dit livre en VII parties. — Ci commence le livre de la Mutacion de fortune » :
Comment sera ce possible A moy, simple et pou sensible, De proprement exprimer.
Et ce dittié vueil que se nomme, Quant l'ystoire sera commune,
La Transmutacion fortune.
Au 1M feuillet, l'enlumineur nous montre dame Christine à son pupitre.
Le portrait, assez effacé, est bien dans le style italo-français des peintures qui ornent plusieurs des manuscrits du duc de Berry. Les cinq autres vignettes sont plutôt des aquarelles que des miniatures, bien composées, brillantes, mais lâchées et ressemblant à des esquisses.
La seconde enluminure, haute en couleur, représente le « chastel », § 1 de la seconde partie. — Au § VI, « la figure de la fortune », troisième enluminure. — Troisième partie et quatrième enluminurer « le plus haut siège H. — Quatrième partie et cinquième enluminure, « la salle du chastel ».
— La fin de la quatrième partie, « l'histoire des Juifs », est en prose. — La sixième et dernière enluminure orne le début de la cinquième partie. On y voit des guerriers combattant et chevauchant autour d'une forteresse surmontée d'une haute tour, toute garnie de soldats et de femmes. — Rubriques et texte de la sixième partie sans enluminure : Troyens et Amazones.
Dans la septième, après avoir parlé de Rome et d'Alexandre, l'auteur quitte l'antiquité pour revenir au temps présent, fait défiler le roi Jean, Charles V, Charles VI, le duc d'Orléans, etc., raconte « d'autres hystoires qui
avindrent environ son aage » (ch. 54), puis « ce qu'elle vit a venir » (ch. 55).
Elle parle ensuite d'Angleterre, et arrive enfin à la conclusion (ch. 57) ; les derniers chapitres, pleins d'intérêt, terminent brillamment le plus important ouvrage de Christine. Ici doit manquer un feuillet, qui contenait le dernier vers, Et vie astrite et solitaire,
l'explicit qui termine le manuscrit précédent (1), peut-être une signature ou quelque renseignement sur le premier possesseur de ce beau volume, que nous trouvons à l'hôtel de Condé en 1654.
495 N° 942. CHRISTINE DE PISAN : ÉPITRE D'OTHEA A HECTOR.
Pet. in-4° (0,185 sur 0,132), mar. vert, tr. dor., aux armes de Bourbon-Condé. —
Vélin, xv. siècle, 116 ff., rubriques rouges et bleues, initiales ornées, une miniature.
« Cy commence l'Epistre Othea la Deesse qu'elle envoya a Hector de Troye quand il estoit en l'aage de quinze ans, laquelle epistre translata ung souverain clerc de grec en latin; la dessus dicte epistre Christine de Pizan la translata de latin en françois en telle rime, gloze et allegorique comme il s'ensuit ».
Dans les ornements de la première page a été ajouté l'écu en losange de Catherine de Coëtivy, avec le monogramme A K ; le manuscrit se retrouve à l'hôtel de Condé en 1654 avec la petite collection de Chourses-Coëtivy.
496 N° 729. CHRISTINE DE PISAN : ÉPITRE D'OTHEA A HECTOR.
Pet. in-fo (0,278 sur 0,205), veau brun, aux armes de Bourbon-Condé. — Papier, xv. siècle, 92 ff., emplacements réservés pour des miniatures, pas de titre; le manuscrit ne contient pas la dédicace au duc d'Orléans.
On lit dans l'inventaire de la librairie du duc de Bourbon à Moulins, 1523 :
(t) Par contre, le ms. 4668 ne contient pas les rubriques du premier livre, que nous trouvons ici en tète du poème.
« 270 et 271, les Espitres Othea, en papier, à la main ». On se rappelle que le résidu de la belle librairie bourbonnienne fut transporté à l'hôtel de Condé en 1661. Mais dans ce même hôtel se trouvait déjà en i654 le manuscrit suivant : « Otea, autrement interprété de la sagesse des femmes, folio, manuscript sur papier ». C'est un de ces trois manuscrits qui est aujourd'hui conservé à Chantilly.
497
N" 1576. 1. LE SONGE AMOUREUX. — II. LA VOIE DE PAUVRETÉ ET DE RICHESSE, [PAR JEAN BRUYANT ]. - III. L'HISTOIRE D'APOLLONIUS DE TYR.
In-8° (0,i45 sur 0,106), mar. rouge à comp., tr. dor. (Niédrée). - Vélin, XVe siècle, 142 ff., 18 lignes à la page.
I. LE SONGE AMOUREUX (ff. 1 à 11 rO) : Ou moys de may dernièrement Mil ccc entièrement Avec soixante et trente six, Aupres d'un bouschet bien assis.
Le poème a donc été composé en 1396. — Fin : Le jour que m'avint ceste merveille Fu de Panthecouste la veille, En l'an qui est au premier dit Et ou doulx mois dessus escript. Explicit le Songe amoureulx. -II. LA VOIE DE PAUVRETÉ ET DE RICHESSE (ff. 12 à 84 r°) : On dit souvent en reprochier Un proverbe que j'ay moult chier.
Fin : Je vueil si mon livre a fin traire, Appelé la Voye ou r Adresce De pouvreté et de richesce.
Explicit.
Lutte entre les vices, emblèmes de pauvreté, et les vertus, emblèmes de richesse. Poème de 2600 vers, composé en 1342 par Jean Bruyant, notaire
au Châtelet de Paris; publié en 1846, à la suite du Ménagier de Paris, pour la Société des Bibliophiles françois.
III. HISTOIRE D'APOLLONIUS DE TYR, en prose (f. 84 y0 à la fin) : « Ung roy fu jadis, appellé Anthiochus, duquel la cipté d'Anthioche fu ainsi nommée. ». Fin : « Il (Apollonius) mist en escript toutes les adventures de ly et dez siens, et en fit II volumes, dont il mist l'un ou temple de Diane a Ephese et laissa l'autre en sa librairie. Explicit l'Istoire de Apollonius, roy des royaulmes dessus diz ».
Roman grec du IVe siècle, traduit en latin au Ve ou au VIe, inséré dans les Gesta Romanorum, publié en latin avant la fin du XVe siècle et traduit dans plusieurs langues. La première édition française a été imprimée à Genève par Louis Garbin vers 1485; on n'en connait qu'un seul exemplaire, qui, de la bibliothèque du comte de Toulouse, passa dans celle de mon père, fut acquis (1853 fr.) en 1852 par M. Yéméniz, à la vente duquel (1867) il atteignit le prix de 3950 fr. Ce roman forme le chapitre 125 du Violier des histoires romaines, ancienne traduction française des Gesta Romanorum, édition donnée par G. Brunet en 1858.
Bibliothèque Cigongne, n° 715.
498 N° 1569. CHASTEAULENS. « UN SONGE FAIT DE GEORGE DE CHASTEAULENS ».
In-4, (0,22i sur 0,147), peau de truie, fermoirs, tr. dor. (Bauzonnet-Trautz). — Vélin, XVe siècle, 42 ff., neuf miniatures à fond quadrillé, initiales, bordures en or et couleurs, rubriques rouges.
Le titre, écrit au XVe siècle sur un morceau de vélin, adhérait au velours tanné de la reliure originale; il a été fixé sur le premier plat de la nouvelle reliure, dans un petit encadrement recouvert.de talc. Le baron Kervyn de Lettenhove, dans son édition des œuvres de Georges Chastelain, cite, à propos de la Fiction, un article de l'inventaire de la reine de Hongrie (1) au château de Turnehout : « Un Songe fait de Georges Chastelain »; c'est bien
(1) Marie d'Autriche, sœur de Charles-Quint, gouvernante des Pays-Bas
l'ouvrage et peut-être l'exemplaire que nous décrivons, le seul connu.
Si M. de Lettenhove l'avait eu sous les yeux, il n'aurait pas accepté la transformation de Chasteaulens en Chastelain, car il n'y a aucun rapport entre la Fiction et le Songe. « Chasteaulens » rimant avec « excellens » dans le quatrain final, on pourrait à la rigueur expliquer la transformation par les besoins de la rime ; mais il n'en est pas ainsi pour le titre : « Un Songe fait de George de Chasteaulens ». D'autre part, l'orthographe du nom de l'Aventureux n'a jamais varié; tous les documents disent Chastelain ou Le Chastelain, sans particule. Donc Georges Chastelain et Georges de Chasteaulens sont bien deux personnages distincts, à peu près contemporains et probablement du même pays. Ajoutons que Chasteaulens est parfaitement inconnu et que nous devons avoir ici l'unique exemplaire de son' œuvre poétique.
Le Songe est précédé d'une sorte de complainte d'amour qui occupe les neuf premiers feuillets : Aucunes gens que ignorance conduit Dient qu'amours n'est que joie et déduit; Mais se au vif en estoient bien duit Et au cuer point.
Cette pièce comprend cent-trois quatrains, composés chacun de trois vers monorimes de dix pieds et d'un vers de quatre pieds dont la dernière syllabe donne la rime du quatrain suivant.
Après un prologue en onze quatrains, la première miniature nous montre « comment Dure Destresce vient tordant les mains et plourant s'appoier sur Dur Penser et le contraint de bailler une complainte a sa dame ». Dur Penser se soumet; dans la seconde miniature, on le voit, un genou en terre, présenter la complainte : 0 excellent dame de grant science, A qui on doit honneur et reverence, Plus que mille cuers en leur conférence, Pourront sommer.
La complainte terminée, l'auteur prend la parole; parmi beaucoup de fatras, il fait allusion aux amours d'Achille, de Roland, de Lancelot, de la dame de Fayel, qui dut manger le cœur de son amant, etc. Cette longue
tirade se termine par le monologue d'une dame dont le cœur est épris, et nous touchons enfin au « Songe ». « Cy parle l'acteur et devise comme lui, estant endormi, par maniere de vision, vit venir Honneur devers, la dame, qui la reprist de plusieurs choses. ». Après force quatrains et huitains, Honneur conseille à la dame d'appeler Douceur et Courtoisie. Celles-ci accourent, écoutent favorablement la dame, et chargent Espoir de porter « unes lettres devers l'amant pour le conforter » : Espoir present, Va vistement Donner cuer et confortement.
Le messager s'acquitte rapidement de sa mission et remet la lettre à l'amant, dont la joie éclate en une ballade. L'acteur s'éveille, rédige le songe dont l'empreinte est encore fraîche dans sa mémoire, et requiert l'indulgence des dames, Car ce qu'il fait est en l'onneur des belles.
A la requeste et merveilleuse instance D'un qui reluist en tous biens excellens, Petitement, selon sa cognoissance, Ce livre a fait Georges de Chasteaulens.
Ce personnage « qui reluit en tous biens excellens » est sans doute un duc de Bourgogne, Philippe le Bon ou Charles le Téméraire. Le poème dut avoir peu de succès, puisqu'on n'en connaît que cette seule copie ; tout le mérite consiste d'ailleurs dans la versification, qui est très variée ; l'auteur passe d'un rythme à l'autre avec assez d'à-propos.
Vente Pichon, avril 1869.
499 N* 140-4. I. LE VERGER D'AMOUR. — II. LE DÉBAT DE LA DAME ET DE L'ÉCUYER, [PAR HENRI BAUDE]. — III. LE PASSE-TEMPS DE MICHAULT-TAILLEVENT. —
IV. LE TEMPS PERDU DE PIERRE CHASTELAIN en réponse au Passe-temps de Michault.
Pet. in-4,o (0,148 sur 0,108), velours vert, tr. dor. — Vélin, xv. siècle, 60 ff., 4 miniatures; les titres, rubriques et initiales n'ont pas été exécutés.
I. LE VERGER D'AMOUR (ff. 1 à 11 r) : Au renouvel du printemps gracieux Qu'erbes et fleurs fait hors terre saillir Et les doulx chans d'oisillons en maints lieux.
Fin : Soie loing de ma dame ou soie près, Seule heritiere par expres La fais de mon cuer a jamais.
Explicit.
Le Verger d'amour a été publié d'après un manuscrit sans titre, probablement le nôtre, par M. de Montaiglon dans son Recueil de poésies françoises, IX, 281-293.
II. LE DÉBAT DE LA DAME ET DE L'ÉCUYER (ff. 13 à 27 r°) : Cy soit retrait en l'ombre d'un tapis, Car homme suis qui ne quiers jeulx n'esbas.
J'entrescoutay les amoureulx debas D'un escuier et de sa belle dame.
Soixante-sept huitains. Fin : Priés pour luy, car il va trespasser, Mais, com je croy, le plus tart qu'il porra.
Explicit.
Henri Baude, né à Moulins vers 1430, s'attira de bonne heure les bonnes grâces de Charles VII, qui lui donna une charge d'élu en Bas-Limousin.
Auteur de dits et moralités, et même d'un panégyrique de Charles VII en prose, il était encore goûté au XVIe siècle; mais depuis ses œuvres tombèrent dans l'oubli et son nom même était inconnu. M. Jules Quicherat le révéla au monde littéraire en 1848 (Bibliothèque de l'École des Chartes, t. X). On croit que Baude mourut vers 1495; mais la date de sa mort n'est pas plus certaine que celle de sa naissance; il vivait sans doute encore quand Trepperel imprima le Débat de la dame et de l'écuyer (Paris, 1493). Cette pièce a été insérée par M. de Montaiglon dans son Recueil de poésies françoises, tome IV (Paris, 1856).
III. LE PASSE-TEMPS DE MICHAULT-TAILLEVENT (ff. 29 à 46 rD) : Je pensoye n'a pas sept ans Ainsy qu'on pense a son affaire Par maniere d'ung passe-temps.
Quatre-vingt-douze septains. Fin : C'est le Passe-temps de Michault, A grant froidure demy chaut.
Explicit.
IV. LE TEMPS PERDU DE PIERRE CHASTELAIN (f. 47 rO à la fin) : « Cy commence le Temps perdu de maistre Pierre Chastellain » : En contemplant mon temps perdu Et le Passe-temps de Michault, J'ay mon Temps perdu compassé.
Soixante-treize septains. Fin : Je Pierre Chastellain me nomme, Qui comme temps perdu bataille Nuit et jour pour sauver mon homme.
Le glaive qui me combat taille ; Si crains comme son debat aille Qui sa chair en bataille vent, Prens en gré Michault Taillevent.
Explicit le Passe-temps de Michault.
C'est en 1440 que Pierre Chastelain, dit Vaillant, écrivit le Temps perdu ou Contre passe-temps Michault. On a encore de lui le Temps recouvré (1450), l'Embûche Vaillant on le Débat des deux sœurs disputant l'amour, et la Cornerie des anges de paradis. Tour à tour joueur de harpe, changeur, médecin, alchimiste, enfin poète, Pierre Chastelain servit d'abord le roi René et s'attacha ensuite à Charles d'Orléans.
Michault-Taillevent, qu'on est toujours tenté de confondre avec Pierre Michault, vivait aussi dans la première moitié du XVe siècle. En 1426, il était « joueur de farces » de Philippe le Bon, duc de Bourgogne. Son véritable nom est Michault ou Michel Le Caron, dit Taillevent. Peut-être vécut-il assez pour connaître Pierre Michault, secrétaire du comte de Charolais, qui écrivait vers 146t) (son Doctrinal est de 1466). (Voir l'étude de M. Arthur Piaget dans la Romania, t. XVIII, pp. 439-452.) Vente Solar, mars i864.
500 ? 1478. MICHAULT-TAILLEVENT : LE RÉGIME DE FORTUNE.
In-48 (0,238 sur 0,177), mar. bleu, fil., dos orné, tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). — Vélin, XV* siècle, 7 If., initiales et ornements en or et couleurs.
Ce petit poème de 244 vers ne fait pas partie des œuvres imprimées de Michault-Taillevent. C'est une suite de ballades, dont la première, sorte de prologue composé de trois huitains et d'un quatrain, commence par cette strophe : S'ensuit ung traictié petit De fortune qui eslieve Les gens a son appetit Et de ses grans dons les fiefve, Et est la chose assez briefve Selon sa distinction, Pour l'amour qu'a lire griefve Trop longue narracion.
Le poème proprement dit comprend six ballades, chacune composée de trois dizains et d'un quatrain, vers de dix pieds, rimes alternées.
Fin : Estudiez ce Regime, Hommes de fortune attains, Aussi bien qu'ung sillogisme; Estudiez ce Regime Une foiz et la deuxime Pour en estre plus certains.
Estudiez ce Regime, Hommes de fortune attains, Ce Regime de fortune Fait par Michault Taillevent, Pour ce qu'il aime fort une Ou s'amour sans taille vent.
Le Régime de fortune a été publié dès la fin du XVe siècle, sans les quatre derniers vers, dans les œuvres d'Alain Chartier.
Bibliothèque Cigongne, n° 569.
501
N° 1065. MICHAULT (PIERRE) : LE DOCTRINAL DU TEMPS PRÉSENT.
In-4° (0,250 sur 0.180), veau brun, à mes armes et chiffre. — Papier, fin du XVe siècle, 130 ff. et 3 non chiffrés, 24 vers ou 30 lignes de prose à la page.
Ouvrage allégorique, moral et satirique, en prose et en vers, dédié à Philippe, duc de Bourgogne. Dans la dédicace, l'auteur se dit « orateur et subjet » de ce prince, et « humble secrétaire de Monseigneur de Charolais » son fils. Il n'ose pas se comparer aux auteurs qui ont déjà présenté leurs œuvres au duc, comme « feu maistre Martin Le Franc, en son vivant philosophe et poète non moyen, et aussi George Chastelain, vostre istoriographe, et mains aultres. ».
Fin : Michault empres une pierre très dure Pour ce forger volt asseoir son enclume, Ainsy monstrant l'airreur de son estude, A composé en ceste plenitude Le contenu de ce petit volume.
Prince excellant, vostre doulce coustume Reçoyve, ainsy qu'autresfoys a monstré, - Le Doctrinal du temps present en gré.
L'ouvrage a été composé en 1466, ainsi que l'indique le quatrain qui le suit : Un trepier et quatre croissans Par six crois avec six nains faire Vous feront estre congnoyssans Sans faillir de mon milliayre.
Imprimé pour la première fois par Colart Mansion, à Bruges, et plusieurs fois depuis.
Après le Doctrinal de Michault, trois feuillets restés blancs ont été couverts au XVI- siècle de maximes, anecdotes, poésies, etc.
Nous avons décrit plus haut (t. I, p. 142) un manuscrit qui contient, à la suite du Trésor de sapienee de Gerson, la Dance aux aveugles de Pierre Michault.
502 N° 1920. I. LA DANSE MACABRE. - Il. LES TROIS MORTS ET LES TROIS VIFS. — III. COMPLAINTE DE L'AME DAMNÉE.
In-4° (0,208 sur 0,145), mar. citron, fil. à froid, à mes armes (Trautz-Bauzonnet). —
Papier, fin du XVe siècle, 40 ff.
A la suite de mon exemplaire d'une très rare édition gothique du Débat de l'homme et de la femme de Guillaume Alexis (Lyon, Pierre Maréchal et Barnabé Chaussard), un contemporain a copié les pièces énoncées ci-dessus, qui commencent au verso du dernier feuillet imprimé.
I. [LA DANSE MACABRE], latin et français : Discite vos, coream cuncti qui cernitis istam.
Quantum prosit honor, gloria, divicie.
162 vers latins attribués à Jean de Gerson.
Fin : Quas qui non metuit infelis prorsus.
Amen. Hic est finis dictorum in latino, et incipit in galico : L'ACTEUR 0 créature raysonnable Qui desire vie eternelle, Tu as cy doctrine notable Pour bien fine vie mortelle.
La Dance macabre s'appelle.
90 huitains. Derniers vers : Et faites des biens, plus n'en dis, Bien fait vault moult aux trespassés.
Suit une ballade de 35 vers, attribuée sans raison à Georges Chastelain : Puisque ainsi est que la mort soit certaine Plus que aultre rien terrible et douloreuse.
Refrain : Pour bien mourir et vivre longuement.
II. LES TROIS MORTS ET LES TROIS VIFS. « S'ensuivent les [dits] des trois Vis et des trois Mors, et premièrement les Mors. Vos estis in hoc mundo sicut navis super mare. ».
LE PREMIER MORT
Se nous vous apportons nouvelles Qui ne sont ne bonnes ne belles.
36 vers; second « mort », 36; troisième, 88. Après cinq vers latins, les trois « vifs » parlent à leur tour; trois fois 36 vers, dont voici le dernier : Il aura peine et grant torment.
Ce poème se trouve dans toutes les éditions connues de la Danse macabre.
Imprimé séparément à la fin du XVe siècle, édition gothique, s. 1. n. d.
(Angoulême, vers 1485), il a été inséré par M. de Montaiglon dans son Recueil des poésies françoises, t. V, 1856.
III. LE DÉBAT DU CORPS ET DE L'AME ( Visio Philiberti). « S'ensuyt le Desbat d'ung corps et d'une ame, et la Complainte de l'ame dampnée » : Une grant vision en bref escripte Jadis fut revelé a Philibert l'ermite.
Poème de 316 vers, attribué à Richard de Lincoln.
Fin : Que nous la puissions tous en sa grace finer Et avec luy joye perdurable mener.
Publié par M. Viollet-le-Duc dans l'Ancien Théâtre françois (1854, t. III).
Voir Romania, t. IX, analyse, par M. G. Paris, de l'ouvrage de M. G. Kleinert, et, t. XX, étude de M. Batiouchkof. La très rare édition gothique intitulée Le Débat du corps et de l'âme et la Vision de l'ermite donne une rédaction tout-àfait différente.
IV. LA COMPLAINTE DE L'AME DAMNÉE : ln inferno nulla est redemptio; Ibi metus, ibi fletusi..
L'AME DAMPNÉE Vous, pecheurs, qui fort regardés Sy de moy l'horrible figure.
84 vers.
Fin : N'attendes pas de huy a desmain.
La mort merci ne vous fera, Car celluy est anuit tout sain Qui desmain pas vif ne sera.
Les pièces que nous venons de décrire ont été réunies et imprimées à Lyon en 1519 par Claude Nourry.
Boone (Londres), 4858.
503 N° 639. MARTIAL DE PARIS, DIT D'AUVERGNE : LES VIGILES DE LA MORT DU ROI CHARLES VII.
Pet. in-fo (0,273 sur 0,195), veau brun. — Papier, fin du XV* siècle, 765 pages, indication des emplacements où les « histoires » pouvaient être insérées dans le texte; semble préparé pour être transcrit sur vélin.
« Expliciunt les Vigilles de la mort du feu roy Charles Septiesme a neuf pseaulmes et a neuf leçons, achevées a Chailliau pres Paris la vigille saint Michel mil quatre cens IIIIn et quatre. Excusez l'acteur qui est nouveau.
Marcial de Paris ».
Ce manuscrit doit être l'original d'après lequel fut exécuté l'exemplaire sur vélin, richement orné, présenté à Charles VIII (Bibliothèque nationale, ms. fr. 5054); tous deux donnent le même explicit, avec la même orthographe.
L'ouvrage a été imprimé pour la première fois en 1492 par Pierre Le Caron, et plusieurs fois depuis.
Collection de Condé.
504 ---,.
N° 1405. RECUEIL D'ORACLES en forme de quatrains.
In-16 oblong (0,073 sur 0,152), veau marbré, tr. dor. — Vélin, XV* siècle, 102 flf.
A l'exception des feuillets occupés par le prologue et l'épilogue (1, 98, 99, 100), le verso de tous est resté blanc.
Chaque quatrain occupe une page, entourée sur trois côtés de filets et de bordures, fleurs et fruits, or et couleurs; à la marge, grande lettre peinte, H en bleu, F en violet.
Prologue en trois quatrains :
Ceste présente Petite muse Ou l'on s'amuse Je vous présente.
Le texte se compose de 97 quatrains, dont voici le premier : Pour jamais estes esprouvée Se ung peu souffrez sans faire noise, * Et comme l'or en la fournoise Sans tare vous serez trouvée.
L'épilogue occupe 7 pages et définit le manuscrit : les oracles pour les hommes sont marqués de la lettre H, pour les femmes de la lettre F. Fin : Mais se les mos voulez glozer, L'acteur si veult pressuposer Qui sont sans ruse, De très mal rimer il s'acuse, Mais excuser Vous plaise ce nouvel ouvrier S'il en abuse.
Avant-dernier feuillet transposé ; deux autres coupés en tête du volume (titre?).
Du Verdier (t. I, p. 186) cite le « Jeu de l'adventure et devis facétieux des hommes et des femmes, auquel, par élection de feuillets, se rencontre un propos pour faire rire la compagnie, le tout par quatrains, imprimé à Paris et à Lyon, in-32, par plusieurs fois ». — S'agit-il de notre recueil d'oracles?
Brunet rapporte la citation de Du Verdier, mais sans avoir connu aucun exemplaire de cet imprimé.
Ce manuscrit a été donné en 1806 par un habitant d'Anvers à Armand Gouffé, qui l'offrit en 1831 à Gabriel Peignot. Je l'ai acheté à la vente Solar (mars 1861).
505 N* 1598. GRINGOIRE : L'OBSTINATION DES SUISSES. LE TESTAMENT DE LUCIFER.
Pet. in-8° (0,140 sur 0,097), mar. rouge jans., tr. dor. (Duru). — Vélin, xlx,, siècle, 10 ff., gothique.
Fac-similés très exacts, exécutés par M. A. Veinant, de deux pièces gothiques très rares. — L Obstination des Suisses a été insérée par M. de Montaiglon dans le Recueil des poésies françoises, t. VIII, 1858.
Vente Potier, 1870.
506 N° 897. I. COMPLAINTES D'AMOUR. — II. LE PURGATOIRE D'AMOURS. III. LE MIROIR DE MORT.
In-40 (0,210 sur 0,143), mar. rouge, fil., tr. dor., aux armes de Bourbon-Condé. —
Vélin, fin du XVE siècle, 44 ff., initiales et bordures ornées, deux miniatures à mi-page.
Le frontispice, enveloppé d'une bordure de fleurs, fruits, animaux fantastiques, occupe la moitié de la première page et représente une femme en pleurs, vêtue de gris, assise au pied de son lit. Au bas de la page, dans un cartouche bleu, les lettres EA. Les lettres FR sont mêlées aux ornements, et, ainsi que le monogramme EA, reparaissent dans les bordures qui décorent plusieurs feuillets du manuscrit. Les grandes initiales sont en grisaille sur fond d'or.
I. Au-dessous du frontispice commence un petit poème élégiaque, sans titre, en soixante quatrains, composés chacun de trois vers monorimes de dix pieds et d'un vers de quatre pieds dont la dernière syllabe donne la rime du quatrain suivant : Hélas, hélas, que fera la doulente - - Qui seullette se detort et tormente Et jour et nuyt se complaint et lamente Sans oser dire.
Fin (f. 5 VO) : Ainsi s'en va la pouvre douloureuse, Mussant son mal es secretz de son cuer, Entre les autres faisant de la joyeuse, Et si a nom la Pleine de douleur.
C'est la dame représentée dans la première miniature, et c'est sans doute aussi le titre du poème.
Au recto du f. 6, commence un second poème de même caractère, également sans titre, et versifié comme le précédent; 61 quatrains, dont voici le premier : Choiz assouvy, merveilleuse beaulté, - Mirouer d'honneur, abisme de bonté, Chose exquise, singulière bonté, De renom pleine.
Fin (f. 10 vO) : Ainsi remaint l'esgaré douloureux, Pouvre d'espoir, habandonné de désir, Loing de son bien pensif et langoureux, Qui riens ne voit ou il prengne plaisir.
« L'Esgaré douloureux » pourrait être le titre du poème. Suit une miniature un peu effacée.
II. LE PURGATOIRE D'AMOURS (ff. lia 28 vO) : A la saison que Silla renouvelle Ce doulx trembler pour mieulx cythariser Et Orpheus en ses deduitz appelle Marmoria, ses musetz avec elle, Pour doulcement la voix organiser.
Ce poème, composé de 92 huitains et de deux passages en prose, se termine par les vers suivants : Et sur ce point je fuz tout esveillé, Et mon songe fut lors esvanoy; Si apparceu qu'assez euz sommeillé; Pour quoy alors fuz tout appareillé Du songe escrire, ainsi qu'en ay joy.
Si vous requier, tous qui l'avez oy, Priez pour ceulx qui font dures clamours En ce hydeux purgatoire d'amours.
Le Purgatoire d'amours a été imprimé à Paris vers 1520, in-8" de 20 feuillets, gothique.
III. LE MIROIR DE MORT (f. 29 à la fin) : Je fus indigne serviteur Du temps de ma prime jeunesse
De l'outrepassé de valleur; La joye de mon pouvre cueur M'a parassouvye ma maistresse, Mais la mort par sa grant rudesse, Envieuse de nostre bien, Print son corps et laissa le myen.
96 huitains, suivis de ces vers : Explicit le Mirouer de mort A glace obscure et tenebreuse, La ou l'on voit chose doubteuse Et matiere de desconfort.
Le Miroir de mort a été imprimé au XVe siècle. Dans le Catalogue La Vallière, M. de Bure a donné l'ouvrage à Olivier de La Marche, attribution erronée, abandonnée aujourd'hui.
Hôtel de Condé, 1673.
507 N° 1886. LA MARCHE (OLIVIER DE) : LE CHEVALIER DÉLIBÉRÉ.
Pet. in-4° (0,210 sur 0,150), mar. rouge. — Vélin, fin du XVe siècle, 102 pp., initiales et bordures ornées, rubriques rouges; 19 tableaux, sujets tirés du poème.
Dessin, couleur, tout dans ces peintures appartient à l'école de Bourgogne. Ces compositions ne sont pas reproduites dans les planches qui accompagnent le texte des éditions anciennes du Chevalier délibéré. Les miniatures n'ont pas le fini, l'élégance de celles qui décorent le ms. 24373 de la Bibliothèque nationale; mais elles sont moins banales. Les sujets traités par l'enlumineur n'appartiennent pas à la simple allégorie ; le caractère historique en est bien marqué; les personnages ont vécu. Voir, p. 67, le bon duc Philippe de Bourgogne, à pied, en champ clos, portant ses armoiries sur sa cuirasse noire, aux prises avec « messire Débile » ; « Atropos, déesse de la mort », préside le combat (1); — et, p. 72, son fils, le bouillant
(1) C'est le commencement de la quatrième partie : Atropos d'un habit divers Fut paré d'estrange maniere, Bendé de couleurs en travers..-
Charles, tout étincelant d'or, à cheval, la lance en arrêt; le Téméraire est clairement désigné par les mots « Haulte Emprise », « Hardement ». Notons encore la très brillante et très intéressante miniature de la p. 78, « comment Accident combatit la duchesse d'Ostrice ».
Voici une observation plus importante. Le même homme, — mêmes traits, même regard, — se fait voir : dans la vignette initiale,,p. 2, et aux pp. 50, 86, vêtu de brocart d'or et coiffé d'une fourrure; aux pp. 14, 19, portant un surtout rouge sur sa cotte de mailles noire; à la p. 3, en train de revêtir sa cuirasse, que des écuyers attachent avec des aiguillettes rouges. C'est l'acteur, qu'ailleurs on voit à cheval avec sa visière baissée, « l'acteur qui a tant souffert », comme il est dit dans le dernier tableau (p. 86), où on le retrouve avec sa robe de brocart d'or et son bonnet de fourrure, étendu sur un lit drapé de rouge et recevant les enseignements de l'ermite « Entendement » (1). Nous sommes donc autorisés à voir dans cette image ainsi répétée le portrait d'Olivier de La Marche, et dans notre manuscrit une des plus anciennes transcriptions du poème, assurément comtemporaine de l'auteur.
Le Catalogue Lignerolles ne donne aucun renseignement sur l'origine du volume; nous savons seulement qu'il a figuré dans le cabinet de l'amiral Louis Malet, sire de Graville. A-t-il été acquis ou offert? L'amiral de Graville avait été assez mêlé aux affaires du règne de Louis XI pour avoir eu occasion de connaître La Marche, et il est certain qu'il faisait grand cas du livre; car il ne s'est pas contenté de le faire décorer de ses armes ; il a fait peindre au verso du feuillet de garde, en face du frontispice, une représentation importante et originale de sa haute dignité. Dans une mer calme qui reflète un ciel d'azur, vogue une grande nef d'or à quatre mâts, à la poupe et à la proue relevées. Les voiles latines de l'arrière sont larguées. Deux longues flammes aux couleurs de France se dessinent sur une grande voile blanche gonflée par le vent et timbrée des armes de Graville avec le collier de Saint-Michel. Les mêmes armes se retrouvent sur les boucliers qui cuirassent les bastingages et sur les pénnons accrochés aux trompettes ; la grande hune est pleine de
(t) En face, p. 87, c commence la cinquiesme partie et la derniere de ce present livre : Lors s'usist sur une chayere Le preudhomme devant mon lit. »
507
N° 1886. LA MARCHE (OLIVIER DE) : LE CHEVALIER DÉLIBÉRÉ, XV" siècle.
NEF AUX ARMES DE L'AMIRAL LOUIS MALET, SIRE DE GRAVILLE.
JJ
508 N° 1489. L'AMANT INFORTUNÉ, XV. siècle.
monde, la batterie des gaillards armée; d'autres canons montrent leur gueule par les sabords de l'entrepont. Près de la nef, vogue une embarcation; les six hommes qui la montent, tenant la barre, la gaffe et les avirons, portent sur leur cotte de mailles une tunique aux armes de Graville (i).
Ce poème historique, achevé fin d'avril 1483, contient 248 octaves. Les manuscrits en sont nombreux. Dans leur notice bibliographique, les derniers éditeurs des Mémoires d'Olivier de ta Marche (2) en citent quatorze et semblent n'avoir pas connu celui qui appartenait à l'amiral de Graville. Imprimé pour la première fois à Schiedam, l'année même où l'ouvrage fut terminé (1483), puis pour Vérard (1488), par Denis Janot et autres.
L'auteur n'était pas un petit compagnon. Allié aux Bouton, qui nous donnèrent de si bons soldats au temps de Condé, et originaire de la duché, Olivier -de La Marche était né dans la comté de Bourgogne. Page du comte de Charolais (Charles le Téméraire), ayant charge tantôt de 50 lances, tantôt de 300 hommes d'armes, bailli d'amont (Franche-Comté), soldat, négociateur, courtisan, le bon chevalier avait fait bien des métiers. Prisonnier à Nancy, il continua, en sortant de captivité, à servir Marie de Bourgogne, Maximilien, Philippe le Beau, et mourut en 1501; il fut inhumé à Saint-Jacques de Caudenberg, à Bruxelles, avec sa femme, Isabelle Machefoing.
La liste de ses œuvres historiques et poétiques est longue. Le Chevalier délibéré, principal de ses poèmes, est consacré à Charles le Téméraire, dont il raconte la vie sous une forme allégorique et romanesque. Belle strophe sur la bataille de Nancy.
Vente Lignerolles, janvier 1894. --
508 N° 1489. [L'AMANT INFORTUNÉ].
Gr. in-8° (0,228 sur 0,132), velours vert, fermoirs en vermeil (Koehler). — Vélin, fin du XVe siècle, 97 ff., 19 lignes à la page, caractères romains, rubriques rouges et bleues, initiales en or et couleurs, 14 belles miniatures (3) accompagnées chacune d'une devise,
(1) Cette peinture est reproduite à la fin de ce volume.
(2) MM. Henri Beaune et d'Arbaumont. i883.
(3) Une de ces miniatures est reproduite à la fin de ce volume.
d'emblèmes et de monogrammes qu'encadre une bordure en grisaille; une petite miniature à la fin.
Poème en vers de 10 syllabes. Quatre personnages : l'Auteur, la Fortune, l'Amant et sa Dame. Pas de titre; celui transcrit ci-dessus est emprunté au sujet même. Le nom de l'auteur n'est pas connu, bien que Chardin ait voulu, sans raison sérieuse, attribuer l'ouvrage à Jean Bouchet (note conservée dans le volume). Incipit : La doléance de l'amant infortuné.
Ung jour estant de desplaisance ataint, De grand ennuy et tristesse rataint, En deul transy, comblé de doléance.
Le sujet du poème n'est pas compliqué : l'Amant se désole dans un verger ; dame Fortune lui offre son aide et se charge d'un amoureux message ; la réponse est favorable. Conduit auprès de la dame de ses pensées, l'Amant est au comble de ses vœux; mais la Fortune, on ne sait pourquoi, lui retire ses faveurs : sous prétexte de lui procurer quelque repos, elle le conduit dans son labyrinthe et l'y abandonne. Le labyrinthe n'est rien moins que plaisant; les arbres sont en pourriture, les arbustes garnis d'épines, l'eau pleine de soufre.
Après de vains efforts pour sortir, l'Amant, se sentant mourir, confie ses peines à l'Acteur, qui apparaît à propos et promet d'écrire le récit de cette triste aventure.
Le sujet des miniatures, très belles et fraîches, est indiqué par des rubriques qui correspondent aux différentes phases du poème. Chacun de ces petits tableaux a sa devise latine qui lui appartient, à côté d'emblèmes empruntés au rondeau précédent. Le cadre du troisième nous présente un monogramme plusieurs fois répété; avec les lettres qu'on y trouve, NOTH ERDUS, on peut construire plusieurs noms, mais aucun ne paraît appartenir à des personnages connus dans les lettres ou dans l'histoire. Un autre monogramme, composé de deux N, accompagne la quatrième des miniatures. Celles-ci nous montrent : toujours l'Amant avec ses longs cheveux d'un blond ardent et ses vêtements noirs, — souvent la Fortune et la Dame brillamment costumées. Quatorzième et dernier tableau : « Cogitatio mea dissipata est. Tout au rebours va la mienne pensée »; l'Acteur, tout habillé
de gris, adossé à une montagne que surmonte une petite église, écoute la suprême invective de l'Amant. Dernier vers du poème : Et soubs lequel je vis : en esperant.
« En espérant » est sans doute la devise de l'auteur.
Une petite miniature finale représente un amas de pierres formant calvaire, garni de plusieurs croix; elle est suivie de ce quatrain : Se ta pitié est me faire ce bien, Toy par qui mort m'est venu arester, Dessus mon corps une pierre gester, Icelle mort je repute pour rien.
Bibliothèque Cigongne. n° 637.
509
N° 885. [DICTZ POUR METTRE EN TAPISSERIE].
Pet. in-4° (0,210 sur 0,150), veau brun, comp. à froid (rel. orig.). — Papier, XVI* siècle, 40 ff.
Recueil anonyme de 40 figures dessinées à l'encre de Chine et accompagnées d'un texte en vers. Pas de titre. Par sa composition, ce volume rappelle les Emblèmes d'Alciat, YHécatongraphie de Gilles Corrozet, le Théâtre des bons engins de Guillaume de La Perrière, et tous ces recueils dont se servaient les peintres et autres artistes. Celui-ci, qui leur est antérieur, est précieux à plus d'un titre : nous n'en connaissons qu'un autre exemplaire figuré, beaucoup plus beau d'ailleurs; il n'a pas été reproduit par les graveurs du XVI' siècle; enfin, il contient des poésies qui sont restées inconnues pendant plus de trois siècles et dont la plupart sont encore inédites. Composées à la fin du XVe siècle, selon le goût du temps, elles étaient oubliées dans le courant du XVIe; après Marot, personne ne les connaissait plus. Hors de nos recueils (ce manuscrit et le suivant), on ne les trouve que dans les mss. fr.
1716 et 12490 de la Bibliothèque nationale, où elles furent transcrites par Jacques Robertet, et dans le ms. 24461.
Le principal auteur de ces « Dictz moraulx » est Henri Baude. Nous avons
parlé de ce poète à propos du Débat de la dame et de l'écuyer (voir plus haut, p. 93); il mourut vers 1495. M. J. Quicherat a donné un choix de ses poésies (Paris, Aubry, 1856), sans avoir connu nos deux manuscrits. Nous ne pouvons mieux décrire celui-ci qu'en reproduisant la note de M. Quicherat, insérée en tête des seize Dictz moraulx pour mettre en tapisserie qu'il a publiés : « Les pièces qui suivent sont des devises faites pour accompagner des dessins ou cartons qui servaient de modèles soit dans les manufactures de tapisserie, soit dans les ateliers de peinture sur verre. Le plus souvent, ces sujets étaient conçus de telle sorte qu'ils formaient une scène de trois personnages ou de trois groupes, dont l'un, à la manière du chœur antique, était chargé de faire la moralité. Les vers étaient brodés ou peints, soit à la hauteur de la bouche des personnages, soit sous leurs pieds ». C'est précisément cette disposition que présente notre manuscrit; le sujet, développé par l'image, n'est souvent accompagné d'aucun titre ou note explicative.
L'autre exemplaire figuré que nous avons mentionné plus haut est le ms. 24461 de la Bibliothèque nationale, in-folio, sur vélin, exécuté avec beaucoup de soin, avant 1515, pour Charles de Bourbon, le futur connétable.
Il est plus complet que le nôtre, et les figures dessinées en couleurs sont très belles. Mais, là comme ici, il n'y a pas de titre et toutes les poésies sont anonymes.
Des 35 pièces dont se compose notre recueil, 25 sont attribuées à Baude par les manuscrits de la Bibliothèque nationale, et six à « d'autres facteurs », parmi lesquels Molinet et Jean Robertet; deux ne se trouvent qu'ici et doivent sans doute être ajoutées à l'œuvre de Baude : « Mutius Scevola » (cinquain) : Quant Scevola congneut avoir occis.
« Piramus et Tisbée » (onzain) : Pour Piramus le mien amy loyal.
Deux autres ne se rencontrent qu'ici et dans le ms. 24461 de la Bibliothèque nationale, anonymes : « La Mort de Lucrèce » (onzain) : Pour observer justement mariage.
« Le cheval rioteux » (huitain) : Cheval qui par orgueil contre son ombre rue.
Nous allons décrire avec soin un recueil plus complet, où se retrouvent toutes les pièces de celui-ci, à l'exception des quatre précédentes et des trois suivantes : « Le docteur, les asnes et le fol » : Quant on voit d'asnes quantité.
trois quatrains de Baude, publiés par M. Quicherat.
« Marcus Curius » (cinquain, par Baude, inédit) : Marcus Curius, le Romain magnifique.
« La Mort d'Absalon » (huitain, par Baude, inédit) : Trop abusa beaulté lors Absalon.
Ce manuscrit appartint à Gilles Bélyard en 1585, puis à M. de Loue; il entra au XVIIe siècle dans la collection de Condé.
510 N" 635. [DICTZ POUR METTRE EN TAPISSERIE].
Pet. in-fo (0,297 sur 0,210), velours violet, tr. dor. — Papier, XVI' siècle, 55 ff., pas de titre.
Recueil plus complet que le précédent, mais sans figures; chaque emblème est expliqué par un titre développé, destiné à servir de guide à l'artiste. Ce volume a dû être exécuté pour Anne de Montmorency entre 1535 et 1540; c'est la même main qui mettait au net les œuvres de Marot et de SaintGelais, copiées pour le connétable.
Le recueil est précédé d'une série de 44 médaillons dessinés à l'encre de Chine; chacun de ces emblèmes est accompagné d'une courte légende en latin : non sic impii, nemo potest, corrupta ifdes, vis tantum, etc., etc.
Les poésies commencent au f. 12; toutes sont anonymes. Outre les pièces du manuscrit précédent qui sont répétées ici (1), ce recueil en contient
(1) Nous désignerons ces pièces par la lettre A, accompagnée de leur numéro d'ordre dans le précédent manuscrit.
36 nouvelles, dont 25 attribuées à Baude par les mss. de la Bibliothèque nationale. Signalons en outre deux petits poèmes (n" 5 et 6) que nous n'avons pas rencontrés ailleurs.
1. « Les Triumphes de maistre François Pétrarque ». — Six huitains intitulés « Cupido, Chasteté, la Mort, Renommée, le Temps, Claire Vision ».
Premier vers : Cupido a de son dard prosternez.
Dans le recueil précédent (A, n° 35), ces huitains sont suivis d'un sixain qui ne se trouve pas ici.
Le ms. fr. 1717 de la Bibliothèque nationale mentionne l'auteur de ce petit poème : « Les Six Triumphes de Pétrarque, faictz par M* Jehan Robertet, secrétaire du Roy, greffier de l'Ordre et bailly d'Usson ». Ajoutons que le même sujet fut aussi traité en six rondeaux conservés dans le ms. 1721 de la Bibliothèque nationale : « Les Triumphes Pétrarque en rondeaulx, faitz par Maistre François Robertet, secrétaire du Roy et de Monseigneur le duc de Bourbon et receveur de Forestz » : Soubz Cupido sont prosternez les roys.
François Robertet était le père de Jean; c'est son petit-fils Jacques qui, vers 1530, recueillit leurs vers et ceux de leurs contemporains (1) (mss. fr.
1716, 1717, 1721, 12490 de la Bibliothèque nationale).
2. « Les Neuf Muses » (neuf sixains) : Caliope, doulce voix de seraine.
3. « Les Dieux » (dix sixains) : Je suis Bachus, le cultiveur des plantes.
4. « Les Déesses » (neuf sixains) : Cibelles faict de la terre ouverture.
Ces trois poèmes sont aussi anonymes dans les recueils de la Bibliothèque nationale, et les deux suivants ne s'y trouvent pas : 5. « Les six histoires d'Atheon » (six quatrains) : Pour chasse a faict Atheon son apprest.
(1) Georges Chastelain, Molinet, Baude, Le Queux, Jean Marot, Pierre d'Anthe, Octavien de Saint-Gelais, etc.
6. « Les six histoires cTApollo a (six quatrains) : Phebus des poètes fut Apollo nommé.
7. a Autre histoire poétique de Europe » : Quant Jupiter d'Europe s'acointa.
22 quatrains [par Baude ], dont les quatre premiers se trouvent dans le ms.
précédent (A, n° 6).
Nous ne connaissons pas l'auteur des deux pièces suivantes : 8. « Les trois saiges » (Adam, Salomon, la Sibille), trois quatrains : Dieu me créa du lymon de la terre.
9. « Les trois forts » (Gédéon, Samson, David), trois quatrains : L'ange des hommes me nomma le très fort.
Les 31 pièces qui suivent (10 à 40), sont données à Baude par les mss. de la Bibliothèque nationale : 10. « Les trois riches » (Alexandre, Octovien, Charlemagne), trois quatrains : Après que j'euz Dare et Porrus deffaictz.
11. « Tappiz » (pour une bergerie) : Bergier. prens toy bien garde au compte.
Onze quatrains : « Le premier ange, le second ange, le premier bergier, le second bergier, les brebis, le loup, le chien, Honneur, Justice, Vérité, Crainte de Dieu ».
12. « Autre tappiz » (un quatrain; Cambyse fait écorcher vif un mauvais juge) : Cambises qui fut roy de Mède.
13. « Autre tappiz » (Labour, le Saige), deux quatrains : Pauvre, dollent, suis desnué de biens.
14. « Pour une bergerie » (la bergière, le bergier), deux quatrains : Tire dans ma motte.
15. « Tappiz d'un homme qui marche sur l'estomac d'ung homme cousché et en porte ung autre sur ses espaulles » (quatrain) : Je tiens celluy pour effollé.
16. « Une yraigne qui file » (quatrain) : A l'envers file et tilz sans taindre.
17. « Ung villain qui a mis le feu à ung pallier » (deux quatrains) : Alarme ne vous vueillez faindre.
18. « Ung homme de court. Ung homme regardant dedans ung boys ou milieu duquel a entre deux arbres une grant toile d'iraigne. Le fol » (8 vers publiés par M. J. Quicherat. A, n° 5) : Homme, parle à moy si tu daignes.
19. « Ung quidem et troys gorriers de court qui ont les yeulx bendez » (deux quatrains; A, n° 27) : Vous qui auxgrans estas tendez.
20. « Troys viz de pressouer » (huit vers) : Par ces troys viz doit ung chacun entendre.
21." « Troys mors de bride » (quatre quatrains) : Pour emboucher quant le cas adviendra.
22. « Ung archer qui faict bonne myne de tirer, un quidem, le fol » (trois quatrains ; A, n° 23) : Je tire au loin sans desmarcher.
23. « Des asnes dedans ung palays, qui se monstrent par les fenestres et galleries, et un tas de bestes de toutes sortes, au devant, dedans la basse court » (trois quatrains) : Pour ce qu'avez en main faveur.
24. « Ung homme qui parle à ung musnier qui oste le court de l'eaue du molin pour le faire venir au syen » (quatre quatrains publiés par M. Quicherat) :Pourquoy ostes-tu le chemin.
25. « Ung asne qui chasse ung tas de bestes d'ung parc qui joinct à ung palais » (trois quatrains ; A, n° 2) : Vuydez et allez paistre ailleurs.
26. « Ung levrier qui tient ung oz; le mastin, le chat » (trois quatrains ; A, n° 13) :
Je rongeray et si te loz.
27. « Ung quidem; ung pouvre homme qu'on saigne ; le fol » (8 vers) : Qu'as-tu, qui faiz si gràns clameurs.
28. « Les asnes de Mirebeau a (deux quatrains) : Soubz umbre d'csbatz.
29. « Ung gros homme tenant ung verre plein de vin ; le médecin ; la folle » (6 vers, publiés) : Quant je boy, maistre Jehan Adviz.
30. « Ung homme armé en painture » (rondeau) : S'il y a aucun qui mesdie.
31. « Ung pacient, le médecin, le fol » (9 vers, publiés) : L'estommac guérir.
32. « Chacun le particulier, le peuple » (deux quatrains, publiés) : Ne scay à qui me doulloir des griefz faictz.
33. « Une nef équippée » (quatrain) : Je suis en torment jour et nuyct.
34. « Le bonhomme qui tient deux sacs de procès; le juge; le fol » (8 vers) : - Sire, trop cher vendu justice.
35. « Ung homme qui porte le feu et l'eau » (huitain; A, n° 24) : J'alumay ce feu de boys vert.
36. « Ratz en paillier » (quatrain; A, n° 16) : Nous ne faisons que travailler.
37. « Ung homme parlant à troys chiens qui veullent boyre en ung seau, tenant un baston » (3 quatrains) : Marchez, bestes envieuses, tout beau.
38. « Ung homme qui presse cailloux en ung pressouer » (huitain, publié) : Par presser foys huille saillir.
39. « Le roy des mousches » (15 vers) :
Je suis le roy régnant pacifique.
40. « L'année du traicté de France et d'Angleterre, en prenant les lettres qui signiffient nombre » (1475) (15 vers, publiés) : Prenez ung grain bien commun en Soulloigne.
Les pièces n" 41 à 54 ne sont pas de Baude, mais « d'autres facteurs » : 41. « Une femme nue sur un cheval sans selle et sans bride, et va courant à l'estourdy contre ung rochier soubz lequel est Fortune habillée en femme » (quatrain; A, n° 20) : Sur ce cheval qui volenté se nomme.
42. « Ung gorrier de court au pied d'un poyrier et pelle des poires; ung cordelier » (deux huitains, dont le premier, n° 17 du recueil A, a été publié par M. Quicherat) :
J'ay en mains lieux de divers fruictz tasté.
En grans courts croissent soucye et ancollie.
43. « Ung homme dedans ung navyre qui va hurter contre ung roc ouquel y a deux seraynes » (A, n° 30 ; ici il n'y a que quatre vers sur onze) : Nauchiers humains navigans en la mer.
44. « Ung homme qui porte sur le doz une hotte plaine de ratz et s'appelle le rapporteur » (20 vers ; A, n° 11) : Le temps qui court m'a à court fait venir.
45. « Le débat du cheval et du bœuf » (sept quatrains, insérés par M. Quicherat parmi les poésies de Baude) : Où vas-tu, beuf, beste lourde et pesante.
46. « Une femme qui a les yeulx bendez et est moictié nue et moictié vestue, et du costé qu'elle est nue elle gecte oblies et plumes, et en l'autre costé elle gecte coffres pleins d'or et d'argent, bourses et sacs et grans pilles de vaisselle, et y a gens de tous estatz pour les recevoir » (huitain; A, n° 32) : Fortune suis, qui les choses humaines.
47. « Ung cheval qu'on estrille » (quatrain ; A, n° 7) (1) :
(1) Les pièces 43, 44, 47, attribuées à Baude par le ms. 12490 de la Bibliothèque nationale.
sont anonymes dans les autres recueils.
Je suis fauveau, qui désire à toute heure.
48. « Ung bergier et unebergièr.e qui sont dedans ung parc » (rondeau; A, n° 33) : J'ayme mieulx estre franc bergier.
Cette pièce se trouve au milieu des poésies de Molinet dans le ms. 12490 de la Bibliothèque nationale.
49. « Ung homme assiz en une chaise soubz ung beau pavillon, habillié comme ung empereur, et souffle en une trompe de laquelle sort ung asne voilant, qui est moictié dedans la trompe et moictié hors, et a une mictre en la teste et une crosse entre les braz, et y a deux autres asnes vollans » (quatre huitains; A, n° 4) : Je suis faveur, qui au son de ma trompe.
Cette pièce, publiée par M. Quicherat parmi les poésies de Baude, est attribuée à Jean Robertet parle ms. 12490 de la Bibliothèque nationale.
50. « Ung musnier dedans une sentine et ung molin sur l'eaue » (26 vers) : Le musnier suis, qui sans cesser labeure.
51. « Ung tigre ataché à un posteau » (sixain) : Par les muables et dangereuses mains.
52. « Ung ours parlant à ses petiz oursons (rondeau) : Allez, enfans, pourchasser nourriture.
« Les petits ours » (rondeau) : .1 Ne vous chaille, père, où prenons pasture.
« Le grant ours » (quatrain) : Enfans, enfans, de vostre faict n'ay cure.
53. « Une licorne qui boute sa corne dedans une fontaine dont sortent serpents, lysarset autres venymeuses bestes » (2 quatrains) : Je chasse et oste tout venyn et poison.
« S'ENSUIVENT CERTAINS AUTRES BONS DICTZ MORAULX POUR MECTRE EN TAPISSERIES » (tous sont de Baude, n° 54 à la fin) :
54. « Ung homme qui a les yeulx bendez et est monté sur une branche, laquelle il couppe d'une congnée » (quatrain; A, n° 15) : Aveugle suys ayant les yeulx ouvers.
55. « Ung homme de villaige mussé soubz ung roch » (cinquain ; A, n° 10) : Cy suis mussé pour le mau temps.
56. « Des pourceaulx qui ont respandu ung plain panier de fleurs » (deux vers ; A, n° 22 ; publié) : Belles raisons qui sont mal entendues Ressemblent fleurs à pourceaulx espendues.
57. « Ung beau cheval enfermé dedans un parc, et en sortant par dessus ung palliz se met ung pal en la poictrine. L'asne dehors le parc, qui mange des chardons » (quatre vers ; A, n° 9 ; publié) : J'avois bien où pasturer.
58. « Ung degré ou quel y a ung homme qui monte et tient un compas en sa main. Et y a ung autre homme qui est tombé du hault embas, et l'acteur, qui les monstre au doy, dict (douzain ; A, n° 34) : Aux degrez dangereux n'allez
De court, où vente envieux vent.
59. « Ung chandelier où il y a une chandelle allumée et des papilhons qui voilent à l'entour et se brullent les esles ; puis y a deux hommes dont le premier dict » (trois quatrains ; A, n° 25; publié) : Chacun veult monter sans eschelle.
60. « Ung homme qui rompt les anguilles aux genoulx » (huitain; A, n° 28) : A rompre anguilles si prétens.
61. « Une main qui faict tourner une pirouète sur une table » (cinquain; A, n°21) : Je qui tourne soubz autruy main.
61 bis. « Un gros mastin qui parle à ung levrier qui ronge un os » (trois quatrains, que nous avons rencontrés plus haut, n° 26).
62. « Ung homme qui tient une arbaleste bandée et le traict dessus, et est monté sur ung char que deux beufz maynent, et prend sa visée à ung lyèvre qui court, et diet » (huitain) : Le lyèvre va courant, qui très vistement fuit.
63. « Ung homme qui porte une houe sur son col, et deux autres, tenans
une lance chacun, le poussent par derrière, et en y a ung autre qui se cousche
derrière une haye, qui escouste les avoynes à lever » (sixain ; A, n° 19) : Coy me tiens hors du sentier.
64. « Ung homme qui boute ung chien quy dort avecques ung baston » (huit vers ; A, n° 1) : Maistre canis, vous dormez trop.
65. « Ung homme qui forge une faulx » (deux vers; fragment de A, n° 14) : Je gangneray si je ne faulx.
« Pour mettre en tapisserie », avons-nous lu plus haut ; ces mots indiquent suffisamment pour quel usage ont été formés ces deux recueils, dont l'un contient une partie de l'autre. Les cartons dessinés d'après ces petits poèmes servaient aussi aux peintres sur verre, comme l'indique ce titre, relevé dans le ms. 1717 de la Bibliothèque nationale : « Bons dictz moraulx pour tapis ou verrières de fenestres ». C'est pour une tapisserie que sera écrite trente ans plus tard la fable de Cupidon et Psyché, si élégamment représentée sur les vitraux de Chantilly. Ces splendides décorations jouirent d'une grande vogue pendant toute la Renaissance, et cet engouement était partagé par Anne de Montmorency ; sa correspondance en témoigne.
Cabinet des livres de Chantilly, XVIe siècle. Hôtel de Condé, i654.
511 N° 1471. BELLEVILLE (PHILIPPE DE), DAME DE LA FLOCELIÈRE : LA DOLENTE VEUVE.
In-8° (0,173 sur 0,110), mar. vert, fil., dos orné, tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). - Vélin, commencement du XVIe siècle, 22 fî., belle écriture ronde, initiales en or et en bleu.
« Ce présent livre intitulé la Dolente Veufve fut faict et composé par défuncte dame Phelippe de Belleville, après le trespas de feu messire René de Surgières, chevalier, seigneur de La Flosselière au pays de Poictou, en son vivant mary et espoux de la dicte Phelippe de Belleville ». 43 rondeaux : Jusque à la mort doibz regrectz et plainctz faire, Veu mon piteux et lamentable affaire, Car onques mays n'en euz ung si amer.
Derniers vers : Puisqu'il convient que je touche au parfait, Si je vous eusse par escript ou par fait Sceu des nouvelles, pour autant je vous prise, Que pour cela point je ne vous desprise, Pour ce n'y fault excuse mectre en fait.
C'est à grand tort.
Au-dessous du titre, écu d'argent à trois fasces de sable, au lion de gueules brochant sur le tout, avec la devise « Los en bien serrant » : armes de Brie de Serrant, famille d'Anjou.
Gui de Surgères, seigneur de La Flocelière, mourut au commencement du XVIe siècle. De sa femme, Philippe de Belleville, illaissadeux filles; l'aînée, Renée, épousa en premières noces François Hamon, seigneur de Bonnet, et en secondes noces Péan de Brie, seigneur de Serrant. La seconde fille, Louise, épousa en 1516 Louis du Bois, seigneur desArpentis. La crosse, qui, dans notre manuscrit, accompagne l'écu de Serrant, désigne le propriétaire du volume : Félix de Brie de Serrant, abbé de Saint-Évroult en Normandie, oncle de Péan de Brie, le gendre de Philippe de Belleville.
Bibliothèque Cigongne, n° 773.
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N° 1343. « ESPITRE ENVOIÉE DE PARADIS AU TRÈS CHRESTIEN ROY DE FRANCE FRANÇOYS, PREMIER DE CE NOM, DE PAR LES EMPEREURS PÉPIN ET CHARLEMAIGNE, SES MAGNIFIQUES PRÉDÉCESSEURS, ET PRÉSENTÉE AU DIT sr PAR LE CHEVALIER TRANSFIGURÉ, PORTEUR D'ICELLE ».
In-4° (0,243 sur 0,175), velours vert, tr. dor. — Vélin, XVIe siècle, 13 ff., grosse écriture ronde, initiales ornées.
Le titre se lit au verso du premier feuillet; au recto du second, une grande miniature représente l'auteur offrant son livre au roi. L'épître envoyée par les « empereurs » se termine au verso du f. 9. Suit un « Rondeau par le Chevalier transfiguré, composé au nom de la très sacrée Majesté du très chrestien Roy François, premier de ce nom ». F. 11, supplique « au Roy
mon souverain seigneur ». Le pauvre chevalier, malgré sa jeunesse et sa naissance, est prisonnier pour dettes « en ceste ville de Paris. Gist son seul espoir aux pieds de votre bénigne grâce et immense bonté., bien sachant la coutume des très chrestiens roys de France estre telle de délivrer les prisonniers à leur joyeux advènement. ». Ces derniers mots fixent la date de l'exécution du volume, 1515, année de l'avènement de François Ier. En effet, la miniature représente le roi fort jeune, et les costumes sont encore ceux du temps de Louis XII.
Publié par M. de Montaiglon, d'après ce manuscrit (le seul connu), dans le Recueil des poésies françoises, 1856, t. IV, pp. 180-192.
Potier, décembre 1858.
513 N° 1570. GRAVILLE (ANNE DE) : HISTOIRE DE PALAMON ET ARCHITA.
In-4° (0,240 sur 0,165), mar. vert, pet. fers, tr. dor. (Bauzonnet). — Vélin, XVIe siècle, 96 if., initiales en or et couleurs.
Le deuxième feuillet porte les armes de Claude de France, première femme de François Ier. L'écu, entouré d'une cordelière, est placé au milieu d'un grand C formé par quatre hermines héraldiques et posé lui-même sur un champ lilas semé de C et d'hermines. Toute la page est encadrée d'une cordelière. En regard (verso du premier feuillet), on lit une dédicace de 18 vers, à la reine, commençant ainsi : Si j'ay empris, ma souveraine dame. -- et suivie de ces mots écrits sur un listel : « J'en garde un léal », anagramme bien connu d'Anne de Graville.
Anne de Graville, cinquième fille du célèbre amiral Louis Malet, sire de Graville, dame d'honneur de Claude de France, avait, comme son père, le goût des livres ; on trouve cités dans le Catalogue du duc de La Vallière plusieurs manuscrits qui lui avaient appartenu et qui portaient, outre l'anagramme ci-dessus, une chantepleure avec ces mots : Musas natura-lacrimas fortuna, allusion au chagrin que lui avait causé l'opposition de son père lors-
qu'elle voulait épouser son cousin Pierre de Balzac. On voit encore, rue Saint-Antoine, passage Charlemagne, une portion de l'hôtel qu'elle habita; c'est l'emplacement de l'hôtel du Porc-Épic, qui avait successivement appartenu à Hugues Aubriot et à Jean de Montaigu.
Tout en ayant quelque analogie avec la Théséide de Boccace, ce poème semble être la paraphrase d'un vieux roman français. C'est ce qui ressort du titre que porte le ms. 5116 de la bibliothèque de l'Arsenal : « C'est le beau romant des deux amans Palamon et Arcita et de la belle et saige Emilia, translaté de vieil langaige et prose en nouveau et rime par Madamoiselle Anne de Graville la Mallet, dame du Boys Malesherbes, du commandement de la Royne » (Claude). Notre manuscrit ne porte pas de titre, mais une main du XVIe siècle a ajouté sur le feuillet de garde : « L'Histoire de Palamon et Archita et de Emilia ».
Ce beau volume a appartenu à Lamoignon, à Richard Heber, à Crozet, et en dernier lieu au baron Pichon (vente d'avril 1869).
514-517 ?' 444-447. CRÉTIN (GUILLAUME) ET MACÉ (RENÉ) : « RECUEIL DE LA CRONIQUE FRANÇOYSE ».
6 tomes en 4 vol. in-fo (0,362 sur 0,250) (1), mar. bleu, tr. dor., aux armes de Bourbon-Condé. — Vélin, réglé, XVIE siècle, belle et grosse écriture ronde, exécution calligraphique très soignée, grandes initiales en miniature, lettres ornées, rubriques rouges et bleues.
T. I, 106 ff. « Livre premier sur le recueil de la Cronique françoyse. Prologue » : Après avoir tourné plusieurs volumes Jadis escriptz et passez par les plumes.
Et se bien fais, à luy soit la louenge.
Mieulx que pis.
Cette devise de Guillaume Crétin est répétée au commencement et à la fin des cinq premiers tomes. — Texte :
(4) Le premier volume ne mesure que 0,33 sur 0,22.
Puisque à droict poinet je trouve l'heure enprise, Se Dieu et temps me sont vie octroyans, Cy traicteray de l'exil aux Troyans Sur le recueil de la matière emprise.
CHAPITRE PREMIER
Quatre cens ans et quatre avant que Rome Eust appareil d'assiette et que par homme.
C'est le début de la Chronique de Saint-Denis ; le 26e chapitre finit à la mort de Clotilde et de Childebert.
T. II, 130 ff. Prologue, 34 chapitres de texte, dont le premier commence avec le règne du roi Clotaire : L'an que Clotaire à régner commença.
T. 111, 123 ff. Prologue, 33 chapitres de texte : Je traicteray que le second Clotaire Fait Brunehilde à dure mort livrer.
T. IV (relié avec le précédent), 126 ff. Prologue, 24 chapitres de texte : Après avoir ung petit reposé, Sera propos sur telle erre posé Qu'il traictera du puissant Charlemaine.
T. V, 132 ff. Prologue, 25 chapitres de texte. Fin : Si rendent grain gerbes trop mieulx qu'espis Selon raison. C'est pour fin. Mieulx que pis.
C'est la fin de l'œuvre de Guillaume Crétin.
T. VI (relié avec le précédent), 107 ff. Prologue : L'autheur du livre en la présente épistre Rend grâce au Roy que de son bon arbitre Luy ayt mandé l'histoire poursuyvir Et de Crétin le chemin ensuyvir.
Ainsi jadis ton chantre Crétin, ton poèthe et noble croniqueur, A langue d'or et miellée liqueur, Soy hébergeoit en ton boys de Vincennes.
Quand il t'a pieu, o Roy très chrestien, De me bailler son honnorable charge
Et commander à Jehan de la Chesnaye, Ton secrétaire éloquent, que à tant je aye Me mectre en train de l'œuvre commancée Et desjà jusque à Capet avancée.
Pensant, je croy, que par plus de deux ans, Où de vieillesse estoient jà mal aysantz Les yeulx Crétin, que entour de luy ung peu Le secouroye, en ce temps je aye peu Le fil entendre et sienne procédure.
Le continuateur ne se nomme pas ; mais le prologue et le volume se terminent par la devise « Autant ou plus », qui est celle de frère René Macé.
— Texte : Comme Capet, après avoir esté Battu près Laon, à tant s'est appresté Par trahison le duc Charles surprendre, Dont par les rethz qu'ung évesque sceut tendre Ce duc fut pris et en prison gecté.
CHAPITRE PREMIER
Tant après que Loys le quatriesme Roy de ce nom, et le vingt cinquiesme.
Le dix-neuvième et dernier chapitre s'arrête à la mort du roi Robert en 1030; Macé cite l'opinion de « Cosme Guymier » sur ce prince et termine par ces vers : Face envers Dieu qu'il donne paix en France Et que les roys, comme as faict au surplus, Ayment tousjours leur peuple. Autant ou plus.
Crétin, chantre de la Sainte Chapelle de Paris et trésorier du Bois de Vincennes, avait vécu sous quatre rois : Louis XI, Charles VIII, Louis XII et François Ier; il mourut fort âgé vers 1525. Son talent poétique était fort prisé de ses contemporains; mais « Rabelais, qui avoit, dit Pasquier, plus de jugement et de doctrine que tous ceux qui écrivirent en nostre langue de son temps, se mocquant de luy, le voulut représenter sous le nom de Raminagrobis, vieux poète françois. La vérité est qu'il fit l'histoire de France en vers françois, mais ce fut un avorton, tout ainsi que le demourant de ses œuvres » (Reclwrehes de la France, liv. VI, chap. xm).
Dans le manuscrit original, conservé à la Bibliothèque nationale (fr. 1823), le continuateur se nomme « frère René Macé, religieux du monastère de la Trinité, à Vendosme », et termine son œuvre par cette mention : « J'ay
escript de la suytte de ceste hystoire jusques aux guerres de Philippe de Valois et des Anglois, et j'ai commencé à Hue Capet a. Notre exemplaire pourrait donc sembler incomplet; mais il contient sans doute tout ce qui était écrit au moment où la copie fut exécutée par ordre d'Anne de Montmorency (1). Cette copie n'a pas été continuée, et les six volumes se retrouvent en 1654 à l'hôtel de Condé : « Chronique françoyse en vieux vers françois, manuscript sur vélin, folio, six volumes, reliés de diverses façons ». La reliure actuelle est du XVIIIe siècle.
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N° 737. MACÉ (RENÉ) : LA CONNÉTABLERIE.
Pet. in.Co (0,272 sur 0,210), veau marbré, tr. dor., aux armes de Bourbon-Condé. —
Vélin, réglé, XVIE siècle, 10 ff., belle écriture ronde avec quelques ornements, exécution soignée.
« La Connestablerie de Piedmond, Prouvence et Picardie, faictle jour que Monseigneur M. Anne de Montmorensi fut créé connestable ; au dict seigneur, par frère René Macé » : Que ne vit aujourd'huy vostre père !
Chascun très bien luy debvroit faire chère D'avoir tel filz.
Fin : 0 que moult vault ung acte glorieux. -
« Fin du premier livre de la Connestablerie, par F. R. Macé ».
Poème à la louange du nouveau connétable (1538); l'auteur célèbre ses actions et s'arrête au ravitaillement de Turin en cette même année 1538. Ce premier livre est donc complet; mais l'ouvrage sans doute devait être continué. Duchesne en parle dans son Histoire de la maison de Montmorency et place à Chantilly l'exemplaire de dédicace que nous avons sous les yeux.
(1) Duchesne : Histoire de la maison de Montmorency, livre V, p. 421.
C'est toujours ce même René Macé, de Vendôme, qui avait succédé à Crétin dans l'emploi de « chroniqueur » du roi. La flatterie ne l'inspire pas mieux que l'histoire.
519 N" 996. « L'AMBASSADEUR VERD ENVOYÉ AU ROY EN BRETAIGNE PAR LES MIGNONS ET BEAUX CHEVALLIERS VERDS DES INDES ».
In-4° (0,192 sur 0,147), papier, XVIe siècle, 11 ff., velours vert.
Par un beau jour de printemps, pendant que l'auteur repose en une « serisaye », Sur le sommet d'un arbre se brancha Et peu à peu près de moy s'aprocha Ung chevallier de nation estrange, Beau et mignon, qui parloit comme un ange.
Fort luy plaisoit la couleur de verd gay, Dont s'acoustroit ainsy qu'un papegay; Et pour monstrer qu'il estoit chevallier, Au col portoit de l'ordre le collier De cramoisy et de pourpre émaillé, Qui par nature estoit fait et taillé.
Il se présente comme député par les « chevaliers verds des Indes » vers le roi, dont il trace le portrait, et qui avec luy a une telle seur Qu'on doibt nommer pour ses dignes mérites La précieuse entre les Marguerites.
L'objet de l'ambassade est un message D'un de nos compaignons, dit l'amant verd, Qui. servit une grande dame Si loyaument que son corps perdit l'âme.
Mais après de longs entretiens avec « la déesse Atropos », il est revenu « veoir son pays », et il annonce que le roy Françoys a troys enfans, Lesquelz verra vaincqueurs et triomphans Des régions sur terre et mer profonde,
s'ils suivent certains conseils que leur porte l'ambassadeur, surtout s'ils vivent en paix et fraternelle amour; Et à l'aisné de France, le Daulphin, Se humilieront les deux.
C'est ce secret qu'ainsi m'a descouvert Le chevallier et ambassadeur verd, Que je menay après propos final Vers Monseigneur le prince cardinal [de Lorraine], Qui l'adressa au Roy.
Ce petit poème n'a pu être écrit avant 1522, date de la naissance du troisième fils de François Ier, ni après l'année 1536, dans laquelle mourut le Dauphin; d'ailleurs François 1er ne fit qu'un seul voyage en Bretagne, et notre épître se trouve ainsi datée avec certitude : 1532. « L'Amant vert », que nous avons rencontré plus haut, fait penser immédiatement à Jean Le Maire de Belges, et il est certain que YÊpitre de l'ambassadeur vert n'est pas sans analogie avec les Épîtres de l'amant vert, écrites en 1510 par Le Maire. Mais celui-ci vivait-il encore en 1532? D'aucuns le font mourir avant, d'autres après 1530; notre poème place « l'Amant vert » dans l'autre monde, où il converse avec Atropos, déesse de la mort.
Inutile d'ajouter que l'on ne trouve pas ici la devise « De peu assez », et que dans le recueil des œuvres de Le Maire, récemment publié (1882-1891, 4 vol. in-8°), M. J. Stocher n'a pu donner place à « l'Épître de l'ambassa-
deur vert ».
Collection de Condé.
520 NO 1470. FRANÇOIS Ier : POÉSIES.
In-4° (0,185 sur 0,130), velours cramoisi, fermoir en vermeil, tr. dor. — Vélin, XVIe siècle, 83 ff., caractères italiques, initiales ornées.
Comme tous les recueils des poésies de François I", ce manuscrit contient des pièces composées par Marguerite d'Angoulême, Louise de Savoie, Marot, etc. Les poésies du roi présentent un véritable intérêt historique; on
y trouve, entre autres faits, une description curieuse de la bataille de Pavie ; elles ont été recueillies et publiées en 1847 par les soins d'Aimé Champollion-Figeac, sous le titre de Poésies de François Ide Louise de Savoie, duchesse d'Angoutéme, etc. Nous nous sommes servis de cette édition pour collationner notre manuscrit ; les pièces qu'Aimé Champollion n'a pas données sont marquées d'un astérisque. Son livre nous a aussi fourni les titres placés entre crochets, notre manuscrit donnant fort peu de rubriques. Voici le relevé complet des épîtres, ballades, chansons, rondeaux et autres compositions dont est formé ce recueil : 1 (f. 1). [Lettre missive en prose] : « Ayant perdu l'occasion de plaisante escripture. ». (Édition Champollion, p. 42).
2 (f. 1). [Ballade] (Champ., 43) : Triste penser et prison trop obscure.
3 (f. 2). [« Épistre du roy traictant de son partement en Italie et de sa prise devant Pavie a] (CAamp., 27) : N'estime estrange, amye, si le veoir.
4 (f. 9). [« Épistre de la duchesse Marguerite au roy »] (Champ., 12) : Si par désir, voire en trop plus grand nombre. 5 (f. 10). [« Épistre en response »] (Champ., 14) : Tant plus je pense et moings certes je treuve.
6 (f. 12). [« Épistre en vers alexandrins, au roy »] (Champ., 12) : Celle pauvre déceue et misérable amante.
M. Paulin Paris attribue cette épître à Françoise de Foix, dame de Châteaubriant.
7 (f. 15). [« Épitaphe »] (Champ., 93): Une femme gisant en ceste fosse obscure.
Cette épitaphe fait partie de l'épître précédente.
8 (f. 15). [« Épistre »] (Champ., 8) : Après avoir débatu longuement.
9 (f. 16). « Envoy » [par Marguerite d'Angoulême] (Champ., 76) : Le gros ventre, trop pesant et massif.
10 (f. 17). « Responce » [du roi] (Champ., 77) : La chose entière estant inséparable.
11 (f. 19). [« Épistre » ] (Champ., 3) : Pourroit servir ceste présente lettre.
12 (f. 20). « Épistre » : *Mais pourquoy n'est clairement entendu.
Attribuée par M. Paulin Paris à M"" d'Heilly, Anne de Pisseleu.
13 (f. 22). « Épistre » : *Un salut ceste amante en cest escript te donne.
14 (f. 23). « Épistre » : *Je scay pour vray que lisant ceste lettre.
15 (f. 25). « Épitaphe » : * Heureuse fuz mourant en m'ostant hors de peine.
Cette épitaphe fait partie de l'épitre précédente.
16 (f. 25). « Épistre » : * Celle façon par aucuns estimée.
17 (f. 27). « Épistre » : *L'honneur, le bien, le plaisir, le repos.
18 (f. 28). « Response » : *La peur, l'amour, le désir et savoir.
19 (f. 29). « Églogue [du pasteur Admetus] » : Nymphes qui le pays gracieulx habitez.
Cette églogue a été faussement attribuée à Marot. M. Georges Guiffrey la restitue à Claude Chappuis (édition des œuvres de Marot, II, 493).
20 (f. 31). [« Élégie de Cléander »] :
* Le temps fut cler, la saison gratieuse.
21 (f. 34). [« Épitaphe »] (Champ., 108) : D'autant que sa vertu passe nostre douleur.
22 (f. 34). [« Épitaphe d'Agnès Sorel »] (Champ., 153) : Icy dessoubs des belles gist l'eslite.
23 (f. 35). [« Épitaphe »] (Champ., 116) : Cy gist en peu de terre un qui la remplissoit.
24 (f. 35). [« Épitaphe de Madame d'Angoulême »] (Champ., 106) : Cy gist le corps dont l'âme est faicte glorieuse.
25 (f. 36). « Épitaphe de Madame Laure » : *En petit lieu compris vous pouvez voir.
Attribuée à François 1er par des manuscrits de la Bibliothèque nationale ; publiée parmi les œuvres de Clément Marot.
26 (f. 36). « Ballades. Envoy » (Champ., 119) : Ceulx là qui ont en lieu du bien de veoir. 27 (f. 37). « Response » [par les demoiselles de la cour] (Champ., 122) : Puisqu'il vous plaist confesser que les lieulx.
28 (f. 38). « Autre » : * Le temps, le lieu, la preuve et le plaisir.
29 (f. 39). [« Épistre »] (Champ., 150) : Doulce, plaisante, heureuse et agréable nuict.
30 (f. 39). « Iluictain » (Champ., ix) : Cœur à mouvoir, plus fort à eschauffer.
3.1 (f. 40). « Responce » (Champ., 154) : Les fruicts soudains sont de peu de durée.
32 (f. 40). Quatrain (Champ., 154) : Las! je vouldrois voulloir sans le voulloir.
33 (f. 40). Dizain (Champ., 155) : Le peu de foy cherche miracle veoir.
34 (f. 40). Sixain : * Las ! je n'ay point en moi telle fiance.
35 (f. 40). Huitain (Champ., 95) : Mon innocence en cœur ingrat gravée.
36 (f. 40). Huitain (Champ., 95) : Dictes sans paour ou l'ouy ou nenny.
Publié dès 1534 dans Hécatomphile. Les Fleurs de poésie françoyse, p. 88.
37 (f. 41). Huitain (Champ., 204) : Au triste adieu fut faict l'échangement.
38 (f. 41). Quatrain (Champ., 95) : Dessoubs le marbre de dure récompense. 39 (f. 41). Huitain (Champ., 162) : Servant le taire à ce deppartement.
40 (f. 41). « Envoy » (quatrain) : Nulle oraison ne te debvroit tant plaire.
C'est le premier quatrain de la chanson 17 donnée par A. Champollion, p. 116.
41 (f. 41). Dizain : * Toujours le feu cherche se faire veoir.
Attribué à François I" par le ms. 2335 de la Bibliothèque nationale, et à Melin de Saint-Gelais par l'édition Blanchemain, III, 2. Publié dès 1534 dans Hécalompltile. Les Fleurs de poésie françoyse, p. 64 : « Le plus noble des vrays amans [François Ier] veult desmontrer qu'il porte le feu qui l'a espris en cueur content, ce que ne font ny dieux ny hommes ».
42 (f. 41). Huitain : * Toute senteur sent plus qui la remue.
43 (f. 42). Huitain : * Pleurez le temps cette trop longue absence. -.
44 (f. 42). Huitain (Champ., 147) : Honte n'aura celuy de s'excuser.
45 (f. 42). Quatrain : * Quand tu vouldras ton humble serf changer.
46 (f. 42). « Responce » (quatrain) : * Pour soy le pauvre à s'acroistre a voulloir.
47 (f. 42). Huitain : * Si les aucuns languissent par folie.
48 (f. 42). Huitain : * Ayant amour son principal pouvoir.
49 (f. 43). Traduction de trois distiques latins en deux vers français chacun : * Hanc volo quae non volt. Je fuys ce qu'il me veult.
* Infelix Dido. 0 comme amour.
* Taie genus volucrum. Si tels oyseaulx.
50-55 (ff. 43-44). Huitains : * L'ombre, l'herbe, les fleurs, le doulx vent agréable.
* Amour et mort la terre et ciel ont pris.
* Quand une beste est dedans les retz prise.
* Ce qui soulloit en deux se départir.
* Las qu'on congneust mon voulloir sans le dire.
* Doulce mémoire en plaisir consommée.
56 (f. 44). Onzain : * Voyant Neptune avoir en sa puissance.
57 (f. 44). Huitain : * 0 doulce amour et contente pensée.
58 (f. 45). Huitain : * Voullant amour soubs parler gracieulx.
Publié dans les œuvres de Melin de Saint-Gelais.
59 (f. 45). Ballade : * César depuis que le traistre d'Égipte.
60-63 (ff. 45-46). Huitains : * Vous usurpez, dames, injustement.
Puisque tu peulx ce que ne puis pouvoir. (Champ., p. i45, note).
* Si le temps faict que ton amour se lasse.
* Las! tu comprens le bras heureux et cher.
64 à 75 (ff. 46-52). « Chançons » : Ne soient vos yeulx tant empeschez de veoir. (Champ., ii3).
Si la nature en la diversité.
(Champ., 49, « chanson du Roy faicte par luy en Espaigne »).
A déclairer mon affection. (Champ., 99).
La volonté est trop récompensée. (Champ., 113).
Quand chanteras pour ton ennuy passer. (Champ., 6).
Du temps me deulz, et non de vous, ma mye. (Champ., 7).
J'ay le désir content et l'effect résolu.
(Champ., 98). Le ms. 2335 de la Bibliothèque nationale donne cette pièce à Chappuis, M. Blahchemain à Melin de Saint-Gelais.
0 doulx reveoir qui par trop dure. (Champ., 174).
Si un corps justement reçoit punition. (Champ., 175).
Publié dès 1534 dans Hécatomphile. Les Fleurs de poésie françoyse, p. 99 : « Une dame se plaint d'ung aymant rigoureux Je n'ose estre content de mon contentement. (Champ., 176).
Publié aussi dans Hécatomphile, 1534, p. 92 : « Le parfaict des amans [François Ier] à sa dame ».
Si un œuvre parfaict doit chacun contenter. (Champ., 176).
* Mon plus est tant qu'il ne sçauroit passer.(La première strophe est donnée par Aimé Champollion, p. 115, note) 76 (f. 52). « Huictain » : * Comme l'art ne peult surmonter.
77 (f. 53). « Héro à Léander » (huitain) : * Par trop désirer mon malheur.
78 (f. 53). « Canace à Macaire » (huitain) : * De forte amour la grand pitié.
79 (f. 53). « Briséis à Achilles » (huitain) : * 0 sort pour moy trop malheureux.
80 (f. 53). Quatrain : * Je haulse l'œil, mais aller je puis veoir.
81 (f. 53). « Dramira à Hercules » (huitain) : * Pour penser juste mon désir.
82 (f. 54). Huitain : * L'on doit aller avecques le pied de plomb.
83 (f. 54). Strophe détachée d'une ballade ou d'une chanson, 5 vers : * Vous avez par présence le doulx plaisir du veoir..
Refrain : Ce que nous aymons tant.
84 et 85 (f. 54). Huitains :
* Quand je conneuz en ma pensée.
* Je suis tenue à ma fortune.
86 à 1 i i (ff. 54 à 66). « Rondeaulx » (tous publiés par Aimé Champollion) : Triste penser, en quel lieu je t'adresse.
En ma prison m'est nyé le pouvoir.
J'ay la mort joincte avecques ma naissance.
Qui l'eust cuydé dessoubs un tel visage.
Moings de fortune estant à moy contraire.
Icy dessoubs gist en bien peu d'espasse.
Pour tout jamais que dueil soit incité.
Pour mon repos j'endure pénitence.
Si ferme amour en infélicité.
Bien heureuse est la saison et l'année.
(deux strophes seulement; les deux dernières manquent).
Par trop voulloir ma doulce adversité
(attribué par M. Paulin Paris à Françoise de Foix, dame de Châteaubriant).
Vie en la mort que mort vivant me faict.
En l'esprouvant, le vray l'on peult savoir.
En mon malheur d'amour je me contente.
Pour réconfort du diligent tourment.
Doubter ne fault qu'amour a grand puissance.
Adieu, amour, adieu, dillection.
Bonjour, regrect, dueil et ennuy et peine.
(réponse au rondeau précédent).
Plus de regrect, j'auray de l'ignorance.
(attribué par M. Paulin Paris à Françoise de Foix, dame de Châteaubriant).
0 quel erreur, par infiniz espritz.
tpublié dans les œuvres de Clément Marot).
Heureux travail quand la fin est plaisante.
Les yeulx bandez de triste connoissance.
Par un doùlx feu amour pense pourveoir.
C'est donc par toy que je feis trop d'offencé Bien estrange est le plus par moings compris.
Me consommant pour à aultruy pourveoir.
Inutile de dire que ces pièces anonymes ne sont pas toutes de François Ier; cette observation s'applique à tout le recueil ; mais il est bien difficile de soulever le voile qui enveloppe l'anonyme.
112 à 134 (ff. 67-75). Epitres en prose (toutes publiées par Aimé Champollion) : c Un chacun se sçait esjouir. » (à Marguerite d'Angoulême). — « Je ne doibs moings estimer. ». - « La mémoire de l'heureux espoir. ». — « L'ennuy du deppartir. ». — Ayant l'ennuy anticippé. ». - « Pour l'excuse de la présomption. D.
— « Si à bien continuer. JJ. — « Ne pouvant satisfaire. ». — « Estant la force de mon affection. ». — « Entre tant de longs ennuyz. ». - « Estant asseuré par ce porteur. ». — « Estant la peine en moy pareille. ». — « Voyant, amye, le commencement. ». - - « Estant pour mon propre salut. » (ces trois dernières lettres sont adressées à Diane de Poitiers). — « Tant plus la chose est pour les autres. ». — « Puisque par lettre je ne puis déclarer. ». - « Monseigneur, puisqu'il plaist à Dieu. » (lettre de Margueritè, reine de Navarre, à François Ier, dont suit la réponse) : « Si la fortune, ma mignonne. ». — «A cette heure, amye, connois-je bien. ». - « Le lieu, l'occasion et le temps. ». -- « La response de la mienne seulle. ». — « A cette heure que nous partons. » (à la reine Léonor). — « Vous m'avez, par l'heureux présent. ».
Le recueil se termine par les poésies suivantes, toutes sans titre : 135 (f. 75). Pièce de 66 vers : * Qui pourra plus, la preuve ou l'apparance.
136 (f. 77). Dizain : * Dedans tes yeux sont canons, harquebuzes.
137 (f. 77). Pièce en trois sixains : * Trop plus penser que bien escrire.
138 (f. 77). Chanson (Champ., 121) : Point il ne fault d'excuse à la faulte conneue.
139 (f. 78). Rondeau [par Louise de Savoie, duchesse d'Angoulême] (Champ., 173) : Plus inconneue à moy et transformée.
140 (f. 78). Rondeau (Champ., 126) : Quelle doulleur je veoy 1 La pourra on sçavoir?.
141 (f. 79). Pièce de 78 vers : * Ma pleume lente et ma main paresseuse.
Pièce intitulée Le Corps féminin dans le ms. 3940 de la Bibliothèque nationale; attribuée à Clément Marot par M. Georges Guiffrey (édition des œuvres de Marot, II, 281).
142 (f. 81). Huitain : * Si pour avoir rompu le juste sceau.
143 (f. 81). Huitain : * Un doulx effort qui n'a point de deffence.
144 (f. 81). Huitain : * Si la voix basse en lieu hault est ouye.
145 (f. 82). Pièce de 54 vers : * Après avoir bien regardé et veu.
On a joint au volume une lettre de François Ier à la duchesse douairière de Savoie, datée de Paris, 28 janvier (s. a.), et contresignée : Robertet.
Bibliothèque Cigongne, n° 764.
521
N° 1690. FRANÇOIS Ier : POÉSIES (« Livre de vers de François premier »).
In-4° (0,240 sur 0,470), velours violet, tr. dor. — Vélin, XVIE siècle, 121 ff., rubriques rouges, initiales ornées.
Ce recueil a dû être exécuté pour Anne de Polignac, bien connue pour son amour des livres, veuve en 1515 de Charles de Bueil, comte de Sancerre (tué à Marignan), et remariée plus tard à François de La Rochefoucauld, prince de Marcillac; les petites pièces de poésie dont les gardes sont couvertes paraissent écrites de sa main. M. Paulin Paris a relevé ces particularités dans une piquante étude où il fait ressortir l'intérêt de ce manuscrit (Bulletin du Bibliophile, 1880). Ce recueil est plus complet que le précédent; outre François Ier, Marguerite d'Angoulême et Louise de Savoie, nous voyons paraître ici Melin de Saint-Gelais, Françoise de Foix, dame de Chàteaubriant, Louise de Coëtivy, comtesse de Taillebourg, sans parler des anonymes, car on ne peut donner à François 1er toutes les pièces qui ne portent pas de nom d'auteur. Signalons surtout les poésies inédites de la reine de Navarre.
Ce recueil, ainsi que le précédent, devrait être intitulé Portefeuille et non Poésies de François Ier, comme le fait remarquer M. Paulin Paris, qui a
reconnu la correspondance du roi avec Françoise de Foix, Anne de Pisseleu, etc. Après avoir mis de la clarté dans le fatras des rondeaux, il s'était attaché aux épîtres ; mais il n'a eu le temps de publier que la partie relative à Françoise de Foix. Ses conclusions nous ont servi de guide, et la publication d'Aimé Champollion nous a permis de collationner notre manuscrit. Les pièces que ce dernier n'a pas connues sont marquées d'un astérisque (1).
RONDEAUX (ff. 1-38) : 1. La mienne amour est joyeuse en tristesse.
2. Me congnoissant te pouvoir ennuyer.
3. Ce m'est plaisir quand je suis en grand peine.
4. Trop plus qu'à toy l'heur me seroit plaisant.
5. Qui l'eust cuydé dessoubz ung tel visaige.
6. Moins de fortune quand elle m'est contraire.
7. Soubz cest escript couverte est la pensée.
8. Icy dessoubz gist en petit d'espace.
9. En ce saint temps qu'est de dévotion.
40. D'eur et malheur vient fin de toute chose.
11. Pour tout jamais dueil me soit incité.
12. 0 quel douleur la souvenance ameyne.
13. C'est pour jamais que dure éternité.
14. Pour mon repos j'endure pénitence.
15. Si ferme amour en infélicité.
16. Bien heureux est la saison et l'année.
17. Heureux travail quand sa fin est plaisante.
18. Par trop vouloir ma doulce adversité.
[probablement de Françoise de Foix, dame de Châteaubriant].
19. Dont j'ay le mal tu as causé l'offense.
20. De toy le bien et de nous vient l'offense.
21. Vie en la mort qui mort vivant me faict.
22. Triste penser, en quel lieu je t'adresse.
23. J'ay la mort jointe aveques ma naissance.
24. En ma prison m'est nyé le pouvoir.
25. En esprouvant le vray l'on peult sçavoir.
(1) La Bibliothèque nationale possède un manuscrit (no 1723) qui peut être considéré comme le frère du nôtre; tous deux sortent évidemment du même atelier : même écriture, même ornementation; les pièces sont disposées dans le même ordre; mais toutes celles que nous allons désigner par un astérisque ne se trouvent pas dans le ms. de la Bibliothèque nationale, sauf les pièces numérotées 161 à i66, qu'Aimé Champollion n'a pas reproduites.
2G. 0 quel erreur par finiz esperitz. [par Clément Marot].
27. Soubz triste adieu j'ay voulu entreprendre.
'* 28. Je vous supply, faictez moy ce, plaisir.
* 29. Parfaicte amour qui crainct la longue absence.
Ces deux derniers rondeaux sont attribués par M. P. Paris à Mlle d'Heilly, Anne de Pisseleu, future duchesse d'Étampes.
30. Plus de regret j'auray de l'ignorance.
[probablement de Françoise de Foix].
* 31. A vous, mon Dieu, qui avez tant pouvoir.
(prière en rondeau pour la liberté du roi, par Louise de Savoie).
* 32. Ma voulenté a tant recommancé.
33. C'est pis que mort de vivre sans mourir.
[par Marguerite d'Angoulême].
* 34. Pour temps qu'on doyve tout mectre en oubliance.
[probablement de Françoise de Foix ].
35. Toute vertu doibt bien estre estimée.
36. Plus est ma fin, de cela je t'asseure.
37. Pour vérité qu'ay en ma bouche unie.
38. Les yeulx bendez de triste congnoissance.
39. Pour ung doulx feu amour pense prévoir.
40. L'imperfection mérite le silence.
41. 0 bon chemin qui-recouvrer nous faiz.
42. En mon malheur d'amour je me contente.
* 43. Parfaicte amour te doibt rendre asseurance.
[probablement d'Anne de Pisseleu, Mlle d'Heilly].
44. Trop de malheur et peu de liberté.
[probablement de Françoise de Foix].
45. Ferme vouloir rend le temps agréable.
46. Adieu amour, adieu dilection.
47. Bonjour regret, dueil et ennuy et peine.
48. Pour resconfort du diligent tourment.
49. C'est donc par toy que je feis trop d'offence.
* 50. J'ay trop d'amour et peu de récompense.
51. Heureuse mort, en me venant saisir.
* 52. Mieux que cogneue est ma félicité.
Ces trois derniers rondeaux sont attribués par M. P. Paris à Françoise de Foix.
53. Plus est ma fin que le commancement.
* 54. Le seul plaisir du désiré reveoir.
55. De retourner, mon amy, je te prie.
* 56. Parfaite amour souvent douleur contente.
* 57. Plus que jamais en la calamité.
Ces trois derniers rondeaux sont attribués par M. P. Paris à Anne de Pisseleu.
* 58. Vivant sans vous et mourir sans vous veoir.
59. Ma foy tousjours je te promectz tenir.
60. Ce n'est que ung cueur et ne sera jamais.
[par Marguerite d'Angoulême].
61. Par trop vouloir et par bien peu. penser.
62. En la grand mer, où tout vent tourne et vire.
63. Malgré moy viz, et en vivant je meurs.
64. A force d'eau est la mer turbulente.
65. La vraye amour tousjours fait son debvoir.
66. Ce n'est qu'ung cueur, ung vouloir, ung penser.
[par Louise de Savoie].
67. « A Tournon, quand fut question de mener le Roy en Italie », [par Louise de Savoie] : Pensant passer passaige si piteux.
-68. Le départir est sans département.
69. Le départir est fait sans départir.
* 70. Le bon désir n'est point enfin perdu.
* 71. Pour vous, amy, tousjours mon cueur souspire.
par Mme de Taillebourg (Loùise de Coëtivy).
* 72. Reveoir meslé d'amertume et douleur.
[par Louise de Savoie].
Les dix rondeaux suivants sont de Marguerite d'Angoulême 73. « Sur Domine salvum fac regem. » : Saulvez le roy, ô Seigneur gracieux.
74. Si Dieu le veult, il a toute puissance.
75. De ta bonté debvonz avoir créance.
76. Mon seul saulveur, que vous pourroys-je dire.
77. A toy, mon Dieu, donne mon âme et corps.
* 78. « Rondeau sur ce que l'on chante aux advendz de Noël : Excita, Domine, potentiam tuam et veni » : Excitez vous par amoureux vouloir.
79. Prestre éternel, autel et sacrifice.
80. « Rondeau double du jour de Noël » : Le créateur s'estre fait créature.
81. « Rondeau sur Nunc dimittis servum tiium, Domine » : 0 dignes braz, embrassans tout le monde.
82. De tous humains la doulce humanité.
83. 0 quel erreur par finiz esperitz. [par Clément Marot].
84. Amour sur tous a grosse auctorité.
[par Marguerite d'Angoulême ].
85. Avant menger je gémis et souspire.
[par Marguerite d'Angoulême]
* 86. Jésus, Marie, a ordonné.
* 87. Jésus aymer de tout son esperit.
* 88. Qu'est-ce d'amour? Comment le peult-on prendre?.
* 89. « Rondeau en dialogue » : Amour est mort. — Non est; amour est vie.
* 90. S'il est ainsi qu'une amour folle et vaine.
* 91. Amour veult par moyens cou vers.
* 92. « Rondeau simple. Madame la duchesse » [d'Angoulême, Louise de Savoie] : -Pour vous tromper, amour a trop affaire.
* 93. « Rondeau simple » : Le noir souvent je porte pour plaisir.
* 94. « Rondeau en dialogue » : N'est-ce pitié? — De quoy? — De nostre faict.
Ce rondeau et les onze suivants doivent être de Louise de Savoie ou de Marguerite d'Angoulême : * 95. C'est peu de faict de nostre pauvre vie.
* 96. C'est mon vouloir et propos arresté.
* 97. Ce n'est que vent des desduitz de ce monde.
* 98. Tout le plaisir, honneur, bien et richesse.
* 99. Ce n'est rien faict qui ne pense mieux faire.
* 100. C'est bien assez de mourir une fois.
* 101. Icy n'avons permanente cité.
* 102. Fuyons la mort pour vraye vie actendre.
* 103. Mille douleurs pour avoir paradis.
* 104. Ce m'est tout ung, quelque mal que j'endure.
* 105. Puisque mon cas s'est amendé.
106. « Rondeau. Madame Charlotte parlant à son âme » : Saillez dehors, mon âme, je vous prie.
107. « Madame la duchesse [d'Alençon] à l'âme de Madame Charlotte » : Respondez-moy, ô doulce âme vivante.
108. « Responce de l'âme , :
Contentez-vous, tante trop ignorante.
Ces trois rondeaux font partie d'un ouvrage de Marguerite d'Angoulême imprimé en 1533 et dont je possède un rarissime exemplaire : « Dialogue en forme de vision nocturne entre très noble et excellente princesse Madame Marguerite de France, sœur unique du Roy,. et l'âme sainctede défuncte Madame Charlotte de France » (Alençon, Simon du Bois, in-4°, goth., de 26 ff.).
409. Contente suys du grand contentement.
[par Marguerite d'Angoulême].
* 110. La mort luy est commencement de vie.
* 111. « Envoy » : Stipendié de mon léal faisaige.
* 112. « Réplicque » : Testaverte, remply de sot ouvrage.
* 113. L'aveugle fol, qui sans miséricorde.
* 114. Faulte de foy est cause de meffaict.
* 115. Le cueur piteux de vertus atourné.
CHANSONS (ff. 38-45).
116. Doulce, plaisante et belle et amyable nuict.
117. J'ay le désir content et l'effect résolu.
Attribuée à François I" par Aimé Champollion (d'après le ms. 1723 de la Bibliothèque nationale), à Melin de Saint-Gelais par M. Blanchemain, et à Chappuis par le ms.
2335 de la Bibliothèque nationale.
118. Si par raison l'on se plaingt de souffrance.
119. « Chanson du Roy estant en Espaigne » : Si la nature en la diversité.
120. Ne soyent vos yeulx tant empeschez de veoir.
121. A déclairer mon affection.., 122. La voulenté est trop rescompensée.
123. Quand chanteras pour ton ennuy passer.
124. Triste départir.
125. Du temps me dueil, et non de vous, amye.
126. Vous qui voulez sçavoir mon nom.
127. La fin sera d'éternel fondement.
128. Nulle oraison ne te debvroit tant plaire.
129. Pour ne pouvoir ce que nous vouldrions.
ÉPITAPHES (f. 46). - 130. Gy gist en peu de terre ung qui la remplissoit.
131. « Épitaphe de la belle Agnès » : Icy dessoubz des belles gist l'eslite.
CHANSON (f. 46).
132. Pour le support de l'esprit tourmenté.
ÉPURES (ff. 47-59).
133. Si le regret d'eslongner ses amys.
134. Si le désir fait errer l'ignorance.
[par Françoise de Foix].
135. Si par désir l'on se doibt advanser.
136. Si par aymer l'on désire sçavoir.
137. Affin que saches ma doulce ardeur contraincte.
138. Tant de malheur que vous perdre de veue.
[par Anne de Pisseleu].
139. Puysque changez le privé pour l'estrange.
[par Françoise de Foix].
140. C'est bien assez me donner à congnoistre.
[réponse de François Ier à l'épître précédente].
141. Si par désir, voyre en trop plus grand numbre.
[par Marguerite d'Angoulême].
142. Tant plus je pense et moins certes je treuve.
143. Celle pauvre déceue et misérable amante.
[par Françoise de Foix]. Cette épître se termine par l'épitaphe suivante : 144. Une femme gisant en ceste fosse obscure.
LETTRES MISSIVES (en prose, ff. 59-63).
145. « La mémoire de l'heureux espoir. ». — 146. « L'ennuy du départir. ». —
147. « Ayant l'ennuy anticipé. ». - 148. « Pour l'excuse de la présumption. ». —
149. « Si à bien continuer. », — 150. « Ne pouvant satisfaire. ». - 151. « Estant la force de mon affection. —152. « Entre tant de longs ennuyz. -153. « Estant ma triste fortune. ». — 154. « Si passant le temps de l'espoir. ». - 155. « Ayant perdu l'occasion. » (prose et vers; dans cette lettre se trouve la ballade suivante) : 156.
Triste penser en prison trop obscure.
PIÈCES DIVERSES.
157. « Épistre du Roy traictant de son partement de France en Italie et de sa prise devant Pavie » (f. 64) : Tu te pourroys ores esmerveiller.
158-160. Rondeaux (entremêlés de prose, ff. 71-72) : Triste penser, en quel lieu je t'adresse.
En ma prison m'est nyé le pouvoir.
J'ay la mort jointe avecques ma naissance.
* 161 (ff. 73-79). « Paragon translaté d'italien en françois par le Roy (en prose) : Sans doubte je m'esbahys comme tout le monde ne vous adore. ».
* 162 (ff. 80-86). « Le Pater noster fait par translation et dialogue de l'âme à Dieu et de Dieu à l'âme, par la Royne de Navarre, seur unicque du Roy. Cum oratis, non eritis sicut hypocrite. » : Nostre père, Dieu sur tous aultres dieux.
* 163 (f. 88). « Devant l'ymaige du crucifix » : En ceste croix voyez le vray amant.
[par Marguerite d'Angouléme, reine de Navarre].
* 164 (ff. 88-89). « Sur ung rosier au jardin des Célestins à Lion » : Sur ce rosier d'immortelle verdeur.
[par Marguerite d'Angoulême].
* 165 (ff. 89-90). Chanson : En actendant l'heure du désir digne.
[par Marguerite d'Angoulême].
* 166 (ff. 91-103). « Petit traité contemplatif de la croix » : Au grand désert de folle accoustumance.
[par Marguerite d'Angoulême].
Les pièces précédentes (nol 161 à 166) se trouvent aussi dans le ms. 1723 de la Bibliothèque nationale et dans le ms. 5109 de la bibliothèque de l'Arsenal.
167 (f. 103). Chanson : J'ay le désir content et l'effect résolu.
Attribuée à François Ier par Aimé Champollion, à Melin de Saint-Gelais par M. Blanchemain, et à Claude Chappuis par le ms. 2335 de la Bibliothèque nationale.
168 (f. 104). Ballade : Ceux là qui ont en lieu du bien de voir.
169 (f. 104). « Envoy des présens du jardin de Fontainebleau » : Les jardiniers de Fontainebleau.
170 (f. 105). Chanson en vers alexandrins : Point il ne fault d'excuse à la faulte congneue.
471 (f. 106). Ballade. [« Responce par les demoiselles de la cour »] : Puisqu'il vous plaist confesser que les lieulx.
172 (f. 106). Épître : Autant de noms Diane a que d'effectz.
173 à 176 (ff. 107-108). Lettres missives : « Estant asseuré par ce porteur. JI. « Estant la peine en moy. ». — « Voyant, amye, le commencement. x. — « Estant pour mon propre salut. ». D'après l'édition Champollion, ces quatre lettres sont adressées à Diane de Poitiers. - - 177 à 179 (ff. 108-109). Rondeaux : C'est trop d'ennuy quand l'ennuy.
Douleur n'y a qu'au temps de la misère.
Heureux repos ay cerché longuement.
[ces deux derniers par Marguerite d'Angoulême].
180 (f. 109). Lettre missive : « Nous ne scaurions laquelle. ».
1§1-182 (f. 110). Rondeaux : Bien estrange est le plus par moins compris.
Me consumant pour à aultruy pourvoir.
183-185 (ff. 110-113). Épîtres : Le gros ventre, trop pesant et massif.
[par Marguerite d'Angoulême].
La chose entière estant inséparable.
[réponse de François Ier à l'épître précédente].
Ce m'est tel bien de sentir l'amytié.
[par Marguerite d'Angoulême].
186 (f. 145). « Épitaphe de Jouan et Coquette, fol et folle, faicte par la royne de Navarre » : Si la nature a fait nos corps tant imparfaictz.
187 (f. 116). « Description d'amour » : Qu'est-ce que qu'amour? Est-ce une déité?.
[par Melin de Saint-Gelais].
188 (f. 116). Épitaphe :
L'enfant de Trace allant sur l'herbe lors glacée.
189 (f. 116). Rondeau en vers alexandrins : Quelle douleur je veoy? La pourrons-nous sçavoir?.
190 (f. 117). Épitaphe : Une femme gisant en ceste fosse obscure.
[par Françoise de Foix].
191 (f. 117). Épître : S'il estoit ores possible de penser.
192 (f. 118). « Épistre en responce » : La grand douleur qu'est de ta bouche issue.
[par Françoise de Foix].
Techener, février 1892.
522 N° 1878. MARGUERITE D'ANGOULÊME, REINE DE NAVARRE : LA COCHE, OU LE DÉBAT D'AMOUR.
In-4° (0,200 sur 0,150), mar. rouge jans., doublé de mar. bleu à comp. dorés (Bauzonnet-Trautz). — Vélin, 1540, 44 if., 11 miniatures. Sur le recto blanc du premier feuillet, on lit, d'une écriture mal formée : « A Paris, ce. bre. i540 J..
Sur le premier feuillet, au milieu d'un grand cartouche, une guirlande de lauriers enveloppe un écu qui peut se lire ainsi : parti, au côté dextre, écartelé aux 1 et 4 de Bretagne, aux 2 et 3 contrécartelé d'Orléans et de Milan; Sur le tout, d'argent au chef de gueules : qui est Avaugour, comte de Vertus; - et au côté senestre, aux 1 (et 4) d'or, au 2 (et 3) de gueules, qui est Astarac (de Guyenne). Les Avaugour-Vertus étaient des bâtards de Bretagne, issus de François II, lui-même petit-fils, par sa mère Marguerite, de Louis, duc
522
N" 1878. MARGUERITE D'ANGOULÊME, REINE DE NAVARRE: LA COCHE, xvr siècle.
-
d'Orléans, et de Valentine de Milan. François d'Avaugour, comte de Vertus, épousa Madeleine d'Astarac, et leur fils François épousa, en 1537, Charlotte de Pisseleu, sœur de la duchesse d'Étampes. Serait-ce à celle-ci que notre volume fut offert?
C'est l'un des deux manuscrits connus. L'autre est à la bibliothèque de l'Arsenal. L'exemplaire du duc de La Vallière a disparu. Le nôtre est le seul qui soit orné de miniatures; elles sont bien composées, bien conservées et d'un très beau coloris. Dans le manuscrit du duc de La Vallière on trouvait, et on trouve aussi dans celui de la bibliothèque de l'Arsenal, les rubriques destinées à l'explication de nos onze miniatures. M. Le Roux de Lincy, dans l'édition de l'Heptaméron donnée par la Société des Bibliophiles en 1853, a reproduit ces onze définitions (T. I, pp. CLXXXVIII et suivantes) ; il donne aussi (p. CXII) la définition du poème lui-même.
Dans toutes ou presque toutes les miniatures, la reine de Navarre, avec son profil et son costume bien connus, tient la première place. Dans la neuvième et la dixième (1), on voit la fin de l'aventure de la Coche — une litière à rideaux noirs traînée par des chevaux gris-pommelés; enfin, dans la onzième, au-dessus d'une dédicace plus que courtoise à la duchesse d'Étampes, Marguerite lui présente son livre recouvert de velours blanc. Cette miniature a été gravée en tête de l'Heptaméron des Bibliophiles. En voici la description, d'après le manuscrit de la bibliothèque de l'Arsenal : « Cy endroict est la unziesme et dernière histoire, qui contient comment la Royne de Navarre baille à Madame la duchesse d'Estampes, toutes deux estans en une chambre fort bien tapissée et parée ; la dicte dame d'Estampes ayant une robbe de drap d'or frisé fourrée d'hermines mouchetées, une cotte de toille d'or incarnat esgorgetée et dorée, avec force pierreries. La Royne de Navarre, tant en ceste hystoire que les aultres, est habillée à sa façon acoustumée, ayant un manteau de velours noir coppé un peu soubz le bras ; sa cotte noyre, assez à hault collet, fourrée de martres, attachée d'esplingues par devant ; sa cornette assez basse sur la teste ; et apparest ung peu sa chemise, froncée au collet ».
(1) La dixième est reproduite à la fin de ce volume.
Le manuscrit se termine par une des nombreuses devises adoptées par Marguerite : « Plus vous que moy ».
En 1541, Adam Marcel, chapelaip de la reine de Navarre, reçut 50 écus d'or en remboursement des frais qu'il avait faits à Paris pour faire écrire, enluminer et relier en velours blanc le présent manuscrit (extrait des Comptes de la reine de Navarre).
Imprimé dans les Marguerites de la Marguerite, Lyon, 1547, pp. 266 et suivantes. Les 10 planches gravées correspondent aux 10 premières miniatures de notre manuscrit, mais sans les reproduire.
Vendu 8.220 fr. en 1869 (vente du baron Jérôme Pichon), ce volume, charmant et précieux à plus d'un titre, atteignit le prix de 20.100 fr. en 1878 (vente Didot). Je l'ai acquis à la vente Spitzer, le 1er juin 1893.
523 N° 728. RECUEIL DE POÉSIES DU XVIe SIÈCLE.
Pet. in-fo (0,280 sur 0.195), velours violet, tr. dor. — Papier, XVIe siècle, 223 ff.
chiffrés (manquent 50 et 51), belle cursive droite.
Précieux recueil, formé vers 1540 et certainement offert au connétable Anne de Montmorency. On y remarque de nombreuses corrections de la main de Melin de Saint-Gelais. Le volume donne les noms de Marguerite d'Angoulême, d'Octavien de Saint-Gelais, de Claude Chappuis, d'Antoine Héroet, dit La Maison-Neuve ; nous avons reconnu en outre des poèmes de Marot et autres, et surtout d'importants fragments de l'œuvre poétique de Melin de SaintGelais. Nous avons pu identifier un certain nombre de pièces ; toutes les autres paraissent inédites; malheureusement elles sont anonymes. Les attributions entre crochets ont été faites d'après les éditions imprimées (1).
1 (f. 1). « Les Quatre Dames de la Royne de Navarre » (Jlarguerites de la Marguerite, Lyon, 1547, II, 76).
(4) -Poés ies de François Ier, de Louise de Savoie, etc , édition Aimé Champollion, Paris, 1847, in.¡., — Œuvres de Clément Marot, édition Jannet, Paris, 1868, 4 vol. in-16. — Œuvres de Melin de Saint-Gelais, édition Blanchemain, Paris, 1873, 3 vol. in-12. Le troisième volume comprend des poésies jusque-là inédites, attribuées d'après certains manuscrits à Melin de SaintGelais par M. Blanchemain; pour celles de ces poésies qui se trouvent dans notre recueil, nous avons adopté la mention attribuées d.
2 (f. 22). « Adieux de la Royne de Navarre a (publiés par M. Abel Lefranc dans les Dernières Poésies de Marguerite de Navarre, Paris, 1895, p. 349).
3 (f. 25). « Les Quatre Gentishommes de la Royne de Navarre » (Marguerites delà Marguerite, Lyon, 1547, II, 145).
Le scribe a transcrit le poème dans l'ordre suivant : le troisième, le premier, le second gentilhomme ; le quatrième a été omis. Les titres des poèmes précédents sont de la main de Melin de Saint-Gelais.
4 (f. 45). « Oeuvre de messire Octovien de Sainct-Gelayz » : Où est plume qui deust ores plesser.
20 huitains, terminés par un jeu de mots sur Molinet : Cecy n'est pas euvre de molinet, Mays blé moulu et de gros molin est.
Poème inédit, qui se trouve aussi dans les mss. fr. 1717 et 12490 de la Bibliothèque nationale.
5 à 11 (ff. 51-52). Huitains: Tant que j'ay peu du très grant bien jouyr.
Servant le taire à ce despartement. [par François Ier].
Qui est l'homme mortel de bonne congnoissance.
Ce que le penser juge et bien souvent recorde.
De tous les maulx selon ma fantaisie.
Asseurez moy de toute ingratitude.
Je ne sçay pas si l'on pourroit atteindre.
[attribué à Melin de Saint-Gelais]. Publié dès 1534 dans Hécatomphile. Les Fleurs de poésie françoyse, p. 84.
12 (f. 52). Nonain : Ce qui est bon ne se doit emprunter.
Publié dans Récatomphile. Les Fleurs de poésie françoyse, 4534, p. 85.
13. Pièce de 16 vers : Fault-il que amour meschant et malheureux.
14. Pièce de 13 vers:
Est-ce dormir pour resveil ou pour mort.
15 (f. 53). Onzain : Mieulx ne se peult qu'en piteuse silence.
16. Douzain : Tout le repos que jeunesse désire.
17. Sixain : Après avoir veu l'antique ruyne.
18. Dizain : Le mal que j'ay me donne cause d'aise.
19 (f. 54). Huitain : Jaulnes genetz, gettez par chemyns et par voye..
20. Pièce de 15 vers : Pourroit le temps par longueur ou puissance.
21. Pièce de 14 vers : Langue, cessez de faire vostre office.
22. Dizain : Ausonne a faict cognoistre la Garonne, Pétrarque Sorgue, et Saint-Gelaiz Charante.
Pour en bailler le subject à Chappuis.
23 (f. 55). Douzain : Puisque Sorgue, la Garonne et Charante.
Brodeau n'est peu, puisqu'il est bonne poire.
24. Quatrain : L'enfant Vénus allant pour desrober du myel.
25. Dizain : Tous fleuves doulx, oubliez vostre gloire.
Pour lire et veoir les escriptz de Brodeau.
26. Huitain : Amour s'estoit loing de moy absenté.
27. Sixain : Le désir est hardy, mais le parler a honte.
28 (f. 56). « La foy de la Magdalene » (19 vers) : Amour sans foy faict plorer Magdelaine.
2.9. « Responce » (nonain) : Blasmer ne puis l'amour errant par ignorance.
30 (ff. 56-57). Épître de 60 vers : Mais de quoy sert à l'âme languissante.
31. Huitain : Je le sçay bien qu'il est fort dangereux.
32 (f. 58). Pièce de 17 vers [par Clément Marot] : Christ est-il mort? Ouy certainement.
33. Onzain : Que fait amour maintenant en l'absence.
34. Douzain : Où trop y a, raison n'a point de lieu.
35. Onzain : 0 dur rocher, pierre tant estimée.
36 (f. 59). Pièce de 14 vers : Si grant plaisir j'ay receu par ta veue.
37. Dizain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : C'est assez dit sans que plus vous en dites.
38. Onzain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : Que gaignez-vous de pourchasser la mort.
39. Dizain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : Oncques bon cueur ne se peust si tost rendre.
40 (f. 60). Dizain : Tout le plaisir que vous me povez faire.
41. Dizain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : J'estime tant la parfaicte amytié.
42. Douzain : - Je crains vous veoir et moins ne le désire.
43. Dizain : S'il est ainsy qu'amour soit de nature.
44. Onzain : Quant sera-ce que le fascheux lien.
45 (f. 61). Épître de 66 vers : En lieu, Monsieur, de vous réconforter.
46 (f. 62). Onzain : 0 quel sabat quand l'esperit repose.
47. Dizain : Celle est parfaicte amour, la plus vraye et non faincte.
Publié dans Hécatomphile. Les Fleurs de poésie françoyse, 1534, p. 91 : « Le parfaict des amans (François 1er) à sa dame, deffinissant quelle est la vraye amour ». Poésies de FrançoisI", édition Champollion, p. 161.
48. Huitain : Si comme on dit, le pape est Dieu en terre.
Attribué à La Maison-Neuve par le ms. 2335 de la Bibliothèque nationale.
49 (f. 63). Dizain : Si quant le corps du corps se distraict et absente.
50. Huitain : Quiconques fut qui nature a repris.
51. Dizain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : Fortune de mon bien ennuyeuse et jalouse.
Publié en 1534 dans Hécatomphile. les Fleurs de poésie françoyse, p. 98.
52. Douzain : La parolle qui m'a si bien servy.
53. Douzain : Mais qu'à mon œil, qui sans cesser désire.
54 (f. 64). Pièce de 15 vers : L'honneste amour, très juste et raisonnable.
55. Dizain : Ung cueur qui sçait parfaictement aymer.
56. Pièce de 13 vers : Faulx jugement qui le mal pour bien prens.
57. Huitain : Mon œil ne peult veoir par ta dureté.
58 (f. 65). Pièce de 15 vers : Penseroit bien la fortune ennemye.
59. Onzain : Le restaurant de la nécessité.
60. Pièce de 16 vers : Puisque du tout je ne vous puis hayr.
61. Douzain : Malheureux est qui a mis son estude.
62 (f. 66). Huitain : Ung cueur qui doit à Dieu seul se donner.
63. Huitain : Qui par aultruy fait son amour congnoistre.
64. Dizain : Malheureux est qui trop heureux se pense.
65. Pièce de 13 vers : Le traistre amour est de telle nature.
66 (f. 67).Pièce de 14 vers : Allez, mes yeulx, excusez le parler.
67. Nonain : Lorsqu'amours eut ses droitz en leur saine observance.
68. Dizain : J'apperçoy bien qu'amour est de nature estrange.
69. Pièce de 14 vers : Arrestez-vous, ô désir importun.
70 (f. 68). Pièce de 43 vers : Contre le feu qui veult tout affiner.
71. Pièce de 15 vers [attribuée à Melin de Saint-Gelais] : Plus je congnois vostre tout et mon rien.
72 (f. 69). Pièce de 33 vers : - - Ung dimanche de résurrection.
73. Dizain : Quant fortune a veu ma dame en propoz.
74 (f. 70). Douzain : Il tient à vous et non à la fortune.
75. Dizain : Quant elle a sceu que fortune ennuyeuse.
76. Dizain : Si ma bonté usant de son devoir.
77. Dizain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : Si la rigueur des secondz vers fust saincte.
78. Douzain :
Si la doulceur vous tenez pour ung songe.
79 (f. 71). Dizain : Rien n'est si grand que mon mal ne surmonte.
80. Douzain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : Et puis, amour, ne dictes-vous plus rien?.
81. Rondeau : Le triumphant par dessus tous les cieulx.
82 (f. 72). Pièce de 14 vers : Si le désir tormenté doulcement.
83. Dizain [par Marguerite d'Angoulême] : Avant menger mille fois je souspire.
(édition Champollion, p. 144 ; variantes).
84. Pièce de 18 vers [attribuée à Melin de Saint-Gelais] : L'aise que j'ay de vostre liberté.
85. Pièce de 15 vers : Qui veult ung feu couvrir de boys semblable.
86 (f. 73). Dizain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : Quant le souffler et l'eaue ne peult tuer.
87. Onzain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : Mais pensez-vous par vostre morte cendre.
88. Pièce de 14 vers [attribuée à Melin de Saint-Gelais] : Est-il nul mal qui soit semblable au mien?.
89. Dizain : 0 quelle amour, quand désir de complaire.
90 (f. 74). Pièce de 13 vers : Tel fut le feu de ma dilection.
91. Pièce de 13 vers [attribuée à Melin de Saint-Gelais] : Aveugles yeulx, qui faictes jugement.
92. Onzain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : Je sens très bien qu'un bandeau vous avez.
93 (f. 75). Onzain : Amour voyant mon cueur estre invincible.
94. Onzain : Si bien celer froideur ou fiction.
95. Pièce de 13 vers : Morte icy gist sous inutille terre.
96. Pièce de 15 vers : 0 doulx esprit qui en paix et repoz.
97 (f. 76). Dizain : C'est ung grant cas que plus et me présente.
98. Douzain : Pillier très fort, colompne d'asseurance.
99. Dizain : Ronde, non, non, mais par grand fermeté.
100. Huitain : Vous le dictes, mais qui le pourra croire.
101. Dizain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : L'on se soubrit de veoir que une seconde.
102 (f. 77). Huitain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : Je congnois bien que je n'ay ne vertu.
103. Onzain : Mon parler n'est de vostre oreille digne.
104. Dizain : En désirant à quatre heures voir naistre.
105. Dizain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : Voyez-vous par mon extresme folye.
106. Onzain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : Ce que Dieu veult accorder et l'honneur.
107 (f. 78). Onzain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : Vous aurez tant et si n'aurez que bien.
108. Pièce de 13 vers : Si sur ung feu pris en boys ou flambeau.
109. Onzain : Je suis de vous du tout entièrement.
110. Huitain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : L'on s'esbahist de la camaléonte.
111 (f. 79). Dizain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : Pour paistre l'œil et affamer le cueur.
112. Onzain : Ce n'est failly de faillir à faillir.
113. Dizain : Quant vous vouldrez jeuner parfaictement.
114. Dizain : N'assemblez point çà bas vos grans trésors.
115. Onzain : 0 quelle foy le centurion eut.
116 (f. 80). Onzain : Pour n'aymer rien que parens et amys.
117. Dizain : Quant la mer est esmeue et dangereuse.
118. Dizain : Pierre, tu es de trop petite foy.
119. Dizain : L'on ne doibt poinct aller par son propoz.
120. Dizain : Christ, nonobstant qu'il ait toute puissance.
121 (f. 81). Onzain : Si du temple fait de pierre et de boys.
122. Dizain : 0 quelle amour et quelle charité.
123 à 125 (ff. 81-82). Dizains :
Qu'en dictes-vous, pouvre paralitique.
D'en avoir deux tous d'ung mesme vouloir.
Doulce prison de liberté craintive.
126. Huitain : N'ayant pensé jamais de vous faillir.
127 à 131 (ff. 82-83). Dizains : Puisque la mer n'adoulcist point la mer.
Ayant amour fait Dieu devenir homme.
Avons tout fait, amour, est-ce la fin.
Qui dict qu'amour est ung puissant seigneur.
Je n'ay jamais ignoré en ma vye.
132 (f. 83). Quatrain : La dame a saige tiens et non comme on dit folle.
133-134. Dizains : L'oppinion et le faulx jugement.
Qui dit aymer sa dame seullement.
135. Quatrain : Pas n'ayme le festin qui le rompt et le brise.
136-141 (ff. 84-85). Dizains : Je ne voy point qu'endurer soit louable.
Et jour et nuyt l'on voit dans ce chasteau.
Tout le regret qu'ung cueur sçauroit porter.
Celuy qui sçait que Jésus par là passe.
Voyant l'enfant et seul filz d'une mère.
Luy tout seul a pressé le pressouer. - 142-143. Onzains : Il ne failloit point tant soliciter.
Voyant ung jour que amour estoit sans aelles.
144-146 (f. 86). Dizains : Couvrez, amour, amoureux martirez.
Si vraye amour, non en vous, mais en moy.
Si c'est amour ce qui tant me tourmente.
147. Onzain : Hélas, est-il ung plus fort hérétique.
148. Dizain : Bien qu'il n'y ait en vostre lectre vice.
149-151 (f. 87). Onzains : Si deux tesmoings contre ung seul l'on doit croire.
Tost à la mort ala mort amoureux.
Le ciel voyant que je suis contrainct feindre.
152-153. Dizains : Voyez-vous pas le ciel doulx et serain.
Avons amour? ouy. Où vous tient-il?.
154 (f. 88). Rondeau : J'ayme la mort comme fin de la peine.
155-156. Dizains : Qu'est-ce que amour? C'est une passion. Traistre œil menteur, qui pour me décepvoir.
157. Onzain : Vous entendez très mal ce que l'on pense.
158 (f. 89). Huitain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : Il vauldroit mieulx au désir et au cueur.
159. Dizain : Sans vous ouyr, j'entendz bien que vous dictes.
160. Huitain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : J'ay trop gardé la loy de ce seigneur.
161. Douzain : Je viz amour qui l'arc cruel tenoit.
162. « De la façon nouvelle de porter bagues en l'oreille » [par Melin de Saint-Gelais] : Ne tenez poinct, estrangiers, à merveille.., Ce douzain ne faisait pas partie du recueil; il y a'été ajouté par Saint-Gelais lui-même. La façon dont les pièces connues de ce poète sont dispersées dans ce volume, nous permet de croire qu'un grand nombre des pièces anonymes peuvent lui être attribuées ; il est peu probable, en effet, qu'un certain ordre n'ait pas été observé dans la rédaction du manuscrit, évidemment exécuté sous la direction de Melin de Saint-Gelais.
163-165 (ff. 90-92). Ballades : Amour me rend par mon vouloir subjecte.
Femme qui veult de tout deuil se parer.
Voyant le fluz de vos larmes et pleurs.
Dans les deux premières de ces ballades, c'est une femme qui parle; dans la troisième, c'est un homme. La première se trouve aussi dans les mss. 1719 et 1721 de la Bibliothèque nationale.
166-167 (ff. 92-93). Dizains [attribués à Melin de Saint-Gelais] : L'âme laissant sa pénible maison.
Seul et pensif, par boys non habitez.
168 (ff. 93-95). Épître de 168 vers : S'il y a chose en la lectre présente.
169 (ff. 96-100). Épître de 114 vers : Devant les dieux protecteurs de pitié.
Imprimée dans les Opuscules d'amour par Héroet, La Borderie et autres divins poètes, Lyon, 1547, p. 102 : « Épistre amoureux par J. C. » [Jacques Colin].
170 (ff. 100-106). « S'ensuict discours fait par une pucelle qui se repent d'avoir esté cruelle » (312 vers) : Est-ce plaisir d'incertaine asseurance.
Imprimée dans les Opuscules d'amour., Lyon, 1547, p. 89 : « Complainte d'une dame surprinse nouvellement d'amour, autheur La Maison-Nœuve » [Antoine Héroet].
171 (ff. 107-112). Pièce de 262 vers : - L'œil abaissé, la face exténuée.
Cette pièce se trouve dans le ms. 1667 de la Bibliothèque nationale, avec le titre et le nom de l'auteur : « Douleur et volupté, par La Maison-Neuve ».
Insérée par M. Georges Guiffrey dans les « OEuvres faussement attribuées à Marot » (édition des œuvres de Clément Marot, II, 502).
172 (f. 112). Nonain : 0 que souvent la grand force d'aymer.
173-174. Huitains [attribués à Melin de Saint-Gelais] :
0 sotte gent, qui se va travailler.
0 quel douleur de cacher ung vouloir.
175 (f. 113). Quatrain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : Tant ay gravée au cueur vostre figure.
176. Quatrain : Dieu ne demande aux hommes ny aux anges.
177-180. Huitains : Vous qui voyez de mes maulx les grans sommes.
Hélas, amy, pourquoy m'as-tu eslevé.
Yeulx, fermez-vous de peur de trop les veoir.
A vous, Vénus, qui avez tout povoir.
181. Dizain : De mon soleil la clarté j'ay perdue.
182 (f. 114). Huitain : Las qu'on congneut mon vouloir sans le dire.
183. Dizain : Quelqu'un voyant que assez fort il n'estoit.
184. Huitain : Je voy trop cler pour y prendre plaisir.
Dans le ms. 2335 de la Bibliothèque nationale, ce huitain est signé T.
185. Onzain : Voyant Neptune avoir en sa puissance.
186. Huitain : Ce qui soulloit en deux se deppartir.
187. Dizain : Encontre amour ne sert la résistance.
188 (f. 115). Huitain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : Fortune avoit à l'amour endormy.
189. Huitain : Forte est l'amour, forte est la souvenance.
190. Huitain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : Voulant amour sous parler gracieulx.
191. Nonain : Les faictz soudains sont de peu de durée.
Poésies de François Iédition Champollion, p. 154, variantes.
192. Sep tain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : Tout son reffuz et mauvais traictement.
193. Huitain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : Si son reffuz et mauvais traictement.
194 (f. 116). Quatrain [par Victor Brodeau] : Si la beaulté se périt en peu d'heure.
195. Quatrain [par Melin de Saint-Gelais] : Si ma beauté doit périr en peu d'heure.
196. Quatrain : Si j'ay le cueur dont vous avez le corps.
197-198. Huitains : D'un amy fainct je ne me puis deffaire.
0 doulce amour, ô contente pensée.
199-200 (ff. 116-117). Rondeaux [par Melin de Saint-Gelais] : En bonne foy je ne veulx point mesdire.
Cueur prisonnier, vous me le disiez bien.
201-203. Dizains : L'heureux présent de vostre jarretière.
Il pleut au Roy l'ung de ses jours passez.
D'ainsi me condampner s'ilz ont eu tort ou droit. Le premier de ces dizains est de Melin de Saint-Gelais; le troisième lui est attribué.
204 (f. 118). Huitain [signé T dans le ms. 2335 de la Bibliothèque nationale] : Je voy trop clair pour y prendre plaisir.
205. Huitain : Hélas, amour, je me plains à grant tort.
206. Dizain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : Amour voyant sa mère estre marrye.
207. Dizain [par Clément Marot] : - Anne l'autrier me gecta de la neige.
208. Huitain : Il me sembloit en songeant qu'elle estoit.
209 (f. 119). Huitain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : Fortune avoit à l'amour endormy.
210. Huitain : Quiconques fut qui nature a repris.
211-213. Quatrains [attribués à Melin de Saint-Gelais] : Mon naturel mé contrainct de l'aymer.
Si j'ay failly une fois, et puis qu'est-ce?.
Je sçay qu'amour est plain de faulceté.
214. « Translat d'un sonnet ytalien » [par Melin de Saint-Gelais] : Nyer ne puis, roy François, nullement.
215 (f. 120). Dizain : Ha triste cœur affoibly par ta force.
216-217. Dizains [attribués à Melin de Saint-Gelais] : Je ne voy rien qui vous puisse estranger.
Au deppartir adieu ne vous diray.
218. Huitain : Je sens en moy quelque nouveau désir.
219. Dizain : Amour voyant qu'il n'est pas le plus fort.
220 (f. 121). Huitain : Celle qui fut de beaulté si louable.
Attribué à François Ier par Aimé Champollion et à Saint-Gelais par M. Blanchomain. Publié en 1534 dans Hécatomphile. Les Fleurs de poésie françoyse, p. 82.
Est plutôt de Saint-Gelais que de François Ier.
221-223. Huitains :
J'avois pensé que pour mon plus grant bien.
Pardonnez moy si je fuz trop léger.
Ce ne fut pas la pluye ou le tonnerre.
224. Septain : Elle veut doncq par estrange rigueur.
225. « Responce aux damoyselles qui ont fait des chanssons nouvelles » (dizain) : Ce que par trop avons de fermeté.
226 (f. 122). Dizain : Amour a fait empaner ses deux aelles.
Attribué à Melin de Saint-Gelais par M. Blanchemain et à Chappuis par le ms. 2335 de la Bibliothèque nationale. Publié dès 1534 dans Hécatomphile.
Les Fleurs de poésie françoyse, p. 95 : « Ung autre blasme les dames de Paris ».
227. « Responce à ung huitain fait par une dame » (huitain) [attribué à Melin de Saint-Gelais] : Si son reffuz et mauvais traictement.
228. Dizain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : Si j'ay du mal, ma mye n'en a moins.
229-230. Huitains [attribués à Melin de Saint-Gelais] : Ayant amour espandu tant de fleiches.
Si voz amys, Madame, on mesuroit.
231 (f. 123). Septain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : Le doulx baisé receu de vostre bouche.
232 (ff. 123-126). « Complaincte d'une dame à la mort de son mary » (146 vers) : Fault-il que vive après toy je demeure.
233 (ff. 127-135). « Épistre d'une navigation » : Quant vous aurez congneu la main en ceste épistre.
Épître en 407 vers, datée de Rome, 30 octobre 1534. Récit du voyage fait à Rome par les cardinaux pour l'élection d'un pape ; ils s'étaient embarqués à Marseille. Une autre copie de cette pièce se trouve dans un ms. de la Bibliothèque nationale (Nouv. acq. fr., 477, f. 139). L'auteur ne serait-il pas le sr de La Borderie, qui, un an plus tôt, jour pour jour, avait daté le Discours du voyage de Constantinople?
234 (f. 135). Huitain [par Clément Marot] : Nenny desplaist et donne grant soucy.
235. Huitain : Pour vous donner entier contentement.
Publié dans YHécatomphilie, 1539.
236. Huitain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : Si le reffuz et mauvais traictement.
237. Dizain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : 0 que l'effort est aspre et rigoureux.
238 (f. 136). Huitain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : Disant bonsoir à une damoyselle.
239. Dizain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : Ha, petit chien, que tu as de bonheur.
240. Dizain : Quant fortune a veu ma dame en propoz.
241-242. Huitains : Quant je me plaings d'elle en ma grant douleur.
Le jugement, non pas l'affection.
243 (f. 137). Dizain : En désirant à quatre heures voir naistre.
244. Huitain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : C'est archerot, ainsi qu'on me seignoit.
245. Dizain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : Contre le fort au foible est deffendu.
246. Huitain : Quiconques fut qui nature repris.
247. Dizain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : Voyez vous point mon extresme follye.
248 (f. 138). Dizain : C'est ung grant cas que plus et me présente.
249. Dizain [par Melin de Saint-Gelais] : 0 bien heureux plus que je ne puis dire.
250. Huitain : A trois amys usitez de sçavoir.
251. Dizain [par Melin de Saint-Gelais] : L'heureux présent de vostre jarretière.
252. Huitain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : Que doy-je plus, hélas, dire ny faire.
253 (f. 139). Dizain : En vostre escolle où cruaulté s'aprent.
254. Huitain : Entre autres dons de grâces immortelles.
255. Dizain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : Quelque beau dieu, amour, que vous soyez.
256. Huitain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : Il vauldroit myeulx au désir et au cueur.
257. Quatrain : Cesse, mon œil, de plus la regarder.
Attribué à Melin de Saint-Gelais par M. Blanchemain et à Chappuis par le ms. 2335 de la Bibliothèque nationale. Publié en 1534 dans Hécatomphile.
Les Fleurs de poésie françoyse, p. 81 : « D'ung amoureux ung peu marry ».
258. Huitain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : Je congnoys bien que je n'ay ny vertu.
259-260 (f. 140). Huitains [par Melin de Saint-Gelais] : L'heur ou malheur de vostre congnoissance.
Si charité s'ordonne par raison.
261. Douzain : Où trop y a, raison n'a point de lieu.
262. « Escript en ung livre de la Table ronde » (huitain) [par Melin de Saint-Gelais] : Toutes les foys que vous prandrez ce livre.
263 (if. 141-142). Pièce de 66 vers : Honneur de nous se voyant délaissé.
264 (f. 142). Pièce de 15 vers : Considérant de celle qui me tue.
265. Pièce de 21 vers : On tient d'amour ung propoz fort estrange.
266-268 (f. 143). Douzains : Entre ung millier d'amoureux ennemys.
Nous entr'aymons, c'est ung point arresté.
Je sçay par moy qu'elle est bien malaisée.
269. Pièce de 14 vers : Pensant au mal qu'elle a de se deffendre.
270 (f. 144). Nonain : Sy je reçoy de vous une faveur.
271. Dizain : 0 tous les sens d'elle et de moy confuz.
272 (ff. 144-145). Épître de 58 vers [par Clément Marot] : Cueur assiégé d'infinité d'amys.
273-274 (ff. 146-153). « Épistre de Maison-Neufve présentée au Roy, à Paris, mil cinq cens trente-six » : Ce me sera grande présumption.
Imprimée dans les Opuscules d'amour par Héroet, La Borderie et autres divins poètes, Lyon, 1547, p. 69 : « Épistre au Roy Françoys touchant l'Androgyne de Platon, mys en françois par Antoine Héroet, dict La MaisonNœuve ».
Dans notre manuscrit, cette épître est immédiatement suivie d'un poème sans titre, dont voici le premier vers : Au premier temps que le monde vivoit.
C'est « l'Androgyne de Platon », de La Maison-Neuve, imprimé dans les Opuscules d'amour à la suite de la précédente épître.
275 (f. 154). Huitain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : Si je mainctiens ma vye seullement.
Publié en 1534 dans Hécatomphile. Les Fleurs de poésie françoyse, ainsi que le huitain suivant (276) : Je l'ayme tant qu'elle m'en aymera.
277. Huitain.
Quand je vous veiz, incontinant mon cueur.
278-280. Huitains [attribués à Melin de Saint-Gelais] : Je me congnoys et me sens si peu mien.
Je ne sçay pas si l'on pourroit attaindre.
Je sens le jour tant de sa cruaulté.
281-283 (f. 155). Huitains : Si tous les Grecz furent dix ans sans craincte.
Il me sembloit en dormant qu'elle estoit.
De tous les maulx selon ma fantaisye.
284. Septain : Tous les sermens que femme peult jurer.
285. Huitain : A Ménélée et Paris je pardonne.
Attribué à François Ier par Aimé Champollion et à Melin de Saint-Gelais par M. Blanchemain, ce huitain a été publié en 1534 dans Hécatomphile. Les Fleurs de poésie françoyse, p. 82, où il est donné comme étant du même poète que le huitain n° 220 (voir plus haut). L'auteur serait plutôt Saint-Gelais que François Ier.
286. Huitain : Si nous croyons femme experte en plaisir.
287-288 (f. 157). Huitains [attribués à Melin de Saint-Gelais] : Fortune avait à l'amour endormy.
Amour a peur que mon mal le diffame.
289-290. Huitain et septain : Dieu me la fist tant dignement pourveue.
Ma mye et moy peu de foys en long temps.
Ces deux pièces ont été publiées en 1534 dans Hécatomphile. Les Fleurs de poésie françoyse, où elles sont données comme étant du même auteur que le n° 11 ci-dessus, attribué par M. Blanchemain à Melin de Saint-Gelais.
291. Huitain : Sur ung despit injustement conceu.
292. Huitain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : Ce qu'elle dit, pense, escript ou souspire.
293-296 (f. 158). Huitains : Si tous les biens que l'on peult recevoir.
Ce petit dieu par la France voloit.
Je y pense tant que si je vous oublye.
Yeu le plaisir que je prens à luy dire.
297-299 (ff. 158-159). Huitain, septain et huitain [attribués à Melin de Saint-Gelais] : Dire je n'ose, à grant peine voulloir.
Que je te plains, ô celluy qui s'advance.
Dix et dix ans amour avoit tâché.
300. Huitain : Le feu qui fait et pallir et trembler.
301. Pièce de 16 vers : Madame, on dict celuy qui est blessé.
302. Septain :
Je cherche amour et quant l'auray trouvé.
303-306 (f. 160). Huitains :
Je veiz ma dame ung bien long temps penser.
Bien et honneur et vous ne le sçavez.
Son pouvoir est de me faire oublier.
Soit qu'elle parle ou regarde ou se taise.
307. Pièce de 13 vers [attribuée à Melin de Saint-Gelais] : Autre plus doulce et moings belle offencée.
308 (f. 161). Onzain : Amour, amour, ou je suis bien déceu.
309. Huitain [attribué à Melin de Saint-Gelais] : Je me congnois si fort au cueur touché.
310-312. Huitains : Pensant au bien que je ne puis avoir.
Si Jupiter en Paris descendu.
Je luy ai dict, il n'en fault point doubter.
313 (f. 162). Pièce de 30 vers : Quant de ma part luy vient tant d'asseurance.
314. Dizain :
La loy d'honneur quant elle nous commande.
315. Pièce de 13 vers : Amour de moy plus que d'elle vainqueur.
316 (f. 163). Dizain : Or pleust à Dieu, quant je la baiseray.
317. Nonain : Heureux celuy quant ma dame' l'escoute.
318. Pièce de 15 vers : Elle en a voire et peur et fantaisye.
319. Pièce de 13 vers : Voyant que nul ne m'apportoit nouvelle.
320 (f. 164). Pièce de 21 vers : Ce que l'on dict de ma ligièreté.
321. Huitain : Qui en avez tant d'autres enduré.
322-323. Quatrains : Prestez m'en l'ung de ses yeulx bien apris.
Je la veulx tant que de la trop vouloir.
324 (ff. 165-168). Pièce de 175 vers, sans titre : Pourrois-je bien ma foible main contraindre. -- - Publiée par M. Abel Lefranc dans les Dernières poésies de Marguerite de Navarre, Paris, 1895, p. 364 : « Secret d'amour ».
325 (ff. 168-170). « Fable » (86 vers) : Vénus pensant son filz doulx et plaisant.
Ce poème, copié ici sans titre ni nom d'auteur, est d'Antoine Héroet, dit La Maison-Neuve. Il est imprimé à la suite de « l'Androgyne de Platon » du même auteur (voir ci-dessus, p. 162) dans les Opuscules d'amour, Lyon, 1547, p. 85 : « Autre invention extraicte de Platon. De n'aymer point sans estre aymé ».
326 (ff. 17Û-172). Épître de 192 vers : Je sçay pour vray en lisant ceste lettre.
terminée par une épitaphe en quatre vers : Heureuse-fuz mourant en m'ostant hors de paine.
Nous avons rencontré cette pièce dans le portefeuille de François Ier (voir plus haut, p. 127); elle ne figure pas dans l'édition donnée par Aimé Champollion.
327. Dizain : Puisque ainsi est que une meulle tant dure.
328 (ff. 173-175). « Lamentation de Vénus en la mort de Adonis » [par Melin de Saint-Gelais], 40 quatrains : Laissez la verde couleur.
329 (ff. 176-177). « Les dames au Roy partant de Lyon pour aller à la guerre contre l'Empereur » : A vous, seigneur, qui nous voulez laisser.
Epître de 72 vers, attribuée au cardinal de Tournon par le ms. 1700 de la Bibliothèque nationale.
330 (ff. 177-178). « D'une mouche nommée cusin » (72 vers) : Petit cusin, qui en picquant me sucilles.
331 (f. 179). « D'une couppe » (24 vers) : Couppe, tu as plus que nul tes désirs.
332 (ff. 179-180). « Deffinition d'amour », 52 vers [par Melin de SaintGelais] : Qu'est-ce que amour? Est-ce une déyté?
333 (f. 180). Rondeau [par Melin de Saint-Gelais] : Mal ou bien fait.
Les deux pièces précédentes ont été publiées en 1534 dans Hécatomphile.
Les Fleurs de poésie françoyse, pp. 53-55.
334 (ff. 194-200). « Trente huitains pour la tappisserye faicte de la fable de Cupido et Psyché. — Ces X premiers sont de Me Claude Chappuys » : Icy récite Apulée une fable.
« Ces X suivans sont de La Maison-Neufve » :
En ce palais les seurs plaines d'envye.
« Ces X suivans sont de [Melin de] Saint-Gelaiz » : Pour ces labeurs Vénus non modérée.
Ces trente huitains ne sont que vingt-neuf, car le dix-septième n'a pas été transcrit dans notre manuscrit, et un espace blanc lui a été réservé. Coïncidence curieuse, ce huitain ne figure pas non plus au bas des deux vitraux de Chantilly auxquels il s'applique. Ceux-ci, qui portent la date de 1541, paraissent avoir été exécutés avant les autres, dont plusieurs portent la date de 1542; ils présentent aussi des dimensions différentes; à Chantilly, ils n'occupent pas dans la galerie de Psyché la place qui leur appartient d'après le cours du récit; ils sont à part, enchassés dans les fenêtres des passages de la Tribune. Le texte de notre manuscrit est donc le même qu'on lit au bas des vitraux. C'est le connétable de Montmorency qui faisait exécuter les verrières, et c'est au même seigneur que fut présenté le manuscrit.
Un mot de l'œuvre d'art. Les cartons originaux sont depuis longtemps perdus; la tradition les attribue à un élève de Raphaël, Michel Coxie. Les gravures du Maître au Dé en donnent sans doute une image fidèle, presque exactement reproduite elle-même en 1546 par Jean Maugin, dit le Petit Angevin. L'artiste auquel on doit les vitraux s'est écarté de l'œuvre originale par d'assez nombreuses et nous devons dire heureuses modifications.
La légende des gravures du Maître au Dé est naturellement en vers italiens.
Dans son édition, Jean Maugin a inséré les huitains de notre manuscrit, sauf deux des huitains d'Antoine Héroet, qu'il remplaça par deux autres de sa façon, car Maugin était aussi poète; en outre, resserrant les légendes, dont certaines se présentaient par quatrains, il introduisit deux nouveaux huitains qui prirent place entre ceux d'Héroet et ceux de Saint-Gelais.
Il serait intéressant de pouvoir comparer les vitraux de Chantilly avec les tapisseries qui représentaient le même sujet; n'oublions pas en effet que notre manuscrit dit : « Trente huitains pour la lappisserye faicte de la fable de Cupido et de Psyché M. Peut-être est-ce cette tapisserie qui est désignée dans l'inventaire dressé en 1683. après le décès de Colbert (1) : « Une ten-
(1) Conservé dans les archives de Chantilly.
ture de tapisserie, fabrique de Bruxelles, représentant l'histoire de Psyché, ayant onze pièces de trente-quatre aunes et demie de tour sur trois aunes et demie de haut M. — Les vitraux de Chantilly viennent du château d'Écouen.
A Chantilly même, Anne de Montmorency avait fait peindre à fresque (par un artiste qu'on croit être Nicolo dell' Abbate) la fable de Psyché sur les murs de la galerie des Cerfs (située dans le parc et détruite en 1785).
Continuons le dépouillement de notre manuscrit. Les pièces contenues dans le reste du volume sont anonymes; mais toutes font partie de l'œuvre de Melin de Saint-Gelais publiée au XVIe siècle; nous ne répéterons donc plus le nom de l'auteur.
335-336 (f. 181). Rondeaux : Cueur prisonnier.
A Dieu me plains.
337. Dizain : L'heur ou malheur de vostre congnoissance.
338. Rondeau : De vous receuz.
339. « Présent d'ung livre » (huitain) : Puisque de moy je vous ay fait présent.
340 (f. 182). Huitain : Quant je vous veulx descouvrir mon martire.
341. Septain : L'aise que vous donne ma peyne.
342-345. Huitains : De bonne grâce estes si bien proveue.
Cessez, mes yeulx, de plus vous tourmenter.
Le mal que j'ay ne se peut estimer.
Estant icy tout seul à la fenestre.
346 (f. 183). « Escript en des heures » (huitain) : Las, je sçay bien que c'est présumption.
347. « En donnant des Illustrations de Gaule » (16 vers) : Si entre tous ce livre je vous donne.
348. « A une bien chantant et jouant du leut » (huitain)
Tant a en vous de grâces et de bontez.
349. « A elle-mesme » (16 vers) :
Quant je vous vei assise au son du leut.
350 (f. 184). Dizain : Si mon regard s'adresse à autre dame.
351. « Au jour de Pasques flories » (dizain) : Dieu tout puissant délivra en ce jour.
352. Dizain : Rien n'est si grant que mon mal ne surmonte.
353. « A Monsieur de Lestrange » (dizain) : La liberté, cher ami de Lestrange.
354. « Ung may de laurier » (dizain) : Ce verd laurier je consacre et ordonne.
355 (f. 185). « Présent de gantz » (douzain) : Tout ce qu'en vous on peult voir ou penser.
356. « Ayant receu la jarretière d'une » (dizain) : L'heureux présent de vostre jarretière.
357. « Présent d'ung petit chien » (dizain) : Ha, petit chien, que tu as de bonheur.
358 (ff. 185-186). « Translation d'une élégie de Claudian » (50 vers) : 0 bien heureux qui a passé son aage.
359 (ff. 186-188). « Translation d'une élégie d'Ovide » (112 vers) : 0 dur mary, bien que ayez imposée. -360-361 (f. 189). Rondeaux : J'ay trop de peine.
Pour m'acquicter.
362. Dizain : L'autre jour ung pouvre estranger.
363 (f. 190). Huitain : Tout ainsi que ses pleumes blanches.
364. « A une dame que ung rat mordit » (dizain) : Amour voyant que preniez à louange.
365. « A une mallade » (rondeau) : De vostre mal quant je sceuz la nouvelle.
366. « A elle-mesme » (dizain) : C'estoit assez que ma débile force.
367 (f. 191). Huitain : Novembre et mars et leurs quatriesmes jours..: 368-370. Dizains : Si j'en dy bien, nul ne le trouve estrange.
J'ay trop pensé pour bien le sçavoir dire.
Je doy moy-mesme et ma vye à mes yeulx.
371 (f. 192). « D'ung anneau rompu » (dizain) : Le cher anneau que je guardois pour gaige.
372-373. Quatrains : Si vous vouliez moins dure devenir.
Moins dure ou plus je ne veulx devenir.
374. « Escript en ung livre de Tristan » (huitain) : Toutes les foiz que vous prendrez ce livre.
375. « Voyant des masques se habiller » (dizain) : 0 bien heureux plus que je ne puys dire.
376 (f. 193). « A elles en la guérison d'une » (douzain) : 0 heureuse nouvelle, ô désiré rapport.
377. « Demande de trois cueurs » (dizain, inédit) : Trois cueurs ont prins éguale deffiance.
378. « Response » (dizain, inédit) : De ses trois cueurs dont faictes mention.
379. Cinquain : Si vous vouliez donner éguallement.
380. Quatrain : Dissimulez vostre consentement.
381 (f. 194). « A une en route de froid » (dizain) : Loué soit Dieu qui après le péché.
382. Sonnet : Nier ne puis, roy Françoys, nullement.
383 (f. 200). « Épitaphe de feue Madame » (dizain) : Elle est icy, ne va poinct plus avant.
384. « Autre d'elle-mesme » (dizain) : Quant Madame eut remis la paix en terre.
385. « Ayant esté malade après la mort d'une dame » (dizain) : Près du cercueil d'une morte gisante.
386 (f. 201). « Épitaphe de feu Monseigneur le vicomte de Turenne » (huitain) ; Pour honnorer le corps icy gisant.
387. « Sur le sépulchre de Madame Laure reffaictpar le Roy en Avignon » (huitain) : Ce sépulchre est une instauration.
388. « En la mort de Charlote Esmonde » (13 vers) : Deux dieux jadiz meirent deux biens en France.
389. « Au jour des Mors » (huitain) : Si charité s'ordonne par raison.
390 (f. 202). « Au mesme jour, à une vieille » (nonain) : Il n'est tombeaulx, à ce que l'on m'a dit.
391-393. « Troys épitaphes d'un avaricieux vieillart » (dizains) : S'on ne mouroit qu'en guerre ou par excès.
Passe sans lire et ne faiz nul séjour.
En ce coing cy ténébreux et secret.
394 (ff. 203-204). « Épitaphe d'une belette » (88 vers) : Soubz ceste menue herbelette.
395. « Épitaphe d'une damoiselle » (dizain) : Cy gist ung corps qui en terre a faict veoir.
396 (f. 205). « Épitaphe d'une courtisanne » (onzain) : Cy dessoubz gist estendue et couchée.
397. « Balade pour les variables » (35 vers) :
S'il est ainsi qu'il n'est rien si perfect.
398 (f. 206). « Rondeau du mesme subject » : En cas d'amour c'est trop peu d'une dame.
399. « Demandant son portraict » (16 vers) : Renvoyez moy le tableau que sçavez.
400. Quatrain : Tant ay gravée au cueur vostre figure.
401 (f. 207). Dizain : Je doiz moy-mesme et ma vye à mes yeulx.
402. « En la mort de Anne Huillier, qui brusla avec sa maison » (dizain) : Pour bien pugnir l'audacieuse offence.
403. « A ung qui luy demandoit son jugement de plusieurs épitaphes » (huitain) :Vostre épitaphe a tant de bien compris.
404. « Après avoir pris congé d'une » (dizain) : Si celle là qui ne fut oncques mienne.
405. Quatrain : Dissimulez vostre consentement.
406 (f. 208). « A deux compaignes de chez Madame la Vidame » (dizain) : Quant je vous voy, Trézay, et vous, Le Mont.
407. « A une malade pour estre cheutte sur la glace » (dizain) : Qui eust pensé que aux choses non vivantes.
408. « Du Roy » (dizain) : Preigne Euphrates à gloire et advantage.
409. « Au Roy » (onzain) : Si la bonté se voulloit amender.
410 (f. 209). « Au Roy quant il feist Monseigneur le grant-maistre connestable » (douzain) : Ce grand climat, sire, qui obtempère.
411. « Au Roy, du mesme subject » (dizain) : Entre les biens dont le ciel favorable.
412-415 (ff. 209-210). Dizains : Non par deffavlt de congnoistre et entendre.
Je dy assez qui me vouldroit entendre.
Muette, aveugle et sourde vous me faictes.
Si plus de bien je n'ay sceu publier.
416 (ff. 210-211). « Translation d'un épigramme de Catulle, Si qua recordanti » (52 vers) :
Si c'est à l'homme aucun contentement.
417. Huitain : Si de fortune ailleurs tu viens à voir.
418. « A une qui se plaignoit d'avoir esté trop peu louée » : Pour tous les biens qui sont deçà la mer.
Copie des huit premiers vers d'une élégie (de 65) publiée dans l'édition des œuvres de Marot de 1596, où il est noté qu'elle est attribuée à Melin de Saint-Gelais. Dans notre manuscrit, ces huit premiers vers sont raturés, et le feuillet suivant, réservé sans doute pour la transcription, est resté blanc.
419 (f. 213). « D'une dame belle et chantant bien » (douzain) : Je ne sçaurois tant de fois la revoir.
420. « A elle-mesme » (dizain) : Poinct n'ay désir d'escoutter l'armonie.
421. Dizain : Par maintz degrez on monte à renommée.
422. « Présent d'ung may au premier jour de may » (dizain) : Si comme à vous nulle autre est comparable. ---423 (f. 214). « Dixain envoyé après le précédent » : Nul acte donne au vaincqueur tant de gloire.
424. Sonnet : Au temps heureux que ma jeune ignorance.
Importantes corrections de la main de Melin de Saint-Gelais ; ce sonnet ne figure cependant pas dans les éditions de ses œuvres. Publié en 1552 dans le Recueil de tout soulas et plaisir (Paris, Bonfons).
425. « Rendant des heures longuement gardées » (dizain) : Heures que j'ay soigneusement gardées.
426. « Sonnet mis dedans le Pétrarque de Monseigneur le duc d'Orléans » : Rien ne se faict des grans en ces bas lieux.
427 (f. 215). « Au premier jour de l'an » (dizain) : En lieu d'anneau, de doreure et de chesne.
428. « A une tenant ung flambeau » (dizain) : L'heureux flambeau qui faisoit son office.
429. « D'une autre tenant un cierge le jour de la Chandeleur » (dizain) : L'archier qui point les dieux et les humains.
430 (f. 216). Douzain : Le cueur qui fut si longuement troublé.
431. « Une à son amy absent » (dizain) : C'est trop peu dict, amy, que je vous porte.
432. « De Sémiramys » (dizain) : Celle qui feist des murs le grant ouvraige.
433. Dizain :J'ay veu ensemble en ung corps sur la terre.
434 (f. 217). Dizain : De tous les maulx qu'en amour on endure.
435. Douzain : J'ay tant de mal et vous de cruaulté.
436. « Mesme propoz autrement » (dizain) : Si comme espoir je n'ay de guérison.
437. Pièce de 16 vers : Quant le printemps commence à revenir.
438 (f. 218). Onzain : Que peult amour s'il ne peult contenter.
439. Dizain : Elle dira que je l'ay mérité.
440. Douzain : S'amour vous a donné mon cueur en gaige.
441. Rondeau : Sans l'espérer.
442-443 (f. 219). Cinquains : Le grant regret de ce département.
Je te salue, ô heureuse pucelle.
444. Dizain : La liberté que avecques tant de peine.
445. Rondeau : A voz amys nulle chose.
446 (f. 220). « A une qui a son partement reffusa ung baiser » (dizain) : Il ne peult cheoir en mon entendement.
447. Dizain : Si elle me veult mal ou bien.
Ne figure. pas dans les œuvres imprimées de Melin de Saint-Gelais.
448. Dizain : Nulle amytié, soit de Dieu ou des hommes.
449. « Aliance de père » (cinquain) : L'heur qui me peult venir le plus prospère.
450. « Aliance de grand amy » (quatrain) : Je me suis bien à loisir apperceu.
451. « En des tablettes » (quatrain) : Si ce lieu est pour escripre ordonné.
452 (f. 221). Dizain : Amour cruel de sa nature.
453. « Sonnet faict passant les mons » : Voyant ces montz de veue ainsi prochaine.
454. « De la fouldre qui tumba en la chambre du Roy à Douzaire au retour de Prouvence » (dizain) : Voyant du ciel Jupiter comme l'aigle.
455. « Ayant eu du Roy une abbaye en son absence » (dizain) : Fortune et moy et le Roy plus perfect.
456 (f. 222). « Don d'ung dixain demandé » : Si vous m'eussiez moy-mesme demandé.
457. « Énygme » (dizain) : Seigneur de qui le cler entendement.
458-459. « Deux dixains envoyez pour bonjour » : Grant est le mal dont la personne esprise.
Vostre bon sens pour moy seul perverty.
460 (f. 223). « Mis au livre d'une marque de son nom » (dizain) : Ce livre et moy congnoissons seullement.,.
461. « Du mercredi des Cendres » (dizain) : Point n'est besoing de me ramentevoir.
462. « Excuse de l'autheur » (15 vers) : Si j'eusse osé penser qu'en ce temps cy.
Le poète contemporain qui a revu et paginé ce recueil, et dont les corrections portent surtout sur les poésies de Melin de Saint-Gelais, n'est autre que Saint-Gelais lui-même ; il ne peut y avoir de doute, car les corrections sont de la même main que la lettre suivante, conservée dans nos archives; elle est adressée par Saint-Gelais à « Mons' le contrerolleur Nicolas Bertereau, chez Monsr le Grand Maistre » (Anne de Montmorency) : Monsr le contrerolleur, si nous n'estions icy en espérance de bien tost vous ravoir et toute vostre compaignie, je vous fusse allé faire la court et vous eusse supplié faire donner lieu à mon lict de camp en vostre chambre; mays puisque ce eust esté pour si peu de jours, j'ai mieulx aimé demeurer avecques Monsr, en actendant le Roy, ainsy qu'il luy pleut commander à son partement, comme je vous diray (1); là où, pour ne perdre le temps, je vous foys relier quelques livres qui ne vous sçauroient desplaire à vostre retour. Cependant je vous en envoye ung qui vous eust donné du plaisir, si celuy qui l'a translaté eust aussi bien entendu latin et françois et grec comme il entend l'art d'imprimer (2). Je vous supplie, Monsr le contrerolleur, que vous ne m'esloigniez de vostre bonne grâce, puisque par tant de obligations vous m'avez donné confidence d'y estre, ce que je ne sçauroys assez ramentevoir et moins récompenser si ce n'est en priant Nostre Sr qu'il vous doinct en santé, bonne et longue vie. De Paris, ce XXVIII d'octobre.
Le plus que vostre tenu à vous faire service. S.UNCT GELAYS.
(1) Cette lettre, sans millésime, doit être de 1529 (28 octobre). En effet, François Ier fit alors une courte absence de Paris, où on le trouve encore le 26 octobre. Il était le 29 à Villemomble, le 3 novembre à Bailly près Meaux, le 6 à Villemomble, et de retour à Paris le 8.
(2) Ne s'agit-il pas ici des Tables de l'ancien philosophe de Cebes avec trente dialogues moraux de Lucian, translatez de latin en langage vulgaire par G. Tory, livre imprimé par Tory lui-même et achevé le 5 octobre 1529?
Le poète était donc en relations intimes avec ce secrétaire du grand-maitre Anne de Montmorency. Il ne devait négliger aucun moyen dé s'assurer la bienveillance du tout-puissant seigneur qui, ayant la haute main sur la maison du roi,'était le principal distributeur des largesses royales.
Collection de Condé.
524 N° 748. MAROT : « RECUEIL DES DERNIÈRES OEUVRES DE CLÉMENT MAROT, NON IMPRIMÉES ».
Pet. in-Co (0,268 sur 0,190), velours rouge, tr. dor. — Ms. sur papier, XVIe siècle, 74 ff., cursive droite, écriture soignée.
« RECUEIL DES DERNIÈRES ŒUVRES DE CLÉMENT MAROT, NON IMPRIMÉES. ET PREMIÈREMENT CELLES QU'IL FIT DURANT SON EXIL ET DEPUIS SON RETOUR. 1537, EN MARS » (mars 1538, n. s.) : 1. « Marot, arrivé à Ferrare, escript à Madame la Duchesse » (Œuvres de Marot, édition Jannet, 1, 233).
2. « Avant-naissance du troiziesme enfant de Madame la duchesse de Ferrate » (Jannet, I, 68). 3. « Épistre perdue au jeu contre Madame de Pontz » (Jannet, I, 255).
4. « Épistre à Madame de Soubize, partant de Ferrare pour s'en venir en France » (Jannet, I, 257).
5. « A Madamoiselle Renée de Parthenay, partant de Ferrare pour aller en France » (68 vers) : --
Où allez-vous, noble nymphe Renée.
6. « Au Roy nouvellement sorty de maladie » (66 vers) : Par Jésu Christ, je rendz à Dieu son père.
7. « Le blason du beau tétin, envoyé de Ferrare à la cour de France » (Jannet, III, 33).
8. « Épistre à ceulx qui après le blason du tétin en firent d'autres » (Jannet, 1, 210).
9. « Le blason du laid tétin » (Jannet, III, 34).
10. « A Madame de Ferrare » (huitain, adressé dans les imprimés au duc de Ferrare (Jannet, III, 64; variantes).
11. « De Marot sorty du service de la royne de Navarre et entré en celluy de Madame de Ferrare » (dizain; Jannet, III, 64).
12. « A Madame de Pontz, fait au bosquet de Ferrare » (dizain, III, 59).
13. « A Mademoiselle Renée de Partenay » (dizain; Jannet, III, 60).
14. « Du bosquet où le feu se print, et de son cueur » (huitain; Jannet, III, 60).
15. « Du moys de may » (huitain; Jannet, III, 60).
16. « Épitaphe d'une damoiselle de Madame de Ferrare » (Anne de Beauregard, huitain; Jannet, II, 234).
17. « A Madame de Ferrare » (62 vers) : Il y aura, royalle géniture, Tantost ung an que par humble escripture Te saluay, arrivant en ce lieu.
« AUTRES OEUVRES FAICTES A VENISE »
18. « A Madame de Ferrare » :
Après avoir par mainctz jours visité Ceste fameuse et antique cité.
Cette épltre a été publiée pour la première fois par M. Georges Guiffrey (Œuvres de Marot, III, 410), d'après le ms. 4967 de la Bibliothèque nationale.
19. « Complaincte à la royne de Navarre du mal traictement de Madame de Ferrare par le duc son mary » (Jannet, II, 121).
20. « Au Roy » (190 vers) : Oultre le mal que je sens, très hault prince, De ne plus veoir la gallicque province.
21. « Au très vertueux prince Françoys, daulphin de France » (épître; Jannet, I, 129).
22. « A la royne de Navarre » (196 vers) : Par devers qui prendront mes vers leur course.
23. « Épitaphe de très vertueux prince François, daulphin de France » (Jannet, II, 233).
24. « Sonnet à Madame de Ferrare » (Jannet, III, 76).
« AUTRES ŒUVRES FAICTES DEPUIS SON RETOUR »
25. « A Monseigneur le cardinal de Tournon estant à Lyon » (épître; Jannet, I, 234).
26. « Les adieux de Marot à la ville de Lyon » (Jannet, I, 236).
27. « Le dieu gard de Marot à la court de France » (Jannet, I, 238).
28. « Au Roy » (dizain; Jannet, IV, 181).
29. « AMonsrle général Preudhomme » (dizain; Jannet, III, 61).
30. « Au Roy » (dizain; Jannet, III, 61).
31. « A la ville de Paris » (huitain; Jannet, III, 65).
32. « Au Roy pour estrenes » (dizain; Jannet, II, 211).
33. « A ung enfant de Quiers nommé Alexis Juré, qui luy escrivoit » (Jannet, I, 208).
« AUTRES ŒUVRES »
34. « Hymne à la déesse Santé pour le Roy malade » (Jannet, II, 100).
35. « Chant nuptial du roy d'Escosse et de Madame Magdelaine, première fille de France » (Jannet, II, 96).
36. « Épistre à une damoiselle qui reffusa ung présent » (Jannet, II, 56).
37. « Épistre de Madame la princesse de Navarre à Madame Marguerite » (Jannet, 1,204). -
38. « De l'origine de Villemanoche » (Jannet, II, 103).
39. « Élégie de Jehan Chauvin, ménestrier, qui fut noyé en Seine » (Jannet, II, 52).
40. « Épitaphe de Jehan Lhuillier, conseillier » (Jannet, II, 255).
41. « Épitaphe de Mons' du Tour, maistre Robert Gedoyn » (Jannet, II, 234).
42. « Épitaphe de Alix » (Jannet, II, 219).
43. « Épitaphe de Ortis, le more du Roy » (Jannet, II, 219).
44. « Épistre à deux damoyselles après la prise de Hédin » (Jannet, 1, 209).
45. « De la prise du chasteau de Hédin » (dizain) : C'est à Françoys, en armes très savant.
46. « Épigramme de Salmonius, mise de latin en françoys » (Jannet, 11, t 52).
47. « Sonnet de la différence du Rôy et de l'empereur » : L'un s'est veu pris, non plusieurs fois, mais une.
« AUTRES OEUVRES » « ÉPIGRAMMES DE L'INVENTION DE MAROT »
48. « De Martin et Alis » (Jannet, 111, 16).
49. « De l'espouse et de l'espousée » (Jannet, III, 19).
50. « De la royne de Navarre » (Jannet, III, 37).
51. « A François, daulphin de France » (Jannet, 111, 37).
52. « Pour Madamoiselle de Talart » (Jannet, III, 37).
53. « Marot envoya le livre de son Adolescence à une damoiselle et luy manda » (Jannet, 1,1).
54. « A une qui disoit le vouloir aymer » (Jannet, III, 56).
55. « De celle qui a bonne grâce à rire » (Jannet, III, 23).
56. « Estreines » (à Anne; Jannet, II, 199).
57. « Des cinqpoinctz en amours » (Jannet, 111, 23).
58. « A ce propos » (Jannet, III, 24).
59. « Pourquoy il devient glorieulx » (à Selva et à Héroet; Jannet, III, 24).
60. « De l'amour honneste » (Jannet, III, 38).
61. « D'une qui fut seignée » (Hélène de Tournon; Jannet, III, 25).
62. « De Dyane » (et de Phébus; Jannet, III, 25).
63. « De Dyane » (Jannet, III, 25).
64. « Dizain perdu contre Tournon l'aisnée » (Jannet, 111, 38).
65. « La royne de Navarre respond à Marot pour Tournon » (Jannet, III, 38).
66. « Réplicque de Marot à la royne de Navarre » (Jannet, III, 39).
67. « Du Roy, qui fit l'épitaphe de Laure » (Jannet, III, 39).
68. « Contre les jaloux » (Jannet, III, 40).
69. « D'un importun » (Jannet, III, 27).
70. « Contre ung abbé et son vallet » (Jannet, III, 21).
71. « D'entretenir damoyselles » (Jannet, 111, 30).
72. « D'un poursuivant en amour » (Jannet, III, 30).
73. « Rondeau d'une dame à ung importun » (Jannet, II, 163).
74. « Épitaphe de Madame de Traves, Hélène de Boisy » (Jannet, II, 234).
75. « Maison-Neufve » (Jannet, II, 195 : chanson composée par Antoine Héroet, dit La Maison-Neuve).
76. « Marot » (Jannet, II, 196; second couplet de la chanson précédente).
77. « Des Blancs Manteaulx » (Jannet, III, 29).
78. « Monsieur le cardinal de Tournon » (Jannet, III, 26. Ce huitain, donné par notre manuscrit au cardinal de Tournon, est attribué par les imprimés à « une sçavante damoyselle »).
79. « Marot à ce propos » (Jannet, III, 26).
80. « De Dyane » (Jannet, 111, 27).
81. « De Dyane » (Jannet, III, 28).
82. « Il parle à soy-mesmes » (Jannet, III, 36 : « De Madame Laure »).
83. « A la bouche de sa dame » (Jannet, III, 43).
84. « De Madamoiselle de La Fontaine » (Jannet, III, 28).
85. « D'ouy et nenny » (Jannet, III, 29).
86. « Sur la devise de l'empereur : Plus oultre » (huitain).
87. « Ung malade à deux damoiselles » (Jannet, III, 41).
88. « De Dolet, sur ses Commentaires de la langue latine » (Jannet, III, 22).
89. « A sa mye » (Jannet, III, 72 : « A une dame de Lyon H ; variantes).
90. « Estreines » (Jannet, III, 41 : « A Renée »).
91. « Estreines » (Jannet, II, 199 : « A Jane Faye, Lyonnoyse »).
92. « Estreines » (Jannet, II, 199 : « A Jane Faye, Lyonnoyse »).
93. « De Madamoiselle de La Roue » (Jannet, III, 42).
94. « D'une noyre » (adressé à « Alexis, amy gracieux M. Dans l'imprimé, Alexis est remplacé par Coridon ; Jannet, III, 29).
95. « De Madamoiselle de La Roue » (Jannet, III, 42).
96. « Comment sa mye est belle ou layde » (Jannet, III, 43 : « D'une qui faisoit la longue o).
97. « D'amour et de sa dame » (Jannet, in, 44).
98. « De sa mère par aliance » (Jannet, III, 44).
99. « A Monsr d'Orléans, contre le Greffier, qui usa de ce mot argent en pouppe » (Jannet, III, 22).
100. « De Madame d'Estempes » (Jannet, III, 45 : « de la duché d'Estampes »).
101. « Du passereau de Maupas la jeune » (Jannet, III, 45).
102. « La Rochepot, ayant fait une gageure à laRoyne, lui escrit » (Jannet, III, 45).
103. « D'un qui veult aller veoir sa dame » (Jannet, III, 47).
104. « A Charles, duc d'Orléans » (Jannet, III, 47).
105. « A une dame d'âge » (Jannet, III, 47).
106. « Sur Anna soror et cetera » (Jannet, III, 48).
107. «De Margueritte d'Alençon, sa seur d'aliance » (Jannet, III, 48).
108. « Une dame au roy de Navarre » (Jannet, III, 50 : « Pour Madame d'Orsonvilliers »).
109. « De sa dame et de soy-mesme » (Jannet, III, 48).
110. « De Madame la princesse de Navarre arrivant, estans le Roy et le roy de Navarre malades » (Jannet, III, 49).
111. « D'avoir prins congnoissance à Madamoiselle du Brueil » (Jannet, III, 49).
112. « Du conte de Lanyvolare » (Jannet, III, 49).
113. « D'Albert, joueur de lut du Roy » (Jannet, III, 50).
114. « De frère Thibault » (Jannet, III, 21).
115. « Il convie trois poètes à disner » (Boissonne, Villars et La Perrière; Jannet, III, 51).
116. « Du baiser » (Jannet, III, 52).
117. « A la trop jeune mariée » (Jannet, III, 32 : « A la femme de Thomas Se vin »).
118. « La brune » (Jannet, II, 193).
119. « La blanche a (Jannet, II, 193).
120. « A celle qui l'apelloit son maître » (Jannet, III, 53 : « A Jane »).
121. « A celluy qui l'importunoit d' aprendre la musique » (Jannet, III, 54 : « A Maurice Scève, Lyonnois » ).
122. « Épitaphe de Madame de Chasteaubryant » (Jannet, II, 235).
123. « Contre Sagon » (dizain) : Si je fais parler ung vallet.
124. « Au roy de Navarre » (Jannet, III, 57).
125. « Du retour du roy de Navarre » (Jannet, III, 58).
126. « De Madame de Laval en Daulphiné » (Jannet, III, 58).
127. « De l'entrée des roy et royne de Navarre à Cahors » (Jannet, III, 58).
128. « Du sire de Montmorancy, connestable de France » (Jannet, III, 52).
« ÉPIGRAMMES DE MAROT A L'IMITATION DE MARTIAL »
129. « De la convalescence du Roy » (Jannet, III, 74). — 130. « D'une qui se vante » (Jannet, III, 97). — 131. « De la tristesse de samye » (Jannet, III, 97). — 132. « D'une vieille » (Jannet, 111, 100). — 133. « A Ysabeau » (Jannet, III, 98). — 134. « A Benest » (Jannet, III, 23). — 135. « De soymesmes » (Jannet, III, 89). — 136. « Au Roy » (Jannet, III, 87). — 137. « De Macée » (lannet, III, 99). -138. « De Pauline » (Jannet, III, 100). —139. « De Cathin et Jane » (Jannet, III, 98). — 140. Cinquain.
Ce manuscrit contient des poésies de Clément Marot inconnues jusqu'ici : cinq épîtres (582 vers), un sonnet, deux dizains, un huitain, un cinquain (47 vers) (1). C'est au printemps ou dans l'été de 1538 que Marot fit transcrire ce recueil pour l'offrir au nouveau connétable, Anne de Montmorency.
Depuis longtemps déjà le poète était en relations avec ce grand seigneur.
Nos archives conservent la lettre suivante, adressée par Marot au grandmaître de France en 1529 :
Monseigneur, Entre les autres œuvres que j'ay présentées au Roy depuis l'absence de Madame, je luy ay présenté ung rondeau de la paix (2), lequel, hyer à son coucher, il me commanda
(1) M. Gustave Maçon, conservateur-adjoint du Musée Condé, a publié ces poésies et donné le dépouillement du manuscrit dans le Bulletin du Bibliophile (avril-mai 1898). Ces poésies de Marot sont très précieuses pour l'histoire d'une partie de sa vie restée assez obscure, celle qu'il passa à Ferrare auprès de la duchesse Renée.
(2) Édition Jannet, n, 460 : « De la paix traictée à Cambray par trois princesses. D
envoyer à mad. dame; et son commandement m'a donné hardyesse de l'adresser à vous, tant pour vous en donner le plaisir que pour le présenter en si bon lieu, vous suppliant très humblement, Monseigneur, ainsi le vouloyr faire, m'ayant tousjours pour recommandé en vostre bonne souvenance.
Monseigneur, je prye Dieu vous donner et continuer sa saincte grâce. De SaintQuentin, ce Vie jour d'aoust [1529].
Vostre très humble et très obéyssant serviteur.
CLÉMENT MAROT.
Et l'année suivante, 1530, Marot envoyait à Montmorency un « petit recueil de ses œuvres », un livre petit Où j'ay espoir que prendrez appétit, Car longtemps a qu'il vous a pieu me dire Et commander que vous le feisse escrire.
manuscrit aujourd'hui perdu. — Rappelons encore combien il importait aux poètes de se ménager la faveur du grand-rmaître de France.
Collection de Condé.
525
N° 991. PAPILLON (ALMANQUE) : LE NOUVEL AMOUR.
In-8° (0,199 sur 0.137), veau brun, comp., fil., tr. dor. (reliure originale). — Papier, XVI' siècle, 19 ff., initiales ornées, exécution soignée. A la fin, la signature : Papillon.
Ce poème a été imprimé : 1° avec les Questions problématiques du pourquoy d'amours, Paris, 1543; 20 avec le Mépris de la cour traduit de Guevara, Paris, 1544 et autres années ; 3° dans les Opuscules d'amour par Héroet, La Borderie, etc, Lyon,1547.
L'auteur, né à Dijon en 1487, mort en 1559, était valet de chambre de François I", qu'il suivit dans sa captivité à Madrid.
526 N" 983. SALEL (HUGUES) : « CHASSE ROYALE CONTENANT LA PRISE DU SANGLIER DISCORD PAR LE TRÈS CHRESTIEN ET TRÈS PUISSANT Roy FRANCOYS, PREMIER DE CE NOM N.
In-4° (0,245 sur 0,148), veau brun, tr. dor. (rel. anc.). — Vélin, XVIe siècle, 15 ff., lettres romaines, initiale ornée; à la fin, signature de l'auteur.
Ce poème a été inséré dans le volume d'œuvres de Salel donné en 1539 par Étienne Roffet, dit le Faucheur. Il fut composé pour célébrer l'union de François I" et de Charles-Quint, sans oublier l'éloge des dames et principaux seigneurs des deux cours; mais la part des Français est plus grande dans notre manuscrit, qui présente quelques variantes avec l'édition imprimée.
527 N° 984. SALEL (HUGUES) : « CHANT POÉTIQUE OUQUEL CUPIDO EST TOURMENTÉ PAR VÉNUS ».
10-4° (0,233 sur 0,454), mar. vert, fil., tr. dor., aux armes de Bourbon-Condé (anc.
rel.). — Vélin, XVIE siècle, 6 ff., exécution soignée; signé par l'auteur. (Même écriture que celle du ms. 945, traduction des deux premiers livres de l'Iliade par Salel; voir plus haut, p. 21).
Imitation de la sixième idylle d'Ausone, ce poème fait partie du volume d'oeuvres de Salel publié en 1539.
528
N° 973. HABERT (FRANÇOIS) : « LES DEUX PARAPHRASES CHRESTIENNES, EXTRAICTES DE LA SAINCTE ESCRIPTURE, AVEC LE CANTIQUE DU PÉCHEUR, par Françoys Habert, dict le Banny de liesse ». -- -
In-12 (0,139 sur 0,096), reliure originale en veau brun, tr. dor. On lit sur un des plats : « Anne de Montmaurancy », et sur l'autre : c Vertu au ciel vole ». — Vélin, XVIE siècle, 24 ff.
Petit poème où il y a quelques jolis passages. Précédé d'une épître en vers « A très illustre et magnanime sr Messire Anne de Montmonrancy, connestable de France H. Un feuillet blanc porte le nom et la devise frappés sur les plats; puis vient le poème : « La première Paraphrase sur Querite thezaurum in coelo; — la deuxième Paraphrase extraicte du XIIIe chap. de sainct Paul en l'épistre aux Romains ».
Inédit, ou du moins ne figure pas dans la longue liste que La Croix du Maine a dressée des œuvres de François Habert. Ce poète n'était pas sans talent, quoique sa renommée parmi ses contemporains surpassât peut-être son mérite. Il était né à Issoudun vers 1520, et l'on place l'époque de sa mort vers 1574. Voir plus haut (p. 24) sa traduction de la troisième Métamorphose d'Ovide.
Ces manuscrits des principaux poètes de la Renaissance, Marot, Salel, Saint-Gelais, Papillon, Macé, Habert, etc, offerts à Anne de Montmorency, ont contribué des premiers à former le cabinet des livres de Chantilly, dont ils sont aujourd'hui un des lots les plus intéressants.
529 ? 1476. LE LIEUR (JACQUES) : POÉSIES DÉVOTES.
In-8° (0,178 sur 0,102), mar. bleu, fil. à froid, doublé de mar. rouge à riche dent., tr. dor. (Bauzonnet). - Vélin, XVIe siècle, 35 ff., 24 miniatures en camaïeu, initiales en or et couleurs.
Liste des poésies : « La Passion de N. S. J. C. — Oraison composée sur l'oraison Conditor cœli et terre, rex reguni. — Ensuit le pseaulme de Miserere translaté en françois. — Oraison des trespassés Avete omnes », etc.
Au recto du premier feuillet, dans un cartouche décoré d'ornements, on voit le portrait de l'auteur, et, au-dessous, une sorte de préface en vers dont les premières lettres forment en acrostiche le nom « de Jaques Le Lyeur ».
La même signature en acrostiche se retrouve à la fin du volume.
M. Jolimont a consacré une notice historique à Jacques Le Lieur, ou Lelièvre, poète normand du XVIe siècle, en son temps conseiller-echevin de la ville de Rouen et notaire du roi, etc. (1847). Il y décrit ce volume, et je ne sais pourquoi M. Le Roux de Lincy (appendice n° 4 du Catalogue Yéméniz, LV) s'est imaginé que ce joli manuscrit était sorti de notre cabinet pour passer dans celui du bibliophile lyonnais.
Bibliothèque Cigongne, n° 27.
530
N° 1413. COPIN (FLORENT) : « PETIT RECUEIL DE CHANTS ROYAULX, BALLADES ET RONDEAUX, SUR LE CONCEPT DE L'IMMACULÉE MÈRE DE DIEU, par Florent Copin, l'un des hauboys du révérendissime cardinal de Lorraine; aud. sr dédié ».
Pet. in-4# (0,197 sur 0,146), velours rouge, tr. dor. — Vélin, XVIE siècle, 33 ffc, initiales en or et couleurs. Exemplaire de dédicace; les armes du cardinal de Lorraine occupent le recto du premier feuillet.
Florent Copin a les honneurs d'une mention dans La Croix du Maine. Il
était de Rouen : Copin, qui sais plus qu'on ne pense, Sors de Rouen, je t'en dispense.
(Le Rabais du caquet de Marot, cité par La Monnoye dans ses notes sur La Croix du Maine). Nous ne connaissons pas d'édition imprimée de ses œuvres.
Ce manuscrit est antérieur à 1533 ; en effet, le ms. fr. 1715 de la Bibliothèque nationale, « Chantz royaulx, ballades, rondeaulx et épigrammes présentés au Puy. le 14 décembre 1533, à Rouen », contient un chant royal, deux ballades et un rondeau de Copin qui ne se trouvent pas dans notre recueil. Or, dans l'épître dédicatoire, le poète rappelle que la plupart de ses chants royaux Ont tous les prix du Puy normand receus.
Il est donc permis de supposer qu'il n'aurait pas omis ici les pièces qui figurent dans la collection de 1533 si notre recueil avait été écrit après cette date. A plus forte raison ne trouvons-nous pas dans notre manuscrit la ballade de Copin que M. Paulin Paris (Manuscrits françois, III, 258) a signalée dans le ms. fr. 379 de la Bibliothèque nationale et qu'il date de 1536 ou 1537.
Notre recueil comprend : un huitain adressé par l'auteur à son livre, l'épître dédicatoire en soixante-deux vers, treize chants royaux, six ballades et six rondeaux.
La confrérie de l'Immaculée Conception passait pour avoir été établie à
Rouen vers la fin du XI' siècle; elle devint une académie en 1489, époque à laquelle Pierre Daré, sieur de Châteauroux, lieutenant général à Rouen, fit dresser de nouveaux statuts et fonda des prix pour les meilleures pièces de poésie composées en l'honneur de l'Immaculée Conception. En 1515, l'académie fut transférée de l'église Saint-Jean au couvent des Carmes. La lecture des poésies avait lieu sur une tribune élevée, qu'on appela le « Puy de la Conception ». Les premières pièces qu'on lut sur ce Puy n'étaient que des chants royaux et des ballades, connus sous le nom de Palinods à cause du vers répété à la fin de chaque couplet, qui se nommait vers palinodique.
En effet, le chant royal est un petit poème composé de cinq couplets de onze vers alexandrins, et d'un envoi de six, sept ou huit vers. Le vers palinodique est répété à la fin de chaque couplet, ainsi qu'à la fin de l'envoi. La difficulté du chant royal consiste en ce que tous les couplets doivent reproduire les rimes du premier, dans le même ordre, et sans pouvoir faire usage d'un mot déjà employé. La ballade contient seulement trois couplets de huit vers octosyllabiques et un envoi de quatre vers; les règles de la ballade sont les mêmes que celles du chant royal. Quant au rondeau, on sait qu'il ne roule que sur deux rimes, et que le vers de chute est monorime. Au surplus, nous en citerons un exemple. C'est un échantillon des idées singulières que l'Immaculée Conception inspirait aux poètes lauréats du XVIe siècle : De troys amantz, d'un vouloir, d'une essence, D'une bonté, beaulté et excellence, Sur toutes fuz seule en concept aymée Et d'un, au gré des deux, tant estimée Que de ma chair print chair en innocence.
Tant sont jaloux de moy par leur démence Qu'avant les cielz j'estoie en leur présence Seur, fille, mère et espouse nommée De troys amantz.
L'un m'espousant faict que les deux n'offense, L'autre avec luy sur vice est ma deffense, Et du tiers fuz en grâce confermée, Dont l'un en troys faict que suis affermée Entre pécheurs amye sans offense De troys amantz.
Le Catalogue des manuscrits français de la Bibliothèque nationale donne les vers de chaque refrain des chants royaux, ballades et rondeaux contenus dans les collections manuscrites de 1533 et de 1536 (mss. 379 et 1715).
Nous ajouterons à cette nomenclature la liste des refrains des pièces de notre recueil. Ces renseignements nous paraissent utiles pour reconnaître l'auteur de poésies qui sont souvent reproduites sous le voile de l'anonyme.
CHANTS ROYAUX,
1. Seule en concept pure prédestinée.
2. Le bien d'un mal yssant du bien de grâce.
3. Le pur froment entre la zyzanie.
4. Nature en grâce et grâce oultre nature.
5. Concept sur loy parfaict en loy de grâce.
6. L'eau naturelle où feu tient sa nature.
7. Doux Alcyon pour qui mer se tempère.
8. D'homme et de Dieu, femme humaine et divine.
9. Table où la loy de grâce fut empraincte.
10. Femme entre nudz d'innocence vestue.
11. Poisson portant le prix d'humain passage.
12. La forme palme en triomphe exaltée.
13. Lin préserve de brusler en la flame.
BALLADES.
4. Corps sans vice à son chef uny.
2. Amour sur loy m'a donné grâce.
3. Pour mal humain d'un divin bien.
4. Morte à péché et vive en grâce.
5. L'eau transmuée en vin par grâce. 6. Chair sans chair conforme à l'esprit.
RONDEAUX.
1. Chair de ma chair.
2. De troys amantz.
3. Deux d'une chair.
4. Dedens la nuyct.
5. Deux en un lyct.
6. De toy tins toy.
531 N* 1472. CUSSON (ROBERT) : « MÉMOIRES, ÉTERNELLES DÉPLORATIONS ET LOUENGES DU TRÈS HAULT, TRÈS PUISSANT, TRÈS ILLUSTRIME ROY DE FRANCE, FRANÇOIS, PREMIER DE CE NOM ».
Pet. in-4° (0,165 sur 0,418), mar. vert, fil., tr. dor. (Koehler). — Vélin, XVIe siècle, 18 if., initiales rouges, bleues et or.
F. 1, armoiries très bien peintes du cardinal de Lorraine. Ff. 2-4, dédicace en vers : « A Monseigneur Monsieur le révérendissime cardinal de Lorraine », signée « Robert », avec la devise « Rien sans ayde ». Le poème occupe le reste du volume et se termine par ces vers : Quant à Robert, il fut, est et sera Vostre humble serf et jamais cessera.
Rien sans ayde.
Nous avons vu chez Morgand (mars 1891) un autre exemplaire, sur papier, qui présente de nombreuses variantes avec le nôtre ; il donne le nom complet de l'auteur : « A honorable homme sire Jacques Legros, marchant de draps de soye, et bourgeois de Paris, Robert Cusson, fatiste du Roy, faict humble révérance ».
Bibliothèque Cigongne, n° 820.
532 ? 1579. VATEL : « LA SUITE DES ŒUVRES POÉTIQUES DE VATEL ».
In-fo (0,306 sur 0,202), mar. vert, richement doré en plein, aux armes de Villeroy peintes sur les plats. — Papier, XVIe siècle, 87 feuillets, titres et initiales en or, 5 fleurons et 6 grands dessins à l'encre de Chine, accompagnés de vers écrits en or sur fond de couleur. Un de ces dessins est reproduit à la fin de ce volume.
Très beau et précieux volume. Les dessins et fleurons sont du meilleur goût, dignes d'être attribués à Ét. Delaune, surtout le tombeau qui occupe les ff. 24-25 et qui suit la complainte sur la mort de M. de Martigues.
Le poète Vatel, catholique très ardent, omis sur les listes de La Croix du
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N° 1579. VATEL : ŒUVRES POÉTIQUES^ XVIe siècle.
Maine et de Du Verdier (1), s'adressait, dans ses vers, tantôt au roi Charles IX, tantôt à divers personnages de la cour, et surtout à Nicolas de Neufville, sr de Villeroy, longtemps secrétaire d'État, mort en 1617. C'est à ce dernier que notre volume fut offert et dédié. Le mot suite, qu'on lit dans le titre, doit être pris ici dans le sens latin de sériés.
Publié en fac-similé en 1881, avec notice et notes, pour la Société des Bibliophiles françois.
533 N° 1650. « TOMBEAU DE TRÈS HAUT, TRÈS ILLUSTRE ET TRÈS MAGNANIME PRINCE HENRY D'ORLÉANS, DUC DE LONGUEVILLE ».
In-4® (0,218 sur 0,169), couvert en parchemin semé de larmes, têtes de morts et ossements en argent; reliure légèrement fatiguée. — Papier, XVIe siècle, 26 ff., calligraphie parfaite; toutes les lettres sont rehaussées d'or; tous les feuillets, recto et verso, sont bordés en or.
F. 2 : « A très illustre et très généreuse princesse Mademoiselle de Longueville, Catherine d'Orléans ». F. 4 : « Épitaphe de très haut, très magnanime prince Henry d'Orléans, duc de Longueville ». — F. 7 : « Prosopopée dudit seigneur duc a. — F. 10, blanc. — F. 11 : « Discours à Antoinette d'Orléans, marquise de Belle-Isle ». — F. 23 : « Complainte ». — F. 26, blanc.
Henry d'Orléans, Ier du nom, duc de Longueville, défit les troupes de la Ligue à la bataille de Senlis au mois de mai 1589. Il mourut à Amiens, le 29 avril 1595, à l'âge de vingt-sept ans, d'un coup de mousquet reçu en la salve dont il fut salué comme il entrait à Doullens. De sa femme, Catherine de Gonzague-Clèves, il n'eut qu'un fils, Henri II, duc de Longueville, qui épousa en secondes noces Anne-Geneviève de Bourbon, sœur du Grand Condé. Sa sœur Catherine, demoiselle de Longueville, mourut aveugle à Paris en 1638, sans alliance. Son autre sœur, Antoinette, dame de ChâteauGontier, épousa Charles de Gondi, marquis de Belle-Isle, dont elle eut Henri,
(1) Une partie de son œuvre poétique a cependant été imprimée au XVII siècle (voir le très rare exemplaire de la Bibliothèque nationale).
duc de Retz; après la mort de son mari, elle entra en religion à Poitiers, où elle mourut le 25 avril 1628.
L'auteur du poème ne donne pas son nom; mais nous savons qu'il était Breton, car sa muse abandonne les bords du Ténu pour passer dans la vallée de l'Oise, à Trie, et y porter des consolations à la maison de Longue ville. Or le Ténu est une petite rivière qui traverse la forêt de Machecoul, passe à Saint-Même et se réunit à l'Achenau au port Saint-Père pour aller se jeter dans la Loire.
Donné par M. Lefebvre, avoué à Neufchâtel, et transmis par le marquis de Grouchy.
534 ? 666. RECUEIL DE POÉSIES.
Pet. in-fo, belle reliure ancienpe en mar. rouge, fil., armes et emblèmes de Maximilien de Béthune, duc de Sully, grand-maître de l'artillerie, etc. — Papier, premières années du XVIIE siècle, 542 pp., plusieurs écritures. Ce précieux volume contient 181 pièces de vers, dont un assez grand nombre inédites. Plusieurs sont suivies du nom de l'auteur ou d'une initiale qui, probablement intelligible pour les contemporains, ne l'est pas toujours également pour nous. Motin, Malherbe, Regnier, Sigognes, sont les noms le plus connus et le plus souvent répétés. Tout a été copié par une seule main jusqu'à la page 351; au-delà, l'écriture change souvent, et quelques pièces nous semblent transcrites par Sully lui-même ; il y en a de fort libres, mais cela n'effrayait pas le grave ministre. Le volume a été relié pour lui. Sur un des plats, on voit ses armes, telles qu'elles sont décrites dans le Promptuaire armorial de Jean Boisseau (Paris, 1657, IIIe partie, p. 61), avec quelques changements dans la disposition des quartiers ; l'écu est supporté par deux lions et surmonté de la couronne ducale; au-dessous, les insignes de grandmaitre de l'artillerie. Sur l'autre plat, l'emblème bien connu, objet des railleries de Tallemant : un aigle tenant la foudre dans ses serres, avec la devise Quo jussa Jovis.
En tête du volume, « table selon le a b c », dressée par Sully. En nous reportant aux imprimés du temps, nous avons pu identifier un certain
nombre de pièces; la collation du volume avec les meilleures éditions de Malherbe et de Regnier nous a fait découvrir des poésies inédites de ces deux poètes, sans parler des autres. Voici la liste des pièces dont se compose ce recueil : 1 (p. 1). « Contantement », par Pierre Motin : Qu'ai-je veu, qu'ay-je faict? Que de rares beautez.
2 (p. 8). « Advanture amoureuse », par Motin : Tout ce que les amants souffrent en apparence.
3 (p. 14). Élégie, par Mathurin Regnier : Celuy qui pour aimer trouve le mourir doux.
4 (p. 24). Élégie, par Regnier.
Quoy! ne l'avois-je assez en mes veux désirée..
Publiée dès 1613. Édition Viollet-le-Duc, 1853, p. 262.
5 (p. 32). Élégie, non signée : Cœur ingrat et menteur aux plus fortes promesses.
(lVouveau recueil des plus beaux vers de ce temps, Paris, 1609, p. 529).
6 (p. 39). Élégie, par Motin : Si le feu vous desplaist dont vous voiez la cendre.
7 (p. 44). Élégie, non signée. [Par Motin] : Belle et sage déesse, afin de m'acquitter.
(Recueil des plus beaux vers., Paris, 1627, p. 784).
8 (p. 48). Élégie, non signée. [Par Regnier] : Bien que je sceusse au vray tes façons et tes ruses..
Imprimée dès 1613. Édition Viollet-le-Duc, 1853, p. 251.
9 (p. 59). Ode signée M [Motin] : Retire-toi, perfide amant.
(Délices de la poésie françoyse, Paris, 1615, p. 609. — Cabinet satirique, 1666, I, 152).
10 (p. 61). Ode, par Motin : Doux object des âmes guidées.
Insérée, non signée, dans le ms. fr. 884 de la Bibliothèque nationale.
11 (p. 63). Ode, par Motin :Qui vit jamais embrasement.
(Délices de la poésie françoyse, 1615, p. 600. — Cabinet satirique, 1666, II, 40).
12 (p. 67). Ode, signée M [Motin] : Est-ce mon erreur ou ma rage.
(Délices de la poésie françoyse, 1615, p. 604).
13 (p. 69). Ode, signée M [Motin] : Que de douleurs pour une absence.
(Délices de la poésie françoyse, 1615, p. 607).
14 (p. 72). Ode, par Motin : Dans le fond d'un lieu ténébreux.
(Le Cabinet satyrique, Paris, 1618, p. 403).
Les n" 77-79 ont été sautés dans la pagination, sans qu'il manque rien au texte.
15 (p. 82). Ode, signée M : Souvenir, ange de ma vie.
Les pièces signées M que nous n'avons pu identifier sont probablement de Motin; il se pourrait cependant qu'il y en eût de Malherbe, encore inédites.
16 (p. 85). « Saint Estienne », par Motin : Peuples dont l'erreur et le vice.
17 (p. 89). « Méditation », par Motin : 0 vous qui passez par la voye.
(Délices de la poésie françoyse, 1615, p. 634).
18 (p. 93). « Ode à Madame de Simçay sur la mort de Madame la duchesse des Deux-Ponts », par Motin : A la douleur qui vous transporte.
(Nouveau recueil des plus beaux vers de ce temps, 1609, p. 265).
19 (p. 98). Ode, par Motin : Ne verray-je jamais le temps.
(Nouveau recueil des plus beaux vers de ce temps, 1609, p. 232).
20 (p. 101). Ode, par Motin :
Que sont devenuz vos sermens.
(Délices de la poésie françoyse, 1615, p. 589).
21 (p. 104). Ode, par Motin : Blonds cheveux, filets redoutables.
(Recueil des plus beaux vers., Paris, 1627, p. 758).
22 (p. 107). « Ode pour un arbre », par Motin : Lève, bel arbre, au ciel la teste.
(NOUt-eau recueil des plus beaux vers de ce temps, 1609, p. 241).
23 (p. 109). Ode, par Motin : Où sont les beaux jours de ma gloire.
24 (p. 111). Ode, par Motin : Ne serez-vous jamais contans.
(Recueil des plus beaux vers., Paris, 1627, p. 754).
25 (p. 115). « Imitation d'Apulée », signée R [Regnier] : Si à mon amour esperdue.
26 (p. 118). Ode, non signée: [Par Motin] : Permettez moy que je souspire.
(Le Cabinet des Muses, Rouen, 1619, p. 553).
27 (p. 119). Ode, non signée : 0 nuict tant de fois désirée.
Publiée dans les Délices de la poésie françoyse, 1615, p. 515, sous le titre : « La Nuict, de Monsieur le comte de Cremail, stances ». - 28 (p. 122). Ode, signée R [Regnier] : Jamais ne pourray-je bannir.
Publiée dès 1611 dans le Temple d'Apollon. Édition Viollet-le-Duc, 1853, p. 281.
29 (p. 125). Chanson, non signée : Après tant de pensers divers.
30 (p. 126). Ode, non signée. [Par Motin] : A quoy servent tant d'artiffices.
(Délices de la poésie françoyse, 1615, p. 606).
31 (p. 128). Ode, signée M : Place à l'amour qui tout surmonte..
32 (p. 132). Ode, signée M : Tousjours belle âme impatiente.
33 (p. 135). Ode, signée M : Sur un mont le plus eslevé.
34 (p. 138). Chanson, signée M : Puis-je te voir, ingrat, après m'avoir laissée.
35 (p. 140). Chanson, signée M : Ha que vous estes timides.
36 (p. 142). Ode, signée M : Petite bergère incrédule.
37 (p. 144). « Cartel », non signé : De quoy sert une humeur modeste.
38 (p. 146). Chanson, signée M : Chères et fidelles pensées.
39 (p. 148). Ode, signée M [Motin] : 0 qu'il pleuvoit ce jour-là.
(Recueil des plus beaux vers., Paris, 1627, p. 787).
40 (p. 150). « Hymne », par Motin : Soit l'ignorance ou la malice.
(Le Cabinet satyrique, Paris, 1618, p. 1).
41 (p. 159). Pièce signée R [Regnier] : Par charité, fille trop grasse.
Signée « Motin » dans le ms. fr. 884 de la Bibliothèque nationale. - Parnasse satyrique du sieur Théophile, 1660, p. 207.
42 (p. 162). Ode, signée R : Je peins une barbe peignée.
Se trouve aussi, non signée, dans le ms. 884 de la Bibliothèque nationale.
43 (p. 164). Pièce signée Bertelot : Aussi contant ses bons offices.
44 (p. 166). Ode, signée B [Bertelot] : Sortez du creux d'enfer, mégère.
Publiée sous le nom de Sigognes dans le Cabinet satyrique, 1618, p. 383.
Donnée aussi à Sigognes par le ms. fr. 884 de la Bibliothèque nationale.
Les pages 178 à 185 ont été enlevées avant que le volume ne fût relié; les pièces qui les occupaient sont portées sur la table alphabétique : « Le Gaudemichy des filles », de Sigognes (Cabinet satirique, 1666, I, 48) et la « Satyre contre l'avarice d'une dame », par Motin (Cabinet satirique, 1666, I, 165); les quatre dernières strophes de cette seconde pièce occupent la page 186 de notre recueil (n° 45).
46 (p. 187). Ode, signée S [Sigognes] : Ce n'est poinct des galans de France.
(Le Cabinet satyrique, 1618, p. 539).
46 bis (p. 193). Trois vers : Cette vieille et noire corneille.
Ce sont les trois premiers vers d'une ode de Sigognes publiée dans Le Cabinet satyrique, 1618, p. 510 (signée Regnier dans le ms. fr. 884 de la Bibliothèque nationale). Les pages 194 à 199, qui contenaient la suite de cette pièce, ont été enlevées avant que le volume ne fût relié; plus tard Sully fit recopier le poème à la fin du volume (voir plus loin, n° 175).
47 (p. 200). Satire de Regnier, dont les dix premiers vers ont disparu avec la page 199. Cette pièce, intitulée « Louanges de Macette », a été publiée (avec variantes) en 1652 d'abord, et successivement dans les autres éditions des œuvres de Regnier. L'éditeur de 1789 et, après lui, M. Violletle-Duc (1853) avancent qu'elle n'est point de Regnier et qu'on l'a insérée dans le recueil de ses œuvres à cause de la ressemblance avec sa XIIIe satire, dont la fameuse Macette est l'héroïne ; cependant cette pièce fut, à l'origine, attribuée à Regnier, puisqu'elle figure sous son nom dans notre recueil.
48 (p. 203). « Ode inventée des vers italiens de Marino », signée B [Bertelot] : Quand le soleil luisant soubs l'eau..
49 (p. 209). Pièce signée S [Sigognes] :
Ne voiray-je jamais l'olivastre Perrette.
(Le Cabinet satyrique, 1618, p. 328).
50 (p. 219). Ode, non signée. [Par Sigognes] : Je pensois la nuict en dormant.
(Cabinet satirique, 1666, I, 250).
51 (p. 223). Ode, signée M [Motin] : Puisque le cordage est deffaict.
(Délices de la poésie françoyse, 1615, p. 611. — Cabinet satirique, 1666, II, 163).
52 (p. 224). Ode, signée S [Sigognes] : Pourceau le plus cher d'Épicure.
(Le Cabinet satyrique, 1618, p. 180).
53 (p. 227). Ode, signée B [Bertelot] : Et quoy, Madame Frédégonde.
(Publiée sous le nom de Motin dans Le Cabinet satyrique, 1618, p. 643).
54 (p. 231). Stances, par Motin : Quel horrible démon vous a l'âme tentée.
(Le Cabinet satyrique, 1618, p. 249).
Les chiffres 236-239 ont été sautés dans la pagination.
55 (p. 240). Stances, par Motin : Serez-vous désormais à ma plainte rebelle.
(Le Cabinet des Muses, Rouen, 1619, p. 49).
56 (p. 242). Stances, non signées : Soudain que j'eus l'honneur de vostre cognoissance.
Insérées, sans nom d'auteur, dans Le Cabinet des Muses, Rouen, 1619, p. 566, mais attribuées à Motin par Le Cabinet satirique, 1666, 1, 195.
57 (p. 248). Stances, non signées : Pleurs de sang distillant de ma plaie amoureuse.
Insérées dès 1607, mais anonymes, dans le Parnasse françois; réimprimées sous le nom de Motin dans les Délices de la poésie françoyse, 1615, p. 612.
58 (p. 250). « Apocalipse » : La peur de l'advenir dont le soucy me picque.
Une autre pièce intitulée « Apocalipse », réplique ou parodie de celle-ci, se trouve dans le ms. fr. 884 de la Bibliothèque nationale : J'ay peur de l'advenir, car les terreurs paniques.
59-60 (pp. 255-257). Stances, signées M : Larmes de vif argent qui baignez son visage.
Quelle chaisne d'aimant, quelle puissante loy.
61-62 (pp. 259-263). Stances, non signées : Ceste beste qui porte au front deux diadèmes.
Faut-il donc, cher esprict, long suject de mes plaintes.
63 (p. 265). Stances, signées M [Malherbe] : Si des maux renaissans avec ma patience.
(Œuvres de Malherbe, édition Lalanne, 1862, I, 2).
64 (p. 267). Stances, signées M [Motin] : Puissante acoustumance à qui rien ne résiste.
(Le Cabinet des Muses, Rouen, 1619, p. 551).
65 (p. 268). Stances, signées M : Au milieu des ennuictz dont mon âme est la proie.
66-70 (pp. 270-277). Stances, non signées : Beautez, vous croiez trop à ceste fleur première.
(Nouveau recueil des plus beaux vers de ce temps, Paris, 1609, p. 512).
Que l'amour est soudain et ses effectz divers.
Le prince après sa mort perd le nom de guerrier.
Forcé de m'esloigner du lieu de mes amours.
Si cela qui vous donne et vie et mouvement.
71 (p. 280). Stances, signées M : Qu'on me cache le ciel de vostre beau visage.
(Le Cabinet des Muses, Rouen, 1619, p. 56).
72 (p. 281). Stances, par Motin : De quoy sert à mes yeux le retour de l'aurore.
(Nouveau recueil des plus beaux vers de ce temps, Paris, 1609, p. 230).
73 (p. 284). Stances, signées M : Tant de brûlans espritz parmy l'air espanduz.
74 (p. 286). Stances, non signées : De m'esloigner de vous si vous avez envie.
75 (p. 291). « Plainte », par Regnier : En quel obscur séjour le ciel m'a-t-il réduict.
Publiée dès 1611 dans le Temple d'Apollon. - Édition Viollet-le-Duc, 1853, p. 277.
76 (p. 300). Élégie, par Regnier : Que fault-il que je face, esloigné de secours.
77 (p. 306). Élégie, par Regnier : Comment est-il possible, ô Dieu, que ce soit elle.
78 (p. 308). Élégie, non signée : Beaux yeux qui futes faictz pour la gloire et l'honneur.
79-82 (pp. 313-316). Sonnets de Malherbe : Destins, je le congnois, vous avez arresté.
Beaux et grands bastimens d'éternelle structure.
Il n'est rien de si beau que ma Caliste est belle.:.
C'est faict, belle Caliste, il n'y fault plus penser.
Publiés par Lalanne dans son édition des œuvres de Malherbe.
83 (p. 317). Sonnet, par Sigognes : Ce corps deffiguré, basti d'os et de nerfs.
(Le Cabinet satyrique, 1618, p. 371).
84 (p. 318). Sonnet, par Sigognes : Elle a beaucoup de l'air d'une vieille marmote.
(Le Cabinet satyrique, 1618, p. 37).
85-88 (pp. 319-322). Sonnets, non signés : Ce ne sont que des nerfs, des peaux, des os, du piastre.
Ce manteau de damas à grande figure platte.
Elle ne pèse pas une aulne de dentelle.
Est-il pas bien joly, ce page de littière.
Ces quatre sonnets sont attribués à Sigognes par le ms. fr. 884 de la Bibliothèque nationale. Le second et le troisième se trouvent dans le Parnasse satyrique du sieur Théophile, Paris, 1660, pp. 202-203, mais sans nom d'auteur.
89-90 (pp. 323-324). Sonnets, non signés : Petit rat de Brézil, qui vous a botiné.
Que le masque est chétif que cette dame porte.
Publiés sous le nom de Sigognes dans Le Cabinet satyrique, Paris, 1618, pp. 416 et 616.
91 (p. 325). Sonnet, non signé. [Par Sigognes] : Margot, en vous peignant je vous pince sans rire.
(Cabinet satirique, 1666, I, 257.) 92-93 (pp. 326-327). Sonnets, non signés : Lassé d'amour et de tant de misères.
Je la baisois d'une bouche pressée.
Le f. 328-329 a été enlevé ; il contenait deux sonnets commençant par ces mots : Après tant de baisers.
Amour, ces jours.
94 (p. 330). Sonnet, non signé : Vous estes à Paris et nous sommes icy Dedans Fontainebleau, lieu de sable et de boue.
95-98 (pp. 331-334). Sonnets, non signés : Je ne vous puis mander des nouvelles certaines.
Lorsque, ravy d'amour, voz blondz cheveux je loue.
L'âme et l'autheur de tout, ô fertile himénée.
Typhis l'adventureux dont le brave courage.
99 et 99 bis (p. 335). « A M. Motin, sur son désir, avec la réponse de Motin à Mademoiselle de. » : ---
L'amour et le destin contraires à tes veux.
100 (p. 336). Sonnet, non signé : Si jamais un amant remply d'impatience.
(Parnasse satyrique du sieur Théophile, 1660, p. 186).
101 (p. 337). Sonnet, non signé : Seul dans un cabinet, je voy tomber la pluye.
102 (p. 346). « Baisers », non signés : Baisers mille fois bien heureux.
103 (p. 348). Pièce signée Malherbe : Le dernier de nos jours est dessus l'orison.
(Édition Lalanne, I, 134).
104 (p. 351). « Les dieux marins aux dames » ; signé L [Lingendes] : L'humeur de nos cœurs inconstans.
(Délices de la poésie françoyse, 1615, p. 751).
Ici l'écriture change, et nous reconnaissons dans le reste du recueil dix mains différentes, parmi lesquelles celle de Sully.
105 (p. 356). Madrigal, signé Mbe [Malherbe] : Ma Crisante, avecq ma foy.
106 (p. 357). Stances, signées L [Lingendes] : Que sert-il que je me défende.
107 (p. 359). « Les vieilles bourgeoises de la ville aux dieux marins »; signé M : Je fusmes d'autrefois pucelles. - 108 (p. 361). « Les chevaliers constans aux dieux marins, cartel » (en prose, non signé).
109 (p. 363). « Les chevaliers constans au Roy » ; signé N [Nervèze] : Que nous puissions croire des dieux.
110 (p. 365). « Les chevaliers constans à la Royne » ; signé N [Nervèze] : Encor que les vertus, d'une commune voix.
111 (p. 366). « Les chevaliers constans aux dames » ; signé N [Nervèze ] : L'honneur de vos beautez et nostre propre gloire.
(Recueil de divers Cartels du s* de Nervèze', Paris, Toussaint de Bray, 1609, in-8%p. 15).
112 (p. 367). « Cartel des chevaliers aux pucelles», signé S. D. M. :
Parvenus à l'abry des palmes.
113 (p. 369). « Aux dames » ; signé M : Le beau désir de la course et du pris.
114 (p. 370). « Les Argonautes aux belles de la France, cartel » � Grands déitez, cœlestes âmes.
115 (p. 373). « Cartel de las donzellas espannolas » (en prose).
116 (p. 374). « Les chevaliers françois au Roy, stances », signées N [Nervèze] : Grand roy, si nos honneurs, enfans de vos victoires.
117 (p. 375). « Les chevaliers françois à la Royne, stances », signées N [Nervèze ] : Miracle de nos jours, ornement de nos lys.
118 (p. 376). « Les chevaliers françois à la royne Marguerite, stances », signées N [Nervèze] : Il faut bien que les dieux donnent à la naissance.
119 (p. 377). « Response des chevaliers françois au cartel des chevaliers aux pucelles » (en prose, signé N [Nervèze ]).
120 (p. 378). « Les vieilles bourgeoises de Paris aux dieux marins » signé M : Les ondes pures de la mer.
121 (p. 380). « Cartel pour les chevalliers fidelles » : Dieux à qui les ventz et l'orage.
Publié sous le nom de Motin dans les Délices de la poésie françoyse, 1615, p. 642.
122 (p. 382). Pièce signée M : Qui n'eust creu sa bouche et ses yeux.
123 (p. 385). Pièce signée N [Nervèze] : Que j'estime peu les espritz.
124 (p. 388). « Pour une absence » ; signé Mbe [Malherbe] : Complices de ma servitude.
(Édition Lalanne, 1862, I, 174).
125 (p. 392). « Le maistre à danser », quatrain non signé : Je donne la grâce divine.
126 (p. 393). « Cartel pour le ballet des balletz », signé M : Sans aller voir si le ciel danse.
127 (p. 395). « Aux dames »; signé N [Nervèze] : Belles de qui les doux appas.
128 (p. 397). « Pour les paysans aux dames » ; signé M : Ainsi que nature nous montre.
129 (p. 399). « Stances aux dames », non signées : Belles qui de vos yeux eslancés mille flames.
130 (p. 403). « Pour le ballet de la Reine. La Renommée au Roy » ; signé MI [Malherbe] : Pleine de langues et de voix.
(Édition Lalanne, 1862,1, 146).
131 (p. 407). « Ballet de la Reine. Récit de la Driade » ; signé L [Lingendes ?] : Ces nimfes pleines de mespris.
132 (p. 410). « Vers pour la chaisne du mesme ballet »; signé L : Nos esprietz libres et contens.
Les trois pièces précédentes forment le Recueil des vers du balet de la Reyne (Paris, Toussaint de Bray, 1609, in-8° de 11 pp.). Ce ballet fut dansé le 31 janvier 1609.
133 (p. 412). Pièce signée N [Nervèze] : Quiconque ennemy des lauriers.
134 (p. 414). Pièce signée R : Dictes, messieurs les courtisans..
135 (p. 416). « Défy de Rodomont retourné des enfers »; signé A : Grand monarque françoys qui fay trembler la terre.
136 (p. 421). « Pour le ballet des Mores » : Ces Mores vagabonds vont d'une double flamme.
Pièce anonyme, publiée dans le Parnasse satyrique du sieur Théophile, 1660, p. 276.
137 (p. 422). « Pour le ballet des sotisses d'amour » ; non signé : Mais d'où vient cela, belles dames.
(Parnasse satyrique du sieur Théophile, 1660, p. 275).
138 (p. 423). « Dialogue. L'amant et l'amour »; signé N [Nervèze] : Amour qui me tiens dans tes chesnes.
139 (p. 425). « Pour le ballet de Madame habillée en Diane et présentant l'amour prisonnier » : A la fin tant d'amantz, dont les âmes blessées.
Inachevé. Fragment (deux strophes sur neuf) d'une pièce composée par Malherbe en 1609 (édition Lalanne, 1862, I, 149).
140 (p. 427). Chanson, signée Mbe [Malherbe] : C'est faussement qu'on estime.
(Édition Lalanne, 1862,1, 306).
141 (p. 429). « Dialogue amoureux. L'amant et l'amour »; signé N [Nervèze] : A qui dois-je adresser ma plainte.
142 (p. 431). Pièce signée G : Le premier jour que je vy.
143 (p. 433). Pièce signée N [Nervèze] : Sy le lien qui m'importune.
(Parnasse salyrique du sieur Théophile, 1660, p. 283).
144 (p. 435). Pièce signée D : Désertz tesmoings de mes pensées.
145 (p. 437). Chanson, signée D : Belle qui m'avés blessé d'un traiet si doux.
146 (p. 438). « Cartel du feu », signé S. D. M. :
Sur le sépulcre de la guerre.
147 (p. 442). Sonnet, signé MI [Malherbe] Que l'honneur de mon prince est cher aux destinées.
(Édition Lalanne, 1862, I, 172).
148 (p. 443). « Villanelle », signée S. D. M. :
Je puis doncq tenir encore.
149 (p. 445). Pièce non signée : Soleil, le seul object des plaisirs de ma vie.
150 (p. 447). Chanson, signée MI [Malherbe] :Revenez, mes plaisirs; ma dame est revenue.
Composée pour le roi, lors d'un retour de la princesse de Condé à la cour, 1609. (Édition Lalanne, I, 156).
151 (p. 449). « Sur les pourtraictz de Mesdamoiselles Anne et Pierre- Hipolite-Anne de Meleun » ; signé S. D. M. :
Pourtraictz où l'art de la peinture.
- 152 (p. 452). Pièce signée Des- Yveteaux (Nicolas Vauquelin) : Nimphes, vous faictes tant les braves.
Ne se trouve pas dans l'édition des Œuvres poétiques de Vauquelin des Yveteaux donnée en 1854 par M. Blanchemain.
153 (p. 455). Pièce signée S. D. M. :
Après avoir tousjours vescu.
154 (p. 459). « Aux dames »; signé N [Nervèze ] : Nous portons des furons, Mesdames.
155 (p. 461). « Le grand veneur conduisant douze chasseurs »; signé La Picardière (Pierre Forget, sr de) : Ombres de ces foretz obscures.
156 (p. 465). « Les fureteurs à la Reyne » ; signé S. D. M. :
Nous qui chassons l'enfant œslé.
157 (p. 466). « Les fureteurs aux dames » ; signé S. D. M. :
Ce faux garçon qui nous travaille.
(Le Cabinet satyrique, 1618, p. 295, non signé).
158 (p. 469). Pièce signée Malherbe : Donc ceste merveille des cieùx.
(Édition Lalanne, I, 166).
159 (p. 472). Pièce non signée : Je n'ay bouche ni langue, et sy parle à toute heure.
160 (p. 475). « Érandre à la belle Amarille sur l'aproche de sa demeure » ; non signé : Sauvé de l'ire de Neptune.
161 (p. 479). Stances, non signées : Que le traict feut puissant qui me blessa le cœur.
(Le Cabinet des Muses, Rouen, 1619, p. 483, signé L. R.).
162 (p. 482). « Pour Alcandre » ; non signé. [Par Malherbe, 1609] : Quelque ennuy donc qu'en ceste absence.
(Édition Lalanne, I, 151).
163 (p. 484). Stances, non signées : Oronte un jour tout attristé.
164 (p. 487). Stances, non signées : Soleil, arreste ton voyage.
Ces deux pièces, du même style que la précédente et traitant le même sujet, sont écrites aussi de la même main et pourraient être de Malherbe.
165 (p. 489). « Pour Alcandre »; non signé. [Par Malherbe] : Que d'espines, amour, accompagnent tes roses.
(Édition Lalanne, I, 158).
166 (p. 493). « Le chevalier Polémanthe aux dames » ; non signé : Belles, jugez la différence.
167 (p. 494). « Le chevalier Polémanthe au Roy » ; non signé : Grand roy dont les effaits, miracles des mortels.
Les deux pièces précédentes (166-167) font partie du Recueil des masquarades et jeu de prix à la course du Sarazin, faits ce Karesme prenant, en la présence de Sa Majesté, à Paris (février 1607). Paris, Guillaume Marette, 1607, in-8°.
168 (p. 495). « El cavallero Polemanthe al principe Floriodante » (en prose, non signé). 169 (p. 496). « Les hibous aux dames » ; non signé : Grands astres du monde où nous sommes.
170 (p. 498). « Les hibous aux dames » ; non signé : Nous sommes l'effroy des mortels.
171 (p. 500). « Pour les chahuans » ; non signé : Les chahuans aux heures sombres.
172 (p. 501). « D'une dame qui se fâchoit que d'autres s'aloient baigner » ; non signé : Je hay les discours malplaisans.
173 (p. 502). « Réponse » (à la pièce précédente) : Je laisse vivre les fâcheux.
174 (p. 504). Stances, signées S [Sigognes] : Cheveus de couleur de bécasse.
175 (p. 505). Pièce signée Sigognes : Ceste vieille et noire corneille.
(voir plus haut, n° 46 bis).
Toutes les pièces qui précèdent sont antérieures à la mort de Henri IV et figurent sur la table alphabétique placée en tête du manuscrit ; mais on n'y trouve pas les six pièces suivantes, transcrites postérieurement à la suite du recueil, alors que le volume était sans doute déjà relié : 176 (p. 510). « Pasquin » :
Pasquil, sy tu n'as plus à Rome de quoy rire.
Satire politique dirigée contre le maréchal d'Ancre et imprimée sous le titre J'ay veu catuveu (sic). (s. 1.) MDCXVI, in-8° de 8 pp. Cette pièce se trouve aussi dans le ms. fr. 2340 de la Bibliothèque nationale et dans les recueils de Conrart conservés à la bibliothèque de l'Arsenal.
177 (p. 520). Élégie, non signée : Olympe, de mon cœur la plus douce pensée.
178 (p. 523). « L'Ambigu de Bautru sur le jeune Perron » : Sortez d'avecques moy, résoluz platoniques.
L'abbé Goujet (Bibliothèque françoise, XVII, 114) cite cette satire de Guillaume Bautru, comte de Serrant, dirigée contre Jean du Perron, frère du cardinal et son successeur dans l'archevêché de Sens (1618).
179-180 (pp. 531 à 542). « Deux satyres de Théophile » : Qui que tu sois, de grâce escoutte ma satire.
Cognois-tu ce fascheux qui contre la fortune.
Ces deux pièces figurent dans les œuvres imprimées de Théophile de Viau (satires 1 et II).
181 (p. 543). Sonnet, non signé : Mon ami, mon enfant, c'est ce que je veux dire.
Ce sonnet se trouve dans le ms. 4123 de l'Arsenal, sous le titre suivant : « Sonnet dans lequel est imité le langage de Madame d'Antragues, Marie Touchet, fait au temps que Mademoiselle d'Antragues, sa fillë, avoit procès au parlement de Rouen contre M. de Bassompierre ».
Collection de Condé. 1ft"
535 N° 1495. VASCOSAN (SIMON DE) : « SERMON FAICT PAR LE RÉVÉREND PÈRE ESTIENNE BINET, Jésuite, à Paris, enl'églize Saint-Loys, le 268 jour de décembre 1610 » (paraphrase en vers français).
ln-4°, mar. rouge, fil., tr. dor. (Koehler). — Vélin, XVIIe siècle, 24 ff., initiales ornées, fleurs peintes.
Le titre se lit en lettres d'or au recto du premier feuillet. Il est accompagné d'une palme encadrée dans les lettres S. E. (Simon, Étienne), d'une pensée, d'une grenade et d'un écu d'azur au chevron d'or, deux étoiles en chef et une pensée en pointe; ces emblèmes sont répétés à toutes les pages. Au verso, « Sonnet à l'auteur », signé A. L. T. P.
Le sermon présenté sous cette forme singulière est divisé en 130 strophes, de 4 vers chacune. La dernière est suivie de ces quatre vers : A Vascosan Binet fournit ces sainctes fleurs Composant ce bouquet en guize de coronne, Qui du premier martyr vous fit voir les valeurs Dont Étienne en l'Église entre les saincts rayonne. Par Monsr de Vascozan.
Sur un feuillet de garde ont été ajoutés quelques vers latins adressés en 1641 à Simon de Vascosan, « tune a viginti octo annis in suprema curia Parisiensi procuratori », par « Bonnadventura Mezolius, pulchriorum figurarum compositor, anno suae mortis 1641 ».
Bibliothèque Cigongne.
536 N* 1462. « CHATARINA CANTERS. Nil sine Deo. Anno 1611 ».
In-4# oblong, mar. rouge jans., tr. dor. (Koehler). - Vélin (2 ff.) et papier (10 ff.), lettres noir et or. Hollandais
Album formé pour ou par Catharina Canters, dont les armes sont peintes au verso du premier feuillet et entourées de trois devises en hollandais. Le titre ci-dessus se lit au second feuillet; il est écrit en lettres d'or dans un cartouche. Des miniatures décorent les ff. 3, 4, 7, 10 et 12; la dernière représente un vieillard caressant une jeune femme ; au-dessus, on lit ces mots : Amore fa molto, il dinari fa tuty.
Recueil de poésies françaises; quelques pièces sont en hollandais. Les poésies françaises, très médiocres, paraissent bien être l'œuvre d'un étranger.
Bibliothèque Cigongne, n° 932.
537 N° 4*629. COUlItOT ': « LA VIE DE SAINCT DENIS, APOSTRE DE LA FRANCE, FAICTE EN VERS FRANÇOIS, DÉDIÉE A LA REINE, MÈRE DU ROY, PAR MADAME L'ARESSE DE MONTMARTRE. Composée par M. P. Courtot, advocat au Parlement, en 1629 ».
In-4,, rel. en soie violette brodée d'or fin; fleurs et ornements en soie de couleur; chiffre MA en perles fines; couronne royale et fleurs de lys. - Vélin, XVIlesiècle, 33 ff., encadrés de filets or et bleu; les trois derniers blancs.
F. 1 vo, armes de Marie de Médicis. — F. 2 rO, titre avec miniature très fine (saint Denis portant sa tête), fleurs et ornements. — F. 3, dédicace adressée « à la Reyne mère du Roy » par A. H. de Beauvilliers, abbesse de Montmartre. — F. 5, ode à la Reine. — F. 9 à la fin, poème sur la vie de saint Denis.
Collections Galitzin et Perkins. Vente à Bruxelles, avril 1880.
538 N' 535. REcutIL DE POÉSIES.
In-f-, papier, XVII. siècle, 140 ff. écrits et plusieurs blancs, reliure en vélin blanc.
Recueil formé de 1637 à 1645 pour Pierre des Noyers, secrétaire de Marie
de Gonzague, future reine de Pologne. Un grand nombre de pièces sont de la main de Des Noyers lui-même. De vingt à trente ans plus tard, celui-ci reprit le volume pour ajouter une vingtaine de pièces, et compléta le recueil, qui se trouve ainsi composé : 1 (f. 1). « Le Temple de la mort, pour Madame de La Meilleraye », par Habert (Philippe) : Soubz ces climats glacés où le flambeau du monde.
Composé à l'occasion de la mort de Marie de Ruzé d'Effiat, première femme du maréchal de La Meilleraie, morte en 1633, ce poème fut publié à Paris en 1637, puis inséré en 1652, sans nom d'auteur, dans le Recueil de diverses poésies des plus célèbres autheurs de ce temps (Leyde, I, 73). Philippe Habert, officier d'artillerie, tué en 1637, fut un des fondateurs de l'Académie française, comme son frère Germain, abbé de Cérisy, et son cousin ItenriLouis Habert de Montmort.
2 (f. 5). « Élégie faite au nom de Madame la princesse de Conty sur la prison de Monsieur le maréchal de Bassompierre, par le sieur de Malleville » : Quand Armide eut apprins qu'un funeste séjour.
(Poésies du sieur de Malleville, Paris, 1649, p. 197).
3 (f. 15). « Tombeau de la petite Marine, naine de la Reyne mère » : Ci gist dont le teint estoit jaune.
4 (f. 16). « Sonnet de Monsieur de Saint-Pavin » (Denis Sanguin de) : La fortune qui me maltraite. -- -
(Œuvres de Saint-Pavin, 1759, p. 14).
5 (f. 17). « Sonnet du mesme » : Sans ressource à ce coup le malheur me terrasse.
(Œuvres de Saint-Pavin, 1759, p. 15).
6 (f. 17). « Élégie » : Vante toy désormais d'aymer fidellement.
Insérée dans les Poésies choisies (recueil de Sercy, seconde partie, 1662) avec la signature Se. Est-ce Scudéry? Scarron? La pièce ne figure pas dans
les éditions de leurs œuvres. On la trouve, aussi sans nom d'auteur, dans les recueils de Conrart conservés à la bibliothèque de l'Arsenal.
7 (f. 18). « Stances, par le sieur Voiture » : Philis, je suis dessoubz vos loix.
(Œuvres de Voiture, 1676, poésies, p. 31).
8 (f. 19). « Élégie par le sieur de Cerizay » : Belle Doris, adorable merveille.
L'attribution à Serizay est-elle une erreur du scribe? La pièce fait partie des œuvres de Voiture, édition de 1676, poésies, p. 7.
9 (f. 23). « Élégie par le sieur Voiture » : Bélize, je sçay bien que le ciel favorable.
(Œuvres de Voiture, 1676, poésies, p. 3, variantes; les 10 derniers vers de l'imprimé ne se retrouvent pas ici).
10 (f. 24). « Sur la mort de Monsieur de Montmorency, sonnet » : Quand le cœur le plus brave et le plus magnanime.
11 (f. 25). « A la louange de la vertu, stances » : La beauté d'une fille est un don précieux.
12 (f. 25). « La Pétarrade aux rondeaux, par le sieur de Saint-Amand » : Double homonyme, et vous fine équivoque.
(Œuvres de Saint-Amant, édition Livet, Paris, Jannet, 1855, 1, 316).
13 (f. 26). « Un marquis prisonnier à la Bastille, pensant voir une belle dame au travers d'une grille, n'y trouva qu'un fantosme vestu en Égiptienne, qui tenoit un papier où estoient ces vers. Stances » : Cavalier que la Parque joue.
Inséré dans les Poésies choisies, recueil de Sercy, première partie, 1660, p. 240, avec la signature C [Charleval] (1). Poésies de Charleval, 1759, p. 18.
14 (f. 28). « Responce » : Vostre urgande au front favorable. 15 (f. 29). « Portraict de Voiture » :
(i) Jean-Louis Faucon de Ris, seigneur de Charleval.
Je voudrois bien rimer en turc.
16 (f. 29). « Pour le roy de Suède, sonnet » [par Benserade] : Les temples où jadis ceste illustre merveille.
(Œuvres de Benserade, Paris, Ch. de Sercy, 1697, 1, 354).
17 (f. 30). « Les Amours du prince d'Éthiopie et de la dame Saulnier, par le sr Tristan » [L'Hermite] : Belle et charmante Lancerdin.
18 (f. 32). Chanson en forme de dialogue », [par Malleville] : N'estimer rien que vostre peine.
(Poésies de Malleville, Paris, 1649, p. 72).
19 (f. 32). « Sur la vanité du monde, par le sieur de Malleville, stances » : Daphnis dont l'univers admire la sagesse.
(Poésies de Malleville, 1649, p. 55).
20 (f. 35). « La Guirlande de Julie, contenant plusieurs madrigals et épigrammes ».
C'est en 1641 que Charles de Sainte-Maure, marquis de Montausier, offrit à Julie d'Angennes, qu'il devait épouser quatre ans plus tard, le fameux manuscrit de la Guirlande de Julie, écrit et peint par Jarry, et composé de 62 madrigaux. Dix seulement figurent dans notre volume; quelques-uns présentent d'importantes variantes avec le texte connu; nous trouvons en outre quatre madrigaux inédits, qui furent sans doute écartés de la rédaction définitive. Il est donc probable que nous avons ici la première pensée de ce recueil célèbre : - - a). « Le Narcisse » [par Montausier] : Je consacre, Julie, un narcisse à ta gloire.
b). « Autre » [par Montausier] : Je suis ce narcisse fameux.
c). « Autre » (inédit) :Lorsque la nymphe Écho fut réduitte en servage.
d). « Autre » (inédit) : Qu'amour se pleut en mon malheur
e). « Autre » [par Habert de Cérisy] : Quand je voy vos beaux yeux si brillans et si doux..
f). « La Couronne impériale » [par Malleville] : Bien que de la rose et du lys.
g). « La Violette » [par Desmarets] : Franche d'ambition, je me cache sous l'herbe.
h). « Autre » [par Malleville] : De tant de fleurs par qui la France.
i). « La Pensée » [par Colletet] : Vous qui suivez l'amour dont le feu vous esgare.
j). « Les Soucys et les Pensées » [par Malleville] : Lorsque pressé de mon debvoir.
k). « La Fleur de grenade » [par Conrart] : Dans l'empire fameux de Flore et de Pomone.
l). « La Tulipe » [par Godeau] : Je fus un berger autrefois.
m). « Madrigal » (inédit) : Belle Julie, on me demande.
n). « La Fleur de Dorize » (stances) : Dorise, tout le monde admire.
Ces stances, qui ne figurent pas dans le texte connu de la Guirlande de Julie, ont été insérées dans les Poésies choisies, recueil de Sercy, quatrième partie, 1661, p. 83.
La Guirlande de Julie a été publiée par Didot en 1784, et réimprimée en 1826 par Delangle dans la « Collection des petits classiques françois ».
21 (f. 38). « Épitaphe du sieur de Voiture » : Cy gist un petit garçonnet.
22 (f. 38). « Épitaphe du prince d'Éthiopie » [par Desmarets] : Ci gist du roy d'Étiopie.
23 (f. 38). « Épitaphe de Monmor le Grec » :
Soubs cette calaque noire.
24 (f. 38). « Vers de Benserade sur une femme qui a le visage d'une truye >» : Mariez moy si vous pouvez.
Cette pièce ne se trouve pas dans l'édition des œuvres de Benserade donnée en 1697.
25 (f. 39). « Tombeau de Monsieur le duc de Weimar » : Après que cent exploits d'immortelle mémoire.
26 (f. 40). « Tombeau du duc de Weimar, par Adam [Billaut], maistre menuisier à Ne vers ; sonnet » : Ce prince, dont le cœur plus grand que l'univers.
(Les Chevilles de M6 Adam, seconde édition, Rouen, 1654, p. 54).
27 (f. 40). « Per le soccorze dato a Casale dall'EccMo Sig. comte d'Arcourt, generale di Sua Maesta Cristima in Italia; sonneto d'incerto » : Liberata al gran vopo erga Casale.
28 (f. 41). « Sur la maladie de Madlle de Rohan » [par Cotin] : Je ne sçay quel astre envieux.
(Poésies choisies, recueil de Sercy, seconde partie, 1662, p. 194).
29 (f. 41). « A MadlIe de Rohan sur sa maladie » [par Cotin] : Belle Olimpe, reprend courage.
(Recueil de Sercy, seconde partie, p. 195).
30 (f. 42). « A Monsr de La Meilleraye sur son voyage aux eaux de Bourbon après la prise d'Arras, par Adam Billaut, menuisier ; sonnet » : Quel prodige veux-tu nous montrer de nouveau.
(Les Chevilles de Me Adam, seconde édition, Rouen, 1654, p. 53).
31 (f. 42). « Pour Madll' de Bouy, par Adam Billaut; sonnet » : Enfin je suis contraint de céder à tes charmes.
(Les Chevilles de Me Adam, 1654, p. 152).
32 (f. 42). « Pour Madlu de Bouy, par Adam Billaut; sonnet » (inédit) : Quoy, tu n'es plus sensible à ma juste douleur.
33 (f. 42). « Sur un adieu à la mesme, sonnet » [par Adam Billaut] :
- Aminte, ma raison a perdu son usage.
(Les Chevilles de Me Adam, 1654, p. 151).
34 (f. 43). « A Philis, par Voiture, sonnet » : Des portes du matin l'amante de Céphale.
(Œuvres de Voiture, Paris, 1676, poésies, p. 37).
35 (f. 43). « Sur le mesme subject, par Malleville, sonnet » : Le silence régnoit sur la terre et sur l'onde.
(Poésies de Malleville, Paris, 1649, p. 29).
36 (f. 43). « A Madlle du Mé sur la mort de son père et de son frère, par Gombault ; sonnet » : D'un cher père une fille honore la mémoire.
(Poésies de Gombauld, Paris, 1646, p. 196 : « Sur la mort de Messieurs Du Metz père et fils »).
37 (f. 43). Deux quatrains en latin.
38 (f. 44). « Vers d'Adam [Billaut] le menuisier pour Mons' de Guise » : Prodige de constance et de fidélité.
(Les Chevilles de Me Adam, 1654, p. 245. Importantes variantes; les deux derniers vers ne se trouvent pas dans l'imprimé, qui en contient 18 de plus. )
Puis viennent un grand nombre de pièces sur la mort de Richelieu (1642), toutes de la main de Pierre des Noyers. La plupart ont été insérées plus tard dans l'ouvrage suivant : Le Tableau de la vie et du gouvernement de Messieurs les cardinaux Richelieu et Mazarin et de Monsieur Colbert. Cologne, Pierre Marteau, 1694.
39 (f. 45). « Sur la mort de Monsieur le cardinal de Richelieu, sonnet » : Un ministre d'Estat par des raisons subtilles.
40. « Épigramme » : Pépin, Capet et du Plessis.
41 (f. 46). « Sur la mort de Monsieur le cardinal de Richelieu, par Monsr Desmarets, sonnet » : Sy tu pouvois, Armand, hors du plomb qui t'enserre.
42. « Centurie sur cette mort » : Quand le neufvième enfant du père qui en a douze.
43. « Épitaphe » : Vixit in bello.
44. « Épigramme sur la mort de Monsr le card' de Richelieu a : On a semé dans cette terre.
45. « Épitaphe sur le mesme subjet, par Monsr de Benserade » : Soubs ce tombeau gist de par Dieu.
46-48 (ff. 46-47). « Épitaphes » : Cy gist un grand esprit qui n'eust pitié aucune.
Hic jacet Armandus.
Outil de l'œuvre des destins.
49 (f. 47). « Rondeau » : Il est passé, il a plié bagage.
50. « Tombeau » : Ce que j'eus de mortel repoze dans ce lieu.
51. Huitain : On n'entend que panégirique.
52 (f. 48). « Tombeau » : Cy gist Armand de Richelieu.
53. « Sur le Palais Cardinal, sonnet » : Superbe bâtiment autant que manifique.
54. « Noël » : A la mort de ce cardinal.
55. « Sur la mort de M" de Cinq-Mars et de Thou » : Armand, ce grand esprit, n'est pas tousjours sans tache.
56 (f. 49). « Épitaphe » :
Cy gist le plus heureux des illustres François.
57. « Tombeau » : Richelieu, cet endroit où gît ton Éminance.
58. « Tombeau » : Cy gist le corps dans ce tombeau.
59. « Épitaphe par Monsr Carpentier » : De mon auguste nom la grandeur souveraine.
60. « Épitaphe » : Cy gist Armand de Richelieu..
61. La Sorbonne est heureuse et riche.
62 (f. 50). « Tombeau » : Qui totum vivus complevit motibus orbem.
63. « Tombeau » :
Ingenio fervens, fatisque ad magna vocatus.
64. « Tombeau » : Il est mort ce grand cardinal.
65 (f. 51). « Eminentissimi mortalium gloriosis manibus ».
66. Quand Richelieu voulut se présenter à Dieu.
67-69. « Tombeaux » :
Sous ce magnifique tombeau.
Icy gist ce grand cardinal.
Les os d'Armand et de Robert.
70. « Noël » :
Enfant qui naît en pauvre lieu.
71. « Tombeau » : Cy gist Monsieur le cardinal.
72 (f. 52). « Joannis Armand! Plessœi Richelii, sanctee Romanse Ecclesiœ cardinalis eminentissimi,. vitse sinopsis tumulo inscribenda. »
73 (f. 54). « Complainte en forme de chanson sur la mort de Son Éminance, sur le chant Chantons, peuple françois » : Chantons, peuple françois, d'une voix assurée.
74 (f. 55). « Lampons » (chanson) : Sy tost qu'il eût fermé l'œil.
75. Cy gist Armand, ce grand génie.
76. Escoutez, messieurs de Sorbonne.
77. On ne voit point d'humains assortys de tout bien.
78 (f. 56). Icy dans cette sépulture.
79. Lucifer désira s'égaler à son Dieu.
80. J'ai vescu sans pareil, j'ay reigné sans esgal.
81. Le cardinal de Richelieu.
82 (f. 57). « Tombeau » : Cy gist, loué soit le bon Dieu.
83. « Sur la maison de Son Éminance » : Pauvre maison que je déplore.
84. « Sur le convoy du corps du cardinal de Richelieu » : La France est hors des fers.
85 (f. 58). « Sur le service qu'on debvoit faire au cardinal de Richelieu à Nostre Dame ; rondeau » : Du nouveau saint la feste sera grande.
86. « Tombeau » : Cy gist que personne ne pleure.
87. « Sur le convoy funèbre du cardinal de Richelieu » : Voyant un chariot funeste.
88. « Épitaphe de la Reine Mère, par Chevalier, médecin à Saint-Pierrele-Montier » : Le palais florentin me donna le berceau.
89 (f. 59). Celuy qui faint Son Éminance.
90. « Advis » : Je vous donne advis, bons François..
91. « Tombeau du Père Joseph » : Cy gist Son Éminance grise.
92. « Sur la mort du cardinal de Richelieu laissant aux siens l'intendance de la marine, stances » : Le Dieu qui commande aux batz lieux.
93. Cy gist dans cet auguste lieu.
94 (f. 60). « Noëls sur le chant de Conditor » : A la mort du duc cardinal.
95 (f. 61). « Tombeau» : Cy gist l'autheur de tant d'imposts.
96. « Tombeau de Mr de Bullion » : Icy dessous gist Bullion.
97. « Autre » : Icy dessous gist Bullion.
98 (f. 62). Le chapelet est deffilé.
99-101. « Tombeaux » : Cy gist ce cardinal, vray tiran de la France..
Cy gist le corps infâme de l'abrégé des vices.
Le cardinal ne pouvoit pas.
102 (f. 63). « Procez du cardinal de Richelieu » : Marillac et Montmorancy.
103-106. « Tombeaux » : Icy dans cette sépulture.
Celuy qui troubla la nature.
Cy gist ce grand cardinal.
Enfin cy gist sous cette autel.
107 (f. 64). « Sonnet » : Armand environné de splendeur et de gloire
108. « Advis à Madame de Combalet » : Enfin, belle Combalet.
109 (f. 65). Sixain : Ceux qui flattent Son Éminance.
110. Quatrain : De fer, de feu, de sang, d'orgueil, d'ire et de rage..
111. « Tombeau » : Cy gist le prestre sans bréviaire..
112. Quatrain : Mais de quoy vous estonnez-vous.
113. Stances : Démons qui nous avez osté.
114-116 (ff. 65-66). « Tombeaux » : Cy dessous gist qui fut en France.
Cy gist qui gouvernoit les rois.
Cy gist le pacifique Armand.
117. « Sur la mort du cardinal de Richelieu, sonnet de Malleville » : Impuissantes grandeurs, faibles dieux de la terre.
(Poésies de Malleville, 1649, p. 133. Recueil d'épitaphes, etc., Bruxelles, 1782, I, 115).
118. Rondeau : Il a bien fait, Armand, jusques à la mort.
119 (f. 67). Pièce en prose latine.
120. « Sur la mort du cardinal de Richelieu, par Benserade, sonnet » : Richelieu, ce grand homme, est dans la sépulture.
121. Sonnet: Cet orgueilleux tiran des peuples et des rois.
122 (f. 68). « Sixain, par Mons' le mareschal de Bassompierre » : Richelieu prolonge son sort.
123. Rondeau : -
Ainsy qu'on dit de la reine Gillette.
124. Hic jacet Armandus.
125. « Tombeau » : Cy gist Richelieu le pervers.
126. « Stances » :
Pauvre duchesse d'Esguillon.
127 (f. 69). « Sonnet par Benserade » : Richelieu, ce grand homme, est dans la sépulture.
128. « Sonnet pour responce » : Richelieu, ce grand monstre, est dans la sépulture..
129. Sonnet : Tant soit peu plus crestien que ne l'estoit Tibère. 130. Sixain : Peuples qui voyez l'insolence.
131 (f. 70). Tombeau » : Cy gist ceste grande Éminance.
132. « Tombeau » : Cy gist ce grand pillier d'esglise.
133 (f. 71). « Les dix commandemens à la Richelieune » : Un seul Dieu tu adoreras, en aparance seulement.
134. Huitain : Des saints que l'Esglise feste.
135. Sixain : Ouy da, la mort du cardinal.
136. « Chabotte » : A la venue du cardinal.
137. Sixain : Carmes, Jacobins, Cordeliers.
138 (f. 72). Huitain : On croit faire une bonne pièce.
139. Huitain : L'aymable mareschal sortira de prison.
140. « Rondeau pour Mr de Noyers (Sublet) » : Il a vuidé, l'homme au petit colet.
141. Autre rondeau : Plus bas Sublet s'estoit tousjours tenu.
142 (f. 73). Rondeau : Vous de qui la fortune est fraile comme verre.
143. Rondeau : Très grand ministre ainsy que fut Silla.
144 (f. 74). « Chanson sur la mort du cardinal de Richelieu, sur le chant de Birène, mon amy, par M. des Meurs » : François, rendons grâce à Dieu.
145 (f. 75). « Tombeau de Zagachrist, roy d'Ethiopie » : F.s un peu de patience.
146 (f. 76). « Sur la mort du roy d'Éthiopie » : Lize, qui veut soir et matin.
Ces deux pièces, qui ne se rapportent pas à Richelieu, se trouvent aussi, anonymes, dans les recueils de Conrart conservés à la bibliothèque de l'Arsenal.
147. Un certain qui ne se peut taire.
148 (f. 77). Quatrain en latin : Richelii intentu lugens comœdia dixit.
149. « Sur la mort de M" de Cinq-Mars et de Thou » : Morte pari periere duo, sed dispare causa, Deux objects de pitié plustost que de l'envie.
150 (f. 78). « Par le président Ménard au cardinal de Richelieu a : Par vos conseils le monde est gouverné.
Ne se trouve pas dans l'édition des œuvres de Maynard donnée à Paris en 1646.
151 (f. 88). « La Rome ridicule de Saint-Amant » : Il vous siet bien, monsieur le Tibre.
Composée vers 1630, la Rome ridicule a été imprimée plusieurs fois. La première édition ne porte pas de date i la seconde est de 1§43. C'est en 1643 que le poème a été transcrit dans notre recueil.
152 (f. 96). « Ad Marcum, 1644 » : Marce, petebatur dives formosa duobus.
153 (f. 97). « Sonnet italien par ung François, à Cloris » : Per quella deitad supremo nume.
154. « Tombeau de Copernich à Tourne » (en latin).
155. Quelques vers latins.
156 (f. 100). Pièce sans titre, en douze sixains : Vous dont l'habit religieux.
157 (f. 102). Sonnet [par Vauquelin des Yveteaux] : Avoir peu de parents, moins de train que de rentes.
(Œuvres poétiques de Vauquelin des Yveteaux, édition Blanchemain, Paris, 1854, p. 98).
158 (f. 103). « Chanson sur l'air de Léandre » : L'agent Priendy sur le bord.
Qui fit la présente chanson Il ne veut pas que l'on le sache; C'est le seigneur du Brindujon; Dessous ce nom le sien il cache Le plus meschant faiseur de vers Qui soit dans l'hostel de Nevers.
Écrit pour la princesse Marie de Gonzague avant 1645.
159 (f. 106). Sonnet : Le prince des saisons d'un superbe apareil.
160 (f. 106). « Tombeau de Mr le comte de Soissons, sonnet » : Un injuste despit dans un cœur généreux.
161. « Pour Madue de Bouteville, Madame de Coligny, sonnet, par Charpy » [de Sainte-Croix (Louis)] : Que je void de raport de vostre père à vous.
(Poésies choisies, recueil de Sercy, 1660, 1, 166).
162 (f. 107). « A Mademoiselle de Vandy, par La Ménardière » : Ne vous plus voir, sy ce n'est en peinture.
Pièce de 200 vers. (Poésies de Jules de La Mesnardière, Paris, 1656, p. 49).
163 (f. 111). « Sur un songe fait par la comtesse de Fiesque, Sarrazin a fait ces vers » : Puisque vous m'avez demandé.
(Œuvres de Monsieur Sarasin, Paris, 1685, II, 149).
164 (f. 115). « Estraine à Mons. Esprit, [par Voiture]. Pour le hibou » : Les hommes tous tant que vous estes.
(Œuvres de Voiture, Paris, 1676, poésies, p. 109).
165 (f. 119). Épître à Monsieur de Coligni » [par Voiture] : Dans les plaisirs qui vous entourent.
(Œuvres de Voiture, Paris, 1676, poésies, p. 100).
166 (f. 125). « Pour Tancrède » (de Rohan) : a. Qui fuit ignotus nunc fit matre judice notus.
b. Mes oncles sont ces deux jouteurs.
c. Sont deux femmes qui ont deux petits enfants.
167 (f. 126). « A Son Éminance, sur la prise de Roses, madrigal » [par La Ménardière] : Princes, votre fortune est telle.
(Poésies de Jules de La Mesnardière, Paris, 1656, p. 15).
168 (f. 127). « A Mons. de La Roque, capitaine des gardes de Monsr le duc d'Anghien, lettre » : Tandis que vostre main s'employe.
Sur les mariages de MUe de Rohan avec M. de Chabot, de Mlle de Rambouillet avec M. de Montausier, et de Mlle de Brissac avec Sabatier, 1645.
Cette lettre, attribuée à Scarron par un recueil manuscrit de la bibliothèque Leber, a été publiée en 1862 (Paris, Auguste Aubry, pet. in-8°).
169 (f. 132). « Monsieur le duc d'Orléans (Gaston) à Madame la princesse Marie (de Gonzague), sonnet » : Jeune divinité dont les grâces nouvelles.
170. « Sur l'air Dies irae, dies illa » : Un pauvre amant tout langoureux. -- 171 (f. 133). « Pour mettre dans des Heures » : Quant vous aurez ce livre en main.
172. « Autre » : Vous priez la nuit et le jour.
173. « Autre » : Vous priez pour estre exaucée.
174. « Sur l'air de Joconde » : Pourquoy, chagrine sainteté.
175. Nonain : Ha, que voilà de beaux enfants.
176 (f. 134). « Vers (latins) faits par M. le grand-maréchal Stanislas Lubomirski pour la maison de Versailles ».
177. « Sur la naissance de M. le duc de Bourgogne » (quatrain) : On voit aujourd'huy sans mistère.
178. « Sixain, par Madame de La Suze » : Les héros de l'antiquité.
179. « Sonnet de Boileau à cause d'une comédie intitulée Lanterna dt Diogenes et l'argent pris à Cologne » :
Chimérique héritier du grand nom des Césars.
180 (f. 135). « Description des médailles que l'électeur de Brandebourg fait faire à Dantzig ».
181. « M. de Louvois à M. le Chancelier son père » : Je vous devois beaucoup, mais grâces à Louis.
182. « Autre » :
Le père est pour la paix, le fils est pour la guerre.
183. « Sur le premier-président à faire » : Le Roy fait seul ses officiers.
184. « Chanson » [par Coulanges] : Or sus, dites, Coulanges, Ministre sans pareil, Par quel dessein estrange Quittez-vous le conseil?
Publiée dans le Recueil de chansons choisies de M. deu. [Coulanges], Paris, 1698, 1, 37 : « Dialogue de M. de BU. et de M. de Cu. (Coulanges) sur ce que ce dernier s'étoit défait de la charge de maître des Requestes ».
185 (f. 136). « Sonnet en bouts rimez donnez par le Roy sur la naissance de Mr le duc de Bourgogne » : Pour chanter deux enfants, prenons le flageolet.
186. « Sonnet en bouts rimez » : Le voir plus révéré que ne fut le dieu Pan.
187 (f. 137). « Vers de Patrix au lit de la mort » : J'ay songé, ma Philis, que d'amour consommé. Pierre Patris écrivit ces vers quelques jours avant sa mort, survenue le 16 octobre 1671.
188 (f. 138). « Acrostiche » : J'abhorre de bon cœur les autels et la messe.
De la bibliothèque de Pierre des Noyers, léguée au prince de Condé en 1693.
539 N° 777. RECUEIL DE POÉSIES.
In-4°, mar. citron, comp. et fil. dor. ; sur les plats, « Honorée de Bussy », avec le chiffre H. B., répété sur le dos. Fort belle reliure originale. — Papier, XVII- siècle, 526 ff., dont 12 if. de table.
Album d'une femme bel-esprit, qui, vers 1648, fit copier dans ce volume 303 pièces de vers des plus célèbres contemporains, réparties en quatre classes : épîtres, élégies, stances, sonnets. Voiture domine, c'était le vrai poète à la mode; après lui, Benserade et Malleville tiennent la première place; puis viennent Sarasin, Tristan L'Hermite, l'abbé de Cérisy, son frère Philippe Habert, Serisay, Lalane, Chandeville, etc; nous trouvons encore des sonnets de Saint-Amant, Gombaud, Maynard, des stances de Gilbert, Patris et autres, perdus dans la masse des pièces inédites. Mais l'intérêt s'attache surtout aux pages que le scribe avait laissées blanches et qui ont été couvertes par d'autres mains ; peut-être ne serait-il pasÎIÍlpossible d'y relever de précieux autographes; les treize pièces ainsi transcrites après coup ne sont d'ailleurs ni les plus connues, niles moins curieuses du recueil; les noms propres y fourmillent; le Grand Condé, ses amis, sa famille y jouent le premier rôle.
Toutes les pièces sont anonymes, à l'exception de deux, dont un madrigal adressé à Mlle de Chevreuse par Marigny, le spirituel frondeur. Les imprimés de notre cabinet ont fourni les noms de quelques poètes, et d'utiles renseignements ont été tirés de cette mine inépuisable, les recueils de Conrart, conservés à la bibliothèque de l'Arsenal.
Celle qui posséda ce charmant volume, Honorée de Bussy, demoiselle d'Anjou, était renommée pour sa beauté, son esprit, et ses extravagances.
Sa première intrigue fut avec le maréchal de Brézé, qui l'avait rencontrée à Saumur, et qui ne put cependant lui faire accepter une proposition de mariage. Depuis elle inspira plus d'une passion, à La Moussaye entre autres, l'ami de Condé, le « carusamicusMusseus », mort en 1651 ; Arnauld, le maréchal-de-camp, était de ceux qui prétendaient avoir refusé sa main.
Molière faisait grand cas de son jugement et lui lisait ses pièces ; quand l'Avare sembla être tombé : « Cela me surprend, dit-il, car une demoiselle de très bon goût, et qui ne se trompe guère, m'avait répondu du succès ». Être ainsi pris pour arbitre par Molière, ce n'est pas un mince honneur, et ce mot là vaut bien tous les éloges des adorateurs, en vers ou en prose. En relations intimes avec les compagnons du Grand Condé, Honorée de Bussy devait être connue du héros; peut-être lui avait-elle offert elle-même ce beau volume, dont nous constatons la présence à l'hôtel de Condé en 1673.
Voici la liste des pièces contenues dans ce précieux recueil. Les trois premières font partie des treize ajoutées sur les feuillets laissés en blanc : 1. « L'Art d'aymer. A Olympe », [par Gabriel Gilbert] : Je sçay bien l'art d'aymer mon illustre maistresse.
(Poésies choisies, recueil de Sercy, 1660, I, 136).
2. « A Monsieur le Duc» (d'Anguien, épître, 1644 ou 1645) : Vous qui n'avez point de plaisir.
3. « A Mademoiselle de Bourbon et sa trouppe » (épître, avant juin 1642) : Dessus le point qu'on vouloit vous escrire.
Suivent les ÉLÉGIES, qui occupent 125 feuillets chiffrés : 1. Bélize, je sçay bien que le ciel favorable.
(Œuvres de Voiture, Paris, 1676, poésies, p. 1).
2. Les ombres de la nuict parmy l'air espandues.
Élégie insérée sans nom d'auteur dans le recueil de Sercy, III, 80 (Paris, 1665).
Attribuée à M. de Montplaisir par le ms. 4129 de la bibliothèque de l'Arsenal (1).
(i) Cette élégie, l'épitre n° 36 et les stances n° 8 (voir plus loin), sont attribuées à M. de
3. Innocente beauté, jeune et saincte vestalle.
(Œuvres de Benserade, 1697, I, 19).
4. Ne me commandez point, Iris, que je m'explique.
(Œuvres de Benserade, 1697, I, 16).
5. Quand pour cueillir les fruicts d'une amour éternelle.
6. Durant une saison qui n'a point de semblable.
7. Doncques la belle Iris a faussé le serment.
8. Que le soleil est lent, que sa course me dure.
Ces quatre élégies se trouvent dans l'édition des poésies de Malleville donnée en 1649.
9. Dormez-vous, Amaranthe, ou si vostre belle âme.
(Œuvres de Benserade, 1697, 1, 303).
10. Dieux, à qui me plaindray-je, et dessous quel visage.
Signée « De Cérisy » (Germain Habert, abbé) dans le recueil de Sercy, v, 363 (Paris, 1666).
H. Bel object de mes vœux, source de mes douleurs.
12. Beauté de qui la grâce est la gloire des âmes.
Signée « De Cerizay » (Jacques de Serisay) dans le recueil de Sercy, V, 376.
13. Un peintre à qui sans doutte Appelle eust fait hommage.
Signée « Martel » dans le recueil de Sercy, V, 409.
14. Vous qui par un travail à nul autre pareil.
(Poésies de Malleville, 1649, p. 74).
15. Object le plus charmant qui reigne en l'univers. — Cette élégie est comprise dans les « Poésies de M. de Chandeville », insérées dans le Recueil de diverses poésies des plus célèbres autheurs de ce temps, Leyde, 1653, II, 87.
16. Il est vray que mes maux m'ayant fait violence..
Élégie attribuée à Marigny par lems. 4129 de l'Arsenal.
Montplaisir par le ms. 4129 de l'Arsenal, qui donne aussitôt après des poésies de M. de Montplaisir de Bruc. Le dispositif du recueil de Conrart semble désigner deux auteurs différents; il ne peut être question de Caillavet de Montplaisir, dont les poésies (publiées en 1634) ne comprennent pas les pièces susdites. Celles-ci ont d'ailleurs été attribuées au marquis de Montplaisir (René de Brùc) par Le Fèvre de Saint-Marc (édition de 1759).
17. Enfin, c'est trop tenir ma passion contrainte.
Signée C dans le recueil de Sercy, II, 311 (Paris, 1662).
18. Faittes ce qui vous reste, ennemis de ma vie.
Signée « Malleville » dans le recueil de Sercy, IV, 275 (Paris, 1661); ne se trouve pas dans l'édition de ses poésies donnée en 1649; mais fait partie des Poésies de Gombauld publiées en 1646, p. 48.
19. Au plus fort des chaleurs, le grand flambeau du monde.
20. Toy de qui le malheur faict la félicité.
21. La nuict se promenoit dessus un char d'ébeine.
22. Belle Philis, adorable merveille.
Cette pièce est attribuée à Jacques de Serisay par le ms. précédent; mais elle se trouve dans l'édition des œuvres de Voiture donnée en 1676.
23. Enfin quand ce discours me coûteroit la vie.
Élégie comprise dans les « Poésies de M. de Chandeville » insérées dans le recueil deLeyde, 1653, II, 84.
24. Si je vous pouvois dire, adorable Climène.
25. Traîtresse, est-il donc vray que ton âme perfide.
Élégie signée D. B. [Des Barreaux?] dans le recueil de Sercy, IV, 203.
26. « Sur un bracelet de cheveux» : Beaux trésors dont l'esclat sceut gagner ma franchise.
27. Ha! que nostre repos est de peu de durée.
Signée « De Cérisy » (Germain Habert) dans le recueil de Sercy, V, 73.
28. Ingratte, est-il donc vray que vostre cruauté.
29. Filles qui soupirez après un hyménée.
Insérée dans le recueil de Sercy, V, 383, et signée « M. le comte d'Ételan » (François d'Épinay, comte d'Ételan, marquis de Saint-Luc après la mort de son père le maréchal).
30. Celle dont les beautez devancent les années.
Attribuée à Montreuil par le ms. 4129 de l'Arsenal.
31. « Sur la mort de Mademoiselle Janneton Véron, âgée de 15 ans » : Voicy tantost venir l'agréable saison.
32. A la fin j'ay l'effect de ma longue poursuite.
33. Quand du faux et du vray la courrière éternelle.
34. A quel point de folie et de témérité.
(Œuvres de Saint-Amant, édition Livet, 1855, p. 251).
35. Soudain que vos beaux yeux m'eurent mis en servage.
36. « Satire sur un méchant cheval » : Cher amy, maintenant que la chaleur nous quitte.
Attribuée à « Terson » par le ms. 4129 de l'Arsenal.
37. « Élégie. Sortilège amoureux » : Que depuis quelques jours j'ay l'humeur inconstante.
Attribuée à « M. de Carlincas » par le ms. 4129 de l'Arsenal.
38. Non, non, n'y pensons plus; employons mieux nos pleurs.
Insérée, anonyme, dans le recueil de Sercy, IV, 148.
39. « Pour excuser un départ forcé » : Vante-toy désormais d'aymer fidellement.
Signée Se. dans le recueil de Sercy, il, 314. Est-ce Scudéry? Scarron? La pièce ne figure pas dans leurs œuvres imprimées.
40. Et bien, cruelle Orante, il faut vous satisfaire.
41. « La Constance, ou la métamorphose d'Agis en ardentz » : Sur le feste eslevé d'une coste sauvage.
Insérée, anonyme, dans le recueil de Sercy, III, 96.
42. Un amant affligé dans un triste séjour.
Attribuée à « Des Barreaux » parle ms. 4129 de l'Arsenal.
43. Cher et parfait amy, dont l'âme belle et forte.
44. C'en est fait, Amaranthe, il faut céder au sort.
Trois feuillets laissés en blanc après les Élégies ont été ensuite couverts par les deux pièces suivantes : 1. « A Monsieur Esprit » : Mon cher Esprit, ah! quel heur et quel bien.
Esprit était à Munster avec les négociateurs; Mme de Longueville allait y rejoindre son mari.
2. « Tombeau de Madame de Longueville » (Louise de Bourbon, première femme du duc de Longueville, morte en 1637) : Passant, passe, Carite est morte.
Puis viennent les ÉPITRES, qui occupent 138 feuillets chiffrés : 1. « Jalousie » : Margot, je suis jaloux, j'en méritte le nom.
Insérée sans nom d'auteur dans le recueil de Sercy, V, 247 ; attribuée à Pierre Patris par le ms. 4129 de l'Arsenal.
2. Je boy de l'eau que j'ay puisée.
Signé M. dans le recueil de Setcy; signature erronée, car la pièce est de Pierre Patris (Recueil de poésies diverses dédié à Monseigneur le prince de Conty par M. de La Fontaine, Paris, 1671, III, 320, et autres recueils, 1752, 1824, etc.)
3. Ne jugeant pas fort à propos.
(Œuvres de Benserade, Paris, 1697, 1, 97).
4. Pardon si j'ose vous distraire.
(Œuvres de Benserade, Paris, 1697,1, 190).
5. « Responce à la lettre de Monseigneur le Prince » (par lui écrite de Catalogne à la marquise de Montausier, 1647): Seigneurs cavaliers catalans.
(Œuvres de Voilure, Paris, 1676, poésies, p. 133).
6. « Espitre à Monsieur de Coligny » : Dans les plaisirs qui vous entourent.
(Œuvres de Voiture, Paris, 1676, poésies, p. 100).
7. « Le Temple de la gloire » : Sur le point que la nuit destant ses sombres voiles.
Composé en 1645 en l'honneur du duc d'Anguien par René de Bruc, marquis de Montplaisir (Recueil de diverses poésies des plus célèbres autheurs de ce temps, Leyde, 1653, II, 15. — Poésies du marquis de Montplaisir, 1759, p. 28).
8. « Triomphe de la mort », [par Philippe Habert] : Sous ces climatz glacez où le flambeau du monde.
Publié à Paris en 1637; inséré en 1652 dans le Recueil de diverses poésies.
(Leyde, tome I).
9. « Galanterie à une dame à qui l'on avoit donné en raillant le nom de souris » : Puisque vous m'avez demandé.
(Œuvres de Sarasin, Paris, 1685, II, 146).
10. « Métamorphose des yeux de Philis en astres », [par Germain Habert, abbé de Cérisy] : Beaux ennemis du jour dont les feuillages sombres.
Publiée à Paris en 1639. Inséré dans le Recueil de diverses poésies. Leyde, 1652, 1,31.
11. « Remontrance à Madame du Puy » : Après vous avoir dit en prose.
(Œuvres de Benserade, 1697,1, 90).
12. « Pour Madame d'Anguien, par Mademoiselle de Saint-Géran » : Belle princesse en qui les cieux.
Signé « Mag. de S. G. » (Saint-Géran) dans le recueil de Sercy, II, 177.
13. A toy s'en va, mais où le sort la guide.
(Poésies diverses de M. de Scudéry, Paris, 1649, p. 241).
14. « Requeste des Dictionnaires à Messieurs de l'Académie » [par Ménage] : A nos seigneurs académiques.
Publiée par M. Ch. Asselineau à la suite du Recueil des factums d'Ant. Furelière, 1859,11,333. - 15. « Portrait du pitoyable Voiture » : Je voudrois bien rimer en turc.
16. Depuis que chargé de vos fers.
17. Iris digne d'être adorée.
18. Iris, je vay quitter ces lieux.
19. Pressé de douleurs inhumaines.
Ces épitres sont aussi anonymes dans les recueils de Conrart.
20. « Les Amours du prince d'Ethiopie » :
Belle et charmante Lavardin.
Attribué à Tristan L'Hermite par le recueil précédent et par le ms. 4124 de l'Arsenal.
21. « Ballade en faveur du sieur de Neufgermain » : Par tous les coings de l'univers.
(Œuvres de Voiture, Paris, 1676, poésies, p. 86).
22. « Plainte des B C P Q et autres lettres qui n'ont pas l'honneur d'entrer au nom de Neufgermain », [par Pierre Patris] : Doncques sans l'avoir mérité.
Insérée dans les œuvres de Voiture à cause de la réponse suivante : 23. « Discours de Jupiter en l'assemblée des dieux sur la plainte des lettres » : Vous sçavez bien, trouppe immortelle.
(Œuvres de Voiture, Paris, 1676, poésies, pp. 86-91).
24. « Responce au chevalier de l'Isle invisible » (le comte de SaintAignan) : Sire compains, en vostre escrit.
(Œuvres de Voiture, Paris, 1676, poésies, p. 140).
25. « Églogue », [par Pierre Lalane] : Sous les arbres sacrez de ce fameux vallon.
Insérée, anonyme, dans le Recueil de diverses poésies. Leyde, 1653, II, 1, cette églogue figure, sous le nom de Lalane, dans les recueils de 1671, 1752, etc.
Poésies de Lalane, 1759, p. 30.
26. « L'ambassadeur de Suède à la royne de Natolie » : Royne du plus doux des climatz.
(Œuvres de Benserade, Paris, 1697, I, 105).
27. « A Madamoiselle de Saint-Maigrin » : Belle et charmante créature.
(Œuvres de Benserade, 1697, I, 94).
28. « A Monseigneur le Prince (alors duc d'Anguien) à son retour d'Allemagne » (1645) :
Soyez, seigneur, bien revenu.
(Œuvres de Voiture, Paris, 1676, poésies, p. 122).
29. « Sur la prise de La Bassée, ballade » (à Mazarin, 1647) : Vous vous trouvez tousjours dessus vos piedz.
(Œuvres de Voiture, 1676, poésies, p. 132).
30. « A Madamoiselle de Vandy », [par La Ménardière] : De plus vous voir, si ce n'est en peinture.
(Poésies de Jules de La Mesnardière, Paris, 1656, p. 49).
31. « La Taupe, la Tortue, le Hibou, le Grillon » : Bonjour, Monsieur, et bonne année.
(Œuvres de Voiture, Paris, 1676, poésies, p. 109 : « Estrennes de quatre animaux envoyez par une dame à Monsieur Esprit »).
32. « Sur l'aliance de Roche et de Caillou » : Quand par l'ordre du ciel le temps se trouva proche.
(Œuvres de Sarasin, Paris, 1685, p. 164).
33. « Dialogue. Ménalque, Licidas, Damon » : Dans l'aymable contrée où le dieu de la Seine.
(Poésies françoises de M. de Ménage, Paris, 1656, p. 12).
34. « Lettre à M. de La Roque, capitaine des gardes de Mons. le Prince » (alors duc d'Anguien, 1645) : Tandis que vostre main s'employe.
Attribuée à Scarron et publiée en 1862 (voir plus haut, p. 225).
35. « A Monsieur le Duc » : Madame vostre sœur m'oblige à vous escrire.
Lettre citée par Cousin (Madame de Longueville, p. 225), d'après les recueils de Conrart. Le poète anonyme, probablement Voiture, écrit au duc d'Anguien, alors à l'armée d'Allemagne, au nom de Mme de Longueville et de ses amies de l'hôtel de Rambouillet. La lettre a été ajoutée au recueil, l'écriture est celle d'un homme ou d'une femme du monde.
36. « Autre lettre » : La nature a mis de grands charmes.
Épître de 128 vers, où défilent le Grand Condé (alors due d'Anguien, hiver de 1644-1645) et tous ses amis; voici les derniers vers :
Saint-Simon n'y fera nul pas, Pons ny Vigean n'y seront pas, Ny Longueville non plus qu'elles, Car on n'y prira que les belles.
37. Tous vos amis sont en cervelle.
Épître à Madame de Pommereuil, insérée dans le recueil de Sercy (II, 147) avec la signature M, et attribuée à M. de Montplaisir par le ms. 4129 de l'Arsenal.
38. « Satyre sur la pauvreté des poètes » : Philandre prend congé des Muses.
Attribuée à Boissières par le ms. 4129 de l'Arsenal.
39. Gente Philis, une lettre des vostres.
Épître précédée d'une suscription en quatre vers : Allez, épistre, allez viste.
Attribuée à Ménage par le ms. 4129 de l'Arsenal.
Les Epîtres sont suivies des SONNETS, qui occupent 104 pages chiffrées : 1. L'estoille de Vénus, si brillante et si belle.
(Poésies de Malleville, 1649, p. 31).
2. La nuict se retiroit dans sa grotte profonde.
(Poésies de Malleville, 1649, p. 30).
3. Des portes du matin l'amante de Céphale.
(Œuvres de Voiture, 1676, poésies, p. 37).
4. Le silence régnoit sur la terre et sur l'onde.
(Poésies de Malleville, 1649, p. 29).
5. Par la porte des cieux, l'aurore échevelée.
(Poésies choisies, recueil de Sercy, IV, 5).
6. Rayons d'un astre dont les cieux.
(Poésies de Malleville, 1649, p. 34).
7. Ne crains plus désormais, Tircis, que je soupire.
(Œuvres de Mr de Montreuil, Paris, 1671, p. 320).
8. Fin or de qui le prix est sans comparaison.
(Les Amours de Tristan [L'Hermite], Paris, 1638, p. 7).
9. Il faut céder, mon cœur, au plaisir de mes yeux.
10. Ce miroir où chacun contemple sa figure.
(Poésies de Malleville, 1649, p. 193).
H. Je surpris l'autre jour la nymphe que j'adore.
(Les Amours de Tristan, Paris, 1638, p. 6).
12. Source de mes tourmens, object inexorable.
(Les Amours de Tristan, Paris, 1638, p. 14).
13. Cariste, après neuf ans de pleine jouissance.
14. Miroir, peintre et pourtraict, qui donne et qui reçois.
Sonnet attribué au comte d'Ételan par le ms. 4129 de l'Arsenal.
15. Le grand Montmorency n'est plus qu'un peu de cendre.
(Poésies de Gombauld, Paris, 1646, p. 190).
16. Gémissant sous le faix d'une triste adventure.
Sonnet inséré dans le recueil de Sercy (II, 28) avec la signature C [Charleval]. (Poésies de Charleval, 1759, p. 22).
17. Amaranthe aujourd'huy cesse d'estre mortelle.
Sonnet de Pierre Lalane, inséré, anonyme, dans le recueil de Sercy, IV, 59.
, (Poésies de Lalane, 1759, p. 22).
18. Que je voy de rapport de vostre père à vous. -N° 161 du ms. précédent : « Pour MUe de Bouteville, Mme de Coligny, par Charpy ».
19. Séjour mélancholique, où les ombres dolentz.
(Les Amours de Tristan, Paris, 1638, p. 9).
20. Avoir peu de parents, moins de train que de rentes.
(Œuvres poétiques de Vauquelin des Yveteaux, Paris, 1854, p. 98).
21. Je m'en vays à la mort, où toutte la nature.
22. Aminthe, cet object si rare et si charmant.
23. Quoyque mes ennemys, d'une noire malice.
24. Que Parthénice est belle, encor qu'elle soit noire.
(Poésies de Malleville, 1649, p. 195).
25. Que Philis a d'attraitz, qu'elle a de majesté.
26. En vain je presse ma raison.
27. Amaranthe n'est point une œuvre à l'aventure.
Sonnet de Pierre Lalane, inséré, anonyme, dans le recueil de Sercy, I, 257.
(Poésies de Lalane, 1759, p. 18).
28. Qu'une feinte me donne un coup inévitable.
(Poésies choisies, recueil de Sercy, I, 307).
29. Adorable Arthénice, il faut que je confesse.
(Poésies choisies, recueil de Sercy, I, 276).
30. Parens mal advisez, quel soin pernicieux.
31. Sous un habit de fleurs la nymphe que j'adore.
(Œuvres de Voiture, Paris, 1676, poésies, p. 35).
32. La cour, sage Arthénice, adore ton visage.
33. « Sur l'opium » : Autheur de mon repos, favorable adversaire.
Sonnet attribué au comte d'Ételan par le ms. 4129 de l'Arsenal.
34. Quand l'amour de la guerre et celuy de la gloi1:e.
35. Pour vanger mon honneur et faire un bel effort.
36. Dedans un petit cabinet.
Sonnet de Vion d'Alibray, inséré dans le Recueil des plus belles pièces des poètes françois, Paris, 1752, IV, 262 : « Sur un cabinet en saillie que fit faire M. le duc d'Anguien et qui offusquoit celuy de l'autheur ».
37. Trois jeunes enfans de Paris.
38. Ta seule peinture est un ouvrage immortel.
39. Sorty du labirinthe où j'estois arresté.
40. Ouy, mes yeux, j'y consens, nous reverrons Sylvie.
41. Qu'on ne s'estonne point du triste changement.
42. Sauvages confidens de ma dernière plainte.
43. Sylvie, enfin la mort ouvre une sépulture.
Ces cinq derniers sonnets se trouvent, anonymes, dans le recueil de Sercy, V, 253-259.
Les sonnets 44 à 56, sauf 47, sont de Gombaud et se trouvent dans l'édition de ses poésies donnée à Paris en 1646.
44. Détournez-vous de moy, portez ailleurs vos armes.
45. Ma résistance est vaine, il faut que je me rende.
46. Que me viens-tu produire, importune pensée.
47. Que vostre sort, Philis, à mon sort est contraire.
48. Un seul traict de ses yeux m'oste le jugement.
49. Durant la belle nuict dont mon âme ravie.
50. Il n'est rien de sacré que l'amour ne viole.
51. Que d'astres amoureux, que de lumières vives.
52. Il me plaist bien de voir que tout vous rend hommage.
53. Je cognois mon erreur et ne m'en puis distraire.
54. De soin ny de mémoire il n'en faut pas attendre.
55. Une mesme pensée, une mesme action.
56. Une fleur passagère, une vaine peinture.
57. Quel crime ay-je commis quand je vous ay baisée..
(Poésies de Mcilleville, Paris, 1649, p. 18).
58. Job, de mille tourmens atteint.
(Œuvres de Benserade, Paris, 1697, I, 74).
59. Il faut finir mes jours dans l'amour d'Uranie.
(OEuvres de Voilure, Paris, 1676, poésies, p. 35). 60. Alors que je fais voir des effectz de mes veilles.
(Poésies de Malleville, Paris, 1649, p. 13).
61. Qu'Angélique a d'appâts; ô dieuxl comme elle range.
(Poésies choisies, recueil de Sercy, I, 293).
62. Quelle estrange chaleur nous vient icy brûler.
(OEnvrcs de Saint-Amant, Paris, 1855, p. 392 : « L'esté de Rome »).
63. Un injuste dépit dans un cœur généreux.
64. Ce que la poésie a de fort et de doux.
65. La beauté que je sers et qui m'est si cruelle.
(Œuvres de Sarasin, Paris, 1685, p. 193).
66. Qui pourroit exprimer les clartez nompareilles.
(Poésies de Malleville, Paris, 1649, p. 136).
67. Quand devant voz beautez remply d'estonnement.
(Poésies choisies, recueil de Sercy, I, 321).
68. Ta misère m'est incogneue.
69. Que ce bal est superbe! A peine y suis-je entré.
70. Rohan, qui fut d'Alcide une vivante image.
71. Beaux yeux qui sous un front si plain de majesté.
(Poésies choisies, recueil de Sercy, IV, 172).
72. Le palais florentin m'a donné le berceau.
Attribué par le recueil précédent (n° 88), à « Chevalier, médecin à SaintPierre-le-Montier ».
73. Lorsque par des exploictz que la foy ne peut croire.
74. Je touche de mon pied le bord de l'autre monde.
75. Mon âme, il faut partir, ma vigueur est passée.
76. Désertz où j'ay vescu dans un calme si doux.
(Œuvres de Maynard, Paris, 1646, p. 44).
77. Je donne à mon désert les restes de ma vie.
78. Tircis, je me déplay au climat où nous sommes.
79. Adieu, Paris, adieu pour la dernière fois.
(Œuvres de Maynard, Paris, 1646, p. 50).
80. Il est vray, je le sçay, mes vers sont méprisez.
(Œuvres de Maynard, Paris, 1646, p. 263).
81. Mon prince aura vaincu la moitié de la terre.
82. Qui te pourroit comprendre, ô sagesse éternelle.
(Poésies de Gombauld, Paris, 1646, p. 271).
83. Tes merveilles, Seigneur, à nos yeux découvertes..
(Poésies de Gombauld, Paris, 1646, p. 273).
84. Je suis dans le penchant de mon âge de glace.
85. A tort on me blasme de redouter la mort.
86. Antre secret, témoing des peines que j'endure.
87. Quand j'apperceus Philis si brillante et si belle.
(Poésies de Charleval, 1759, p. 79).
88. J'avois faict le serment le plus espouvantable.
89. Qu'ay-je faict, belle ingrate, en quoy suis-je coupable.
(UEurres de Benserade, Paris, 1697, I, 130).
90. Les illustres vertus dont la grâce est suivie.
91. Jeune divinité, dont la grâce immortelle.
(OEuvres de Benserade, 1697, I, 196).
92. Que Diane me plaist, qu'elle est officieuse.
(Poésies choisies, recueil de Sercy, I, 228).
93. A l'une et l'autre mer Brézé donna des loix.
(Œuvres de Benserade, 1697, I, 129).
94. Quelle docte Circé, quelle nouvelle Armide.
(OEîtvi-es de Voiture, Paris, 1676, poésies, p. 38).
95. J'adore en mesme temps deux femmes sans pareilles.
Attribué à Gomberville par le ms. 4129 de l'Arsenal.
96. Philis d'un petit mal voulant borner le cours.
Inséré avec la signature C [Charleval] dans le recueil de Sercy, 1, 279.
(Poésies de Charleval, 1759, p. 51).
97. Caritte pour jamais a quitté ces fontaines.
(Poésies de Gombauld, Paris, 1646, p. 137).
98. « Sur un moucheron » : Voicy la noble sépulture.
(Œuvrespoétiques de Vion d'Alibray, Paris, 1653, p. 25).
99. Au point qu'en tresses d'or l'aurore échevelée.
100. La beauté qui retient mon âme prisonnière.
101. Vous levant si matin, vous troublez tout le monde.
(Poésies choisies, recueil de Sercy, I, 292).
102. « Pour une belle louche » :
Philis, depuis hier je brûle incessamment.
103. Tircis, as-tu raison de me donner le blasme.
104. Portraits faicts à plaisir, descriptions charmantes.
A la suite des sonnets, six feuillets laissés blancs et non chiffrés ont été remplis par les pièces suivantes, d'une autre écriture que celle du scribe : 1. « A Madame la duchesse de Longueville et à sa trouppe » : Vous en parlés bien à votre ayse Avec vos nés chauds comme braise.
Épître de 64 vers, écrite de Chantilly.
2. « Sonnet » [par Sarasin] : Quand Adam vit ceste jeune beauté.
(Œuvres de Sarasin, Paris, 1685, II, p. 188).
3. « A Mesdamoisellos du Vigean » : Quatre nymphes plus vagabondes Que celles des bois ny des ondes.
Publiée en partie par M. Cousin (Madame de Longueville, 1853, p. 181), d'après les recueils de Conrart : « Lettre de Mlle de Bourbon et de Miles de Rambouillet, de Boutteville et de Brienne, envoyée de Liancourt à M" du Vigean à Paris » (probablement en 1641).
4. « Stances » : N'espérez pas, belle Uranie.
5. « Épigrammes » : Dessoubs ce froid tombeau où brusle encor Alcandre..
6. « Épigrammes » : Quiconque verra tant d'appas.
7. « Stances » : Estrange caprice du sort.
Suivent 186 ff. chiffrés, occupés par les STANCES.
1. « Le Mépris » : Ne te ris plus de mes douleurs.
(Les Amours de Tristan, Paris, 1638, pp. 54 et 134).
2. a Les Louanges » : Tout ce que l'art et la nature.
3. « Sur un adieu » : Aminthe, ma raison a perdu son usage.
4. Si l'histoire de ces amantz.
(Poésies choisies, recueil de Sercy, II, 10).
5. Seul allègement de mes peines.
(Poésies choisies, recueil de Sercy, V, 275, signé D. S.) [De Serisay ?].
6. « Songe » [par Germain Habert, abbé de Cérisy] : Enfin, ravissante Sylvie.
(Recueil de Leyde, 1653, II, 38, anonyme; — Recueil de Sercy, v, 326, signé « De Cérisy »; etc.).
7. « Pour Madamoiselle Chémereau, qui, se jouant dans un pré, avoit montré son derrière » : Philis, je suis dessous vos loix.
(Œuvres de Voiture, Paris, 1676, poésies, p. 32).
8. « Le Printemps » : Rare merveille de nos jours.
Inséré dans le recueil de Sercy (I, 142) avec la signature M P [Montplaisir]. Poésies du marquis de Montplaisir, 1759, p. 23.
9. Que mon ardeur est insensée. - Cette pièce fait partie des « Poésies de M. de Chandeville », insérées dans le Recueil de Leyde, 1653, II, 91.
10. Quand par mes plaintes et mes vers.
(Poésies de Malleville, Paris, 1649, p. 69).
11. Flatteur qui sans affection.
(CEuvres de Benserade, Paris, 1697, I, 15).
12. Reyne de l'amoureux empire.
13. « A Madamoiselle de Rohan » : Faut-il que cet honneur m'arrive.
44 - Beauté qui triomphez de moy.
(CEuvres de Benserade, 1697, 1,167).
15. A la fin j'ay vaincu malgré sa résistance.
(OEuvres de Benserade, 1697, 1, 132).
16. Lorsque je vis baigner ce miracle du monde.
(Poésies de Malleville, 1639, p. 44).
17. Que je plains vostre aveuglement.
(Poésies choisies, recueil de Sercy, I, 126).
18. « Rupture » : Puisque vostre superbe cœur.
(Œuvres de Benserade, 1697,1, 57).
19. « Jalousie » : J'avois la fièvre ardente, et comme en frénésie..
(Œuvres de Benserade, 1697,1, 63).
20. « Pour les filles de la reyne » : Belles dont les regardz vont dépeupler l'Estat.
(Œuvres de Benserade, 1697, 1, 33).
21. Pour voler un baiser où je n'osois prétendre.
(Œuvres de Benserade, 1697,1, 124).
22. Pendant le froid cuisant vous me comblez de joye.
(Œuvres de Benserade, 1697, 1, 71).
23. Quel sentiment jaloux d'un estat si parfaict.
(Œuvres de Benserade, 1697, 1, 67).
24. Je n'ayme pas encore, et si je ne me trompe.
Inséré dans le recueil de Sercy (V, 39) et signé « De Cérisy » (Germain Habert, abbé).
25. Il est temps de parler, la douleur me transporte.
Cette pièce fait partie des « Poésies de M. de Chandeville », insérées dans le Recueil de poésies des plus célèbres autheurs de ce temps, Leyde, 1653, II, 90.
26. Belle Iris, je vous ayme avec violence.
(Œuvres de Benserade, Paris, 1697, 1, 164).
27. Si vous voulez que je vous die.
28. Sur la fin de la nuict je vous ay veue en songe.
Signé « De Serisay » dans le recueil de Sercy, V, 331.
29. « Douzains rimez en ise pour la belle Marquise » : Je n'adore qu'une marquise.
30. « La Belle Gueuse » : Piedz nuds et toute échevellée.
(Poésies de Malleville, Paris, 1649, p. 173).
31.. Enfin vostre douceur, beauté pleine d'appas.
Signé Benserade dans le recueil de Sercy, II, 179; ne se trouve pas dans l'édition des œuvres de ce poète donnée en 1697.
32. Daphnis, un moindre object doit exercer ma muse..
Signé Gilbert dans le recueil de Sercy, I, 202.
33. Enfin je cognois bien, trop ingratte Sylvie.
34. Aminthe, je sçay la nouvelle.
35. Plaisirs, sortez de ma pensée.
36. Mon cher Tyrcis, de quoy t'estonnes-tu.
(Œuvres de Sarasin, Paris, 1685, p. 171).
37. « Pour une fille déguisée en garçon » : Je sens au profond de mon âme.
(Œuvres de Voiture, Paris, 1676, poésies, p. 20).
38. Le Dieu qui me poursuit se rend inexorable.
39. Bien que je brûle incessamment. -- - (Œuvres complètes de Racan, édition Tenant deLatour, Paris, 1857, p. 172).
40. Quel espoir infidelle a flatté ma tristesse.
(Poésies de Malleville, Paris, 1649, p. 303).
41. Le conseil en est pris, la chose est résolue.
42. « Sur une nouvelle affection après la mort d'une maistresse » : De qui me plaindray-je à ce jour.
(Œuvres de Benserade, Paris, 1697, 1, 292).
43. Percé jusques au fondz de l'âme.
44. Voicy de mon destin, voicy l'heure dernière.
45. Il est donc vray que des plaisirs.
(Poésies de Malleville, Paris, 1649, p. 305).
46. Je suis ce narcisse fameux.
Ce madrigal, dont l'auteur est le marquis de Montausier, fait partie de la Guirlande de Julie (Paris, Didot, 1784, Delangle, 1826).
47. Ma bouche, fais ouyr tes plaintes.
48. Retenu dans les fers d'une jeune beauté.
49. C'en est faict, je suis libre, adorable Uranie.
(Poésies françoises par M. de Ménage, Paris, 1656, p. 36).
50. Cessez, cessez enfin, bel astre.
51. Espris d'amour et de fureur.
Attribué au comte d'Ételan par le ms. 4129 de l'Arsenal; inséré dans le recueil de Sercy (II, 318) avec la signature L. C. D. T. (le comte de Telan, pour dételan).
52. Quoy, vous vous mariez, douce et tendre mignonne.
(Œuvres de Benserade, Paris, 1697, I, 127).
53. D'où vient sur vostre teint cette fraîcheur nouvelle.
(Œuvres de Benserade, 1697, I, 169).
54. Ouy, je vous dis et vous répette.
(OEuvres de Benserade, 1697,1, 122).
55. Non, je ne monte point à cett' oste insolence.
Signé B. dans le recueil de Sercy, II, 209.
56. Nous sommes matelotz sur la mer d'amour.
57. Aymables filles du tonnerre.
58. Impérieux regardz qui portez dans mon cœur 59. Taciturnes horreurs, bois sauvages et sombres
60. Affreuse solitude, effroyables rivages 61. Paisible séjour du silence.
62. Daphnis dont l'univers admire la sagesse (Poésies de Malleville, Paris, 1649, p. 155).
63. Philis a recogneu ma foy.
(Poésies de Malleville, 1649, p. 70).
64. Je n'ay que trop languy dans les fers d'Arthénice..
(Poésies de Malleville, 1649, p. 327).
65. Plaise à la duchesse très bonne.
(Œuvres de Voiture, Paris, 1676, poésies, p. 98).
66. Lorsqu'avec deux motz que vous daignates dire.
(Œuvres de Voiture, 1676, poésies, p. 18).
67. L'amour sous sa loy.
(Œuvres de Voiture, 1676, poésies, p. 42).
68. « Sur une bouteille de cidre donnée par une dame » : Loing de moy, funestes ennuys.
69. « Impuissance » : Après tant de faveurs, ne craignez pas, Sylvie.
70. « Sur la mort d'Amaranthe » : Voicy la solitude où sur l'herbe couchez.
Cette pièce est de Pierre Lalane ; elle figure dans le Recueil des poésies diverses dédié à Monseigneur le prince de Conty par M. de La Fontaine (Paris, 1671, III, 30) et dans d'autres recueils. Poésies de Lalane, 1759, p. 25.
71. Je ne le puis nier, vostre vertu sévère.
72. « La Seine parlant à la fontaine de Forges » : Vrayment je vous trouve bien vaine.
(Œuvres de Sarasin, Paris, 1685, p. 156).
73. « A Madamoiselle de Guerchy, luy envoyant une copie d'une jouissance » : Belle Guerchy, je vous les donne.
(OEtivres de Benserade, Paris, 1697, 1, 135).
74. Affranchis-toy, romps tes liens.
Inséré, anonyme, dans le recueil de Sercy (1, 276); puis avec le nom de l'auteur, Pierre Lalane, dans les recueils de 1671, 1752, etc. Poésies de Lalane, 1759, p. 35.
75. Qui vit jamais occasion.
Pièce attribuée à M. de Boissières par le ms. 4129 de l'Arsenal; se trouve dans l'édition des œuvres de Benserade donnée en 1697 (1, 352).
76. L'aurore dans ce temps d'hiver.
(Œuvres de Sarasin, Paris, 1685, p. 201).
77. « A une damoiselle toùrmentée de ventz » : Que le respect une autre fois.
Pièce signée « Petit » dans le recueil de Sercy, I, 74.
78. « Sur une idée » : Vives images de la beauté.
79. « A une belle insensible qui demandoit des vers » : Dispensez-moy, belle insensible.
(Œuvres de Benserade, Paris, 1697, 1, 186).
80. M'enseigner comme il faut aymer.
Pièce signée G dans le recueil de Sercy, II, 152.
81. « L'Adieu à la dévote a : Philis, vous courez les sermons.
Pièce attribuée à « M. de Mareuil » par le ms. 5418 de l'Arsenal.
82. « Au printemps » : En vain ton retour nous rameine.
83. Sombres et profondes vallées.
84. Redoutable destin, fier tyran de l'amour.
85. Paisible séjour du silence.
86. Beaux yeux, doux écueilz, lumières infidelles.
87. « Sur la maladie de Sylvie, chanson » : L'aymable et divine Sylvie.
88. « La solitude de Belle-Isle » : Dedans une isle où la nature.
89. « Pour une veuve » : Quittez ce noir, belle Philis.
Pièce attribuée à René de Bruc, marquis de Montplaisir, par le ms. 4129 de l'Arsenal.
90. « Désespoir » : Affreuse et vaste solitude.
Pièce insérée dans le recueil de Sercy (V, 356) avec la signature M P [Montplaisir]. Poésies du marquis de Montplaisir, 1759, p. 37.
91. J'aime, je suis aimé d'une jeune merveille.
92. « L'Esté » : C'est fait, cher Tircis, je me meurs.
(Recueil de Sercy, III, 299, anonyme).
93. « L'Hiver » : Dans un triste séjour, désert et plain d'effroy.
Inséré avec la signature M [Montplaisir] dans le recueil de Sercy (I, 132).
Poésies du marquis de Montplaisir, 1759, p. 40.
94. « Vision amoureuse » [par Desmarets] : Regard dont le penser me blesse et me poursuit.
(OEuvres poétiques dit sieur Desmarets, 1641, « Amours », p. 33).
95. « Stances pastorales » [par Germain Habert, abbé de Cérisy] : Infortuné troupeau, mes premières amours.
(Recueil de Sercy, V, 320, et autres recueils).
96. C'est souffrir trop longtemps sans rompre le silence.
Aussi de l'abbé de Cérisy (recueil de Sercy, V, 367). - 97. « Sur le jour de l'an » : Cloris, le jour qui nous esclaire.
Encore de l'abbé de Cérisy (recueil de Sercy, v, 325).
98. « Sur la colère de Sylvie » : Effroyable élément dont les perfides ondes.
99. « La Tempeste » : Conduit par le sort inhumain.
100. Syrène de la mer d'amour.. Pièce attribuée à Montreuil par le ms. 4129 de l'Arsenal.
101. « Desdain sur un changement » : Qu'on ne me parle plus de cette âme légère.
Inséré dans le recueil de Sercy (V, 369) avec la signature « De Cérisy » (Germain Habert, abbé).
102. Qui ne l'aymeroit pas l'ange qui dans mes veines.
103. Plaintes, sanglotz, soupirs et larmes.
Signé « De Serisay » (Jacques) dans le recueil de Sercy (V, 374).
104. Quel astre ou quel démon s'obstine à m'affliger.
105. « A une dame nommée Marguerite » : Fleur dont l'esclat résiste aux plus rudes hyvers.
Signé « De Serisay » dans le recueil de Sercy (V, 380).
106. A quel autre destin est mon destin pareil.
107. Geolière de Cloris.
(Recueil de Sercy, I, 98, anonyme).
108. « A un amy qui luy conseilloit de quitter l'amour » : Tes soins cruels, amy, viennent mal à propos.
109. « Contre des jaloux qui l'empeschoient de voir sa maltresse » : Que ce miracle adorable.
110. « Sur une belle main » : Agréable tourment de tout ce qui soupire.
111. Quand je contemple les merveilles.
112. Amour, qu'on a peu de raison.
(Recueil de Sercy, 1661, IV, 166, anonyme).
113. « Le tombeau d'Amarante » : Aproche sans frayeur de ce triste tombeau.
114. Philis qui me tient en servage.
Attribué à « M. de Carlincas » par le manuscrit 4129 de l'Arsenal.
115. Ce soir que vous ayant seullette rencontrée.
(Œuvres de Voiture, Paris, 1676, poésies, p. 16).
116. Vous qui chassiez de vostre cour.
(Œuvres de Voiture, 1676, poésies, p. 24).
117. Mes yeux, quel crime ay-je commis.
(Œuvres de Voiture, 1676, poésies, p. 40).
118. La terre brillante de fleurs.
(Œuvres de Voiture, 1676, poésies, p. 27).
Ici se termine le recueil; les 12 feuillets suivants sont occupés par quatre tables alphabétiques : Élégies, Épîtres, Stances, Sonnets. Sur un dernier feuillet blanc a été transcrite la pièce suivante : « Pour Mlle de Chevreuse, madrigal » : Object le plus beau de nos jours.
signé de Marigny, le spirituel frondeur; belle écriture de femme du milieu du XVIIe siècle. Ce madrigal a été inséré, sans nom d'auteur, dans le recueil de Sèrcy, IV, 273. Il se trouve dans l'édition des œuvres de Marigny donnée en 1674 (p. 92).
540 N° 1325. RECUEIL DE POÉSIES.
In-4,, mar. rouge à riches comp. dor., doublé de mar. rouge, large dentelle à petits fers, tr. dor. (rel. anc.). — Papier, XVIIE siècle, 177 ff., 5 de table et 39 blancs.
Par l'écriture et par l'exécution, ce manuscrit semble être sorti de la même fabrique que le recueil précédent. Écrit par la même main, divisé aussi en élégies, épîtres, stances et sonnets, il ne s'en rapproche pas moins par le choix des pièces, au nombre de 114, qui toutes, sauf 9, se trouvent dans le recueil que nous venons de décrire. Il suffit de donner la liste de ces neuf pièces nouvelles : 1. « Stances morales » : Alcipe, reviens dans nos bois.
(Œuvres de Maynard, Paris, 1646, p. 295).
2. « Stances » : Arrière le désir de ces pompes suprêmes.
3. « Pour le roy de Suède. La Couronne impériale à la princesse Julie », signé « Chapelain » : Je suis ce prince glorieux.
4. « Stances » : Je meurs, c'est trop marchander.
(CEuvres de Sarasin, Paris, 1685, p. 153).
5. Je prends congé de vous, mes fidelles compagnes.
(Œuvres de Benserade, Paris, 1697,1, 86).
6. « Contre l'absence, stances » : La terre dans ces tremblemens.
(Les Amours de Tristan, Paris, 1638, p. 66).
7. « Stances pour le Roy à Mme H. » [de Hautefort] : Object aymable et vertueux.
(Œuvres de Benserade, 1697, I, 192).
8. « Consolation sur la mort d'un parent » : Puisque vostre parent ne s'est pu dispenser.
(Les Amours de Tristan, Paris, 1638, p. 70).
9. « Mépris du monde, stances » : Que tardons-nous, Philandre, à chercher une vie.
Relié aussi avec beaucoup de luxe, mais sans chiffre ni armoiries qui puissent en faire connaître le premier possesseur, ce volume a fait partie du cabinet du bibliophile Jacob (n° 1622 de son catalogue). Je l'ai acheté à Londres (Paine), en mai 1857.
541
N° 1530. [MONTPLAISIR (RENÉ DE BRUC, MARQUIS DE)] : « LE TEMPLE DE LA GLOIRE. N. Jarry Paris, scripsit. MDCXLVI ».
In-S-, mar. rouge, riche reliure de Le Gascmr. — Vélin, 1646, 20 ff., encadrements dorés. En tête, couronne de chêne vert entourant le chiffre CM en or. Le même chiffre, soutenu sur deux branches de laurier en or, est reproduit au verso du dernier feuillet.
Les initiales et les mots principaux sont en or. azur et vermillon. La couverture est parsemée, à l'extérieur et à l'intérieur, des lettres CM entrelacées, couronnées de lauriers.
Poème composé par le marquis de Montplaisir à l'occasion de la victoire
de Nôrdlingen. On le trouve dans le Recueil de diverses poésies donné par Chamhoudry en 1651 et dans d'autres recueils, sans parler de l'édition des poésies de Montplaisir et de Lalane donnée en 1759 par Le Fèvre de SaintMarc. -
Ce manuscrit, chef-d'œuvre de calligraphie, a dû être exécuté pour une personne qui touchait de près au duc d'Anguien. Le chiffre CM peut être celui de sa mère, Charlotte de Montmorency, comme celui de sa femme, Claire-Clémence de Maillé. — On a ajouté à ce volume des agrafes en or au chiffre CM.
Collections du marquis de Coislin (vente de 1847) et de Yéméniz (vente de 1867).
542 N° 1733. « ODE POUR MONSEIGNEUR LE DUC D'ANGUIEN SUR LA PRISE DE DUNQUERQUE » (1646).
In-4°, papier, #XVIP siècle, II ff., le dernier blanc, cartonn.
Sur cette crouppe du Parnasse Où l'air serain et gracieux.
Collection de Condé.
543 N" 1734. « LE MARS CAPTIF MIS EN LIBERTÉ PAR THÉMIS, ET LE TIPHON DE LA FRANCE BANNY PAR LA MÊME DÉESSE ». In-4°, papier, XVIIe siècle, 10 ff., le dernier blanc, cartonn.
Stances sur la délivrance du Grand Condé en 1651. Le « Tiphon de la France » n'est autre que Mazarin, qui fut alors banni de France. Ce poème, qui fait partie de ce qu'on est convenu d'appeler les Mazarinades, a été publié en 1651 (Paris, François Noël, in-4° de 15 pages). L'imprimé est signé des initiales R D S J, qui paraissent désigner Robert de Saint-Julien, l'auteur du Courrier burlesque de la Fronde.
Collection de Condé.
544
N° 1^75. [CORNEILLE (PIERRE)] : « LES VICTOIRES DU ROY EN L'ANNÉE 1667 ».
In-fo, papier, XVIIe siècle, 6 ff., le dernier blanc, cartonn.
Non signé. L'écriture ressemble fort à celle de Corneille; les corrections sont sûrement de sa main. Publié sous ce titre : Poème sur les victoires du Roy, traduit de latin en fmnçois par P. Corneille (Paris, G. de Luyne, 1667, in-8°).
Le texte latin est du Jésuite Ch. de La Rue.
C'est pour donner aux Jésuites un témoignage de reconnaissance et d'amitié que Corneille traduisit, ou plutôt commenta le poème latin du P. de La Rue, et c'est un Jésuite, le Pastor fido de la maison de Condé, le P. Bergier, qui transmit le poème au Grand Condé : « J'envoie à V. A. S. ce poème latin que M. Corneille a mis en vers françois. Il y a quelque chose qui n'étoit pas dans le manuscrit que V. A. a veu et qu'elle honora de son approbation. »
(Paris, 23 décembre 1667). Condé était alors à Dijon, où il préparait dans le mystère la foudroyante conquête de la Franche-Comté.
a Collection de Condé.
545
N° 1922 [CHARPENTIER (FRANÇOIS)] : POÉSIES.
In-4°, papier, XVIIe siècle, 8 ff., cartonn.
1. « Désaveu fait par les Muses du placet présenté au Roy sous leur nom par Furetière » : Grand Roy dont les hautes merveilles.
Poème de 268 vers, publié par M. Ch. Asselineau dans le Recueil des factums d'Antoine Furetière, Paris, 1859, II, 281.
2. « Songe » (46 vers) : Nous autres enfans du Parnasse.
3. « Sonnet » : S'eslève qui voudra par force ou par adresse.
Aucune de ces trois pièces n'est signée ; mais nous savons que la première est de Charpentier, de l'Académie française, auteur du charmant Voyage du vallon tranquille; les autres étant de la même main, transcrites sur le même cahier, il est probable que nous avons la copie offerte par Charpentier luimême au Grand Condé. C'est un nouveau témoignage de la haute considération dont Condé jouissait dans le monde des lettres, où l'on aimait à le faire juge des querelles littéraires. En même temps que Charpentier lui soumettait son pamphlet contre Furetière, celui-ci s'adressait aussi au prince et lui écrivait la lettre suivante (s. d., décembre 1685) : Monseigneur, Vostre Altesse sera surprise que, luy estant inconnu comme je suis, je prenne la liberté de luy escrire; mais le favorable accueil que Monsieur le Duc (d'Anguien) a fait à quelques petits ouvrages de ma façon que je luy ay présentés, me donne la hardiesse de vous offrir celuy-cy. Le rang que vous tenez dans l'empire des lettres, qui n'est pas moindre que celuy que vostre naissance vous donne dans l'empire françois, fait que j'implore vostre protection pour un innocent persécuté qui se trouve un des premiers martirs de la littérature. Je ne compte pour rien l'approbation que le public m'a donnée, si je n'ay celle de V. A. S'il luy plaisoit de m'honorer d'un mot de témoignage du sentiment qu'elle aura de mon ouvrage, je régleray là dessus l'opinion que je devray avoir de la justice de ma cause; et si j'ay une fois cette grande protection, je triompheray de mes ennemis, comme Vostre Altesse a toujours triomphé de ceux de la France.
Vous serez le plus grand de mes bienfaiteurs, et je seray obligé de demeurer toute ma vie, Monseigneur, de Vostre Altesse, Le très humble, le très obéissant et très respectueux serviteur, FURETIÈRE.
La publication, en 1684, de l'Essay du dictionnaire avait allumé le courroux de l'Académie française, dont Furetière faisait partie depuis plus de vingt ans et dont il fut expulsé le 22 janvier 1685, après des débats .retentissants. C'est ensuite que parurent les célèbres Factums. Dans toute cette affaire, Charpentier avait conduit l'attaque, parfois avec violence.
Collection de Condé.
546
N° 1142. QUINAULT (PHILIPPE) : SCEAUX, POÈME.
ln-4°, mar. rouge, fil., tr. dor., armes et monogramme de J.-B. Colbert. — Vélin, XVIIE siècle, superbe écriture, 17 ff. chiffrés, suivis de 2 ff. de notice et précédés de 3 ff.
liminaires contenant le titre en bleu et or, accompagné du monogramme J.B.C. en or et couleurs, l'avertissement et le frontispice; 3 vignettes. La première page du poème est reproduite à la fin de ce volume.
On lit au second feuillet liminaire : « Ce poème a été composé pour M. Colbert par le célèbre Quinault. Deux des plus fameux artistes du siècle de Louis XIV ont concouru à l'embellissement de ce joli morceau. Le frontispice est de la composition de Charles Le Brun, premier peintre du Roy ; il a été exécuté, ainsi que la vignette du premier chant, par Sébastien Le Clerc, excellent dessinateur et graveur ». — Dernier feuillet non chiffré : « La vignette du second chant. est. de Bailly, peintre en miniature ».
L'avertissement qui précède èt la notice qui suit le poème sont d'une main plus récente que le poème lui-même et paraissent avoir été ajoutés sur des feuillets blancs; ils contiennent la description et l'historique de ce manuscrit. Poème et notices ont été publiés en 1813 par M. Fayolle.
Vente de Bure.
547
N° 1849. BOUCHER (P.) : « LA MONARCHIE FRANÇOISE; ÉLOGES HISTORIQUES ».
ln-Co, papier, 1684, i2 ff., cartonn.
Quelques vers sont consacrés à chacun des rois de France depuis Pharamond, puis à Louis XIV et aux membres de la famille royale, enfants légitimes ou naturels du grand roi, ainsi qu'aux membres des branches cadettes : duc d'Orléans et duc de Chartres, prince de Condé, duc d'Anguien, duc de Bourbon, princes de Conti et de La Roche-sur-Yon, duc et chevalier de Vendôme.
Notre cabinet renferme un second exemplaire de ce poème, aussi de la
546
N* 1142. QUINAULT (PHILIPPE) : SCEAUX, poème, xvir siècle.
DESSIN DE SÉBASTIEN LE CLERC.
S E A V X POEME CHANT PREMIER
1
Estais dans les Iardins de l'aimable Demeure, Ou le Aiceene des François 9 l ricnt-yuir lesciaidesfleurs; ed l'ombrage des bois, Quand sesfoins redoublez ont ménagé quelque heurt Sur le temps de ses grands Ermilais.
Ce Jour niesme, il delloiL t'Y rendre h t je me promenais en resuant pour tattendrej.
, le me fis nm amusement D'obseruer le o-ranci Batffiment b Qui s'ejleue au milieu de ce séjour éfiampeSlrcj; ce Cliejiiaruure des Aris
main de P. Boucher, mais de format in-4°, 16 feuillets. Ce sont sans doute les deux copies offertes au Grand Condé et à son fils.
548 N" 1715. [SANTEUL (JEAN DE)] : « REQUESTE DU PETIT CHIEN PLUTON à Son Altesse Sérénissime Madame la Princesse. — LA DESTINÉE ET LES DERNIÈRES PAROLLES DE PLUTON à S. A. S. Madame la Princesse ».
In-4°, papier, fin du XVIIe siècle, 7 ff., dont le premier blanc, cartonn.
Traduction en vers français, faite par Santeul lui-même et écrite de sa main, des deux poèmes latins qu'il avait adressés à la princesse de Condé, belle-fille du Grand Condé, au sujet de son petit chien Pluton. En voici les titres : 1° « Pluto catellus ad Serenissimam Principem ut ejus possit in gratiam redire, expostulatio ». — « Pluton, petit chien de S. A. S. Madame la Princesse, aiiant été attaqué d'une petite grateHe, on fut obligé de le faire coucher au chenil avec les autres chiens de chasse. Il recouvra quelques mois après sa première santé ; mais son absence lui fit perdre pendant un temps les attentions de sa Maîtresse. S. A. M. le Prince engagea Santeul à faire une requête, qui sont ces vers, pour l'infortuné Pluton. A la tête de cette poésie étoit une vignette. On y voiioit Pluton qui présente sa requête. La Princesse ne se laissa point fléchir à cette première pièce ».
2° « Plutonis catelli fatum. Ad Serenissimam Principem illius postrema verba ». — « Santeul, pour inspirer à la Princesse plus de pitié, décrit dans ces vers la dernière destinée de Pluton, résolu de mourir, et y expose les malheurs qui menaçoient cet animal infortuné » (Santoliana, pp. 366-367).
Ajoutons, pour serrer d'assez près la date de ces deux pièces, qu'elles ne figurent pas encore dans les œuvres de Santeul publiées à Paris en 1694, et que le poète mourut le 20 août 1697 ; c'est donc en 1695 ou 1696 que Santeul écrivait au prince de Condé : « C'est ici, Monseigneur, plus votre ouvrage que le mien. On imprime la Requeste de Pluton, avec une belle vignette. »
(Santoliana, p. 239).
Collection de Condé.
549
N° 1923. [VERGIER (JACQUES)] : LE TONNERRE, conte.
In-4°, papier, fin du XVIIe ou commencement du XVIIIe siècle, 4 ff., cartonn.
11 est assés d'amans contens.
178 vers, sans nom d'auteur; mais ce conte a été publié sous le nom de Vergier dans les Contes et nouvelles en vers., 1778, III, 113, et il se retrouve dans l'édition de ses œuvres donnée en 1780, II, 28. Il avait déjà été inséré en 1699 dans le Recueil de quelques pièces nouvelles et galantes tant en prose qu'en vers (Utrecht, Ant. Schouten), puis en 1735 dans le Recueil de pièces choisies rassemblées par les soins du Cosmopolite, p. 298. Nous avons sans doute ici le manuscrit autographe offert au prince de Condé. - Jacques Vergier, né en 1657, mourut assassiné en 1720.
550 N° 1117. « DESSEIN DE L'APARTEMENT DE SON ALTESSE SÉRÉNISSIME MADAME LA DUCHESSE DU MAINE A SEAUX ».
In-4°, mar. citron, semé d'abeilles; au centre, dans un médaillon, l'emblème bien connu de la duchesse du Maine : une abeille rentrant à la ruche, avec la devise : Piccola si, ma fa pur gravi le ferite; le tout argenté. L'intérieur est en mar. bleu, dentelle dorée.
— Papier, XVIIIe siècle, 15 ff., dessins à l'encre de chine.
Ce poème est sans doute l'œuvre d'un des lettrés qui fréquentaient habituellement la petite cour de Sceaux : La Fare, Chaulieu, l'abbé Courtin, etc., et surtout l'abbé Genest, à qui l'on doit les Divertissemens de Sceaux.
Sur le premier feuillet de garde, l'inscription suivante : « Ce livre a été trouvé à Sceaux dans l'armoire du petit appartement en 1753. C'est une description en vers des sujets de peinture qui sont représentés dans la petite gallerîe et dans le cabinet qui est au bout de la dite gallerie ».
On a conservé dans le volume la notice originale des « Sujets des peintures du Petit Appartement de Sceaux, peintes par le sr Audran en l'année 1704,
— et des sujets de la sculpture dudit cabinet par le sr Poultier en l'année 1704 », date approximative du poème.
Bibliothèque du Palais-Royal. Acheté à la vente des livres du roi mon père,
551 N° 1741. « SUR LE Laudate Dominum de cœlis ».
In-fo, papier, fin du XVIIe ou début du XVIIIe siècle, 6 fi., dont 1 blanc, cartonn.
Paraphrase de ce psaume en vers français. Suite de 29 dizains intitulés : « les Saints, les Anges, le Soleil, la Lune, les Astres, la Lumière, les Nues, le Tonnerre, le Feu, le Vent, les Oiseaux, le Monde, la Terre, la Mer, la Glace et la Neige, les Montagnes, les Gouffres, les Arbres, le Serpent et la Vipère, le Labourage, les Roys, les Peuples et les Princes, la Jeunesse, les Vierges, les Vieillards et Enfants au berceau ». Premier vers : Esprits de lumière et de gloire.
Nous avons déjà rencontré ce poème dans le ms. 1511 (voir tome I, p. 326).
Collection de Condé.
55.2 N° 475. RECUEIL FACTICE.
In.4°, papier, plusieurs pièces du XVIIIe siècle, cartonn.
1. « Cantate sur le rétablissement de la santé de S. A. S. Mgr le Duc, exécutée à Chantilly, le avril 1721 » (2 ff.) : Helvétius fuyés, Sylva disparoissés.
2. Entrées et figures d'un ballet dansé à la cour de Louis XIV; liste des figurants (2 ff.).
3. « Diane, divertissement en musique chanté au retour de la chasse dans la fête donnée au Roy par S. A. S. Mgr le Duc, à Vanves, le lundy 8 septembre 1721 » (2 ff.).
4. « Vertumne et Pomone, divertissement en musique » (4 ff.). — Balletpantomine par Gardel, dansé en 1760 et imprimé la même année chez Cailleau.
5. « Pour le jour de la naissance de S. A. S. Mgr le Duc. Cantate ». La scène est à Saint-Maur (2 ff.).
6. « Sur le feu d'artifice tiré en présence du Roy devant l'hôtel-de-ville, la veille de Saint-Jean-Baptiste 1719 » (2 ff.) : Accourez, citoyens; quel spectacle plus doux.
7. « Vers à Son Altesse Sérénissime Mgr le Prince de Condé » : On m'a dit qu'on trouvoit un héros dans Condé.
Pièce de 40 vers, signée « J. A. Riffault » (seconde moitié du xvnr siècle).
8. « Épître » : Vous que le plus brillant des dieux Honore d'un regard prospère, Heureux, cent fois heureux, Genest et Malézieu.
Pièce de 53 vers, adressée à l'abbé Genest et à Malézieu, familiers de la duchesse du Maine. L'auteur félicite la cour de Sceaux de posséder « un autre Orphée » (Genest) et « un autre Archimède » (Malézieu). Cette épître pourrait être de Chaulieu ; elle est sur le ton de sa correspondance poétique avec Malézieu.
9. « Electorali Principi Ludovicae Bavarœ Palatinae, Regii monasterii MaloDumensis antistitœ ». Quatre vers latins adressés par Santeul à l'abbesse de Maubuisson, « 1696, cal. sept. ».
10. « Maximes de la sagesse humaine » : Rendez au créateur ce que l'on doit lui rendre.
Pièce de 52 vers, commencement du XVIIIe siècle.
11. « Vers pour le portrait de S. A. S. Mar le Duc » (alors premier ministre de Louis XV) : Du timon sous Louis dépositaire auguste.
4 vers, écrits de la main de Luillier, alors archiviste de la maison de Condé.
Collection de Condé,
553 N" 1431. RECUEIL DE COMÉDIES, POÉSIES ET CHANSONS LIBRES OU OBSCÈNES.
In-4°, papier, XVIIIe siècle, 316 pages, cartonn.
1. « La Nouvelle Messaline, tragédie en un acte » (pp. 1 à 22). Imprimée en 1773 sous ce titre : La Nouvelle Messaline, tragédie, etc. Elle est, dit-on, de Granval.; in-8° de 30 pp. (Catalogue Soleinne, n° 3849).
2. « Le Bordel, ou le J.-F. puni, comédie en trois actes et en prose » (pp. 23 à 90). — M. Soleinne (Catal., n° 3841) possédait un manuscrit de cette pièce, daté de 1736. Suivant une note manuscrite de l'abbé de SaintLéger, la comédie aurait été faite en société par Lancelot, de l'Académie des Inscriptions, la comtesse de Verrue, et Melon, auteur de l'Essai sur le commerce.
3. « La Comtesse d'Olonne, comédie de M' de Bussy-Rabutin, représentée à An et chez Mr le duc de Vendôme par des seigneurs de la cour et leurs maîtresses » (pp. 91 à 102). — Cette pièce a été imprimée à la suite de la F.-manie de Mercier de Compiègne, Londres (Paris), 1780, in-18 (Catal.
Soleinne, 3833).
4 (p. 103). « Testament du Général des Cordeliers. Pyrron [Alexis Piron] a fait cette pièce sur la mort du fameux Père Poisson, cordelier » (10 vers) : Je veux qu'après ma mort.
5 (p. 103). « Le Chapitre général des Cordeliers pour l'élection d'un général » (188 vers, par Piron) : Déjà la Renommée avoit passé les mers.
6 (p. 110). « Chanson de Pyrrhon » [Alexis Piron] (8 vers) : Mes chers amis, je suis f. sans rire.
7 (p. 111). « Priapée, ode de Pyrrhon » [Alexis Piron] (164 vers) : F. des neuf garces du Pinde.
8 (p. 117). « Le Débauché converti, conte de M. Robbé de Beauveset » (132 vers) : Puissant médiateur entre l'homme et la femme
9 (p. 122). « Les Anges, conte du Père Chrysologue, capucin, qui m'en a donné l'original » (202 vers) : Gentille comme un séraphin.
10 (p. 130). « Le Jeune du vendredy, conte » (297 vers) : L'excès en tout est condamnable.
11 (p. 141). « Épigramme » (16 vers) : On dit que l'abbé Terrasson.
12 (p. 142). « La Constitution retrouvée, conte » (175 vers) : Homme de bien, soyez toujours en garde.
13 (p. 149). « Les Deux Nonnes rivales, conte par Mr Le Tellier père.
(Le fait est vrai, et cette histoire est arrivée à l'abbaye de la Barre, à Château-Thierry. Cette abbaye a été détruite en 1746.) » (348 vers) : C'est de tout tems qu'entre femelles. 14 (p. 162). « Le Jetton » (10 vers) : Certain curé dessus jetton d'yvoire.
15 (p. 163). « Épigramme » (9 vers) : En cestuy cas d'union amoureuse.
16 (p. 163). « Autre » (9 vers) : Gars renommé par joieuses besongnes.
17 (p. 164). « Les Antiquités de Rome, chanson par Ferrand » (10 couplets de 7 vers) : Venez, Mesdames les.
18 (p. 166). « Chanson » : Sylvandre fit jadis grand bruit.
19 (p. 167). « Menuet de la Reine » : Un beau jour collatin.
20 (p. 168). « Jouissance malheureuse » (23 vers) : Enfin après six mois de peines et de soupirs.
21 (p. 169). « Enthousiasme » (24 vers) : Architriples.
22 (p. 170). « Parodie de la Gossein et de la Clairon, autrement frétillon à la réception de cette dernière à la Comédie françoise » (52 vers) : Clairon, j'admire en vous de merveilleux talents.
23 (p. 172). « Les Deux Servantes de cabaret, conte » (67 vers) : Dans un logis dont j'ignore l'enseigne.
24 (p. 175). « Couplet sur l'air Quel caprice, quelle injustice » : Qu'on me baise.
25 (f. 175). « Autre » : L'amour est une fluxion.
26 (p. 176). « Sur la Sallé » (8 vers) : Sur la Sallé la critique est perplexe.
27 (p. 177). « Étimologie de l'aze-te-f., conte » (95 vers) : Un jour de foire dans Châlons.
28 (p. 180). « La Puce, conte » (146 vers) : Le hazard seul, sans l'aide du génie.
29 (p. 185). « Bouquet » (38 vers) : Ça, ma muse, réveillez-vous.
30 (p. 187). « Le Déménagement ou le Crocheteur, conte » (21 vers) : Une nymphe jeune et gentille.
31 (p. 188). « La Flèche de l'amour, conte » (151 vers) : La jeune Iris au téton rondelet.
32 (p. 193). « Menuet de Cupis » : Non, mon cœur.
33 (p. 194). « Chanson » : N'ayant point trouvé de mœurs.
34 (p. 196). « Autre » : D'un honnête couvent.
35 (p. 196). « Menuet de la pupille » : Ne me quitte pas.
36 (p. 197). « Autres béquilles » : Un jour entre deux draps.
37. « Couplet de Blot, lorsque Monsieur, frère de Louis 14, le chassa » : Son Altesse me congédie.
38. « Autre » : Quatre bonnes bêtes font un huguenot.
39 (p. 198). « Air de Joconde » : Vous qui craignez l'événement.
40. « Air Réveillez-vous, belle endormie » : Croyez-vous pour une foiblesse.
41. « Autre » : Un jour Babet face à face.
42 (p. 199). « Menuet » : D'un v. ou d'un poignard.
43 (p. 200). « Les Tourlourettes de l'opéraen 1737 » : La Courcelle au nez camard.
44. (p. 202). « Le Prostibule des Turcs, mandement de police du dieu Momus » (72 vers) : Nous qui d'un grand coup de Malchus.
45 (p. 204). « Requête de la très honnorée dame Pâris, maquerelle, au sr de Marville, lieutenant de police » (122 vers) : 0 toi qui dans Paris fais régner l'équité.
46 (p. 208). « Sur la mort de M. de La Motte » (quatrain) :
Après le tour que l'infernal pilote.
47 (p. 209). « La Chandelle émouchée par les deux bouts, conte » (111 vers) : Quand on est seul, que peut-on faire.
48 (p. 212). « Couplet sur l'air De tous les Capucins du monde » : Entre vous autres demoiselles.
49 (p. 213). « Épltre » (92 vers) : Il est donc vrai, M***, l'aimable volupté.
50 (p. 216). « Les Béatitudes de Rousseau » (28 vers) : Heureux qui sans ambition.
51 (p. 217). « Enthousiasme de l'abbé de La Farre » (23 vers) : Pourquoi ne suis-je pas prélat?
52 (p. 218). « La Réconciliation, conte » (15 vers) : Une maîtresse aimable, mais légère.
53. « La Fille forcée » (13 vers) : Dans une officialité.
54 (p. 219). « Épigramme de Voltaire » : Ah 1 Camargot, que vous êtes brillante.
55. « Parodie » : Ah! Camargot, que vous êtes fringante.
56. « Autre de Ferrand » : Père Clunard, sectateur exemplaire.
57. « Autre de Pyrron » [Alexis Piron] : Des jeunes gens, filles, fuyez l'abord..
58 (p. 220). « Autre du même » : Certain enfant de Loyola.
59. « Autre » : Nicolas de trop près avoit vu Jaqueline.
60 (p. 221). « Le Paradis terrestre trouvé » : Le paradis terrestre est, dit-on, si secret.
61. « Sur le Paradis terrestre » : Ah 1 paradis charmant, te voilà donc trouvé.
62. « L'Avocat consultant, conte » (14 vers) : Un jour Branlard, en train de guinder son docteur.
63 (p. 222). « Sur un médecin » (10 vers) : Un médecin sçavant dans la mathématique.
64. « Epigramme de Pyrrhon » (Piron) : Un beau chartreux, moine napolitain.
65. « Autre » : Frère Bénigne un jour dans sa cellule.
66 (p. 223). « Autre » : Un capucin ardent et plein de feu.
67. « Autre » : Chez les Chinois un sectateur d'Ignace.
68. « Autre » : Un peintre à Rome ayant d'après nature.
69 (p. 224). « Autre » : Un Florentin interrogé comment.
70. « Autre » : Deux dames près d'une rivière..
71. « Autre » : Cléon poussé d'humeur folâtre.
72 (p. 225). « Autre » : Trois rivaux voiant leur maîtresse.
73. « Conte » (17 vers) : Une bonne femme pressée.
74 (p. 226). « Épigramme » : La Bible en main, un zélé directeur.
75. « Autre de M. Vivier-Desgros » : Jambe de çà, jambe de là.
« CHANSONS SUR LES DAMES DE LA COUR DE LOUIS 14E » (notes explicatives sur les marges) : 76-77 (pp. 227). « Air, Quand le péril est agréable » : Est-ce une si grande merveille.
Ah 1 ah! petite de Fienne.
78-80 (pp. 227-229). « Sur l'air Mon berger m'engage » : Comme une relique.
Le petit Saint-Ange est parti.
La fille à Dangeau.
81. « Sur l'air Lon lan la deriri » : Carus amicus Musseus.
(un couplet par le Grand Condé et un autre par son ami La Moussaye).
82. « Autre » : Le sieur Dancourt à Paris.
83-84 (p. 230). « Sur l'air Prends, ma Philis, prends ton verre » : Qu'elle est grasse, la comtesse (de Mirepoix).
Qu'avec Lassay la Bourbon.
85 (p. 231). « Autre sur l'air Ne m'entendez-vous pas? » (18 couplets) : Colandre le marchand.
86 (p. 233). « Le Grand Branle de la cour » (42 couplets de 7 vers chacun) : L'Antechrist arrive en ces lieux.
87 (p. 242). « Sur l'air des Pendus » : Écoutez le triste récit.
20 couplets de 6 vers chacun : « Sur l'abbé de Fortia, qu'un teinturier prit sur le fait avec sa femme, 1713 ».
88 (p. 246). « Sur le mesme air » : Or écoutez, grands et petits.
12 couplets de 6 vers : « Lorsque Monsr Barbis prit deux Théatins pour deux Jésuites, et Quinaut pour un exempt, quant ils vinrent ensemble lui demander la permission de confesser la Denesle, fameuse comédienne, qui se mouroit, 1713 ».
89 (p. 248). « Sur le même air » : Or écoutez, petits et grands.
12 couplets de 6 vers, « sur Rousseau, par Crébillon ».
90 (p. 250). « Sur le même air » : Or écoutez, mes chers amis..; 20 couplets de 6 vers, « sur Louis XIV, 1715 ».
91 (p. 254). Épitaphe de Louis XIV (12 vers) : France, de ton tyran orne ainsi le tombeau.
92 (p. 255). « Sur l'air Déjà votre esprit est guéri » : Que le Régent avec sa fille.
« Sur M. le Régent et la duchesse de Berry sa fille, 1716; Voltaire, accusé d'avoir fait le premier couplet, fit ce second » : Je n'ai point chanté l'Ammonite.
CHANSONS ET PIÈCES DIVERSES :
93 (p. 256). « Sur l'air Adieu mes amours » (6 couplets de 9 vers) : La belle Jeanneton.
94-96 (pp. 257-258). « Sur l'air des Folies d'Espagne » : Ce qui trompa notre première mère.
Marinette.
En France il n'est point de mari.
97-99 (pp. 259-260). « Sur l'air Dans le bel âge » : Sainte Largette.
Visitons, camarade.
Un jour un jeune avocat.
100 (p. 260). « Air de Roland » : Je bois et je f. tous les jours de ma vie.
101-105 (p. 261). « Autres chansons » : A son mari dame Hélène.
L'autre jour par méprise.
Diane toute lasse.
Puisque après la colère.
Adieu donc, charmante Sylvie.
106 (p. 262). « Sur la convalescence du Roy en 1743 » : Tout Paris est bien joieux.
107-110. a Autres chansons » : Il n'est rien de durable.
Je suis jeune, je suis bien faite.
Après avoir trois fois.
Ma femme aiant fait un enfant.
111 (p. 263). « Bouquet par M. Vadé, auteur des Lettres de la Grenouillère, 1748 » (81 vers) : J'aime à paier ce que vaut une chose.
112 (p. 265). « Autre bouquet, 1748 » (136 vers) : Qui mal veut, mal lui tourne; on l'a dit avant moi.
113 (p. 269). « Épigramme » : Jeanne cageolant ma franchise.
114 (p. 270). « Le Vrai bonheur, ode (200 vers) pàr Beauveset » (Robbé de) : C'est toi, saint B., que j'invoque.
115 (p. 275). « Sonnet en bouts rimés » : Un jour Dom Hapecon, plus arrogant qu'un cocq.
116 à 136 (pp. 275-277). 21 épigrammes obscènes.
137 (p. 278). « Ode sur les Jésuites » (6 dizains) : Inspirez-moi, soiez mon aide.
138. « Épigramme » : L'ami Pascal après cinq ans de soins.
139 (p. 279). « Chanson » : J'ai deux amans que j'aime bien.
140 à 148 (pp. 279-281). 4 chansons et 5 épigrammes obscènes.
149 (p. 282). « Sonnet » : Pour éviter l'ardeur d'un brûlant jour d'été.
150. « Stances » (30 vers) : L'on m'a conté, belle Idalie.
151 (p. 283). « Réponse » (30 vers) : Puisqu'un peu de sang vous étonne.
152 à 169 (pp. 284-288). « Contes » : Au Jubilé, comme sage.
Un couple amoureux s'exerçoit.
Un moine à barbe exploitant une sœur.
Au lit de mort une vieille à confesse.
Lorsque les deux anges blondins.
Si la loi et la nature par un effet contraire.
Père Macaire en un coin instruisoit.
Blaise consultoit ses amis.
Certain autel de royale fabrique.
Une maîtrese aimable, mais légère.
Pierre et Margot pleins de luxure.
De la Fillon une élève madrée.
Certain novice aux pieds d'un loyoliste.
J'interrogeois un moine à barbe grise.
A courtauder, aulner, Jean maladroit.
Certain avare alloit abandonner.
En ce saint jour, jour heureux et funèbre.
Couchée auprès de mon amant.
170 (p. 289). « L'Équivoque capucinale, conte » (45 vers) : Un capucin révoit dans sa cellule.
171 à 177 (pp. 290-292). « Autres contes » : Un jacobin des plus officieux.
Un jour Robin vint Margot empoigner.
En plein sénat la mère Pélagie.
Un cardinal des plus fins de la troupe.
Un jeune gars entre deux jouvencelles.
Un jeune berger de chez nous.
Un quidam jeune et de bonne maison.
178 (p. 293). « Sonnet en bouts rimés » : Un jour que la maman de la belle Silvie
179 à 183 (pp. 293-294). « Contes » : Au commissaire une innocente Aminte En certain cabaret normand.
Un cardinal citoien de Florence.
Un homme fut de ribaud naturel..
Un jour Martin le serrurier.
184 (p. 294). « Madrigal » : Souvent au plus grossier mensonge..
185-187 (p. 295). « Épigrammes » : Quoi f parce que Louis et la Constitution..
Iris a vingt amans, qui chez la bonne dame.
Voiez un peu comme elle est fine..
188 (p. 296). « Baisers d'Aminthe et de Philis, dialogue » (13 dizains) : Puisque le frais de cet ombrage.
189 (p. 298). « Parodie [des 3 menuets, Tu connois le mariage, etc, par M. Bordeaux » : Ne fais donc point l'innocente.
190 (p. 299). « Autre » : Solitaires témoins.
191 (p. 299). « Parodie du monologue de Ragonde ».
192 (p. 300). « Parodie » : Sous ces ormeaux.
193 ( p. 301). « L'Anti-Priapée, parodie de l'ode de Pyrrhon (Piron) cydessus, p. 111. Cette parodie est de Sutaine de Perthe, de Reims » (16 dizains) ; Vive les neuf vierges du Pinde.
194 (p. 306). « A M. Cidville, par Voltaire » : Ah I dattez du. de Manon.
195 (p. 306). « Couplet du même » : L'autre jour un carme gaillard.
196 à 208 (p. 307). « Autres couplets du même Voltaire » : L'autre jour la jeune charité. - -
L'autre jour le père Massillon.
Ce Monsieur l'évêque d'Autun.
Alors qu'on f. son confrère.
Qu'un beau pigeon à tire d'aile.
Oui, vous passeriez en vertu.
Si défunt l'ami Chàteaufort.
Quand tu punis le Sodomite.
Ne nous moquons pas des anciens.
Que le jour du saint vendredi.
C'est ici le grand jour.
Montperni, ce bon catholique.
Le parti des bons catholiques.
209 (p. 308). « Sur l'air de la Gigue des Élémens » : Ah! que tu me fais de plaisir.
210 (p. 308). « Couplet » : Des dames à une fenêtre rioient.
211 (p. 308). « Épitaphe de Mlle Conel, actrice de la Comédie françoise » : Passant, qui que tu sois, arrête.
212 (p. 308). « Autre » : Cy gtt l'impudique Manon.
A la suite de ce recueil, quelques chansons plus modernes ont été copiées par M. Cigongne, qui a aussi placé dans le volume les deux fameuses chansons de M. Vatout, Le Maire d'Eu et L'Auberge de l'Écu de France, autographes et signées. A la fin du recueil, M. Cigongne a dressé la table de toutes les pièces dont il se compose.
554
No 540. PELLISSIER DE LA YAGÈRE (BARTHÉLÉMY) : « POÈME SUR LA LOI DIVINE PRIMITIVE ET ÉTERNELLE ».
In-fo, mar. rouge, fil., tr. dor., armes de Bourbon-Condé. — Papier, XVIII* siècle, 28 if., chef-d'œuvre de calligraphie.
Offert par l'auteur au prince de Condé en 1770; épître dédicatoire et préface.
555
N* 1773. [GATIGNY (LE MOYNE DE)] : POÉSIES.
In-fe, papier, seconde moitié du XVIIIe siècle, 26 ff., cartonn.
M. de Gatigny, secrétaire du conseil du prince de Condé, entra dans la maison du duc de Bourbon en qualité de secrétaire de ses commandements le 1" décembre 1792, et mourut intendant-général de ses affaires le 14 avril 1828.
1. « L'Amour conjugal » (220 vers) : Don du ciel, volupté pure.
2. « Les Charmes de l'inconstance » (100 vers) : Quel moraliste insensible.
3. « Ode sur l'humanité » (140 vers) : Quel sentiment noble et tendre.
4. « Sentimens d'un Affricain qu'on arrache à sa patrie pour le conduire en esclavage dans les colonies de l'Amérique » (84 vers) : Séjour où je reçus la lumière des cieux.
5. « L'Amour de la patrie, ode » (110 vers) : Lieux chéris où la lumière.
6. « Sentimens d'un Romain sur la liberté dans le tems où Rome n'existoit plus » (410 vers) : Toi, de l'homme auguste apanage.
7. « Au Roi (Louis XVI). Dangers de la flatterie. En corrompant le cœur des rois elle opère le despotisme, qui fait à la fois le malheur du prince et de la nation. Avantages d'un gouvernement doux et équitable. Tableau du règne » (165 vers) : Princes, fermez l'oreille au perfide flatteur.
« Cette pièce a été composée dans le tems du rappel des parlemens ».
Collection de Condé.
556 ---N° 1564. CHÉNIER (MARIE-JOSEPH) : « ODE. Paris, 1813 ».
In-48, mar. bleu, doublé de tabis, fil., dos orné, tr. dor. (Courteval). - Manuscrit de Fyot, sur vélin, 50 pages et titre.
Quelles tempêtes effroyables Grondent sur les flots déchalnés.
L'ode est suivie des « Couplets sur la Convention Nationale » : Vous qu'on nomme depuis longtemps Les pères de notre patrie.
Bibliothèque Cigongne, n° 1427.
557
N° 1706. ICHER-VILLEFORT (BARON D') : « L'ESPIONNAGE SOUS LE RÈGNE DE LA MODERNE PHILOSOPHIE, poème, janvier 1813, retranscrit à Paris à la fin de janvier 1818 ». •
In-4°, mar. rouge, fil., tr. dor., aux armes du prince de Condé. — Ms. autog. sur papier, 1818, 118 pages chiffrées, 2 fi. de titre, 6 ff. blancs.
P. 1, avertissement. P. 3, dédicace au prince de Condé. P. 4 à 86, poème. 87 à 112, notes des trois chants du poème. — Début de l'avertissement : « Si l'on lit ce poème, il faut, en le lisant, se transporter au tems où il a été écrit. L'auteur l'a fait en prison. C'est l'ouvrage de vingt jours. ».
Inédit.
De 1814 à 1820, le baron d'Icher-Villefort publia quelques opuscules politiques, dont le plus connu est la Lettre d'un prisonnier d'État relative au Concordat passé en 1801 entre Buonaparte et Pie VII.
558
N° 1651. BÉRANGER (PIERRE-JEAN DE) : VERS ET PROSE.
In-4°, papier, XIXe siècle, 122 pages, demi-mar. rouge.
Curieux cahier, écrit tout entier de la main de Béranger. Recueil de poésies de tout genre, entremêlées de quelques morceaux de prose. Très peu de chansons; deux seulement font partie de l'œuvre imprimée de Béranger, L'Indépendant et La Mort de Charlemagne. Le chansonnier est loin d'être l'auteur de toutes les pièces qu'il a transcrites ; lui-même donne les noms de Millevoye, de Mme de Staël et de Michaud; mais le plus souvent l'anonymat est observé; nous avons reconnu des poésies de Ducis, Boufflers, etc. Parmi toutes ces pièces anonymes, faut-il faire une part à Béranger lui-même? On sait qu'outre ses chansons il a composé des odes et autres poésies restées inconnues; aurions-nous sous les yeux des fragments de son œuvre inédite?
Donné par le général Ney, duc d'Elchingen, le 21 septembre 1879.
559
N" 1930. IIUGO (VlcTon) : « LES FErlLLES D'AUTOMNE, écrit et orné de 42 aquarelles par F. Bourdin ».
In-fo, papier, 162 pp., demi-mar. rouge, tête dor.
Acheté à M. Bourdin, 1895.
560
N° 1525. FRANCK (CHARLES) : « UN PÈLERINAGE A LA CHAPELLE SAINTFERDINAND, Paris, 1843 ».
In-4°, reliure en velours violet, au chiffre de la reine Marie-Amélie, en argent et ronde-bosse. — Papier, 8 ff., jolie exécution.
Le poème est intitulé « Le Poète et le Soldat ». Le Soldat : Poète, où vas-tu donc? Pourquoi, dans ta souffrance.
132 vers, suivis d'une « Prière » en 18 vers : Vous qu'on a placés dans une même tombe.
Offert à la Reine par P. Baudet, artiste calligraphe.
561
N° 1925. COUTURIÉ (ADOLPHE) : POÉSIES.
Pet. in-P, papier, i847, 41 ff., cartonn. — Inédit.
Né à la Pointe-à-Pitre en 1821, lauréat du concours général, mon condisciple et ami, Couturié est mort chez moi à Twickenham en 1861.
562
N" 1928. FAUQUEMRERGUE (AUGUSTE) : « PARODIE en vers burlesques du poème de Barthélémy intitulé Le Deux Décembre ».
Pet. ill-fo, papier, 11 ff., cartonn. — Lettre d'envoi du tir janvier 4853.
563 N- 1785. BORRELLI (VICOMTE DE), officier supérieur : « UN DESSIN DE MEISSONIER, NEY ».
ln-Co, cartonn. - Ms. autog. sur papier, i887, 6 ff., avec dédicace.
Petit soldat, secrète et suprême espérance.
13 quatrains sur un dessin de Meissonier (1857), représentant le maréchal Ney à cheval au milieu de son état-major.
Offert par l'auteur au duc d'Aumale.
V. — CHANSONS.
564 N° 1047. RECUEIL DE BALLADES, MOTETS, CHANSONS, ETC.
In-fo (0,387 sur 0,286), velours rouge, bossages, fermoir, écusson en émail à mes armes (Froment-Meurice). — Vélin, commencement du XV. siècle. Sans compter les feuillets ajoutés en i880 au moment de la reliure et qui sont occupés par le frontispice et une table, ce volume consiste en 64 feuillets de parchemin, savoir 4 préliminaires qui n'avaient pas été compris dans la pagination primitive (aujourd'hui cotés 9-12), et 60 cotés 13-72. La disparition des feuillets 1-12 est ancienne, puisqu'une table ajoutée au commencement, en caractères du XV. siècle, ne s'applique qu'au contenu des feuillets 13-72. Le manuscrit n'a pas été achevé; la place des initiales, qui devaient être peintes, est presque partout restée en blanc. C'est après coup que des dessins à la plume ont été tracés sur les ff. 25 et 37.
Recueil de ballades, de motets, de chansons et autres pièces, les unes en français, les autres en latin, toutes avec les airs notés et quelquefois avec des remarques en latin pour guider les exécutants (ff. 34, 37, 40 v°, 41 v% 45 v°, 68, 71). Le texte en offre beaucoup d'intérêt, par suite du grand nombre d'auteurs (poètes et musiciens) dont il nous révèle les noms.
En 1461, le volume appartenait à un certain Francesco d'Alto Biancho de gli Alberti (f. 9 rO) : « Adi XVIII di luglio 1461, Franciescho d'Alto Biancho de gli Alberti dono questo libro allé mie fanciulle e a Rechollo Lançalao suo figliolo. A me Thomaso Spinelli. Propria manu » (cette note a été biffée et la lecture de plusieurs mots est douteuse). Quatre cents ans plus tard, en 1861, un sculpteur éminent, qui était aussi un amateur éclairé, Henri de Triqueti, trouva ce volume à Florence, chez M. Bigazzi, secrétaire de l'Académie della Crusca, et l'acheta pour moi. Le manuscrit était en feuilles; Triqueti voulut
contribuer à le compléter et à l'orner; il en composa le frontispice. Le livre lui-même a été examiné au point de vue musical par M. Lavoix, de la Bibliothèque nationale ; récemment, mon éminent confrère et ami Léopold Delisle a essayé d'en faire le dépouillement, qu'on trouvera plus loin.
0 bonne, douce Franse, flour de liesse t Hé, doulx païs t
lisons-nous au f. 29 : c'est la vraie devise du volume. Tout y est bien français, hors l'exécution, qui est italienne. La France est sa patrie d'origine, l'Italie sa patrie d'adoption. Le manuscrit original doit avoir été compilé en France dans les premières années du règne de Charles VI ; notre copie a dû être faite au commencement du XVe siècle par un Italien qui ne comprenait guère le texte qu'il transcrivait. Entre autres indices de la nationalité du copiste, on peut citer le c cédillé qu'il a employé en beaucoup d'endroits (grimace, f. 53, puissance, f. 33 VO).
Une main française a copié les vers de Baude Cordier qu'on lit au commencement sur les ff. 11 VO et 12, addition qui pourrait bien être un autographe de Baude Cordier. La musique de cette pièce présente deux canons curieux; l'un est en forme de cœur, à trois voix; l'autre, écrit en cercle, est une sorte de canon fermé, énigmatique, dont la clef nous est donnée dans le texte écrit sur la musique. Par une tradition qui a traversé le moyen âge et qui eut une grande influence sur l'art musical, ce canon, disposé en cercle, avec les tercets qui l'accompagnent, est une espèce de symbole de la Sainte Trinité, ainsi qu'il est dit dans les vers.
Le manuscrit est d'une haute importance pour l'histoire de la musique : « La notation, dit M. Lavoix, présente la plus grande variété, depuis les notes noires, pleines ou creuses, jusqu'à la notation rouge ou alternée avec la noire, genre d'écriture musicale qui disparut avec le XVII siècle. Tous les exemples possibles de variétés et d'anomalies dans la notation se retrouvent sur ces 72 feuillets, à ce point que l'on serait tenté de croire que le manuscrit a été copié comme spécimen de toutes les difficultés de la notation proportionnelle ». Au commencement du XVII siècle, la langue musicale qui devait exprimer les nouvelles tournures mélodiques, les nouveaux rythmes, n'était pas encore façonnée; la notation proportionnelle comprenait l'emploi
d'une grande variété de signes qui n'avaient pas un sens précis, absolu, bien nettement déterminé.
« Ce splendide manuscrit, continue M. Lavoix, nous offre le plus rare et le plus complet spécimen de cette notation, et nous pouvons déclarer que les historiens de la musique n'avaient pas encore trouvé un plus précieux monument de l'art musical aux XIVe et XVe siècles ». Il contient un certain nombre de notes, écrites en latin, destinées à guider les exécutants et les chefs de chœur. C'est une sorte de commentaire musical qu'on ne rencontre pas ailleurs et qui suffirait à donner au volume un caractère tout particulier.
« La tournure de ces chansons rappelle un peu les formes mélodiques d'Adam de la Halle, c'est-à-dire qu'elle appartient absolument à cette période de transition pendant laquelle la révolution harmonique et mélodique qui donna naissance à notre musique moderne se fit lentement et pas à pas. Le rythme est hésitant et la tonalité flottante. Quelques-unes de ces mélodies sont surchargées de vocalises. L'harmonie procède par imitations canoniques, c'est-à-dire par rentrées successives. Elle est peu correcte et souvent infidèle au sentiment de la tonalité telle que nous l'entendons aujourd'hui ; cependant, après un rapide examen, nous n'y avons trouvé qu'un petit nombre de ces monstruosités harmoniques qui caractérisent le style des déchanteurs et harmoniseurs depuis le XIIe siècle jusqu'à la première moitié du XIVe ».
De tous les auteurs nommés dans ce manuscrit, les seuls qui aient une certaine célébrité sont Guillaume de Machaut et Jean Cuvelier; deux autres, Jean Vaillant et Jean Alain, sont seulement connus. Nous relevons plus de quarante noms qui ne semblent pas avoir encore été cités. Mais il y a une question préjudicielle à résoudre. Ces noms désignent-ils les auteurs des paroles ou les musiciens? Le premier qu'on rencontre, Baude Cordier, était certainement un musicien. Sans doute il pouvait, comme Guillaume de Machaut et d'autres poètes du moyen âge, avoir composé lui-même et les paroles et la musique. Mais voici d'autres observations : F. 46. Dans une pièce attribuée à Hymbert de Salins, on lit à la suite du triple le nom de Jean Cunelier ou Cuvelier. Or, ce dernier est un poète connu, qui peut bien être l'auteur de la chronique rimée de Du Guesclin :
Hymbert de Salins a donc mis en musique les vers de Jean Cuvelier.
F. 34. A la fin d'une pièce attribuée à Simon de Haspre, nous lisons : « Simonis de Aspre; composuit dictum Ja. de Noyon ». Voilà qui est encore plus concluant.
Enfin, f. 52, la célèbre ballade composée par Eustache Deschamps sur la mort de Guillaume de Machaut est attribuée à F. Andrieu. A l'époque où fut copié le manuscrit original, le poème et l'auteur étaient trop connus pour qu'une erreur d'attribution fût possible. Andrieu est donc bien encore le musicien.
.D'ailleurs le manuscrit paraît avoir été formé surtout au point de vue musical; les paroles sont copiées avec négligence; souvent des fautes grossières rendent le texte presque incompréhensible, au contraire la musique est très soignée, et les notes latines, si curieuses et si importantes, mises au bas pour faciliter la tâche du chef d'orchestre et des exécutants, prouvent que c'est surtout la partie musicale qui intéressait le compilateur. On peut donc penser que les noms mis en tête des pages du livre désignent des musiciens ; mais il ne faut pas oublier que le plus souvent l'auteur des paroles était le même que celui de la musique.
L'importance du recueil nous décide à insérer ici la table des pièces qu'il contient, et même à reproduire les passages renfermant des données historiques. Nous n'avons guère essayé de rétablir les leçons fautives qu'on rencontre à beaucoup d'endroits; c'est là une tâche réservée aux érudits dont l'attention sera attirée sur ces curieux morceaux. On devra remarquer dans la série française les pièces qui ont pour objet : l'éloge de Jean, duc de Berry (n° 51); le nom et les armes d'Olivier Du Guesclin (n° 71); la mort de Guillaume de Machaut (n° 83); Gaston Phébus, comte de Foix (nO' 39, 41, 55 et 65); la mort d'Éléonore d'Aragon, reine de Castille, en 1382 (n° 12); peut-être l'expédition que Jean r, roi d'Aragon, dirigea en 1389 contre la Sardaigne (n° 21); peut-être aussi le secours que Louis, duc d'Anjou, porta en 1380 à Jeanne, reine de Sicile (n° 54); l'éloge d'un chevalier qui par sa vaillance avait aboli la levée d'un tribut injustement exigé des voyageurs (n* 60).
Le sujet des pièces latines n'est guère moins intéressant. On peut citer
celles qui se rapportent : à la bienheureuse Yde, comtesse de Boulogne (n" 102 et 103); au roi Charles V (n° 110); à la dévotion des Français envers la sainte Vierge (n° 111); à Gaston Phébus (nOI 115 et 116); aux besoins de la Terre Sainte, du temps de Grégoire XI (n° 107); au pape Clément VII (n° 61). — Les morceaux copiés sur les ff. 67 v°, 68, 70 VO et 71 (noI113, 114, 119 et 120) sont très importants pour l'histoire des musiciens du XIV' siècle ; ils ont été malheureusement copiés avec une extrême incorrection.
Il n'est pas inutile d'ajouter un relevé alphabétique des noms d'auteurs, poètes et musiciens, mentionnés dans le manuscrit : Adam levita (n° 119) ; Maistre Baude Cordier, de Reims (nOI 2 et 3) ; Borlet (n, 88); Magister Egidius Angus, sans doute Anglicus (n° 22); F. Andrieu (n° 83); Magister Franciscus (nOI 17 et 19); Gacian Reyneau (n° 92); Garinus (n° 52); Goscalch (n° 58); Grimace ou Grymace (n01 16, 85 et 90); Guido (nol 28 et 29); G[uillaume] de Machaut (nol 15 et 87); Hymbert de Salins (n° 71); J. Alani (n° 120); sans doute Jean Alain, ménestrier du duc de Lancastre, cité dans une quittance du 15 septembre 1396 (1); J. de Porta (n° 114); Ja. de Noyon (n° 48); Jacob de Senleches, dont le nom est aussi écrit : « Selenches Jacob, J. Senleches, Jacomi, Jacob de Senlechos » (nol 12, 66, 67 et 68); Jo. de Alte curie (n° 9); Johannes Cesaris (n° 72);
(1) De Laborde, Les Ducs de Bourgogne, t. III, p. 124.
Johannes Cunelier (n01 55 et 71); c'est probablement lui qui est désigné par un J suivi du signe abréviatif qui remplace souvent la syllabe con ou eu quand elle commence un mot (n" 60 et 62). Il est vraisemblable qu'il doit être identifié avec l'auteur de la Chronique rimée de Bertrand Du Guesclin, généralement connu sous le nom de Jean Cuvelier, d'autant plus qu'une des pièces copiées dans notre manuscrit sous le nom de Jean Cunelier est relative aux armes d'Olivier Du Guesclin (n° 71) ; Jo. Galiot (n08 46, 53, 59, 67); parfois appelé simplement Galiot; Jo. de Meruco (n° 82); Jo. Olivier (n° 42); Jo. Simonis de Haspre (n" 47 et 48); Jo. Susay, parfois simplement Suzoy (n01 40, 50 et 84); Jo. Vaillant (n0113, 31, 32, 33 et 99); une des pièces copiées sous ce nom (n° 32) est ainsi datée : « Compilatum fuit Parisius, anno Domini MOCCCO sexagesimo nono ». Jean Vaillant est cité dans la Seconde Rhétorique comme tenant école de musique à Paris.
Matheus de Sancto Johanne (n" 10, 49, 93, 98); Mayhuet de Joan (n° 61); peut-être le même que le précédent.
P. des Molins (n° 86); Petrus Fabri (n° 11); Philippus de Caserte, Philipot (not 43, 54, 56 et 57); Pykyni (n° 89); Sb. Cire d'Or (n° 76); la lecture de ce nom est douteuse.
Solage (no, 18, 25, 51, 78, 79, 80, 94, 95, 96, 97); au n° 79, ce nom parait être écrit : « J. Solage ».
Taillandier (n° 64); Trebor (n01 20, 21, 39, 40, 63 et 65.) Suit l'indication, page par page, des morceaux contenus dans le volume.
Les mots en capitales sont les noms des auteurs, qui sont placés dans le manuscrit le plus souvent en tête des pièces.
1 (f. 9 yu). Table ajoutée après coup, peut-être de la main de Baude Cordier.
2 (f. 11 yo). M. BAUDE CORDIER Belle, bonne, sage, plaisant et gente, A ce jour cy que l'an se renouvelle.
Cette chanson est copiée et notée de façon à représenter un cœur. Elle a été, comme la suivante, ajoutée après coup, peut-être par Baude Cordier.
3 (f. 12). M. BAUDE CORDIER Tout par compas suy composée.
Ronde dont la musique est notée dans des cercles concentriques. L'auteur se nomme dans ce huitain : Maistre Baude Cordier se nomme Cilz qui composa ceste rode, Je fais bien sçavoir a tout homme, Maistre Baude Cordier se nomme; De Reins, dont est, et jusqu'a Romme, Sa musique appert et a rode.
Maistre Baude Cordier se nomme Cilz qui composa ceste rode.
4 (f. 13). Toute clarté m'est obscure Et toute biauté laydure.
5 (f. 13 va). Un orible plein de a.. de vray confort, Prins avec moy quant je me mariay.
6 (f. 14). Tres douce playsant figure, Biauté, bonté, sans laidure.
7 (f. 14 va). Madama m'a congié donné, J'en sui prés mis en desespoyr.
8 (f. 15). A mon pouir garde et vuil garderLe joli cuer tous les jours de ma vie, Duquel m'avés le jour de l'an premier Bien strené, douce dame jolie.
9 (f. 15 va). JO. DE ALTE CURIE Se doit il plus en biau semblant fier Qui per son trait a esté deceü.
10 (f. 16). M. DE SANCTO JO.
Je chante ung chant en merencoliant.
ii (f. i6 v°). Laus detur multipharia Deo regi seculorum.
Pièce en l'honneur de sainte Catherine, à la fin de laquelle est le nom : PETRUS FABRI.
i2 (f. 17). Fuions de ci, fuions, povre compaingns, Chascuns s'en voist querir son aventure En Aragon, en France ou en Bretaingne, Car en brief temps on n'ara de nos cure.
Fuions querir no vie bien seure, Ne demorons yci eure ne jour, Puisque perdu avons Alienor.
SELENCHES JACOB.
13 (f. 17 vo). JO. VAYLLANT Tres doulz amis, tout ce que proumis t'ay Est tout certain, ne t'en iray faillant. »
14 (f. i8). Tres gentil cuer, amoureux et attraiant, Frans et courtoys, jolis et plains de joye, A vous servir du tout mon tamps employe, Quar il n'est riens qui tant me soit plaisant, N'autre desir avoir ne pouroye.
15 (f. i8 vo). G. DE MACHAUT De petit peu devient voulenté, De moult assés doit prendre ce m'est vis Cascuns amans de sa mie en bon gré Lasse, doulente, or voy que mes amis.
16 (f. i9). GRIMACE Se Zephirus, Phebus et leur lingnie Fussent d'acort pour moy donner confort.
17 (f. i9 vo). MAGISTER FRANCISCUS De Narcissus, home très ourguilleus, Fu a Equo refusé l'amor fine. 18 (f. 20). SOLAGE En l'amoureux vergier vis una flour, Espaunie par le cours de nature, Droite, eslevée, de vermeille colour, Belle et plaisant et de gepte fayture.
19 (f. 20 vo). MAGISTER FRANCISCUS Phiton, Phiton, beste très venimeuse, Corps terrestien, combien regneras tu?.
20 (f. 21). TREBOR Passerose de beauté la noble flour, Margarite plus blanche que nul cygne.
21 (f. 21 Vu). TREBOR En seumeillant m'avint une vesion Moult obscure et doubteuse pour entandre : Avis m'estoit q'un fort vespertilion En conqueste sourmontoit Alixçandre, Mais Seril (?) monstre en sa vray descripcion Que c'est le roy qui tien en compaignye Armez, amors, damez, chevalerie.
Cilz noble roy a timbre de tel façon Dont legier est a touz pour cert comprandre, Que maint païz et lointaine region De son haut pooir nez valdrout deffendre.
N'a son vaillant cuer, ardis come lion, Ains serout touz priants sa seignourie Armez, amors, damez, chevalerie.
Et pour donner au songe conclusion, Le passage qui ert sanz a moult atandre, En Sardigne nouz mostre que d'Aragon Fera soun cry par tout doubter et craindre, Car puisant est en terre et mer par renon, Larges en dons, et ayme sans oublie Armez, amors, damez, chevalerie.
22 (1.22). MAGISTER EGIDIVS ANG[LIC]VS Roses et lis ay veu en une flour Qui moult flurist et veut fructifier.
23 (f. 22 vu). Le mont Aon de Trace, doulz païs, Ou resonnent les douçours d'armonie, A en sa court IX dames de hauc pris, Qui de beauté tienent la seygnorie.
24 tf. 23). Sans joye avoir ne puet longuement Nulz homs vivre par droyte nature.
25 (f. 23 Vu). - SOLAGE Corps femenin par vertu de nature A droit devis traitis et compasé.
26 (f. 24). Je ne puis avoir plaisir Ne reposer a loisir.
27 (f. 24 vo). Medée fu en amer veritable, Bien y paru, quant Jasont enama.
28 (f. 25). GUIDO Dieux gart qui bien le chantera Que c'est pour l'amour de madame.
29 (f. 25 vo). GUIDO Or voit tout en aventure Puis qu'ainsi me covient fayre.
30 (f. 25 vo). Robin muse, muse, muse, Car tu y pues bien muser.
31 (f. 26). JO. VAILLANT Pour ce que je ne say gairez, Sui je venus pur aprendre.
32 (f. 26 vo). JO. VAILLANT Dame doucement trait Avés tout le cuer de mi.
A la fin : « Compilatum fuit Parisius, anno Domini mo ccco sexagesimo nono JI.
33 (f. 27j. JO. VAILLANT Onques Jacob por la belle Rachel,
Quant il la vit mourir de bennoy, Ne David por Absalon le très bel Quant de sa mort la nouvelle en ouy, Ne Caries roy pour Rollant ne furent si, je croy,
Triste et doulant, n'eurent tel mal (sic) De cuer, de corps et d'ame Que por vo mort rechoy, ma douce dame.
34 (f. 27 vo). Se je cudoie tous jours vivre en tel point, Miex amoroye estre mors que vifs.
35 (f. 28). De quan qu'on peut belle et bonne estrener De bien, d'onnour, de joye, d'esbatement.
36 (f. 28 vo). Ung lion say de tots belle figure Qui est assis ou ja[r]din de liesse.
37 (f. 29). 0 bonne, douce Franse, flour de liesse.
38 (f. 29 vo). Va, fortune, trop as vers moy grant tort, Que Ions temps a chascun jorn m'es contrayre.
39 (f. 30). TREBOR Se Alixandre et Hector fussent en vie An toute leur prouesse et ardement,
Et tenissent Acilles sans envie, Qui ceulz de Troye grieva moult asprement, Sur touz tendroit au jour d'ui seignourie Cilz qui enseigne porte en champs et batailles Foyx et Bearn, Castelbon et Noualles.
Son hauc renon est en mainte partie, Car est ardis, couraugeus et vaillant.
En Europe n'el païs d'Armenie N'a nul tel de si bon gouvernement, Ne qui si bien aime chevalierie.
A ly traient ceulz qui ont contez deniollez (?) Foyx et Bearn, Castelbon et Noualles, Por ce doit bien estre sans fleterie Craint et doubté et amé chierement.
Devroyt pour cil prier an chiere lie Qui en pais tient sa terre et sas senieullez Foyx et Bearn, Castelbon et Noualles.
40 (f. 30 vo). SUZOY Pictagoras, Jabol (sic) et Orpheus Furent primer pere de melodie.
41 (f. 31). TREBOR Quant joyne cuer en may est amoureux, En Jupiter, au palais de Gemynis, Fet son sejour gay, playsant, deliceux, Au roy puissant viennent de lointain païz Maint chevalier et dames de mout haut priz, A sa noblée dont grant est le renon, Qui pourte d'or et de gueules gonfanon.
42 (f. 3 t vo). JO. OLIVIER Si con cy gist mon cuer en grief martire, Pars a moytiet fortune a ton devis.
43 (f. 32). PHILIPPOT DE CASERTE De ma dolour ne puis trouver confort, Car en tous cas m'est fortune contrayre.
44 (f. 32 vo). En un peril doutous bien delitable M'ont amis amours par leur noble maistrie.
45 (f. 33). Plus ne put musique son secret taire, Car tant a fait cris, plours, suspirs et plains.
46 f. 33 V°). JO. GALIOT En atendant souffrir m'estruet grief payne, Et en languor vivre c'est ma destinée.
47 (f. 34). JO. SIMONIS DE HASPRE Ma douce amour, je me doy ben conplaindre Quant je ne puis avoyr soulas ne joye.
48 (f. 34 vo). HASPROIS (1) Puisque je sui fumeux plains de fumée, Fumer m'estuet, car se je ne fumoye Ceulx qui dient que j'ay ceste fumée Par fumée je les desmentroye.
JO. SIMON DE HASPRE; composuyt dictum JA. DE NOYON.
49 (f. 35). MATHEUS DE SANCTO JOHANNE (2) Sanz vous ne puis, très douce creature, Plaisir avoir qui moy puist agreer.
50 (f. 35 vo). JO. SUSAY Prophilias, un des nobles de Roume, Fu par amer en perilleux anoy.
51 (f. 36). SOLAGE S'aincy estoit que ne feust la noblesce Du bon Jhean, duc gentilz de Berry, France perdroit son pris et la prouesce, Et le monde serait amency.
Quar de certain sa valour S'estent per tout et luist com le cler jour En tous fais son noble cuer habunde, Quar c'est celi qui est la flour du monde.
Nature l'a per sa grant soubtilesce De seus dons richement enchievy.
Vaillant et preux en bien (?) met son adresce, Et noblea (sic) com si est prouchan de li.
Dont il n'a per ne greignour, Ains surmonte tout home par douçor.
Ce sont graces que Dieux en son cuer fonde, Quar c'est celi qui est la flour du monde.
(4) Le nom de Hasprois a été ajouté après coup, peut-être de la main de Baude Cordier.
(2) Même observation pour le nom de « Matheus de Sancto Johanne ».
Considérer doit chescun la sagesce De ce seignour courageux et hardi, Quar c'est un cler mirouer ou jounesce De chevaliers doit mettre son ottri, Son volour et son amour; Quar il sont mis en très souvrain honour Par sa vertu qui est si très parfonde, Quar c'est celi qui est la flour du monde.
52 (f. 36 vo). GARINUS Loyauté me tient en espoir D'encor venir a m'entente.
53 (f. 37). J. GALIOT Le sault perilleux a l'aventure prins Quant faillit mon cuer en la clere fontainne.
54 (f. 37 vo). PHILIPPOT Par le grant senz d'Adriane la sage Fu Theseüs gardés de periller, Quant a son tour li convient le voyage En la maison Dedalus essaier; Puis la trahi et la vost essillier; Fortrait li a un jouel de grant pris, Qu'avoir ne puet sanz o couvert de lis.
Adriane est si noble de lin âge Et si puissant c'on la puet reconter.
Le jouel ot de son propre héritage, Que Theseüs s'efforsa d'usurper, Et pour l'avoir le tienent en grant dangier; Se socours n'a, le jouel est péris, Qu'avoir ne puet sanz o couvert de lis.
Maiz le lis est de si très haut parage, Bel a veoir, plaisant a manier, Riche on povoir de si perfait courage Qu'a la dame puet sa vertu endier.
Roulant ne Estor ne li faut souhaidier Pour secourir le jouel de grant pris, Qu'avoir ne puet sanz o couvert de lis.
55 (f. 38). JO. CUNELIER Se Galaas et le puissant Artus, Samson le fort, Tristain, Ogier, n'Hamon,
De hardement et prouesse cremus Prisié, doubté furent et de grant non, Dont doit on bien le noble et haut baron Doubter, prisier, portans en sa devise : Febus avant! par prouesse conquise.
56 (f. 38 va). PHILIPOT Il n'est nulz homs en ce monde vivant, Ce m'est avis, qui peust considérer.
57 (f. 39). PHILIPOT En remirant vo douce pourtraiture, - En laquele est tout doulz ymaginer.
58 (f. 39 va) GOSCALCH En nul estat n'a si grant fermeté Come en droyt barat selonc mon jugement.
59 (f. 40). GALIOT En attendant d'amer la douce vie Fait doulz espoir la lour estre plaisance.
60 (f. 40 va). J. etm. (1) .orques, Arthus, Alixandre et Paris,
Hector, David, Macabeus, Jason, Et Julius César, qui tant de pris Prirent presenz vertu, force et rayson, Que tout mirent en leur subj eccion, N'eurent (2) tel los et pris pour voyage Com en cil qu'il diffist le truage Du point crainctiex engoisseur et fellon (3).
Car nul, tant fust subtiex et bien apris, Seigneur, dame de noble et gran renon, Roy s, dux, contes et princes de haut pris, Tous y furent mis a confusion, De nulluy n'en avoit conpassion.
Car qui passer voloit, en ostage Fut mis pour le tribut et passage Du point crainctiex, engoisseur et fellon.
(1) Cette syllabe est figurée par le signe abréviatif de CUM.
(2) Ne ment. Ms.
(3) Fellor. Ms.
Per tal parti l'avoit en garde pris Un tiran (1) plain de barat et traïsson, Or est demis, destrayt de son pourpris, S'en fera l'en très grant correccion, Soufrir li faut (2) martire et passion.
Louer devons cil et fayre homage Par qui sonmes hors de grant outrage Du point crainctiex, engoisseur et fellon.
61 (f. 41). MAYHUET DE JOAN Inclite flos orti Gebennensis, Cujus odor balsamis dulcior, Prestantibus roribus Januensis, Orbem reple ceteris altior.
Tibi favet ortus Hispanensis, Gallorumque virgultus carior
Tenor pro papa Clemente.
62 (f. 41 va). J. CUN. (3) Se Geneive, Tristan, Yssout, Helainne, Paris, Jason, Lancelot et Medée, Soufrirent onc pour bien amer grant payne, Je suefre plus mille fois la journée.
63 (f. 42). TREBOR Hélas 1 pitié envers moy dort si fort Que je ne sçay se je sui mort ou vis.
64 (f. 42 va). TAILLANDIER Se Dedalus an sa gaye mestrie Et Jupiter avec tout son effort.
65 (f. 43). TREBOR Se July César, Rolant et roy Artus Furent pour conqueste renoumez ou monde, Et Yvain, Lancelot, Tristain ne Porus Eurent pour ardesse los, pris et faconde, Au jor d'ui luist et en armez tous ceuronde (sic)
(1) Tinan. Ms.
(2) Fanit. Ms.
(3) Cette syllabe est encore ici figurée par le signe abréviatif de cum.
Cyl qui por renQn et noble sorte Febus avant! en sa enseigne porte.
66 (f. 43 vo). J. SENLECHES (i) La harpe de mellodie
Fayce sans merancolie.
67 (f. 44). GALIOT En attendant esperance conforte L'orame qui vuolt avoir perfeccion.
A la fin de cette pièce : JACOB DE SENLECHOS.
68 (f. 44 vo). JACOMI Je m'emerveil aucune fois comment Homme se vuelt meller de contrefaire.
(Refrain) : Puisque chascuns se melle de forgier.
A la fin d'un couplet : JACOB DE SENLECHES.
69 (f. 45). Lameth, Judich et Rachel deplour Pour Josué quant la mort l'assali.
70 (f. 45 vo). Par les bons Gedeon et Sanson delivré Fu le peuple de Dieu de tous ses ennemis.
71 (f. 46). HYMBERT DE SALINS En la saison que toute ries (sic) s'encline De resjouir, après le tems d'iver, En u[n] jardin aloye a le serine Epatre, ouquel trouvay un oliver fer.
Dessus avoyt un noir aigle posant; Quant l'aperchu, vi une grant merveille, Car a II becs soustanoit en estant Un escu blanc a la barre vermeille.
Tenor JO. CUNELIER Cis olivers tenoit de sa rachine (2) Une pierre, ne l'en puet nus sahier, Laquelle avoyt la coulor moures si doucement treveille Qui en armes ou l'aigle va portant Un escu blanch a la barre vermeille.
Cristalline tant blanche estoyt
(1) Ce nom parait avoir été inscrit par Baude Cordier.
(2) Le texte des vers suivants parait fort altéré.
Que me fist m[ esm ]erveyller Que l'oliver cstoyt senefiant Celui qu'a empres di que la pierre desine Une dame qui molt fa apreyer De sens, d'onnor, et pour ce d'amour fine L'amera chis de portous an vergier Tout son vivant.
Ensi vous ay declaré de l'amant Et de la flour sur toutes no parexle, Liqual porte avec l'aigle volant Un escu blanch a la barre vermeille.
72 (f. 46 vo). La dieus d'amours, sires de vrais amans, A fait et dit qu'a luy viengnent parler Tout chil qui li vuellent estre servans.
Tenor JOHANNIS CESARIS 73 (f. 47). Adieu vous di, très doulce compaygnie, Puisque de vous departir me convient.
74 (f. 47 v°). Entalbion de fluus environnée Mestre Antheus m'envie très noble vie, Mes roy Minos a sa cort condampnée Qu'a fayt venir Lucidaiye et Helie.
75 (f. 48). De tous les moys que sunt en la sayson Je prens avir pour le pluy gracioux, Et je suy prest de prover per raison Qu'il est de l'an li très pluy amoureux.
76 (f. 48 vo). SB. CIREDOR
Angelorum psalat tripudium, Musicorum pandens armoniam, Orpheycam plectens sinphoniam, Procul pellens vanum fastidium.
(Pièce sur la faute d'Eve).
77 (f. 49). De fortune me doi plaindre et louer, Ce m'est avis, plus c'autre creature.
(Celte pièce et les 22 suivantes (nos 78-99) sont comprises dans la table du manuscrit sous la rubrique : BALADES A IIII CHANS).
78 (f. 49 va). SOLAGE Le basile de sa propre nature Tous ceulz qu'il voit tue soubdaynement,
Car son venin est mortel sanz mesure, Sanz remede et sanz alegement.
79 (f. 50). SOLAGE Calextone, qui fut dame d'Arouse, A Jupiter fit un doulz sacrefice, Tant qu'il la mist comme sa vraye espouse Hault on troune, et li fut moult propice, Et puis amoureusement La couronna sur toutes richement : Lors touz lez dieux li feirent per homage Joieux recept et amoureux soulage.
80 (f. 50 Vo). SOLAGE Tres gentil cuer amoureux et attraians, Frans et courtois, jolis et plains de joie, A vous servir du tout mon temps emploie, Quar il n'est riens qui tant me soit playsant, N'autre desir avoir je ne pourroie.
81 (f. 51). Bien dire et sagement parler doit De cascun qui voelt a bien venir Et sur soy meismes regarder Avant qu'il die de nulluy desplaysir.
82 (f. 51 vo). JO. DE MERUCO De home vray a mon jugement Cuer penser ne puet bonement Le tiers des bens ou il habonde, Car cremir voet certainement Loyaulté, foy habondantment, Harat (Barat?) heit qui dechoit le monde.
83 (f. 52). F. ANDRIEU Armes, amours, dames, chevalerie, Clers musicans et fayseurs en françoys, Tous sosfistes, toute poetrie, Tous cheus qui ont mélodieuses vois, Ceus qui cantent en orgue aucunes foys Et qui ont chier le doulz art de musique, Demenés duel, plourés, car c'est bien drois, La mort Machau, le noble rethouryque.
(Ballade d'EuSTACHE DES CHAMPS sur la mort de Guillaume de Machaut).
84 (f. 52 vu). SUZOY A l'arbre sec puis estre comparé Que n'a racyne.
85 (f. 53). GRYMAÇE Des qu buisson (sic) me fu boutez d'enfance, Dedens mon cuer entra voloyr d'amer.
80 (f. 53 vu). l'. DES MOLINS De ce que foui pense souvent remaynt, Ilelas! Je le puis bien par moy prouver.
87 (f. 54). MACHAUT Quant Theseus, Hercules et Jason Cercherent tout et terre et mer parfonde.
88 (f. 54 vo). BOR LET lIé, très doulz roussignol joly, Qui dit occy occy occy.
89 (f. 55). PYKYNI Playsance or tost avez (1) vous assemblés Soulas, soulas, plaisance, playsanse.
90 (f. 55 v°). GRIMACE Alarme, alarme, sans sejour Et sans demour, car mon las cuer Si est en plour.
91 (f. 56). Cine vermeil, cine de très haut pris, Tan d'amour pour mon feal ami Prine De ta beauté, que tant ay los et pris, Ay spar criphum mon feal ami Prine.
92 (f. 50 V°). GACIAN REYNEAU Va t en mon cuer aveuc mes yeux (?) Veoir la beauté angeline, Qui tant est digne et pure et fine, C'onques ne fist plus belle Dieux.
93 (f. 57). M. DE SAINT JOHAN Ilay avant.
Sience n'a nul annemi, Senon ceulz qui sont ignorant.
(1) Aeuz. Ms.
Envieuz sont, je le vous di, Souvent sur ceulz qui sont sachant, Et vont melodie abatant Tout voulentiere per leur haut cry Qui plus haut crie : Hay avant, C'est trop bien fait, disons ainsy.
94 (f. 57 vo). SOLAGE Helas 1 Je voy mon cuer a fin venir En desirant avoir un don d'amour.
95 (f. 58). SOLAGE Pluseurs gens voy qui leur pensée Mettent en vestir bon habis : L'un vest une cote brodée, L'autre un villan fourré de gris; Manteaux portent grant ou petis, Mais toute leur devise faite, Je me tieng a une jaquete.
96 (f. 58 vo). SOLAGE Joieux de cuer en seumellant estoye, Quant je sentoie vostre très doulce alayne Et vo gent corps, madame soveraine, Qu'entre mes bras si doucement tenoye.
97 (f. 59). SOLAGE Fumeux fume par fumée Fumeuse speculacion.
98 (f. 59 vo). M. DE SANCTO JOHANNE Fortune faulce, parverse, Versé m'as en grant martire.
99 (f. 60). JO. VAILLANT Par maintes foys ay oy recorder Du rosignol la douce melodie, Mais vesi veult le cucu acorder, Ains veult chanter contre ly par envie Cucu, cucu, cucu, toute sa vie.
(Ici commence la série des pièces qui sont désignées sous la rubrique MOTÉS dans la table mise en tête du volume).
100 (f. 60 yo). Apta caro plumis ingenii Desidie bacumse (?) studii,
Laburisque foco molicies, Et conjuga centro segnicies, Quo pigrescit plumbum consumito.
101 (f. 6i). Flos virginum, decus et species, Adultere lucis conubio non indiga.
102 (f. 61 v°). Yda (i) Capillorum matris domini dominorum, Igne probatorum cum lino nil perit horum, Vanuit illorum per adesse pir hoc sed eorum
Propter abesse thorum cujus ur fit flamma rogorum, Gazam que vestivit veramque probamen scivit, Habet habitavitque scivit in claustro quod stabilivit, Gaudens in cella nominata voce Capella Orchi quam bellates(?) fugere.
Fulgida stella, hoc tibi cantamen Et diccionale segregamen Offert laudem Henricus, avens rogitamen Mortis in examen, anime quod sit relevamen, Post exultamen Et tecum regnare. Amen.
103 (f. 62).
Porcio nature Precellentis geniture (2) recture Juste sancteque stature, Bolonie care Comitisse non sine jure, Flagranti thure Prefemur cantica pure Lotarie rore Duce progenic geniture Milicie flore.
Godefrido cordis inde maritate Famoso nobilitate, Eustachio grate Mundi per climata late Equis tres nati
Fuerant. et equis reparati Equis et grati, Mira probitate probati.
Eustachius primus (3), Godofridus et alter opimus Extitit, ut legimus; Baldeuinus datur ymus, Qui transvexere mare, Gentiles iniere, et invenere Tumulum Dei, cum sibi vere Jherusalem libere, Duo postremumque fuere Reges, augere que Dei fidem studuere( 4).
Gaudentes, leti, Tandem langorum repleti, Grimine deleti, Tribuerunt membra quieti,
(1) La bienheureuse Yde, comtesse de Boulogne, fondatrice de l'abbaye de Capelle.
(2) Le ms. portc ive ou ire avec un siene d'abréviation sur la lettre i.
(3) Primius. Ms. — (4) Staduere. Ms.
Christicolis culti — jura tumulumque sepulti Verbigene fulti — quod possunt cernere multi, Cum quibus in vita — sine fine qviiete polita (1) Vivere finita - queamus carne sopita Carcere divisi — mundi simus fore visi Celi gavisi — cum dilectis paridisi.
104 (f. 62 v°). De gentis vita — quid prodest arte polita?
Nil, set invita — precio manus et redemita.
105 (f. 63). Cum vix ardidici promoti sint ad habere Astrologi logici, quid agam Petrus miserere, Nominis et modici quod scientifici miserere.
Nescio blandidici dicantur eo miserere.
Leno, scurra, malus et adulans, qui joculatur Herens et talis qualis cito deliciatur.
Expars istorum cum sim, set non miserorum, Te rogo, flos florum, michi para regna polorum, Cordis tu scelera mea purgans, virgo decora, Celi dans dulcora, Vera salutifera, vera pudicicia.
106 (f. 63 vo).
Pictagore per dogmata, Fit Virgo septenarius Librat dies et climata, Quorum effectus varius, Et ilIa magna sidera, Sic Jupiter primarius.
107 (f. 64).
0 terra sancta, suplica Summo pastori gentium Tuum adi Gregorium (2) Et fletus tales explica : Nunc, sancte pater, aspice, Ecce conculcor misera, Christus hic lavit scelera, Et fedor ab arabicis.
Junge leones liliis Et rosas cum serpentibus; Indulge penitentibus, Pacem dat pater filiis, Crucem in classe Syria, Agar cognoscat aquilas, Farfar delphini pinulas, Et arma mittat Stiria.
108 (f. 64 v°).
Alpha (3) vibrans monumentum Alma vexit ad crementum.
109 (f. 65).
Cetus (4) venit heroycus, Nati vitam ymitatus, Cujus princeps seraphicus Mirifice tra[ n ]sformatus.
(1) Peut-être pour potita.
(2) Le pape Grégoire XI.
(3) Pièce adressée å Notre Dame.
(4) II s agit des cordeliers.
Hunc claustrales et regales Prosecuntur ad libitum Linquentes paternas lares Suum ferentes habitum.
110 (f. 65 v° ).
Rex Karole (1), Johannis genite, Quondam regis Francorum strenui Mortalibus pre cunctis inclite, Claritate generis ardui, Facultate donandi comite.
Alexandri more prospicui, Qui Darium cum multo milite, Porrum quoque subdidi[t] nutui, Sic hostili sub duce stipite, Pestifero gregis innocui Vorativo fauce satellite Inimica regni melliflui.
Pestis hujus mordaci fomite Invidia consumptiva sui.
Pastor quasi perdite Suffragaris solercia tui.
Dolet Argus Yo perterrite, Cum simili sono gemitui Custos inhers gaudes sollicite, Curam gerens gregis precipui.
Nam gladio gentis ancipite Per te pulso, remote domui Tue pax est nunc pacis reddite
Sit itaque nostro auditui.
Dat gaudium securo tramite, Paci dando plebem restitui.
Quare potes vocis emerite Salomonis nomine perfrui.
Miror regni paterno limite Succedentem te principatui, Litterarum ditari divite
Conjugio post hec et instrui.
Novi falli vocis incognite Aut in verbi posset ambigui.
Vive felix in aula celite, Comprehensor regni perpetui.
111 (f. 66).
Leticie, pacis, concordie, Ac salutis humano generi Reparatrix, solem justicie Claustris tui bajulans uteri :
Rogo suplex ut regno Francie Nostro, per quod devote liberi Magis tibi serviunt hodie Quam faciunt, ut puto, ceteri, Pacem dones hostesque conteri, Ut serviant tibi liberius.
De fauce nos eripe Cerberi, Virgo prius ac posterius.
112 (f. 66 v° et 67).
L'ardure qu' endure D'ardant desir dure En moy si tres dure.
113 (f. 67 v°).
Alma polis religio, Doctrine pollens radio, Fratrum sancti Agustini Ydide sunt hii celibes Conti viginti cirices Musicique precipui.
Uno promo hinc peritos, In neuma doctissimos Armonia (2) subpantrana Breviter (3) ex quis modulo P. de Sancto Dionisio.
pl (1.) tacomde1 h0™eUr de Charles V, dont Ie texte est malheureusement copié de la façon la plus incorrecte. -
(2) Arottmia. Ms.
(3) Previter. Ms.
Melos plures vigent aqui (i) : Johannes Foreastarii, Cum Nicholao Biohomui, Professores teorici, Camena J. Strutevilla, Augustini de Florencia, Johannes Desiderii, (2) Teobaldus, Taxinus de Parisius Orpheico fonte poti, Ac uterque Ydrolanus, Modulator Ciprianus,
Guillermus Cavalerii, Girardus de Colonia, Cum Clemente de Berria, Petrus quoque Amatori, Tenorem preminet Gratro, Cum GaUerio de Gardino, Jeronimus de Parisius.
Quam fuit melodia Ac dulcior armonica In canore et cantamen, Modulamine hoc carmina A solis ortus cardine Et usque terre limitem.
ii4 (f. 68).
Axe poli cum artica.
Ydam gerit extatura, Archicipi in figura, Antarticus a natura, Forma cujus est sperica, Yailat vercia diaphana : Religio ita ista Zodiaca sidera Ambit cosmum industria Atque antonomasia Cunctos cellit armonica Auroratque solercia.
Egidius de Aurolia, Manant a quo acta mena (3) Pariter cum hac musica.
Carmineus J. de Porta
Se comendat per omnia.
Vobis istis jure oda Debetur, que ad oria Plauza digna cum dulcia Canent ergo cum latria Voce cuncti dulcisona : 0 gloriosa domina Beata nobis gaudia.
ii5 (f. 68 vo). Inter densas deserti meditans Silvas, pridem alletus ocio.
Tunc exultans de tam miris rebus, Nomen querens hujus magnifici Tam illustris, confestim didisci Quod is erat potens ille Phebus.
ii6 (f. 69). Imbribus irriguis et vivo fonte redundans, Plantis et arboribus vernoque tempore florens, Ortus odoriferis flagrans aromatibus umbris Ocia querentes recreatis plaudent (sic) amenis, Turribus excelso protensis in ethere cinctus;
(i) Alii'
(2) Le ms. semble porter unicuilos avec un signe d'abréviation sur la lettre o.
(3) Ac CGmeøa 1
Varia vestitum nutrit pictura pavonem.
Fertilis hic uberes fructus producit amenos, Prestat in occasum, Phebo declinante recessus (1), 0 quam spectandus colit hunc agricola. Tauri!
Mira res! hunc genitrix tuetur cornibus ortum Cavet ab ingressu merito temerarii manus Cornibus, o genitrix, saucia (2) facta tuis, Quisquis es invidens ut fraudes fructibus ortum, Hujus ab agricola ne tenearis cave.
117 (f. 69 v).
Multipliciter amando Et letando Vult juventus hortari, Ad dolores cogitando Et tristando, Yaleat ut levari.
118 (f. 70).
Favore Habundare IIujus quod donatur Gracia cui datur, Exultare Ymo et exaltare Hic nitatur Doloresque vitare.
119 (f. 70 v).
Sub Arturo plebs vallata Plaudit (3) melos, laus ornata Psallatur altissimo.
Anglis conferent grata
Eventu piisimo.
En milicia cum clero Floret musicorum vero Corus ovas (4) jubilat, Ex quibus modo sincero J. de Corbes. micat Cirius (5) non previsas Pastores quas J. de Alto Bosco Resenat teorica, Qua fulgens veniat ut nostro (6).
G. Marcon pratica, Piis placent (7) ac tirannis.
Res Ricardi Olit, Johannis Necnon de Oxonia, Arte cujus multis annis Fulsit Cantuaria, Sed G. Range radix florum Olet generibus melorum.
Edmundus (8) de Buria, Bas[is] aurea tenorum - Est quem fovet curia, Princeps (9) bellicus probavit, Quem ex Ysilz G. res creavit (10),
(1) Ressesus. Ms.
(2) Sancia. Ms.
(3) Faluait. Ms.
(4) Ovans?
(5) Cirip dans le ms. — Ciri cujus?
(6) Nro dans le ms. Pour nosco?
(7) Le ms. porte place ac, avec un trait horizontal au-dessus de la lettre e.
(8) G. dumudus. Ms.
(9) Princes. Ms.
(10) Ex Blich G. recreavit?
Rutilat (1) cum occulo E Piisvbich J. quas gustavit Miro vocis modulo.
G. flos Oxonie (2) miratur, Nicholaus (3) qui vocatur De Bada famellico.
Et de Muris conjungatur.
Hiis triplo mirifico prepollet G. de Horarum fonte.
Sua (4) vox non parum mulcet Auris Simois (5) Clementis os cujus claret, Manus nitet organis.
Practizat Adam levita
Precellenter; quorum vita Sana diu vigeat, Ut et illis, qua finita, Porta celi pateat.
120 (f. 74).
Fons citharizancium Ac organizancium.
Tubal (6) predicatur Musice primordia Sculpens, ut hi[sjtoria Genesis testatur.
Pondera Pictagore Numerorum decore
Artis (7) norunt legem, Quam rimans Boecius Propalavit latius.
Regum laudans regem Doctrina Gregorii, Gesta Dei filii Canit omnis (8) ordo Guido dans (9) inicio Lineas et spacia Dedit monocordo.
Sed Franco theorice Dat mensuram musice, Quam colores ligant (10).
Fontes hii sunt cecilli (11) Adhuc quorum rivuli Cuncta regna rigant.
Hujus pes triplarii (t2) Bis sub emioli Normis recitatur, Ut hii pulsent Dominum Quorum numerorum nonum (13) Triplo modulatur.
Illis licet infimus J. Alani minimus Sese recomendat, Quatenus (14) ab invidis Ipsum sonis validis Laus horum deffendat.
(1) Rutlatg, avec un signe d'abréviation sur la lettre a.
(2) Uxonie. Ms.
(3) Raeholaus li. Ms.
(4) Liia. Ms.
(5) Aures Simonis?
(6) Tubas. Ms.
(7) Aet. Ms.
(8) Le ms. porte Canit avec un signe d'abréviation sur la fin du mot. Ce qui est ici rendu par omnis est figuré dans le ms. par ol's..
(9) Le ma. semble porter gravido sans.
(10) Ligantur dans le ms.
(H) Seculif
(12) Hujus tors cfohaH. Ms.
(f3) II y a dans le ms. munie (avec un trait horizontal au-dessus de un) nommeum.
(14) CatenUl. Ms.
124 (f. 71 vo). Tant a suptile pointure La très gentile pointure.
122 (f. 72). Bien pert qu'en moy n'a dart point mal apoint Et tart m'esveille d'amour qui m'a dun dart point.
123 (f. 72 yo). D'ardant desir plains, povres, nus.
Cette pièce, la dernière du recueil, se termine par les mots Nigra est set formosa (Tenor), au-dessus desquels la notation est marquée en rouge.
Malgré l'incorrection du manuscrit, dont beaucoup de passages sont inintelligibles, il a paru utile d'insérer ici des vers qui laissent entrevoir le sujet de chaque morceau. L'incorrection même de la copie, dont la table précédente porte des traces trop nombreuses, piquera peut-être la curiosité des amis de notre ancienne littérature et les excitera à restituer les véritables leçons de textes fort intéressants à plus d'un égard, et dont beaucoup ont été indignement traités sous une plume étrangère.
565 N° 1403. Bussy (ROGER DE RABUTIN, COMTE DE) : CHANSONS AUTOGRAPHES.
In-4", papier, XVIIe siècle, 24 ff., mar. rouge.
Recueil de chansons satiriques, inédites pour la plupart; les grandes dames du temps en font les frais. La verve de l'auteur ne s'exerce pas seulement sur les femmes galantes ; Turenne et Luxembourg ne sont pas épargnés.
Mais Bussy s'acharne surtout sur la marquise de La Baume (Catherine de Bonne), à laquelle sont consacrées 17 chansons; il pouvait d'ailleurs lui attribuer sa longue disgrâce, car c'est elle qui fit publier en Hollande l'Histoire amoureuse des Gaules. La première chanson en date est de 1643, la dernière de 1676; c'est donc aux environs de 1680 que Bussy écrivit ce recueil.
On y a joint une lettre autographe de Bussy-Rabutin au père Bouhours ; elle serait peut-être mieux placée dans un autre volume, mais ici elle sert au moins à prouver que le manuscrit est bien de la main de Bussy.
Voici la liste des chansons qui composent ce recueil : 1. « Air de balet » : Vous qu'on peut dire plus de mille.
Sur MMIIts de Mcnneville et Gordon, filles d'honneur de la reine Anne d'Autriche.
2. « Sarabande » : Si vous doutés que La Baume n'écoute.
Sur MMme' de La Baume et de Sourdis.
3. « Air de balet » : D'un feu qu'on ne peut éteindre.
La Baume brusle «
4. « Le Branle de Mets » : Chémeraut dit qu'elle enrage.
Sur la comtesse de Fiesque, Mlle de Chémerault (Mme de La Basinière), M. de Verneuil, évêque de Metz (mort en 1652).
5. « Sur l'air de la Belle Jardinière » : Jumeaux que j'aime et que j'estime.
Jumeaux mourut maréchal-de-bataille en Catalogne, 1647. « Il a la naissance, le cœur et l'expérience, outre qu'il est extrêmement de mes amis », écrivait Condé quelques jours avant la mort de cet officier (1).
6. « Air » : Vous avez, belle Brégis.
7. « Air de balet » : Quand La Baume vous fait un serment.
Publié dans Le Nouveau Siècle de Louis XIV, Paris, 1857, p. 52.
8. « Gavotte » :
Je ne comprends pas comment La Baume trouve un amant.
9. « Gavotte » : J'aime Mr de Bélebat.
« le frère aîné de l'abbé ».
10. « Gavotte » : Quand à La Baume on veut plaire.
(t) Le baron de Jumeaux, de la maison de Du Prat, « n'était ni beau, ni bien fait, mais gai, brave, avec bien de l'esprit J, disait encore son ami et compatriote Bussy, qui avait signé avec lui la fameuse lettre en vers à Lenet (Butoir, des Princes de Condé, t. V, p. 172).
11. « Gavotte » : Quand Monglas fut infidelle.
12. « La Gaillarde » : La Baume, vous ne savés pas..
13. « Noël » : Or, nous dittes, La Baume.
Ce couplet est de l'année 1652; il a été publié par Gustave Brunet dansée Nouveau Siècle de Louis XIV, Paris, 1857, p. 51.
Or, nous dittes, Turenne.
Sur la levée du siège de Cambrai, 1657.
14. « Sur l'air Elle est revenue dame Anne » : L'ambassadeur de qui la politique.
Sur le voyage que fit La Feuillade à Madrid, en 1665, pour provoquer SaintAunais (voir Histoire des Princes de Condé, t. V, p. 149, et Index, p. 162).
15. « Les Triolets » : Buffle à manches de velours noir.
C'est un tigre affamé de eang.
Le Maure consent à la paix.
Mr notre coadjuteur (Retz).
Mr d'Elbeuf et ses enfans.
Ces cinq couplets sont du temps de la Fronde, le sixième est de 1676 : Mr le duc de Luxembourg.
Sur le siège de Philisbourg. -16. « Gavotte » : Revenés, Mr le cardinal (Mazarin).
Les quatre premiers couplets sont de 1652 ou 1653; le cinquième est postérieur, il y est fait allusion à MMme. de Sévigné et de Sourdis, et au duc du Lude.
17. « Gavotte » : Belle Roche du Maine.
18. « Sarabande » : Cominges n'est pas malhabile
Personnages cités : le duc d'Orléans, frère de Louis XIV, et son gouverneur le maréchal du Plessis, Rouville et la comtesse de Fiesque.
19. « Sarabande » : Beau Canaplet, rompés votre silence.
20. « Sarabande » : Lorsque Gerzé par une ardeur fidelle.
Allusions à Guitaut, au comte de Gramont et à la comtesse de Fiesque.
21. « Rondeau » : Approuvés un dessein.
Publié en partie dans Le Nouveau Siècle de Louis XIV, Paris, 1857, p. 59; on y trouve les noms suivants : la marquise d'Huxelles, Bussy, le comte de Gramont, la comtesse de Fiesque.
22. « Gavotte » : Précy, je vais vous apprendre.
Le second couplet est adressé à Mme de Sévigné.
23. « Air de balet » : Vous qui dans les faveurs des belles.
Sur Mme de La Baume.
24. « Gavotte » : Pour la noblesse et l'église.
La Baume a beaucoup de feu.
25. « Air de balet » : A la cour comme en province.
Nogent, beau-frère de Lauzun, le comte de Soissons, Mme de La Baume.
26. « La Coquille » : Il n'est point d'amant plus incommode.
L'abbé d'Aumont, Villars.
27. « Gavotte » : Maréchalle, pour jamais.
M. de Termes, MMmee de Coulanges et de La Baume.
28. « Gavotte » i
C'est en vain, Philis, que vous tâchés.
« La comtesse de Selles, à présent Mad" d'Épernon ».
29. « Gavotte » : La Baume, maigre beauté.
30. « Courante » : Petit Brissac, nous baisons tous les mains.
31. « Gavotte » : Accordés, belle Outrelaise.
Monglas n'est plus que chés vous.
32. « Air de balet » : La Baume fait fracas.
33. « Menuet de Yincennes » : Quand à La Baume on veut plaire..
34. « Sarabande » : Quand pour La Baume on soupire.
six couplets ; les quatre derniers sont consacrés à Turenne, qui n'est pas épargné par Bussy; ils furent composés en 1658 ou 1659. En face de l'un d'eux, Bussy a écrit cette note : « Mlle d'Orléans fit ce couplet contre M. de Turenne, qui la vouloit marier au roy de Portugal malgré elle ».
35. « Vaudeville » : On voit la rue des Tournelles.
Sur Mlle de Vandy. Dernier couplet : Le vicomte de Turenne Enfin a pris Saint-Venant. (1657).
36. « Bourrée » : Qui de son cœur.
Sur Mme de La Baume.
37. « Rondeau de Versailles » : La Baume est peu cruelle.
38. « Les Saucours » : La bonne marquise.
« La nymphe Fayette, le berger Foucaut, le comte de Guiche ».
39. « Sarabande » :Belle Sourdis, vous êtes blanche et blonde 40. « Les Lérida » (1647) : Voicy venir nos guerriers La Victoire a demandé Est-ce le jeune Condé.
41. « Le Branle de Mets » : Quand vous fustes infidelle
Bussy et Mme de Monglat.
42. « Menuet » : Quiconque vous ayme.
MMmea de Soissons, de Gordes, du Plessis, de Gouville, de Choiseul, de Rouvroy, d'Olonne, Mademoiselle.
43. « Gavotte » : Si la bécasse Soissons.
44. « Noël sur l'air de Laissés paistre vos bêtes » : Laissés le à Pierre-Encise.
MMmeï de Fiennes, de La Fayette, de Clérembaut, de Saint Chaumont, de Quincé, de Soissons, de Bordeaux, d'Huxelles, d'Alluye, de Belin.
45. « Les Alleluya sur les évêchés donnés en 1671 » : Ce n'est pas Pësprit, ce dit-on.
46. « Autres Alleluya » : La cire, la neige et les lys.
MMme' de Montmorin et de La Baume.
47. « Gavotte » : Essuiés vos beaux yeux.
M" de Longueville et Coligny, 1643.
48. « Sur l'air des Rochelois » : Le sage comte de Talart.
49. « Air d'opéra » : Sur le Rhin on vit une beste.
50. « Sur l'air des Rochelois » : � Depuis janvier jusqu'en avril.
51. « L'air des Trembleurs » : Luxembourg croit que sa gloire.
Ces trois dernières chansons sont consacrées au duc de Luxembourg et au mauvais succès de sa campagne de 1676. M. Gustave Brunet s'est trompé en datant de 1688 la dernière chanson (Le Nouveau Siècle de Louis XIV, Paris, 1857, p. 129).
Toutes les chansons de Bussy ne sont pas ici; M. G. Brunet en a publié qui ne se trouvent pas dans ce manuscrit.
Vente Solar, mars 1861.
566
N° 1118. COULANGES (PHILIPPE-EMMANUEL DE) : CHANSONS.
Pet. in-fo, papier, XVIIE siècle, 180 pages, filigrane aux armes de Colbert, veau brun, tr. dor.
Les chansons de l'aimable Coulanges, dont le nom revient si souvent sous la plume de Mm. de Sévigné, furent publiées pour la première fois en 1694, à l'insu et au grand déplaisir de l'auteur, qui voulut diriger lui-même l'impression d'une édition définitive (1698, 2 vol.). Notre manuscrit, qui a fait partie de la bibliothèque du Palais-Royal, paraît avoir été présenté à la Grande Mademoiselle, car il débute par la chanson adressée-à cette princesse : C'est donc à vous, adorable princesse, Que ce livre s'adresse.
Ce sont toutes mes chansons.
Voilà bien une dédicace de présentation, et si l'éditeur de 1694 l'a reléguée au milieu du volume, c'est qu'elle n'était plus de saison, Mademoiselle étant morte en 1693.
Le texte que nous avons sous les yeux, évidemment antérieur à l'édition de 1698, est loin d'être aussi complet; d'autre part il contient, outre plusieurs chansons inédites, certaines phrases un peu libres supprimées à
l'impression, ainsi que les noms des personnages dont l'éditeur n'a donné que les initiales. Enfin, nous remarquons sur les marges quelques notes qui sont peut-être de la main de Coulanges. Des 182 chansons qui composent ce recueil, 14 ne se trouvent pas dans l'édition de 1698; en voici la liste : 2. « Divers coupletz sur l'air Non, je ne suis pas le seul à mesdire » : La reine Phinistée.
3. « Noms des terres du maréchal d'Albret, sur le mesme air » : Arnos, Escoubes, Pargados, Espeschede.
8. « Généalogie, sur le mesme air » : Faut-il qu'un petit-fils d'un grand roy de France.
25. « Pour les Feuillans qui vont par la ville en hivert, sur l'air Rochers, vous êtes sourds » : Puisque l'on vous permet chez vous des bas de laine.
44. « Sur l'air de la Duchesse » : En vain vous croyez que pour vous.
45. « Sur l'air Réveillez-vous, belle endormie » : On est estonné dans la presse.
70. « Sur l'air de l'Amour malade » : N'avez-vous point veu par la rue.
71. « Réponse à des vers de Mr de Pardailhan, sur le mesme air » : Hé quoy, vous montez au Parnasse.
79. « Pour un mauvais soupé composé d'un mauvais lapin, sur l'air Que l'amour a d'attraits » : Qu'un lapin est mauvais lorsqu'il commence.
85. « Réponse des dames de Nantes » : Hé quoy, peut-on se montrer sans perruque.
Réponse à la chanson « pour les dames de Nantes » insérée dans l'édition de 1698 (1, 285).
112. « Sur l'air du Pain bény de Livry, pour Madame de Saint-Géran » : Allons à complie.
127. « Pour Madame la marquise d'Uxelles, de Châlon-sur-Saône, le premier aoust 1680, sur l'air de Joconde » : Par vous j'ay receu ce matin.
147. « Pour Mme la marquise de Sévigné » : A l'infante Nausicaa.
175. « Sentiment de Madame la comtesse de Grignan sur les deux précédens couplets » (n° 174, publiés dans l'édition de 1698, II, 107) : J'ayme vos deux derniers couplets.
567 N° 950. RECUEIL DE CHANSONS.
In-8°, mar. rouge, fil., dos orné, tr. dor. (anc. rel.). — Papier, XVIIIe siècle, 4 ff. (titre et table) et 223 pp. chiffrées.
A partir de la page 187, le recueil a été complété par une autre main, dont l'écriture ressemble fort à celle de Louis-Joseph de Bourbon, prince de Condé. — Les livres imprimés de notre Cabinet nous ont permis d'identifier un certain nombre des chansons contenues dans ce recueil et dans les suivants; beaucoup d'autres ont certainement été imprimées au XVIIe et au XVIIIe siècle. — Liste alphabétique des chansons : 1 (p. 21). A quoi s'occupe Magdelon.
2 (p. 129). Ah! Thémire, que d'ardeur. (Parodie de Ferrand).
3 (p. 223). Assis sur l'herbette, Tircis. Publiée dans le Nouveau recueil de chansons choisies, La Haye, 1726, p. 57.
4 (p. 148). Au jardin de mon père.
(Recueil de chansons populaires par E. Rolland, Paris, 1883, I, 222).
5 (p. 6). Aussitôt que la lumière.
[Par Adam Billaut]. Voir Les chevilles de M'Adam, menuisier de Nevers, Rouen, 1654, p. 266. Reproduite bien des fois depuis.
6 (p. 223). Avec ce qui nous plaît.
7 (p. 181). Babet m'a su charmer.
[Par Sedaine] Voir le recueil de ses poésies, 1760, II, 70.
8 (p. 175). Belle Iris, quand d'une voix.
9 (p. 188). C'est en vain qu'aux tendres cœurs.
10 (p. 80). C'est la mariée de Poissy.
11 (p. 191). C'est sous cet ormeau.
12 (p. 127). Ce ruisseau qui roule ici ses eaux. (Parodie de Ferrand).
13 (p. 25). Chantons les amours de Jeanne.
(Recueil des plus belles chansons et airs de cour, Paris, 1718, etc.).
14 (p. 198). Charmante Gabrielle.
Chanson attribuée à Henri IV et souvent reproduite depuis le XVIIe siècle. Les paroles ont été adaptées à un air de noël composé par Du Cauroy.
15 (p. 145). Connoissez-vous ma mie Margot.
16 (p. 29). Contre les défauts d'autrui.
(Nouveau recueil de chansons choisies, La Haye, 1726, I, 12, et autres recueils)
17 (p. 19). Creusons tous le tombeau.
18 (p. 205). Dans ma jeunesse on se divertissoit.
[Par Pannard]. Théâtre et œuvres diverses de Pannard, Paris, 1763,1, 272. Cette chanson, imprimée dès 1726, est restée populaire; elle a été souvent reproduite jusqu'à nos jours.
19 (p. 44). Dans un détour me promenant.
[Par Favart]. Anthologie françoisej 1765, II, 216.
20 (p. 1). De tous les dieux que la fable.
(Chansons nouvelles sur dijférens sujets, Paris, 1738).
21 (p. 140). Des charmes de Philis.
22 (p. 70). Dieu bénisse le roy Charles.
23 (p. 95). Dieu qui fait tout pour le mieux.
24 (p. 159). Dieu qui fait tout pour le mieux. (autre).
25 (p. 106). Écoutez l'histoire du beau Misis.
Publiée dans l'Anthologie françoise, 1765, II, 183, avec la signature M. le C. de B. [le cardinal de Bernis]; insérée dans ses Œuvres complètes, édition Cazin, I, 227.
26 (p. 218). Écoutez tous ma chanson.
(Recueil des plus belles chansons et airs de cour, Paris, 1724).
27 (p. 82). En revenant de Lorraine avec mes sabots.
28 (p. 167). En vain par un tour hypocrite.
29 (p. 186.) Feux volages, doux badinages.
30 (p. 114). Hélas, qui pourra jamais croire.
C'est la romance du duc de La Vallière intitulée : t Les Infortunées Amours de Gabrielle de Vergi et de Raoul de Coucy », publiée dans le Choix de chansons dédié à Madame la comtesse de La
Guiche (par Moncrif), 1757, p. 103; insérée à la suite des Mémoires historiques sur Raoul de Coucy, Paris, 1781, p. 99, etc.
31 (p. 78). Il étouoit un avocat.
32 (p. 187). Imite un mary volage.
33 (p. 85). J'ai une maîtresse.
34 (p. 202). Jean ne fait rien que pour Jeanne.
(Recueil des plus belles chansons et airs de cour, Paris, 1718, etc).
35 (p. 104). Jean vient donc d'épouser Jeanne.
Chanson publiée dans les mêmes recueils que la précédente.
36 (p. 88). L'autre jour un philosophe.
37 (p. 47). La belle Hortense.
[Par le président Hénault]; Œuvres inédites, Paris, 1806, p. 265.
38 (p. 190). La plus belle des peintures.
39 (p. 67). Le fameux chantre de la Thrace.
C'est la « Descente d'Orphée aux enfers », publiée avec variantes dans la Lire d'Apollon, La Haye, 1744, p. 70.
40 (p. 200). Le fils de Gabrielle. « Pour Mr de Vendôme ».
41 (p. 23). Le jeune Colin l'autre jour.
[Par Antoine Ferrand]. Vie de la Bourbonnoise, s. d. (vers 1725); — Anthologie françoise, 1765, I, 117, et autres recueils.
42 (p. 162). Le roy est là haut sur ces monts.
43 (p. 193). Malgré la bataille.
Cette chanson, longtemps attribuée à Voltaire, est de Christophe Mangenot. « Elle fut faite dans le temps des guerres de Flandres, en 1744 », disent les éditeurs des recueils de 1765 et de 1782. La date au moins est erronée, car la chanson figure dans les Muses en belle humeur, recueil imprimé à Villefranche en 1742.
44 (p. 87). Mon père a fait bâtir maison.
(Recueil de chansons populaires par E. Rolland, Paris, 1883, 1, 145).
45 (p. 221). On dit qu'il arrive icy.
(Nouveau recueil de chansons choisies, La Haye, 1726, II, 177. — Chants et chansons populaires de la France, Paris, 1843 ,;--«.Les. Raretés », par Antoine Houdard de La Motte).
46 (p. 196). Or écoutez, Louison Le Brun.
(Chansons choisies, Genève, 1782, IV, 198 : « Cantique sur saint Louis » ).
47 (p. 141). Or écoutez, petits et grands, L'histoire d'un événement.
48 (p. 124). Oui, je veux te consacrer.
49 (p. 37). Oui, Philis, de la liberté.
50 (p. 48). Par un joli caquet.
« Le Petit Maître, sur l'air de la marche du roy de Prusse ».
51 (p. 201). Pour bien connoître l'homme.
(Chansons nouvelles sur différens sujets, Paris, 1738).
52 (p. 200). Pour connoître la femme. (Même recueil imprimé).
53 (p. 52). Pourquoi rompre leur mariage.
(« Les Constantes Amours d'Alix et d'Alexis », romance de Moncrif, insérée dans le Choix de chansons dédié à Madame la comtesse de La Guiche, 1757, p. 175. — Œuvres de M. de Moncrif, Paris, 1778, III, 207).
54 (p. 151). Que de chagrins, de tourmens.
[Par Chaulieu]. Œuvres de Chaulieu, La Haye, 1774, II, 76.
55 (p. 96). Que je vois d'abus.
56 (p. 126). Quel mortel est plus heureux. « Parodie de Ferrand ».
57 (p. 156). Qui veut ouïr chanter.
58 (p. 102). Quoi! du dieu qui m'enflamme.
[Par Moncrif] (Œuvres, Paris, 1778, III, 237).
59 (p. 14). Richelieu dedans l'enfer.
Chanson faite au XVIIe siècle après la mort de Richelieu, sur l'air Lampons; publiée par M. G. Brunet dans Le Nouveau siècle de Louis XIV, Paris, 1857, p. 6.
60 (p. 20). Si Monsieur ne me veut plus voir.
Chanson de Blot (époque de la Fronde).
61 (p. 153). Songez bien que l'amour sait feindre.
« Conseils à Thémire » (Choix de chansons mises en musique par M. de La Borde, 1773, II, 108, paroles de Moncrif. Œuvres de M. de Moncrif, Paris, 1778, III, 173).
62 (p. 133). Ton humeur est, Catherine.
(Nouveau recueil de chansons choisies, Paris, Ballard, 1727, p. 103, et autres recueils du XVIIIe siècle. Chants et chansons populaires de la
France, 1843).
63 (p. 210). Tout ce village retentit.
64 (p. 132). Tout Cythère est dans ce beau séjour.
[Par le président Hénault]. (Nouveau recueil de chansons choisies, La Haye, 1726, III, 97; et autres recueils).
65 (p. 34). Un jour au lever de l'aurore.
66 (p. 9). Un sot qui veut faire l'habile.
(Nouveau recueil de chansons choisies, La Haye, 1736,1,124, etc).
67 (p. 104). Viens, aurore.
Chanson attribuée à Henri IV, souvent reproduite depuis le XVII. siècle jusqu'à nos jours.
68 (p. 50). Viens m'aider, ô dieu d'amour.
[Par MoncrifJ. (Choix de chansons dédié a Madame la comtesse de La Guiche, 1757, p. 84. Œuvres de M. de Moncrif, Paris, 1778, III, 229).
69 (p. 188). Viens, ma bergère.
70 (p. 130). Votre soin, cher ami. ( Parodie de Ferrand » 71 (p. 20). Vous demandez la différence. (Sur le cardinal Mazarin).
72 (p. 170). Vous régnez sur mon cœur.
Collection de Condé.
568 NI 953. RECUEIL DE CHANSONS.
In-8% mar. rouge, fil., dos orné, tr. dor. (rel. anc.). - Papier, XVIIIe siècle, 158pages chiffrées.
Liste alphabétique des duos, vaudevilles, airs à boire et chansons de tout genre dont se compose le recueil ; chaque pièce est accompagnée de l'air noté :
1 (p. 51). A mille soins jaloux.
[Par Charles Rivière du Fresny]. (Anthologie françoisej 1765, 1, 143).
2 (p. 29). Adonis expira dans les bras.
3 (p. 77). Ah! le charmant berger.
(Nouveau recueil de chansons choisies, La Haye, 1736, VII, 254).
4 (p. 76). Ah 1 que vos yeux, Iris.
5 (p. 49). Avant que d'aimer Lisette.
6 (p. i09). Ce n'est plus un mystère.
(Anthologie françoise, 1765, III, 40).
7 (p. 151). Celle qui préside en ces lieux.
8 (p. 40). Chère Lisette, donne-moi.
(Nouveau recueil de chansons choisies, La Haye, 1743, VIII, 339).
9 (p. 11). D'une simple amitié.
10 (p. 129). Dans un bosquet près du hameau. [Par l'abbé Mangenot]. (Anthologie françoisej 1765, II, 75).
11 (p. 23). De la déesse de Cythère.
12 (p. 106). De mon berger volage.
(Recueil de romances, 1767, I, 159 : « La Bergère délaissée, par M. de B. »).
13 (p. 149). Des bergères de ce séjour.
14 (p. 134). Engagé par la tendresse.
i5 (p. 62). Enivrés du jus de la treille.
16 (p. 123). Il est un berger sincère.
17 (p. 68). Il est une Sophie.
(Œuvres de M. de Moncrif, Paris, 1778, III, 232).
18 (p. 95). Il faut quand on aime.
(Anthologie françoise, 1765, II, 5 : par M. le P. H***) [le président Hénault].
19 (p. 91). J'aime vos chansonnettes.
20 (p. 48). J'aurois chargé l'amour.
21 (p. 97). J'avois toujours gardé mon cœur.
(Chansonnier françois, 1760, XIII, 131).
22 (p. 93). J'étois seule en un bocage.
(Anthologie françoise, 1765, III, 69).
23 (p. 69). Jardins parés de mille fleurs.
24 (p. 113). Je n'entends plus dessous l'ormeau.
[Par M. de Bonneval]. (Anthologie françoise, 1765, II, 93).
25 (p. 63). Je te serai toujours fidèle..
26 (p. 211). Je vais partir, belle Lisette.
27 (p. 15). Je veux toujours boire.
28 (p. 73). L'amant que j'adore.
Air extrait de L'Hymen et l'Amour réconciliez, comédie en prose mêlée de chants (La Haye, 1760).
29 (p. 19). L'amour m'anime à boire.
(Nouveau recueil de chansons choisies, La Haye, 1743, VIII, 178).
30 (p. 101). L'autre jour étant assis.
(Recueil de romances, 1767, I, p. 165 : « Le Combat amoureux, par M. de B. »).
31 (p. 5). La plus aimable des bergères.
32 (p. 7). Laisse-moi, Tircis.
(Nouveau recueil de chansons choisies, La Haye, 4743, VIII, 62).
33 (p. 31). Le petit dieu folâtrant.
34 (p. 3). Les doux plaisirs habitent ce bocage.
35 (p. 1). Lorsque sur l'herbette.
36 (p. 35). Ma bergère fuyoit l'amour.
Musette de l'opéra de L'Hymen et l'Amour (Chansonnier françois, 1760, VII, p. 55).
37 (p. 127). Maman, ne grondez pas si fort.
38 (p. 37). Mille bergers suivent vos lois.
39 (p. 99). Mon cœur charmé de sa chatne.
40 (p. 39). Mon cœur soupire pour le berger.
(Nouveau recueil de chansons choisiesj La Haye, 1743, VIII, i48).
41 (p. 59). N'êtes-vous point cette Armide.
(Œuvres de M. de Moncrif, Paris, 1778, III, 235).
42 (p. 55). Non, je n'irai plus au bois.
43 (p. 57). Non, non, adorable Lisette.
« Musette de M. de Lagarde », d'après le ms. 1524 (voir plus loin, p. 329).
44 (p. 60). Non, non, l'amour n'est pas indomptable.
45 (p. 52). On dit dans nos hameaux.
Par l'abbé de L'Attaignant (voir plus loin, ms. 1524, p. 333).
46 (p. 47). On me peint tous les jours.
(Nouveau recueil de chansons choisies, La Haye, 1726, 1, 142).
47 (p. 73). Oui, vous en feriés la folie.
(Nouveau recueil de chansons choisies, La Haye, 1743, VIII, 105, « menuet de Geminiani »).
48 (p. 45). Par un souris l'amour.
49 (p. 9). Peut-on aimer le changement.
50 (p. 41). Plaignés-vous, ma musette.
(Le Chansonnier françois, 1760, VI, 168).
51 (p. 131). Pour se trouver sur la fougère.
52 (p. 43). Près d'un frais et clair ruisseau.
(Anthologie françoise, 1765, III, 177).
53 (p. 85). Quand je vais au bois seulette.
(Anthologie françoise, 1765, III, 4).
54 (p. 87). Que je vous aime.
55 (p. 89). Que les bergers de nos hameaux.
56 (p. 12). Quel bonheur, notre amour.
57 (p. 120). Quoi, du dieu qui m'enflamme.
(Œuvres de M. de Moncrif, Paris, 1778, III, 237).
58 (p. 27). Si ton ardeur est mutuelle.
59 (p. 117). Songez bien que l'amour.
Chanson de Moncrif (CEuvres, 1778, III, 173), mise en musique par La Borde (édition de 1773, II, 108).
60 (p. 79). Tout me dit qu'il est inconstant. 0- - (Chansons nouvelles sur différens sujets, Paris, 1737).
61 (p. 135). Tout rend hommage à ta beauté.
(Anthologie françoise, 1765, III, 252).
62 (p. 65). Un dieu qui s'embellit.
63 (p. 115). Une faveur, Lisette, m'a prouvé.
(Nouveau recueil de chansons choisies, La Haye, 1726, I, 83).
64 (p. 16). Unis ton cœur au mien.
65 (p. 33). Versez, divine Hébé.
66 (p. 25). Versez, versez de ce jus délectable.
67 (p. 82). Viens, aurore.
Chanson attribuée à Henri IV, souvent reproduite depuis le XVIII siècle.
68 (p. 103). Viens m'aider, ô dieu d'amour.
Chanson de Moncrif (Œuvres" Paris, 1778, III, 229).
69 (p. 67). Vos mépris tous les jours.
Pièce du XVII' siècle, insérée par Conrart dans ses recueils sous le titre « Paroles pour chanter » (bibliothèque de l'Arsenal, ms. 5418, p. 1041).
70 (p. 157). Vous vous plaignez de mes façons.
Collection de Condé.
569 N° 934. RECUEIL DE CHANSONS.
Pet. in-4°, papier, XVIII' siècle, 138 ff., suivis de plusieurs blancs et d'une table, veau brun (rel. anc.).
Chansons grivoises ; chacune est accompagnée de l'air noté.
Collection de Condé.
570 N° 939. RECUEIL DE CHANSONS.
Pet. in-4°, veau brun, dos orné, aux armes de Bourbon-Condé. — Papier, XVIIIE siècle, t80 ff. (les 8 premiers ont été enlevés anciennement).
Ce recueil se compose de deux parties, chacune accompagnée d'une table : vaudevilles (chansons bachiques ou grivoises), branles (chansons à danser)
Collection de Condé.
571 N° 1429. « RECUEIL DE BRANLES GUAYS A DANSER EN ROND».
2 tomes en 1 vol. in-8°, veau fauve, dos orné (rel. anc.). — Papier, XVIII' siècle, 200 et 166 pages, tables, musique notée.
Bibliothèque Cigongne, n° 1241.
Un certain nombre de chansons se trouvant à la fois dans les trois recueils précédents, nous avons dressé une seule liste alphabétique de toutes les pièces qui les composent. Nous désignons le ms. 934 par la lettre A, 939 par la lettre B, 1429 par la lettre C.
1. A l'ombre d'un chesne. (C, II, p. 141).
2. A Paris dans cette grande ville. (C, II, p. t62) (Les Muses en belle humeur, Villefranche, 4742, p. 123).
3. A Paris est une fille. (A, f. 25 v; C, I, p. 45).
4. A peine vois-je personne. (A, f. 67 v; C, I, p. 152).
5. Adam ce bonhomme. (B, f. 47).
6. Ah! maman, je meurs d'envie. (B, f. 99).
7. Ah! mon beau laboureur. (G, II, p. 132).
(Recueil des plus belles chansons et airs de cour, Paris, 1718).
8. Ah! que Colin l'autre jour. (B, f. 98).
9. Ah! que savant directeur. (A, f. 117).
10. Aimons-nous tendrement. (C, II, p. 125).
11. Aminte, tout ce que les dieux. (B, f. 78 vo).
12. Amis, réjouissons-nous. (B, f. 28).
43. Amy, l'aurois-tu pu croire. (B, f. 25).
(Nouveau recueil de chansons choisies, La Haye, 1726, 1, 185).
14. Au jardin de mon père. (B, f. 166 yo).
(Recueil de chansons populaires par E. Rolland, Paris, 1883, I, 222).
15. Au petit mouton blanc. (C, I, p. 71).
16. Auprès d'un buisson cueillant des fleurettes. (A, f. 17 v; C, I, p. 176).
(Nouveau recueil de chansons choisies, La Haye, 1726, III, 320).
17. Ayez donc pitié, Mesdames. (C, II, p. 147).
18. Belle Iris, à votre cadran. (B, f. 86).
19. Bertrand de qui tout est connu. (A, f. 38; C, I, p. 80).
20. Boire du vin n'est pas péché. (B, f. 44).
21. C'est à Bacchus à faire naistre. (B, f. 10).
22. C'est dans ces lieux que règne. (B, f. 141).
23. C'est grand pitié, ma commère. (B, f. 146).
24. C'est la bergère Nanette. (C, II, p. 160). r (Rondes à danser, Paris, Ballard, 1724).
25. C'est la fille au grand Simon. (A, f. 132; C, II, p. 92).
26. C'est la fille de chez nous. (A, f. 66; C, I, p. 149).
27. C'est le curé de notre village. (B, f. i69).
28. C'est nostre servante Barbe. (B, f. 153 vo).
29. C'est un garçon de village. (C, I, p. 116).
30. Ce fut au petit More. (A, f. 108; C, II, p. 43).
31. Ce fut par un grand matin. (A, f. 86; C, II, p. 4).
32. Ce qui tenta nostre première mère. (B, f. 50).
(Les Atuses en belle humeur, Villefranche, 1742, p. 21).
33. Charmante Gabrielle. (B, f. 72).
Chanson attribuée à Henri IV, air de Du Cauroy.
34. Colin a dit à Léonor. (B, f. 175).
35. Colin à la chasse. (C, I, p. 73).
(Les Muses en belle humeur, Villefranche, 1742, p. 114).
36. Colin dit à Margot. (B, f. 19; C, I, p. 180).
37. Colin prend sa hotte. (C, II, p. 150).
(Brunettes ou petits airs tendres, Paris, Ballard, 1704, t. II).
38. Colin tout brûlant d'amour. (A, f. 2; B, f. 123; C, II, p. 96).
(Rondes, chansons à danser, Paris, Ballard, 1724, 1, 112).
39. Commère, j'ay un bon valet. (B, f. 170).
40. Connoissez-vous Grégoire. (C, I, p. 13).
41. Connoissez-vous Marotte. (A, f. 69; C, 1, p. 13).
(Vie de la Bourbonnaise, s. d., vers 1725, p. 19, et autres recueils).
42. Dans ma quinzième année. (A, f. 77; C, I, p. 187).
(Recueil des plus belles chansons et airs ] de cour, Paris, 1722. - Œuvres complètes de Grécourt, Paris, 1796, III, 20).
43. Dans notre village il est un berger. (C, I, p. 79).
(Chansons nouvelles sur différens sujets, Paris, 1738).
44. Dans un pré je vis l'autre jour. (C, II, p. 121).
(Nouveau recueil de chansons choisies, La Haye, 1726, III, 202).
45. De bon matin m'y suis levade. (A, f. 131; C, II, p. 88).
46. Dedans une plaine pensant. (A, f. 105; C, II, p. 38).
(Brunettes ou petits airs tendres, Paris, Ballard, 1703, t. I).
47. Déitez de qui les mortels. (B, f. 21).
48. Dès que ma Climène. (B, f. 68).
49. Dieux, que le jeu du flageolet. (B, f. 141 v; C, 1, p. 97).
50. Dieux, quelle incommodité. (B, f. 44).
51. Dis moy donc, charmante Marotte. (B, f. 85).
52. Dites moy, mon bon Monsieur. (C, I, p. 101).
53. Doux charmes de la vie. (B, f. 33).
54. Du cap de Bonne-Espérance. (B, f. 69).
(Recueil des plus belles chansons et airs de cour, Paris, 1718).
55. Du jeu nouveau du bilboquet. (B, f. 102).
(Recueil des plus belles chansons et airs de cour, Paris, 1723).
56. En allant à la chasse. (B, f. 174).
(Rondes, chansons à danser, Paris, Ballard, 1724, I, 254).
57. En dépit du sort jaloux. (B, f. 85 va).
58. En m'en allant au bois. (C, II, p. 129).
59. En m'en revenant du moulin. (A, f. 128; C, II, p. 85).
60. En nous en revenant de Monsieur Saint-Michel. (A, f. 5; C, II, p. 102).
61. En revenant d'Avignon. (A, f. 110; B, f. 129; C, II, p. 46).
(Rondes, chansons à danser, Paris, Ballard, 1724, I, 216).
62. En revenant de Barbançon. (A, f. 14; C, 1, p. 169).
63. En revenant de Charenton. (A, f. 124; B, f. 171; C, II, p. 79).
(Rondes, chansons à danser, Paris, Ballard, 1724, 1, 248).
64. En revenant de Lorraine, je. (A, f. 79; C, I, p. i90).
(Recueil de chansons populaires par E. Rolland, Paris, i886, II, i35).
65. En revenant de Montfort. (C, 1, p. 67).
66. En revenant de Saint-Amant. (A, f. 130; C, II, p. 86).
67. En revenant de Saint-Denis. (A, f. 93; B, f. 132; C, I, p. i25).
(Chansons choisies, Genève, 1782, IV, 166 : « L'Hirondelle de carême J, signée Gallet).
68. En tous lieux j'ay passé. (B, f. 111).
69. En vain je bois. (B, f. 60).
(Anthologie française, 1765, 1, 101; par le marquis de La Fare).
70. Encore qu'il fût fête. (A, f. 99; C, II, p. 27).
(Rondes, chansons à danser, Paris, Ballard, 1724, 1, 48).
71. Encore que je sois jeunette. (A, f. 72; C, I, p. 17).
(Rondes, chansons à danser, Paris, Ballard, 1724, 1, 300).
72. Encore un coup qu'en peut-il arriver. (B, f. 29).
73. Entre vous, mes jeunes filles. (B, f. 130).
(Rondes, chansons à danser, Paris, Ballard, I, i22).
74. Êtes-vous de Taverny. (C, 1, p. 138).
75. Faut-il qu'un amant. (B, f. 20).
76. Fou qui passe la vie. (B, f. 79).
77. Frère Frappart frappe à la porte. (A, f. 41 ; C, I, p. 87).
78. Gautier estoit bon cordonnier. (B, f. 145). ,
79. Gens de bien, prêtez silence. (A, f. 36; C, I, p. 68).
(Anthologie françoise, 1765, II. 110; par M. de Pont-de-Vesle).
80. Hâtez-vous de vous marier. (A, f. 10; C, 1, p. 161).
81. Haut le pied, gentille Jeanneton. (C, I, p. 42).
82. Hélas r pourquoy s'endormoit-elle. (B, f. t 78).-".
(Les Muses en belle humeur, Villefrancbe, i742, p. 35).
83. Heureux l'amant qui baise sa maîtresse. (B, f. 80).
84. Il est arrivé dans cette ville. (A, f. 85; B, f. 128; C, II, p. 2).
(Rondes, chansons à danser, Paris, Ballard, 1724, 1, 294).
85. Il étoit trois filles qui filoient du lin. (Deux chansons différentes avec le même début, A, f. 43; C, 1, p. 90).
86. Il étoit un bonhomme qui botteloitdu foin. (A, f. 83; B, f. 120; C, I, p. 197).
(Rondes, Paris, Ballard, 1724, 1.1).
87. Il étoit un bonhomme qui vendoit des navets. (A, f. 51; C, I, p. 114).
(Chansons joyeuses mises au jour par un ane-onyme onissime., Paris, 1765, p. 103).
88. Il étoit un cordonnier. (A, f. 53; C, I, p. 147).
89. Il faut avoir dans nos maisons. (A, f. 103; C, II, p. 36).
90. Il faut, mes chers biberons. (B, f. 35).
91. Il faut que je file. (B, f. 106).
92. Il faut toujours aux grands seigneurs. (B, f. 117).
(Anthologie françoise, 1765, 1, 105; par Regnier-Desmarais).
93. Il ne faut point faire la sage. (C, II, p. 158).
94. Il nous faut avoir des tondeurs. (B, f. 134).
(Rondes, chansons à danser, Paris, Ballard, 1724,1, 26).
95. Il vous faut des fauvettes. (C, II, p. 61).
96. Iris, devenez plus sage. (B, f. 102).
97. Iris, est-il un cœur. (B, f. 19).
98. Iris, je bois à tes beaux yeux. (B, f. 9).
99. Iris me montre de l'amour. (C, II, p. 63).
100. J'aime une jeune pucelle. (B, f. 82).
101. J'avois promis à ma maîtresse. (B, f. 74).
102. J'ay perdu ma liberté. (A, f. 12; C, 1, p. 165).
(Nouveau recueil de chansons choisies, Paris, Ballard, 1727, p. 115).
103. J'ay rencontré l'autre jour. (B, f. 36).
104. J'ay un q, j'ay une. (A, f. 50; C, I, p. 105).
105. J'entens déjà le bruit du verre. (B, f. 70).
106. Je bois à une brune. (B, f. 100).
107. Je garde fort bien le grenier. (B, f. 151).
108. Je me levay hier matin. (A, f. 108; C, II, p. 44).
109. Je rencontray l'autre jour Margoton. (A, f. 80; B, f. 127; C, I, p. 192).
110. Je rencontray l'autre jour une demoiselle. (A, f. 31; C, I, p. 54).
111. Je rencontray ma Jeanneton. (A, f. 126; C, II, p. 82).
112. Je sers une demoiselle. (C, I, p. 182).
113. Je suis fillette à quatorze ans. (A, f. 50; C, I, p. 112).
114. Je veux boire à ma Lisette. (B, f. 15).
115. Je veux garder ma liberté. (C, I, p. 158).
(Nouveau recueil de chansons choisies, La Haye, 1726, III, 47).
116. Je vis l'autre jour sur l'herbette. (A, f. 111 ; C, II, p. 48).
117. Je vis un jour dans l'île fortunée. (B, f. 51).
118. Je vous rencontray l'autre jour. (A, f. 24; C, 1, p. 43).
119. L'amour souvent m'enteste. (B, f. 34).
120. L'autre jour à la chasse. (A, f. 29; C, I, p. 52).
121. L'autre jour au jeune Colin. (C, I, p. 29).
(Nouveau recueil de chansons choisies, La Haye, 1726, III, 355).
122. L'autre jour dans la prairie. (B, f. 121).
123. L'autre jour dans un bocage. (B, f. 144).
124. L'autre jour, disoit Perrette. (A, f. 100; C, II, p. 30).
125. L'autre jour en me promenant. (A, f. 3; C, II, p. 98).
(Les Muses en belle humeurYillefranche, 1742, p. 66).
126. L'autre jour étant tombée. (A, f. 61; C, I, p. 136).
127. L'autre jour l'amour m'aborda. (A, f. 106; C, II, p. 40). 128. L'autre jour la jeune Alizon. (A, f. 35; C, I, p. 65).
129. L'autre jour le fol amour. (A, f. 49; C, I, p. 104).
(Rondes, chansons à danser, Paris, Ballard, 1724, I, 68).
130. L'autre jour ma mie avec moy. (A, f. 15; B, f. 160; C, I, p. 171).
131. L'autre jour me promenant. (B, f. 167; C, II, p. 144).
(Recueil des plus belles chansons et airs de cour, Paris, 1722).
132. L'autre jour près d'Annette. (A, f. 117; C, II, p. 59).
(Nouveau recueil de chansons choisiesj La Haye, 1726, I, 151).
133. L'autre jour sur un verd gazon. (A, f. 123; C, II, 73).
(Chansons nouvelles sur différents sujets, Paris, 1737).
134. L'autre jour un jeune meunier. (A, f. 68; C, I, p. 7).
135. L'hymen ressemble à ces tableaux. (C, II, p. 119).
136. L'on ne rit plus pour son voisin. (B, f. 83).
137. La beauté ne sçauroit de soy. (G, II, p. 89).
138. La belle et charmante Catin. (A, f. 39; C, I, p. 82).
139. Là haut sur ces montagnes. (G, II, p. 115).
(Les Muses en belle humeur, Villefranche, 1742, p. 92).
140. La jeune abbesse de ce lieu. (A, f. 27; B, f. 155; C, I, p. 47).
141. La jeune Isabelle. (G, I, p. 75; II, p. 62).
142. La liberté préside. (B, f. 58).
143. La petite Nanette étant chez Colinet. (A, f. 119; G, II, p. 65).
144. Le com, le compère. (A, f. 64; G, 1, p. 143).
145. Le fameux vin de Champagne. (B, f. 31). (Nouveau recueil de chansons choisies, Paris, Ballard, 1727, p. 106).
146. Le feu qui part de tes yeux. (B, f. 55).
147. Le long d'une prairie. (A, f. 55; C, I, p. 122).
148. Le premier jour de mes nopces. (B, f. 136).
149. Le teint de son visage. (G, II, p. 137).
150. Le vin me rit, je le caresse. (B, f. 48).
151. Les dieux comptent nos jours. (B, f. 59).
152. Lon lan la, les genoux. (A, f. 62; C, I, p. 140).
153. Lorsque j'étois fillette. (G, II, p. 110).
154. Lorsque je demande à Thérèse. (A, f. 102; C, II, p. 32).
155. Ma fille, veux-tu un bouquet. (G, II, p. 130).
(Brunettes ou petits airs tendres, Paris, Ballard, 1703, p. 280).
i56. Ma mère, m'a dit Catin. (A, f. 46; B, f. 133; C, I, p. 95).
(Rondes, chansons à danser, Paris, Ballard, 1724, I, 260).
i57. Ma mère, ribon ribaine. (A, f. 40; C, I, p. 85).
158. Ma mère, veux-tu un bouquet. (B, f. 179).
159. Ma raison s'en va beau train. (B, f. 12).
160. Margot et Jean vont au verjus. (B, f. 148).
161. Margot rencontra l'autre jour. (C, L p. 56).
162. Margoton alloit au moulin. (A, f. 33; C, I, p. 62).
163. Margoton va à l'eau.. (A, f. 13; C, I, p. 167).
(Brunettes ou petits airs tendres, Paris, Ballard, 1711).
164. Mathurin boit tout le jour. (A, f. 59; C, I, p. 130).
(Nouveau recueil de chansons choisies, La Haye, 1726, III, 67).
165. Me promenant un matin. (C, II, p. 127).
166. Mère dont la fille est jeunette. (B, f. 131; C, II, p. 16).
167. Merlin avec Merlèche. (A, f. 20; C, 1, p. 25).
168. Mes yeux ont soumis un amant. (B, f. 90; C, I, p. 37).
169. Messieurs, ayez mémoire. (A, f. 96; B, f. 119; C, 115 p. 23).
170. Michault en faisant l'amour. (A, f. 84; B, f. 122; C, 1, p. 199).
(Rondes, chansons à danser, Paris, Ballard, 1724,1, i38).
171. Mon chemin m'acheminoit. (B, f. 139).
(Rondes, chansons à danser, Paris, Ballard, 1724, I, 144).
172. Mon papa voulant comprendre. (A, f. 136; C, I, p. 153).
173. Mon père avoit un jardinet. (C, I, p. 103).
(Rondes, chansons à danser, Paris, Ballard, 1724, I, 180).
174. Mon père est allé aux champs. (B, f. 158).
(Rondes, chansons à danser, Paris, Ballard, 1724, I, 170).
175. Mon père m'envoye au marché. (A, f. 76; B, f. 157; C, I, p. 185).
176. Mon père m'y a marié. (A, f. 57; C, I, p. 128).
(Brunettes ou petits airs tendres, Paris, Ballard, 1711).
177. Mon père me veut marier. (C, II, p. 135).
(Brunettes ou petits airs tendres, Paris, Ballard, 1704, t. I).
178. Muse, prêtez-moy, de grâce. (C, II, p. 76).
179. N'auray-je jamais un amant. (A, f. 21; C, I, p. 27).
(Rondes, chansons à danser, Paris, Ballard, 1724, II, 27).
180. N'avons-nous pas grande raison. (B, f. 14).
181. N'oserions-nous icy boire. (B, f. 24).
182. Ne vous laissez jamais charmer. (C, II, p. 117).
(Chansons choisies, Genève, 1782, III, p. 28 : « Conseils contre le mariage signés Pannard).
i83. Non, Iris, veux-tu m'en croire. (B, f. 29).
184. Nostre femme, je ne dors guère. (B, f. 105).
185. Notre grand valet Guillaume. (A, f. 64; B, f. 173; C, 1, p. 146).
(Rondes, chansons à danser, Paris, Ballard, 1724, 1, 252.) 186. Notre petite Jeanneton. (C, I, p. 189).
187. Notre valet va aux vignes. (B, f. 164).
(Rondes, chansons à danser, Paris, Ballard, 1724, 1, 110).
188. Nous ne sommes point de ces sots. (B, f. 81).
189. Nous savons fort bien les détours. (B, f. 124).
190. Nous voyageons parmy le monde. (B, f. 22).
191. Of la gentille commère. (A, f. 125; C, II, p. 81).
(RondeSj, chansons à danser, Paris, Ballard, 1724, 1, 90).
192. On dit qu'un jour une Ursuline. (B, f. 39).
(Les Muses en belle humeur, Villefranche, 1742, p. 173).
193. Où étiez-vous donc allé. (A, f. 47; C, I, p. 99).
194. Par un matin me suis levé, je ra. (B, f. 165).
(Rondes, chansons à danser, Paris, Ballard, 1724).
195. Par un matin me suis levé pour. (B, f. 162).
196. Permettez que je vous endorme. (B, f. 108).
197. Perrette estant dessus l'herbette. (B, f. 161).
(Rondes, chansons à danser, Paris, Ballard, 1724, I, 120).
198. Perroquet mignon. (B, f. 65).
199. Petite brunette aux yeux doux. (B, f. 80).
200. Pierrot dans un cabaret. (C, I, p. 109).
201. Pour colorer ton teint. (B, f. 32).
202. Pour passer doucement la vie. (B, f. 42).
203. Pour vous guérir du mal. (B, f. 91).
204. Pourquoy, charmante bergère. (B, f. 103).
205. Prens, ma Philis, prens un verre. (B, f. 54).
(Chansons nouvelles sur différens sujets, Paris, 1738).
206. Près du berger Coridon. (A, f. 114; C, II, p. 53). - -207. Puisqu'il faut pour vous plaire. (B, f. 17).
208. Quand ce pelletier. (B, f. 152).
209. Quand ils m'engageriont. (C, II, p. 152).
210. Quand Iris prend plaisir. (B, f. 108).
211. Quand je suis auprès de ma Catin. (B, f. 70).
212. Quand je suis dans un repas. (B, f. 16).
213. Quand ma mère me maria. (B, f. 147).
214. Quand on a de bon vin. (B, f. 72).
215. Quand on a fait un peu l'amour. (B, f. 3i).
216. Quand on boit à sa maîtresse. (B, f. 30).
217. Quand un coup de vent. (B, f. 66).
218. Que l'amour seul au village. (B, f. 66).
219. Quelle liqueur les dieux. (B, f. 27).
220. Qui veut ouïr, qui veut savoir. (A, f. 7; C, II, p. 106).
(Brunettes ou petits airs tendres, Paris, Ballard, 1704, t. II).
221. Qui veut savoir de nos cantons. (C, I, p. 3).
222. Quien, Pierrot, veux-tu savoir. (A, f. 91; C, II, p. i2).
(Recueil des plus belles chansons et airs de cour, Troyes, 1724).
223. Rien n'est plus certain. (C, I, p. 134).
224. Robin dit à Margot. (B, f. 149).
225. Savez-vous à quoi Jeanneton. (A, f. 73; C, I, p. 20).
226. Savez-vous comment font les apoticaires. (A, f. 28; C, I, p. 50).
227. Si dans le mal qui me possède. (B, f. 84).
228. Si dans quatre jours ma belle. (B, f. 39).
229. Si j'avois de l'argent. (C, I, p. 93).
230. Si jamais je faisois tant. (A, f. 95; B, f. 67; C, II, p. 20).
231. Si je chéris si fort Aminte. (B, f. 71).
232. Si la belle Aminte s'arme de rigueur. (B, f. 39).
233. Si le destin te condamne. (B, f. 26).
234. Si tost qu'à table on veut chanter. (B, f. 53).
235. Si vous avez par hazard. (C, 1, p. i06).
236. Sous un feuillage sombre. (A, f. 54).
237. Sur l'herbette fleurie. (B, f. 125).
(Chansons choisies, Genève, 1782, IV, 142).
238. Sur le bord d'une fontaine. (A, f. 121; C, II, p. 69).
239. Sur le bord de la Seine. (C, II, p. i55).
(Brunettes ou petits airs tendres, Paris, Ballard, 1704, t. II).
240. Tandis qu'icy bas nous vivons. (B, f. 27).
241. Tes tours de lit. (A, f. 23; C, I, p. 30).
(Rondes, chansons à danser, Paris, Ballard, 1724, I, 272).
242. Tes yeux me font la guerre. (B, f. 20).
243. Tircis couché sur la fougère. (B, f. 110).
244. Tircis et Fanchon l'autre jour. (B, f. 75).
245. Tircis, tu viens de prendre. (A, f. 88; C, II, p. 6).
246. Tout auprès de chez nous. (A, f. 113; C, II, p. 51).
247. Tout mon esprit quand je ne suis point ivre. (B, f. 11).
248. Toute fille à marier. (A, f. 116; C, II, p. 55).
249. Un beau berger de ce canton. (A, f. 16; B, f. 136; C, I, p. 173).
250. Un jeune cordelier rencontra. (A, f. 81; C, I, p. i94).
251. Un jeune mousquetaire. (B, f. 88).
252. Un jour allant promener. (A, f. 32; C, I, p. 59).
253. Un jour après matines. (B, f. 95).
254. Un jour dans un bal. (A, f. 90; C, II, p. 10).
255. Un jour dans une grotte. (B, f. 114).
(Nouveau recueil de chansons choisies, La Haye, 1726, II, 256).
256. Un moine de nostre couvent. (B, f. 94; C, I, p. 33).
257. Un petit brunet assis. (A, f. 19; C, I, p. 179).
258. Un pilote m'engage. (B, f. 92).
259. Une fille sans un amy. (A, f. 137; C, 1, p. 155).
260. Une jeune nonette en s'éveillant. (B, f. 86).
261. Une vieille, une jeune. (B, f. 156).
262. Vénus m'a fait un beau présent. (A, f. 23; C, I, p. 31).
263. Vider une bouteille. (B, f. 56).
264. Viens, ma bergère, viens seulette. (B, f. 176).
(Brunettes ou petits airs tendres, Paris, Ballard, 1703, 1.1).
265. Voicy de fort bon vin. (B, f. 32).
266. Votre vigne est en friche. (B, f. 36).
267. Vous devez connoître mon cœur. (C, 1, p. 10).
268. Vous, filles, qui craignez cela. (C, II, p. 74).
269. Vous offensez Dieu, Simone. (A, f. 128; B, f. 142; C, 11, p. 84).
270. Vous pissez si gentiment. (B, f. 113).
271. Vraiment, disoit Isabeau. (A, f. 120; B, f. 150; C, II, p. 67).
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N° 962. RECUEIL D'AIRS D'OPÉRAS (paroles et musique).
In-80, mar. rouge, fil., fers et tr. dor. (rel. anc.). — Papier, milieu du XVIIIE siècle, 392 pages chiffrées, dont 26 blanches et 4 ff. de table.
1. « Airs des Caractères de l'amour ». — Cet opéra-ballet fut représenté pour la première fois sur le théâtre de l'Académie Royale de Musique le 15 avril 1738 : prologue et premier acte (l'Amour volage) par Ferrand; second acte (/'Amour jaloux) par Tannevot; troisième acte (l'Amour constant) par Pellegrin; la musique du tout par Collin de Blamont.
2. « Airs des Talens liriques ». — Les Fêtes d'Hébé ou les Talents lyriques, opéra-ballet en trois actes et prologue, par Gaultier de Mondorge, musique de Rameau; Académie Royale de Musique, 21 mai 1739.
3. « Airs du ballet de Ragonde ». — Les Amours de Ragonde, opéra-ballet en trois actes, par Néricault-Destouches, musique de Mouret; Académie Royale de Musique, 30 janvier 1742.
4. « Airs de Zaïs ». - Zaïs, opéra-ballet en quatre actes et prologue, par Cahusac, musique de Rameau ; Académie Royale de Musique, 29 février 1748.
5. « Airs d'Armide ». - Armide, tragédie lyrique en cinq actes et prologue, paroles de Quinault, musique de Lulli, représentée pour la première fois sur le théâtre de l'Académie Royale de Musique le 15 février 1686, reprise plusieurs fois, notamment en 1746.
6. « Airs du Carnaval du Parnasse ». - Le Carnaval du Parnasse, opéraballet en trois actes et prologue, par Fuzelier, musique de Mondonville; Académie Royale de Musique, 23 septembre 1749.
7. « Airs de Zélindor ». — Zélindor, roi des Sylphes, opéra en un acte, par Paradis de Moncrif, musique de Rebel et Francœur; Académie Royale de Musique, 17 mars 1745.
8. « Airs de Zoroastre ». — Zoroastre, tragédie lyrique en cinq actes et prologue, par Cahusac, musique de Rameau; Académie Royale de Musique, 5 décembre 1749.
9. « Airs de l'Hymen et l'Amour ». — « L'Hymen et l'Amour réconciliez, comédie en prose mêlée de chants et de danses, faite à l'occasion du mariage de L. A. S. Monseigneur le prince de Nassau-Weilburg et Madame la princesse Caroline » (La Haye, H. Constapel, 1760).
10. « Air des Éléments ». — Les Éléments, opéra-ballet en trois actes et prologue, par Roy, musique de Lalande et Destouches, représenté sur le théâtre de l'Académie Royale de Musique le 29 mai 1725; repris en 1742 et 1754.
11. « Airs détachés de plusieurs opéras » : a). Les oiseaux de ces bocages.
Cet air, tiré de l'opéra d'Armide, a été inséré dans le Dictionnaire lyrique portatif (Paris, 1766, I, 256).
b). Ma bergère fuyoit l'amour.
Musette de l'opéra de L'Hymen et VAmour.
c). Tendres oiseaux, éveillez-vous.
d). Naissés, brillante aurore.
e). Que nos jours seront dignes d'envie.
Collection de Condé.
573 N* 1524. RECUEIL DE CHANSONS.
Pet. in-4°, mar. vert, fil., dos orné, tr. dor. (rel. anc.). — Papier, XYIIP siècle, 173 pages chiffrées, 3 ff. limin. et 4 ff. de table, dessins à la plume, titres à l'encre rouge.
Liminaires : 1er feuillet, titre « Recueil de chansons », compris dans un encadrement dessiné à la plume ; 2e feuillet, figure champêtre, gravée par Cl. Duflos d'après Gravelot (rapportée et collée); 3e feuillet, « Envoi à Mademoiselle » : Que Tircis oubliant son chien et sa houlette.
Le recueil comprend les pièces suivantes, accompagnées chacune de l'air noté : 1. « Romance dont les paroles sont de M. de Moncrif » : Viens m'aider, ô dieu d'amour.
Publiée dans le Choix de chansons dédié à Madame la Comtesse de la Guiche, 1757, p. 84. Œuvres de M. de Moncrif, Paris, 1778, III, 229.
2. « L'Indifférente, air tendre en rondeau » : Laisse-moi, Tircis.
(Nouveau recueil de chansons choisies, La Haye, Jean Neaulme, 1743, VIII, 62).
3. « Pastorale tendre » : Me promenant dans la plaine.
4. « Musette de M. de Lagarde » (Pierre, musicien) : Non, non, adorable Lisette.
5. « Pastorale de M. de Lagarde » : Lycas un jour vint me surprendre.
6. « Musette de M. de Lagarde » : Résonnez, douce musette.
7. « Musette en rondeau de Géliotte » (Pierre Jéliotte, musicien) : De haïr un infidèle.
8. « Air tendre de Lagarde » : Ahf cher Tircis, si je soupire.
Ce manuscrit donne surtout les noms des musiciens, et mentionne rarement les auteurs des paroles.
9. « Romance de M. de La Borde » : Vrai Dieu, quel trouble extrême.
(Choix de chansons mises en musique par M. de La Borde, Paris, 1773, I, 92 : « L'Ingénue, paroles de Moncrif »).
10. « Air tendre de M. de La Borde » : Jamais à l'aimable Glycère.
Ne se trouve pas dans l'édition de 1773.
11. « Air de M. La Borde » : Quand vous avez les moindres maux.
Ne se trouve pas dans l'édition de 1773, mais dans le Recueil de quelques vers dédié à Adélaïde par le plus heureux des époux [La Borde], Paris, 1784, p. 101.
12. « Air de M. La Borde » : Non, non, le dieu qui fait aimer.
Édition de 1773,1, 58, paroles de Plumeteau (Antoine-Jean Gigault de).
13. « Air tendre de M. La Borde » : Ma chère liberté.
Édition de 1773, IV, 138, paroles de La Borde lui-même.
14. « Air très tendre de M. La Borde » : Printems, gardez-vous bien d'embellir.
Ne se trouve pas dans l'édition de 1773.
15. Pastorale de M. La Borde » : Tircis sous un épais feuillage.
Ne se trouve pas dans l'édition de 1773.
16. « Air gai de M. La Borde » : Dans un bosquet la jeune Iris.
Ne se trouve pas dans l'édition de 1773.
17. « Air de M. La Borde » : On dit partout que je vous aime.
Édition de 1773, II, 120, paroles de La Borde lui-même.
18. « Air en rondeau de M. La Borde » : Si ce n'est pas l'amour.
Ne se trouve pas dans l'édition de 1773, mais dans le Recueil de quelques vers dédié à Adélaïde par le plus heureux des époux [La Borde], Paris, 1784, p. 104.
19. « Villageoise de M. La Borde » : Pierrot dit à Madeleine.
Édition de 1773, IV, 22 : « L'Heureux Maladroit, paroles du chevalier de Ménilglaise ».
20. « Pastorale de M. La Borde» : Il est donc vrai, Lucile.
Édition de 1773, 1, 134 : « Le Départ, paroles de Plumeteau ».
21. « Air de M. La Borde » : Tendre fruit des fleurs de l'Aurore.
Édition de 1773, IV, 30, paroles de Gentil Bernard. — Œuvres complètes de M. Bernard, Londres, 1778, p. 164 : « La Rose, ode anacréontique ».
22. « Aria del Sig. Degiardini » [Felice Giardini] : Quel accent viens-je d'entendre.
23. « Romance de On ne s'avise jamais de tout » [opéra-comique de Sedaine, musique de Monsigny] : Jusque dans la moindre chose.
(Recueil de romances, 1774, II, 329).
24. « Air tendre du Cadi dupé, opéra-comique » : Si votre flamme est trahie.
Le Cadi dupé, opéra-comique en un acte, paroles de Lemonnier, musique de Monsigny, représenté sur le théâtre de la foire Saint-Laurent le 4 février 1761.
25. « Musette D :
Assis au bord d'une onde pure.
(Recue-il de romances, 1774, II, 109).
26. « Pastorale » : De tous les bergers du village.
27. « Musette » : Animez-vous, musette tendre.
(Nouveau recueil de chansons choisies, La Haye, Jean Neaulme, 1743, VIII; 163).
28. « Ariette tirée de Platée, opéra de Rameau » : Aux langueurs d'Apollon.
Platée ou Junon jalouse, comédie-ballet en trois actes, livret d'Autreau, retouché par Balot de Sauvot, musique de Rameau, représentée sur lé théâtre de l'Académie Royale de Musique le 4 février 1769.
29. « Air de Dardanus, opéra de Rameau » : Si l'amour coûte des soupirs.
Dardanus, tragédie-opéra en cinq actes, paroles de La Bruëre, musique de Rameau, représentée sur le théâtre de l'Académie Royale de Musique le 19 novembre 1739.
30. « Air tendre » : Je sens pour la jeune Lisette.
(Anthologie françoise, 1765, I, 81, paroles de Patin).
31. « Vaudeville de M. Légat de Furci » : Avant qu'une beauté rebelle.
32. « Romance » :
Maintenant, belle Henriette.
(Le Chansonnier françois, 1760, XIV, 90).
33. « Musette de Lefèvre » : Bergers, sortez de vos hameaux.
34. « Musette des Amours champêtres », [pastorale en vaudevilles, par Favart] ; Nos bergers vont au son des musettes.
35. « Rondeau de M. Péronard » : Dans ce séjour on goûte mille charmes.
36. « Air tendre » : Vos mépris tous les jours.
Les vers sont du XVIIe siècle et se trouvent dans les recueils de Conrart, ms.
5418 de la bibliothèque de l'Arsenal, p. 1041 : « Paroles pour chanter ».
37. « Musette » : Ma bergère fuyoit l'amour.
Musette de l'opéra de L'Hymen et VAmour.
38. « Romance » : Colin sur sa musette.
39. « Rondeau de Géliotte » : Si l'on m'offroit ma liberté.
40. « Romance de M. l'abbé de Bernis » : J'aime une ingrate beauté.
Tirée des Amours champêtres, pastorale en vaudevilles, par Favart; insérée dans l'Anthologie française, 1765, II, 133.
41. « Air gracieux » : N'êtes-vous point cette Armide.
(Anthologie françoise, 1765, II, 15, paroles de Moncrif. — OEuvres de M. de Moncrif, Paris, 1778, III, 235 : « Sur un air de l'opéra d"Ajax ». La musique de cet opéra est de Bertin).
42. « Air de Rameau, ajouté à l'opéra de Castor et Pollux » : Présent des dieux.
Castor et Pollux, tragédie lyrique en cinq actes, poème de Gentil Bernard, musique de Rameau, représentée sur le théâtre de l'Académie Royale de Musique le 24 octobre 1737, reprise en 1754.
43. « Air sérieux de M. l'abbé L'Attaignant » : On dit dans nos hameaux.
Chanson faite en 1740 sur la mort de l'empereur Charles VI, insérée en 1765 dans l'Anthologie françoise, II, 100, et en 1779 dans l'édition des Chansons et
poésies fugitives de M. l'abbé de L'Attaignant; d'après notre manuscrit, l'abbé est aussi l'auteur de la musique.
44. « Rondeau gracieux » : Un berger quand on l'écoute.
45. « Air léger de M. de Lagarde » : Le joli métier que l'amour.
46. « Air tendre de M. Lagarde » : Le connois-tu, ma chère Eléonore.
Signée « M. le C. de B. » (cardinal de Bernis) dans Y Anthologie françoise, 1765,11, 196, cette chanson se retrouve dans ses Œuvres complètes, édition Cazin, I, 144.
47. « Air grave de M. Lagarde » : Bacchus, amour, sous votre empire.
48. « Air tendre de M. Lagarde » : Pour cacher son tourment.
(Le Chansonnier françois, 1760, XII, 140).
49. « Air tendre » : Maman, ne grondez pas si fort.
50. « Ariette tirée de Tircis et Doristhée, pièce du théâtre italien » [par Favart] : Paresseuse aurore.
51. « Ariette tirée des Troqueurs, pièce du théâtre italien » : D'un amant inconstant.
Les Troqueurs, opéra-comique en un acte, mêlé d'ariettes, paroles de Vadé, musique de Dauvergne, représenté sur le théâtre de la foire Saint-Laurent le 30 juillet 1753.
52. « Ariette tirée du ballet de Ragonde » : L'amour chérit nos paisibles bocages.
Les Amours de Ragonde, opéra-ballet en trois actes, par Néricault-Destouches, musique de Mouret.
53. « Petit air mesuré » : Mon père m'a mariée.
54. « Pastorale » : En revenant de la ville.
Paroles et musique de La Borde; édition de 1773, 1, 88.
55. « Chanson gaye » : Maman me dit que quand on aime.
Choix de chansons. de La Borde, 1773, IV, 84, paroles du chevalier de Ménilglaise.
56. « Musette de M. La Borde » : La volage Lisette.
Édition de 1773, III, 72, paroles de La Borde lui-même.
57. « Air villageois de M. La Borde » : Oui, je t'aime, Silvandre.
Édition de 1773, III, 54, paroles du chevalier de Ménilglaise.
58. « Vaudeville » [de La Borde] : Pourquoi te plaindre, Tityre.
Édition de 1773, IV, 108, paroles de Séguier.
59. « Air tendre de M. La Borde » : Momens heureux où ma chère Lisette.
Édition de 1773, IV, 132, paroles de La Borde lui-même.
60. « Vaudeville » [de La Borde] : Point ne voudrois pour bien passer ma vie.
Édition de 1773, IV, 46, paroles de Séguier. �--.
61. « Romance a [de La Borde] : Sur le bord d'une fontaine.
Édition de 1773, IV, 6; paroles du chevalier de Ménilglaise.
62. « Chanson burlesque » : Aimons toujours, quoi qu'on en die.
63. « Romance de M. La Borde » : Des malheurs de sa tendresse.
Édition de 1773, IV, 96, paroles du chevalier de Ménilglaise.
64. « Romance de M. La Borde » : J'ai six fois dans la plaine.
Édition de 1773, III, 126, paroles de M. de Plumeteau.
65. « Air tendre de M. La Borde » : Laissez durer la nuit.
Édition de 1773, 111,64 : « L'Obscurité désirée » ; paroles de La Borde lui-même.
66. « Romance de M. La Borde » :
Depuis que l'aimable Thémire.
Édition de 1773, III, 30, paroles du chevalier deMénilglaise.
67. « Romance de M. La Borde » : Depuis que le cruel amour.
Édition de 1773, II, 136 : « Le Tombeau » ; paroles de M. Chabanon de Maugry.
68. « Air très tendre » : Je vais partir, belle Lisette.
69. « Air gracieux » : L'amant que j'adore.
Air extrait de « L'Hymen et VAmour réconciliez, comédie en prose mêlée de chants et de danses, faite à l'occasion du mariage de L. A. S. Monseigneur le prince de Nassau-Weilburg et Madame la princesse Caroline » (La Haye, H. Constapel, 1760).
70. « Pastorale » : Souffrez, Iris, qu'amour vous blesse.
71. « Brunette de M. La Borde » : Un jour sur la fougère.
Édition de 1773, III, 34 : « L'Heureuse plainte », paroles de La Borde luimême.
72. « Duo tiré de l'opéra d'Æglé, par M. La Garde » : Pour toujours l'amour nous enflamme.
Æglé, paroles de Laujon, musique de Lagarde, opéra-ballet en un acte, représenté sur le théâtre des Petits-Appartements le 13 janvier 1748.
Ce manuscrit, qui a fait partie de l'ancienne collection de Chantilly, a été retrouvé par Gouverneur, mon valet de chambre, qui me l'a donné.
574 N° 940. « MÉMOIRES HISTORIQUES » (recueil de chansons historiques).
In-8°, papier, xvill* siècle, écriture fine et serrée, 303 feuillets écrits et beaucoup de blancs, mar. vert, tr. dor.
Chansons satiriques, et souvent licencieuses, sur les personnages et les événements du XVIIe et du XVIIIe siècle, depuis le règne de Louis XIII jusqu'à l'année 1721. Le titre est compris dans un encadrement gravé par Poilly d'après Vivier; puis vient une longue table alphabétique des personnes nommées dans les chansons. Les marges sont couvertes de notes explicatives et de quelques airs notés. Un tiers environ des chansons se retrouvent dans les recueils suivants.
Collection de Condé.
575 N° 1432. RECUEIL DE CHANSONS HISTORIQUES.
2 tomes en 1 vol. in-4°, demi-mar. vert. — Papier, XVIIIE siècle, très belle écriture, airs notés.
Tomes VII et VIII d'un recueil perdu. Le premier et le dernier feuillet de chaque volume ont été enlevés et les titres ont disparu. Le tome VII comprend les chansons des années 1713 à 1730 (362 pages et 4 ff. de table); le tome VIII va de 1730 à 1741 (396 pages et 4 ff. de table). — Notes explicatives sur les marges. Toutes les chansons, sauf 60, se trouvent dans le recueil précédent et dans les suivants.
Bibliothèque Cigongne.
576-585
N" 793 à 801, 820. « RECUEIL DE CHANSONS choisies en vaudeville pour servir à l'histoire anecdote (sic) depuis 1600 jusques et compris 1749 ».
40 vol. in-4#, veau brun, dos orné (rel. anc.). — Papier, XVIIIe siècle, airs notés. —
Tome I, années 1600 à 1664, 216 ff. et 6 ff. de table. — II, 1664 à 1684, 458 pages et 8 ff. de table. - III, 1685 à 1699, 478 pp. et 7 ff. de table. — IV, 1699 à 1707, 478 pp.
et 7 ff. de table. — V, 1707 à 1713, 479 pp. et 6 ff. de table. — VI, 1713 à 1723,487 pp.
et 6 ff. de table. — VII, 1724 à 1732, 480 pp. et 4 ff. de table. — VIII, 1732 à 1738, 453 pp. — IX, 1739 à 1743, 184 ff. — X, 1744 à 1749, 297 pp. et 4 ff. de table.
Chaque volume de cet important recueil (sauf deux) est accompagné d'une table alphabétique des personnes nommées dans les chansons. Des notes explicatives couvrent les marges.
Collection de Condé.
586-593 Nos 812 à 819. RECUEIL DE CHANSONS HISTORIQUES.
8 vol. in-4°, veau brun, dos orné, aux armes de Bourbon-Condé. —Papier, XVIIIe siècle, airs notés. Tome I, 193 ff.; Il, 168; III, 167; IV, 184; V, 182; VI, 176; VII, 197; VIII, 184.
Chansons historiques du XVIIe et du XVIIIe siècle jusque vers 1714.
Recueil intéressant, mais moins important et moins complet que le précédent; l'ordre chronologique n'est pas toujours observé ; les tables alphabétiques font défaut ; enfin toutes les chansons n'ont pas un caractère historique ou satirique. Les tomes V et VI ne comprennent que des vaudevilles, chansons grivoises, airs à boire ou à danser, publiés pour la plupart de 1700 à 1730 dans les recueils de Ballard et autres. Le tome V se termine par une pièce de 173 vers intitulée « L'Ex-cocu, nouvelle historique », insérée en 1735 dans le Recueil de pièces choisies rassemblées par les soins du Cosmopolite, p. 245.
Collection de Condé.
Les quatre recueils précédents forment un ensemble important, document précieux pour l'histoire anecdotique de la France au cours du XVIIe siècle et
pendant la première moitié du XVIIIe. En ne comptant qu'une fois les chansons qui se répètent dans les différents recueils, nous arrivons au chiffre de 3200 environ. Nous ne pouvons songer à donner la liste de ces milliers de chansons, liste interminable et qui n'aurait de valeur que par une autre liste des noms de personnes. D'ailleurs M. G. Brunet a publié une partie de ces Chansons dans Le Nouveau siècle de Louis XIV ou Choix de chansons de 1634 à 1712 (Paris, 1857, in-12); d'autres se trouvent dans le Recueil ClairambaultMaurepas, chansonnier historique du XVIIIe siècle, publié par M. Émile Raunié (Paris, 1879-1884, 10 vol. in-12); mais la plupart sont inédites. A défaut d'une liste complète de ces milliers de chansons, le meilleur compte-rendu qu'on puisse faire de ces recueils est la troisième publication de la Bibliothèque bibliophilo-facétieuse des frères Gébéodé (Gustave Brunet et Octave Delepierre) : « Chansons historiques et satiriques sur la cour de France (1615 à 1746) », in-12 de 125 pp., Paris, 1856.
VI. - IDIOMES PROVINCIAUX
594 Ne 1571. ARNAUD VIDAL : « AQUEST LIBRE FES AR. VIDAL DEL CASTELNOUDARI DE LAS AVENTURAS DE MONSENHER G. DE LA BARRA » (Les Aventures de Guillaume de La Barre, par Arnaud Vidal de Castelnaudary).
In-fo (0,315 sur 0,240), couvert en parchemin. — Ms. sur papier, première moitié du XIVe siècle, 40 ff. à 2 colonnes de 30 vers.
On sait combien sont rares les monuments de l'ancienne littérature provençale; parmi les poèmes écrits en langue d'oc, les moins communs encore sont les romans d'aventure. Celui-ci fut composé en 1318 et dédié par l'auteur à Sicart de Montaut près Auterive (1). Arnaud Vidal est le premier lauréat des jeux floraux de Toulouse; en 1324, il y reçut la violette d'or pour une chanson à la Vierge, qui a été publiée. C'est à cette même date que nous rapportons l'exécution de notre manuscrit, le seul connu.
Les aventures de Guillaume de La Barre ont été l'objet d'une notice de M. Paul Meyer (Paris, 1868), qui a établi un rapprochement curieux entre un passage de ce poème et une nouvelle du Décaméron (8e de la seconde journée)
1897. — M. Paul Meyer vient de publier intégralement notre manuscrit pour la Société des Anciens Textes français.
Collection du marquis de La Garde. — Vente S. G., faite à Paris, mars 1869.
(1) Arrondissement de Muret (Haute-Garonne).
595 N° 1727. « COMPLIMAN AI SON ALTESSE SÉRÉNISSIME MONSEIGNEUR LE DUC DE BORBON SU SON ERRIVÉE AI DIJON ».
In-4°, papier, XVIIe siècle, 11 ff., cart., dos chagrin rouge. La couverture originale en papier a été conservée à l'intérieur du volume.
Compliment en vers, en patois bourguignon, adressé (octobre 1694) à Louis III de Bourbon-Condé, duc de Bourbon, qui pour la première fois faisait le voyage de Bourgogne. Il est probable que l'auteur de ce poème est Aimé Piron, le père du fameux Alexis, qui s'était fait une spécialité de ces sortes de compliments aux gouverneurs de sa province.
Collection de Condé.
596 N° 930. « LAI TRÔPE GAILLADE DÉ VAIGNERON DE DIJON, AI SON ALTESSE SÉRÉNISSIME MONSEIGNEUR LE Duc » (Louis III de Bourbon-Condé).
Pet. in-4°. papier, commencement du XVIIIe siècle, 16 ff., rel. en vélin blanc.
Imprimé à Dijon chez Claude Michar, avec permission du 15 juin 1703.
Nous avons certainement sous les yeux le manuscrit autographe offert au prince par l'auteur. L'écriture présente une grande analogie avec celle de La Monnoye ; mais elle ressemble aussi à celle du manuscrit précédent, et, si le poème n'est pas de La Monnoye, on peut l'attribuer à Aimé Piron. Nous retrouvons ici la caricature du maire de Talant, et nous savons que, dans un de ses noëls daté de 1696, Aimé Piron se moque de ce personnage.
Collection de Condé.
VII. — POÉSIES EN AUTRES LANGUES
597 N° 1424. DANTE ALIGHIERI : CANTICA DEL INFERNO, avec le commentaire de FRA GUIDONE DE PISE.
In-f" (0,330 sur 0,245), cuir de Russie. — Vélin, XIVe siècle, 243 ff., 2 colonnes de 42 lignes, rubriques rouges en latin, 55 miniatures, dont la plupart sont peintes au bas des pages, initiales ornées.
F. 1. « Incipit prima cantica comedie excellentissimi poete Dantis Alagherii Florentini, distincta per xxxmi cantus. Incipit primus a.
F. 30. « Expositiones et glose super comediam Dantis, facte per fratrem Guidonem Pisanum, ordinis Beate Marie de Monte Carmeli, ad nobilem virum dominum Lucanum de Spinolis de Janua. Incipit prologùs M. Ce commentaire est incomplet de la fin; les derniers feuillets ont été enlevés.
F. 234. « Incipit Declaratio super profundissimam etaltissimam comediam Dantis, facta per fratrem Guidonem Pisanum, ordinis Beate Marie de Carmelo, ad nobilem virum dominum Lucanum de Spinolis de Janua. Incipit prefatio sive epistolare proemium » : La gran devotione el grande amore Che tu dimostri, Spinola Lucano, Inver lo gran maestro el grand autore.
Ce poème est accompagné d'un commentaire en prose disposé sur les marges des feuillets. — F. 238 r° : « Explicit Declaratio super primam canticam comedie Dantis ». Le commentaire du carme de Pise est encore inédit.
Cet important manuscrit, parfaitement copié sur le plus beau vélin et très
bien conservé, était le principal trésor de la bibliothèque Archinto, à Milan.
Consulté par quelques éditeurs de Dante, il est mentionné avec quelques détails dans les publications du vicomte de Batines (Bibliotheca Dantesca) et de M. Moore (Contributions to the textual criticism of the Divina Comedia).
Dans un livre imprimé à Bologne en 1490, La Fiorita d'Italia, l'auteur, fra Guidone, nous apprend qu'il écrivait en 1337. Or, Dante mourut en 1321 ; l'auteur du commentaire que nous avons sous les yeux était donc son contemporain. Un autre contemporain plus illustre, ami et admirateur du grand poète, aurait aussi contribué à l'exécution de notre manuscrit, s'il fallait croire que les miniatures qui le décorent sont dues au pinceau de Giotto, comme l'ont déclaré plusieurs Dantophiles. Assurément, nous n'osons pas nous porter garants de cette assertion, mais on ne peut nier que certaines de ces enluminures n'aient une ressemblance frappante avec les œuvres connues de Giotto. C'est bien son dessin, son style, et surtout cette profondeur d'expression que les maîtres des siècles suivants n'ont plus retrouvée. On reconnaît d'ailleurs deux ou trois mains dans ces compositions. Plusieurs sont signées d'initiales différentes, tantôt un G, tantôt un M ou un J. Toutes ont un caractère qui les distingue essentiellement de simples enluminures. Elles sont au nombre de 55, et, à l'exception de celles qui forment les bordures des deux titres (de l'Enfer et du Commentaire), elles remplissent les larges marges inférieures des pages, où l'on voit représentées les principales scènes du poème. Le portrait de Dante, une bordure de feuillage, d'animaux, avec l'écu des Spinola, ornent la première page. Le titre du Commentaire est plus décoré ; le portrait de fra Guidone remplitTfnitiale ; en haut, Daniel explique à Nabuchodonosor les mots écrits sur la muraille ; au bas, le frère présente son livre à son noble patron Lucano Spinola, que suivent un chevalier et un écuyer.
Dans une des miniatures éparses parmi le Commentaire, laquelle peut bien représenter allégoriquement la lutte du pouvoir temporel et de l'autorité spirituelle, des Guelfes et des Gibelins, nous remarquerons le costume des soldats; c'est celui de la première moitié du XIVe siècle. L'armure, formée de mailles et d'anneaux, est garnie de petites plaques rudimentaires pour protéger les parties vulnérables. La forme cylindrique du casque s'accorde
précisément avec le style du reste de l'armure, transitoire entre les mailles et les plaques, en usage de 1320 à 1330. Cette observation est importante pour fixer l'époque du manuscrit.
Citons encore, parmi les scènes rendues avec le plus de force et de talent, la rencontre de Dante et de Virgile dans la forêt, le comte Ugolin déchirant avec ses dents son ennemi tombé, l'archevêque.
Les manuscrits de la Divine Comédie que l'on peut attribuer à la première moitié du XIVe siècle sont fort peu nombreux. Du commentaire de fra Guidone, on connaît un autre exemplaire, qui provient de la bibliothèque Sunderland et qui est conservé au British Muséum. C'est d'après ce dernier manuscrit que la Declaratio a été publiée par M. Rœdiger et par M. C. Del Balzo. Voir la notice de M. Lucien Auvray, dans le fascicule 56 de la Bibliothèque des écoles d'Athènes et de Rome, intitulé Les Manuscrits de Dante des bibliothèques de France pp. 52-54.
Acheté à Robinson (Londres).
598 N° 1361. Recueil de LAUDI de FRA JACOPONE BENEDETTI de Todi.
Pet. in-fo (0,258 sur 0,485), peau de porc, fers à froid, fermoirs. — Vélin, commencement du XIVe siècle, 145 ff. (numérotés de 2 à 447; manquent 1 et 45), 2 col. de 29 lignes, rubriques rouges en latin.
Ce volume contient d'abord 107 capitoli, dont les 105 premiers sont numérotés ; puis, d'une seconde et d'une troisième main, ont été ajoutées : la lauda qui commence Sopr' ogni lingua (n° 80 du second index de Bœhmer), et celle qui s'ouvre par ces mots, Vita de Jhesn Christo spechio imaculato (n° 22 de l'index de Tobler). Les capitoli ne sont rangés dans l'ordre d'aucun des manuscrits examinés par Bœhmer à Londres, Paris et Oxford (1), ni dans l'ordre de celui qui a été étudié par Tobler (2).
M. Libri (3) a cru reconnaître dans ce manuscrit le dialecte de Todi, et la
(1) Romanische Studien, t. 1 (1871), p. 123 et suiv.
(2) Zeitsch. f. romanische Philologie, t. III, p. 178 et suiv.
(3) Catalogue de la vente de ses livres, Londres, 1859, p. 118, n° 534.
version originale du texte des laudi de fra Jacopone. Il semble en effet que ce volume provienne de Todi même : les deux feuillets de la fin contiennent des notes brèves d'un notaire de cette ville (XIVe siècle). On sait, par la préface de l'édition florentine de 1490, que deux manuscrits très anciens des poésies de Jacopone étaient conservés dans son pays natal ; on n'en signale maintenant plus qu'un, qui porte à la Bibliothèque communale le n° 194.
Les ff. 110 V à 115 rD sont occupés par les deux pièces suivantes, en vers italiens, transcrites par deux mains différentes : une prophétie de fra Tomasuccio de Noce[r]a, composée sur la demande de Bartolomeo di ser Ricardo de Pérouse au mois d'août 1363, et la prophétie de l'abbé Joachim.
Un curieux portrait en pied, à la sépia, représentant « beato Jacovo de Benedicto da Tode », orne le commencement du volume. Le saint, portant la croix de la main droite et son livre dans la gauche, semble s'avancer, la tête baissée ; au-dessus de sa tête, apparaît la figure du Père, qui inspire ses pensées. Vers le bas de la page, on aperçoit une esquisse à la plume, qui paraît représenter le saint en butte aux tentations du démon. — Le portrait est accompagné des deux notes suivantes, tracées au xve siècle : 1° « 1296, adi 25 de marzo fo trovato che mori el detto frate Jacovo », ce qui est en contradiction avec la date généralement adoptée aujourd'hui comme celle de la mort de Jacopone, le 25 décembre 1306. — 2° « 1433 del mese de gennaro foro retrovate l'ossa de frate Jacovone nel monisterio de Monte Christo e foro messe nel'ospedale de la Carità, et dapoi ci andô la prociessione, et fo rechato nela chiesia de Sancto Fortonato [di Todi] ».
A la suite du portrait de fra Jacopone se trouvent trois ébauches à la plume, grossièrement coloriées, représentant le Christ, saint Léonard, et la Vierge à l'Enfant. Enfin, au verso du feuillet 115 se lisent deux inscriptions relatant que le volume fut prêté, en 1436, par Francesco Marcucci à fra Francesco de Vic[ ence].
Vente Libri, avril 1859.
599 N° 1426. BARTOLOMEO DA BOLOGNA DI BARTOLI : « CANTICA AD GLORIAM ET HONOREM MAGNIFICI MILlTIS DOMINI BRUTII, NATI INCLITI AC ILLUSTRIS PRINCIPIS
DOMINI [LUCHINI], VICECOMITIS DE MEDIOLANO, IN QUA TRACTATUR DE VIRTUTIBUS ET SCIENTIIS VULGARIZATIS ».
In-fo (0,333 sur 0,226), velours rouge. — Vélin, XIVe siècle, 20 if., 20 grandes miniatures, initiales enluminées, rubriques en latin, texte en italien.
Comme le commentaire de l'Enfer de Dante qui vient d'être décrit, ce manuscrit m'a été cédé par M. Robinson, de Londres, qui le tenait luimême de la famille Archinto, de Milan. Je l'ai communiqué récemment à M. Léon Dorez, sous-bibliothécaire à la Bibliothèque nationale; après une étude approfondie, M. Dorez m'a remis la notice suivante, que je me fais un plaisir d'insérer ici tout entière : « Cette canzone est divisée en deux parties, dont la première renferme neuf, et la seconde dix strophes de vingt-un vers et un envoi. La première partie est consacrée à la description des Vertus; la seconde, à celle des Sciences.
« Dans la strophe initiale, l'auteur explique son dessein, qui est de décrire en rime vulgaire, c'est-à-dire en vers italiens, les filles de la Discrétion, mère des Vertus, et celles de la Docilité, mère des Sciences. La seconde strophe est une invocation à saint Augustin, dont les œuvres fourniront une rubrique à chacune des strophes de la chanson. Les huit autres strophes sont consacrées à la Théologie, à la Prudence, au Courage, à la Tempérance, à la Justice, à la Foi, à l'Espérance et à la Charité. La première partie se termine par l'envoi, précédé d'une sorte de résumé en forme de tableau.
« Dans la seconde partie sont décrites les Sciences : Philosophie, Grammaire, Dialectique, Rhétorique, Arithmétique, Géométrie, Musique et Astrologie ou Astronomie. Elle se termine également par un résumé et par un envoi où l'auteur se nomme : « Bartholomeo da Bologna di Bartholi », et dit qu'il a fait peindre ce volume pour messer Bruzio Visconti, auquel le poème est effectivement dédié.
« On pourrait croire que la chanson a été composée avant 1349, date de la mort de Luchino Visconti, père de Bruzio, puisque dans le titre reproduit ci-dessus le nom de Luchino n'est pas précédé du mot quondam; mais on va voir que diverses raisons, d'ordre historique et d'ordre artistique, paraissent s'opposer à cette interprétation.
599
N n 1426. BARTOLOMEO DA BOLOGNA DI BARTOLI : « Cantica ad gloriam et honorem magnipci mi litis domini Brutii, nati incliti ac illustris principis domini Luchini, ricecomitis de Mediolano; in qua tractatur de virtutibus et scientiis vulgarizatis, » XIV" siècle.
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« Bruzio Visconti assista quelque temps son parent Giovanni da Oleggio dans le gouvernement de la ville de Bologne, acquise des Pepoli en 1350 par le cardinal Giovanni Visconti. En 1356, Bruzio, accusé, probablement à juste titre, d'avoir trempé dans un complot ourdi par Bernabô Visconti contre le gouverneur, fut banni et dépouillé de ses biens. Or l'auteur du poème dédié à Bruzio est Bolonais; il est très probable qu'il eut l'idée de cette dédicace pendant le séjour de Bruzio à Bologne, et dès lors le volume offert a dû être exécuté entre les années 1353 environ et 1356, au moment où aucun soupçon ne planait encore ni sur Bruzio ni sur Bernabô, dont le portrait figure, personnifiant la Force (Vigor), dans la première peinture (1).
« Ces dates extrêmes, assez peu intéressantes pour l'histoire littéraire, tant la composition de Bartolomeo est médiocre et plate, ont au contraire, pour l'histoire de l'art, une importance considérable. Le volume présenté à Bruzio est, en effet, orné de vingt aquarelles sur parchemin, dont dix-huit sont extrêmement remarquables. Ces peintures, qui suivent le texte du poème strophe par strophe (ainsi que les initiales, d'un tout autre style, peu élégant, peintes au début de chaque strophe), frappent tout d'abord par la légèreté de la technique. L'influence de Giotto y apparaît nettement, mais comme affinée par l'influence de l'école siennoise, dont elles n'ont d'ailleurs pas les caractères un peu mièvres et monotones. Ici, au contraire, toutes les figures ont une grâce forte, une souplesse robuste, qui en font un des plus beaux et des plus intéressants monuments de l'art italien vers le milieu du XIV. siècle. On doit croire que l'artiste était florentin; le style seul de son œuvre l'indique; mais, en outre, de curieuses réminiscences, comme on va le voir, en paraissent une preuve décisive.
« La première peinture, qui a été assez mal reproduite par Litta (Famiglie celebri italiane, Visconti di Milano, tav. III), est une superbe composition, où l'on ne relève guère qu'une faute dans le dessin de la jambe droite du cheval de Bruzio. Elle explique le projet de l'auteur en même temps qu'elle le représente lui-même, agenouillé, offrant son livre au jeune Visconti. Les huit peintures suivantes représentent la Théologie, la Prudence, le Courage,
(1) Reproduite à la fin de ce volume.
la Tempérance, la Justice, la Foi, l'Espérance, qui est la plus belle de toutes, et la Charité. L'artiste a-t-il puisé son inspiration dans une œuvre célèbre ue son temps? Un détail semble bien le montrer. Il a donné à ses compositions une originalité singulière en substituant aux docteurs qui figuraient aux pieds de chaque Vertu dans une des fresques de Santa Maria Novella de Florence, les figures des ennemis les plus illustres de six de ces Vertus : Sardanapale pour la Prudence, Épicure pour la Tempérance, Néron pour la Justice, Arius pour la Foi catholique, Judas pour l'Espérance, Hérode pour la Charité.
Mais cette idée originale, il l'a puisée dans une autre fresque de Santa Maria Novella, où l'on voit, sur la paroi occidentale, assis aux pieds de saint Thomas, les hérétiques Arius, Sabellius et Averroès, et, au-dessus de saint Thomas, planant dans le ciel, les sept Vertus, théologales et cardinales.
L'œuvre attribuée à Taddeo Gaddi était précisément en pleine voie d'achèvement, elle était peut-être même déjà terminée à la seconde des dates extrêmes où nous avons pu fixer l'exécution de notre manuscrit, et il est difficile de croire qu'elle n'ait pas été connue de l'artiste qui a décoré ce volume.
« Pour les Sciences, il a suivi la tradition de son temps, et, de même que dans les fresques de Santa Maria Novella, chacune d'elles est accompagnée d'un de ses plus illustres représentants. Selon Vasari, c'est Donat qui.figure auprès de la Grammaire, Zénon d'Élée auprès de la Logique (ou Dialectique), Abraham auprès de l'Arithmétique, Tubalcaïn auprès de la Musique, Euclide auprès de la Géométrie, et Atlas auprès de l'Astrologie; il ne donne pas le nom du représentant de la Rhétorique. Les auteurs modernes n'ont pas accepté toutes les attributions de Vasari, et ont vu Pythagore aux côtés de l'Arithmétique, Ptolémée aux côtés de l'Astronomie et Aristote à ceux de la Dialectique; de plus, ils n'ont pas hésité, et avec raison, à reconnaître Cicéron dans le personnage de la peinture de la Rhétorique. Les noms don- nés aux personnages de cette fresque ne reposent donc, en réalité, que sur les indications de Vasari et sur des hypothèses dont toutes ne sont pas d'égale valeur. Au contraire, dans le manuscrit du Musée Condé, les noms figurent à côté des personnages; c'est l'artiste qui les y a mis, ou, tout au moins, ils ont été écrits sous ses yeux. Il serait donc légitime de suivre, dans
la désignation de ces personnages, non pas l'autorité de Vasari ni celle des "autres historiens de l'art florentin, mais celle du manuscrit de Chantilly. On aurait ainsi Priscien pour la Grammaire, Zoroastre pour la Dialectique, Cicéron pour la Rhétorique, Pythagore pour l'Arithmétique, Euclide pour la Géométrie, Tubalcaïn pour la Musique, Ptolémée pour l'Astronomie; et de plus, pour la Philosophie, qui est placée au premier rang dans le manuscrit, Aristote, Platon, Socrate et Sénèque. Il est d'ailleurs fort remarquable que, dans plusieurs de ces peintures des Sciences, on trouve des ressemblances frappantes avec les représentations des mêmes Sciences dans un autre monument florentin : les bas-reliefs d'Andrea Pisano (mort en 1345) au campanile de la cathédrale de Florence. L'artiste les avait sûrement vus, et il avait gardé de certains détails un souvenir extrêmement précis.
« Ce volume figurait, à la fin du XVIII0 siècle et au commencement du XIXe, dans la riche bibliothèque milanaise de Carlo Archinto. C'est là qu'Argelati et Litta ont pu le voir, le premier pour en donner une courte mais assez exacte description (Bibliotheca scriptorum Mediolanensium, t. II, 2e partie, col. 1596-1597), le second pour en faire reproduire, comme on l'a dit plus haut, la première peinture (vers 1820). »
600 N° 1322. PÉTRARQUE : « SONETTI 1 CANZONI DI M. FRANCESCO PETRARCA IN VITA E IN MORTE DI MAD. LAURA. TRIOMPHI. — Camillus Spannocchius, Patritius Senensis, scribebat M.D.LXXII. Opus Triennale ». In-48° (0,052 sur 0,042), mar. rouge jans. doublé de vélin blanc à mon chiffre, fermoir d'argent bruni, tr. dor.; dans un étui de mar. rouge (chef-d'œuvre de Trautz-Bauzonnet). — Vélin, XVIE siècle, 58 ff. à 2 col.; caractères minuscules.
Le titre, en lettres d'or, se lit au verso du premier feuillet au milieu d'élégants ornements. Le recto du second feuillet est occupé par les portraits de Laure et de Pétrarque, surmontés des armes de France. Le texte commence au recto du troisième feuillet. Un filet d'or entoure chaque page et les initiales sont également en or. Les Sonetti e Canzoni se terminent au verso du f. 47. Le recto du f. 48 est décoré d'ornements qui enveloppent un
médaillon resté blanc. Les Triomphi occupent les ff. 49 à 58. C'est au verso de ce dernier que se lit la souscription rapportée plus haut.
Chef-d'œuvre de patience, dû peut-être à la plume de quelque vaillant défenseur de Sienne réfugié en France. L'écusson qui accompagne le portrait de Pétrarque semble indiquer que ce volume a eu une royale destination. Mon frère Montpensier l'a trouvé à Séville et me l'a offert (octobre 1856).
601
N° 905. BOCCACE : LA THÉSÉIDE, traduction en prose française, anonyme.
In-4° (0,225 sur 0,160), mar. bleu aux armes de Bourbon-Condé, fil., tr. dor. —
Vélin, XVe siècle, 142 ff., 28 lignes à la page, initiales rouges et bleues, rubriques rouges, ornementation paginale au premier feuillet, emplacements réservés pour les miniatures.
Traduction littérale de la Théséide, poème en douze livres, première composition de Boccace ; là fut aussi employée pour la première fois Vottava rima, dont il est l'inventeur. La division en livres est observée, mais les strophes sont groupées par chapitres, ce qui donne au livre l'apparence d'un roman de chevalerie. Rien n'y rappelle le nom de l'auteur italien et ne fait connaître celui du traducteur français. Le début est celui du poème : « 0 vous seurs nées au mont de Castalia, qui demourés contentes à la sucrée fontaine Gorgonique. ». La version s'arrête après la 83" strophe du 12e livre, qui n'en contient d'ailleurs que 86. « Explicit le livre de Thezeo ».
Plusieurs des œuvres de Boccace ont été traduites en France au XIVe et au xve siècle ; mais je ne trouve nulle part la description d'une version de la Théséide. On en a imprimé une à Paris en 1597.
Sur le dernier feuillet, une autre main a tracé ces mots : « Le livre de Theseo, où a. », suivis d'un espace blanc où devait être mentionné, dès que le manuscrit serait terminé, le nombre des feuillets et des « histoires » ; puis venait une inscription grattée. Cette mention se retrouve sur tous les manuscrits du duc de Nemours, et, en effet, voici encore une épave de sa collection, car nous avons pu faire revivre l'inscription : « Ce livre est au duc de
Nemours, conte de la Marche ». Le volume fut sans doute recueilli par le sire de Beaujeu en 1476, car il est venu de Moulins à l'hôtel de Condé en 1661.
602 N° 1565. RECUEIL DE POÉSIES ITALIENNES.
In-46 (0,118 sur 0.070), mar. bleu, fil., tr. dor. (Bauzonnet). — Vélin, XVIe siècle, 27 ff., fleurons dessinés à la plume et rehaussés d'or, frontispice, culs-de-lampe, lettres grises, jolie exécution.
Ce charmant petit volume est un recueil de pensées, maximes, etc., exécuté avec beaucoup de soin et de différentes écritures (romaine, cursive, italique). Les premières pièces sont adressées au roi François Ier, au dauphin Henri et à la dauphine Catherine de Médicis; la date du volume doit donc se placer entre le mariage de Henri II et son avènement au trône. Le premier feuillet, disposé en forme de titre, porte la maxime suivante : « Qui principibus conversantur similes sunt per praerupta repentibus; semper timent, sœpe titubant, subito corruunt ».
Cigongne, no 1347.
603 N° 1658. SCELTA DI CANZUNI SICILIANI.
In-12 oblong (0,065 sur 0,100), reliure originale en mar. rouge, comp. à petits fers, tr. dor. et gaufrée, fermoirs en acier. — Papier, XVIIe siècle, 72 ff. linrin. et 1040 pp.
chiffrées, titres et initiales en lettres d'or, bonne écriture; joli et curieux volume.
Les feuillets liminaires sont occupés par la table alphabétique des pièces, le titre, quelques pages blanches, et une liste moderne des auteurs : Antoni Venezianu (pp. 1 à 119); — Givanni Giuffre (pp. 120 à 143); —Nataliziu Buscelli (pp. 144 à 159); — Ottaviu Potenzanu (pp. 160 à 194); — D. Carlu Ficalora (pp. 196 à 219); — Tubiolu Benfari (pp. 220 à 227); — F. D. Cesaru Gravina (pp. 228 à 257); — D. Filippu Triolu (pp. 261 à 283); D. Liuni Russelli (pp. 284 à 315); — D. Giuseppi Durazzu (pp. 316 à 323); — Micheli Moraschinu (pp. 324 à 347); — Giuseppi Galianu (pp. 348 à
386); — Giuseppi Scimeca (pp. 389 à 482); — D. Antoni Cannedda (pp. 485 à 499); — D. Mariu Mighiazzu (pp. 500 à 539); — D. Gio. Battista Daveru (pp. 540 à 554); — Gabrieli Ciciru (pp. 556 à 575); — Givanni di Micheli (pp. 576 à 655). — « Auturi diversi » (pp. 656 à 903; ces auteurs ne sont pas nommés). — « Scelta di canzuni spirituali » (pp. 904 à 1040).
604 N° 1339. MARCUELLO : « DEVOCIONARIO DE LA REYNA D" JUAI^ A QUIEN LLAMARON LA LOCA ».
In-4° (0,213 sur 0,145), couvert en cuir roux, comp. dor. et à froid, style arabe, très bonne reliure, à laquelle manquent les fermoirs et les ornements, dont on retrouve les traces. — Vélin, fin du XVE siècle, 148 ff., caractères gothiques; belle écriture, large, ferme et uniforme; lettres ornées, 60 miniatures.
Je conserve le titre inscrit par un ancien possesseur au recto du premier feuillet. Le volume a certainement été présenté à Jeanne la Folle, avec la permission de los Reyes ses parents. L'hommage de todas eslas devocimes occupe le f. 31, et pour cette fois seulement l'auteur a recours à l'humble prose. Mais, bien que bourré d'oraisons, d'invocations à Dieu et aux saints, avec les réponses, ce recueil de devociones ne peut passer pour un livre de piété; c'est plutôt un Cancionero. S'il a été offert à l'infante Jeanne, il est dédié aux rois catholiques; c'est par cette dédicace que débute l'auteur (f. t), et le ton enthousiaste de cette première page se soutient dans tout le volume.
Sous les formes les plus variées, reparaît le panégyrique de Ferdinand et d'Isabelle, le récit de leurs belles actions, des hauts faits accomplis sous leur règne, avec force encouragements à détruire l'hérésie, à en finir avec les Maures, le tout en strophes, ooplas, de dix vers chacune, avec quelques variations dans le rythme.
L'auteur, Marcuello, se nomme dès la première strophe. Plus loin (f. 43 vo), il rappelle qu'il est « alcaide de Calatorau », ailleurs (ff. 7 vG et 31) qu'il a déjà offert deux de ses « pauvres ouvrages » à la reine, A la gran batizadera De Moros. Yos digo a vos
604
N° 1339. MARCUELLO : « DEVOCIONARIO DE LA REYNA Da JUANA », fin du xve siècle.
Ante el Rey en Talavera Servi de aquesta manera En ell' aiio ochenta y dos. •
1482, le siège de Grenade commençait et réveilla la muse de Marcuello; son volume est parcouru par un souffle belliqueux. Il n'avait pas posé la plume quand Grenade tomba, 1492 : 1
ganaron Todo el reyno y la ciudat En l'ano dos y nonenta (f. 27),
et il a dû mettre la dernière main à son œuvre vers la fin du siècle. Notre auteur y est représenté maintes fois, sur les marges du livre, dans les tableaux, devant ses patrons célestes et terrestres, debout, à genoux, avec ou sans sa fille, qu'il fait parler souvent dans ses strophes. Le titre ajouté lui donne Pedro pour nom de baptême ; lui-même n'en dit rien. Pedro Marcuello n'est cité ni par Antonio, ni par Ticknor.
Passons aux portraits. En voici cinq de la donataire : d'abord celui qui accompagne l'hommage (f. 30); elle est debout auprès de ses parents, los altos Reyes; l'auteur est à genoux devant elle (1) ; — au verso des ff. 73 et 75, elle est seule et debout, l'auteur et sa fille à genoux; — enfin l'infante se marie (1498); le livre est préparé pour lui être remis, comme présent de noces sans doute ; Marcuello fait placer aux premiers feuillets (4 v° et 13 v°) l'image des deux époux,
Don Felipe y dona Juana De Castilla y de Aragon Con Jhesu principes son, Reyes por la sucession.
Les princes sont assis sous un dais aux armes de Bourgogne-Autriche, des jeunes filles et l'auteur à genoux devant eux; derrière, plusieurs personnages, entre autres le connétable de Castille avec son épée. Un autre feuillet (3 vo) nous donne la devisa del muy alto principe de Castilla y de Aragon, archiduque de A ustria y duque de Burguna, deux troncs d'arbre en sautoir, liés par un
(1) Cette peinture est reproduite à la fin de ce volume.
cadenas, avec la couronne impériale et ces mots : « Qui vouldra ». — Cette union fut malheureuse; l'archiduc était débauché, sa femme jalouse; elle ne tarda pas à donner des signes de folie, fut enfermée par ordre de son père et maintenue par son fils dans une étroite cellule, où elle passa quarante-neuf ans sans revoir le soleil (elle mourut à Tordesillas en 1555). Philippe le Beau, son mari, mourut en 1506. Leurs deux fils, Charles-Quint et Ferdinand, portèrent successivement la couronne impériale; le premier fonda la dynastie espagnole des Habsbourg, le second a continué la branche autrichienne.
La grande reine Isabelle est représentée cinq fois en pied, tantôt seule (ff. 54 v° et 71 v°), tantôt avec son époux, le roi Ferdinand (verso des ff. 30, 35, 64).
Au f. 22 v°, on voit un cardinal debout, tenant un crucifix, Marcuello à genoux, ainsi qu'un camérier qui porte la croix archiépiscopale, le chapeau et les gants : Don Diego Hurtado de Mendoça, patriarcha de Alijandria y arçobispo de Sevilla. Y en paes lo haen cardenal Alexandre sexto escogido d'Espana le dio apellido. C'est le cousin du grand Pedro Gonzalès, le vrai cardinal d'Espagne, ministre et compagnon des rois catholiques, qui reçut les clefs de Grenade des mains de Boabdil et qui a jeté tant d'éclat sur le nom de Mendoza. Don Diego fut revêtu de la pourpre en 1500 et mourut à Majorque le 12 septembre 1502; son corps fut porté à Séville, où l'on voit son tombeau dans la cathédrale. — Il y a un autre Diego Hurtado de Mendoza, plus célèbre que notre cardinal, peut-être son filleul et probablement son parent, homme d'État, historien distingué, mais surtout connu pour avoir créé la littérature picaresque; c'est l'auteur de Lazarille de Tormes, né à Grenade dans les premières années du XVI' siècle.
Marcuello fait mention de la mort de son protecteur en robe rouge, auquel il parait avoir substitué le connétable de Castille :
Pues que se fue el Cardenal A Dios por la comun via Con aquesta gran señal Encomiendos la obra mia.
Ces quatre lignes se lisent dans un cartouche ajouté au haut du f. 2, en
face de la croix (gran sellaI) qui décore la première page du prologue, et parmi des strophes qui elles-mêmes formaient déjà une addition ; car le livre était bien terminé avant la fin du siècle : notre auteur, en émettant quelque part (f. 27 v") le vœu que les rois catholiques attaquent et battent le sultan des Turcs comme ils ont vaincu le roi arabe d'Andalousie, s'écrie :
Y son estos que contentos Ante el año de quinientos Recibrian la viloria.
Commencé vers 1482, à peu près terminé, préparé pour être offert en 1498 ou 1499, complété par quelques additions entre 1500 et 1502, enfin pourvu d'une sorte de prologue en 1503, le Devocionario a dû parvenir à destination à cette date; car la reine Isabelle mourut en 1504 et Philippe le Beau en 1506.
Parmi les enluminures, nous remarquons encore divers emblèmes, le nodo, le Phénix et le Pélican, l'écu de Castille et d'Aragon, la grenade ouverte, un cimier ou casque à aigrette verte sur fond d'azur avec les lettres F. Y, etc.
Le reste se compose d'images sacrées ou saintes, plusieurs d'un bel effet et d'un assez bon style, entre autres Como la Senora aparecio en el pilar en Çaragoza, avec saint Jacques et les sept convertis à genoux au pied du pilier (f. 29 vo), — « Santiago », à cheval, abattant des têtes de Maures (f. 125 VO), - saint Georges tuant le dragon (f. 126 VO), etc. Ces peintures sont, comme tout le volume, bien conservées; le coloris a de la fraîcheur et même de l'éclat. La représentation des personnages, costumes, etc., en fait le principal intérêt. -.- -
Je laisse de côté les légendes consignées dans une note jointe au volume par le vendeur; selon lui, ce manuscrit, emporté à Yuste par Charles-Quint, y serait resté jusqu'à la dispersion des religieux, etc. (1).
Vendu par Careras, marchand de cigares à Londres, commissionné, disait-il, par un Grand d'Espagne (??). Intermédiaire, H. Bohn, ancien libraire et mon voisin à Twickenham (août 1857).
(1) Pendant que ces feuilles étaient en épreuves, M. Alfred Morel-Fatio a bien voulu nous donner des renseignements complémentaires sur le chansonnier de Pedro Marcuello, qui passait pour perdu depuis plus d'un demi-siècle. Ce précieux manuscrit, longtemps conservé dans la
605 N° 1085. CANCIONERO DE OBRAS BURLAS IN LINGUA PORTUGUESSA.
In-ro (0,315 sur 0,212), mar. rouge, fil., tr. dor. (anc. ,-el.). - Papier, XVe siècle, 96 ff., 2 col., belle écriture. Toutes les pièces dont se compose ce manuscrit sont imprimées dans le Cancionero geral, recueil de poésies formé par Garcia de Resende, publié par le Dr E. H. von Kausler (Stuttgart, 1846-1852, 3 vol. in-8°). Notre manuscrit correspond aux passages suivants de l'imprimé : Tome I, pp. 136-156, 168169. — Tome II, pp. 185-189, 223, 234-235, 288-297, 424-433, 439-440, 443, 447, 478-484, 489-490, 493-494, 508-515, 534-543. — Tome III, pp. 79-83, 85-180, 194-230, 238-306, 356-359, 397, 477-493, 505-512.
Collection Standish.
606 N° 1212. STANDISH (FRANCK HALL) : POÉSIES ANGLAISES In-ro, papier, XIXe siècle, 94 ff., brouillon. Cartonn.
Collection Standish.
607
N° 1144. CHAHNAMEH (fragment de ce poème persan).
Grand in-ro (0,44 sur 0,29), mar. rouge doublé de tabis bleu, aux armes de BourbonCondé. — Ms. sur peau de gazelle, XVIe siècle, 14 ff., 19 miniatures, 8 pp. de texte encadrées d'or.
Feuillets détachés d'un superbe exemplaire du Chahnâmeh. Au verso du
chartreuse d'Aula Dei, près Saragosse, avait disparu après la suppression des ordres religieux vers 1835. Cardera avait encore pu, en 1832, en copier quelques miniatures. Pour le reste, on était réduit à une description très détaillée du texte et de l'ornementation du volume, description faite en 1775 par Félix de Latassa, l'auteur des Bibliothecas de autores aragoneses. Cette description analytique, avec une préface de M. Toribio del Campillo, occupe 56 pages dans un recueil de travaux d'érudition récemment paru à Madrid, sous le titre de Homenaje à Menéndez y Pelayo en el ano vigésimo de su profesorado : Estudios de érudition espanola con un prôlogo de D. IffaA Valera (Madrid, 1899; deux volumes in-8°), t. I, pp. 745-800.
premier feuillet, on voit la naissance de Roustem et l'opération césarienne pratiquée sur sa mère. Les autres miniatures représentent divers épisodes de la vie de Roustem et de l'histoire du Sohrab. Il y a aussi un fragment détaché du Ghnershasp-Nahmeh. Les miniatures, de style indien, semblent appartenir à la meilleure époque, celle du règne d'Akhbar.
Ce volume a été relié sous la Restauration pour le prince dé Condé.
J'ignore comment il vint en la possession d'Armand Bertin, à la vente duquel je l'ai acheté (1854).
608
N° 1491. DJAMY : YOUSSOUF ET ZOLEYKHA, poème persan.
Grand in-So, belle reliure orientale, ornements en or et couleurs à l'extérieur et à l'intérieur. — Manuscrit persan, sur papier indien, cinq belles miniatures, texte entouré de filets en or et couleurs; 2 col., titre sur fond en or et couleurs avec ornements.
Le sujet du poème est l'histoire de Joseph. Zoleykha est le nom que les Orientaux donnent à la femme de Putiphar.
Cigongne, n° 1405.
609 N° 1802. ABOU ABDALLAH MOHAMMED BEN ABDALLAH BEN MEIMOUN : Poème composé en 1141 (de l'hégire) en l'honneur d'Abou Abdallah El Hadj Mehemmed Khodja, fils d'Abdy Pacha, à l'occasion de son retour à Alger après une expédition heureuse.
Pet. in-40, cart. — Ms. arabe sur papier, 3 ff.
610
N° 1804. COMMENTAIRE (fragment) d'un poème sur les qualités des différents mois de l'année (écrit en 1168 de l'hégire). Suivi d'un poème sur les saisons et les mois.
Pet. in-4°, cart. — Ms. arabe sur papier, 35 ff.
611 N° 1151. RECUEIL DE POÉSIES ARABES, etc.
Pet. in-4°, veau brun à recouvrement. — Ms. arabe sur papier, 202 ff.
1. Préceptes de l'Islam et notions sur les devoirs des croyants, par le Cheikh Aboul Houssein Ahmed ben Faris, selon la version Aboul Felt Nasr ben Ibrahim Nasr el Mouqaddessy ; poème religieux.
2. Quaudèh ou poème du Cheikh Sijd el Hassan el Bekry el Siddiq y el Massy.
3. Quaudèh de Oumon Hamy.
4. Quaudèh d'Aboul Fadhl Youssouf ben Mohammed ben Eunahouy.
5. Quaudèh pour dissiper les chagrins et réjouir le cœur.
6. Quaudèh de Sidy Mohammed ben Avefa pour implorer le secours de Dieu.
7. Quaudèh de Abou Zeyd el Fezazy attribué à Sidy Aboul Nedien.
8. Quaudèh mant en td'Abdel Quadir Guilany.
9. Quaudèh de Sidy Ahmed Zerrouq de Tlemecen.
10. Quaudèh de Aboul Amr el Merakchy.
11. Quaudèh de Sidy Abou Medyen.
12. Quaudèh de Sidy Ibrahim Ettazy, enterré à Oran.
13. Quaudèh d'Abou Medyen.
14. Quaudèh de Sidy Aboul Qadir el Fassy.
15. Les huit Medjlis, réunion de savants et de dévots.
16. Prière pour les funérailles d'Aouf Ibn Malek.
17. Prières de Ibn Messoud, oraisons bénies.
18. Morale religieuse. Aboul Qacem ben Wezer abou Abdallah Mohammed ben Zekkoun.'
Comme nous l'avons dit déjà, ces manuscrits arabes viennent de la prise de la Smalah.
612 N° 1926. LIMBÉRY : « ODE ÉLÉGIAQUE en réminiscence de feu Monseigneur, duc d'Orléans, dédiée à Son Altesse Royale Monseigneur le Duc d'Aumale, par G. Nicoly Limbéry, secrétaire interprète du procureur général du Roi à Alger ». Texte arabe sur papier blanc, traduction française en prose sur papier jauné.
In-fa, papier, 69 ff., dont plusieurs blancs, ornementation arabe, or et couleurs.
VIII. - POÉSIE DRAMATIQUE
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N° 1688. EURIPIDE : « LA TRAGOEDIE DES TROADES », traduction anonyme en vers français.
Grand in-8° (0,227 sur 0,160), veau brun, tr. dor., aux armes de Nicolas-Joseph Foucault. — Vélin, XVI. siècle, 73 ff., quatre dessins à la plume, légèrement rehaussés d'aquarelle, encadrés d'or et de couleurs, représentant des épisodes de la prise de Troie; très belles compositions d'un artiste français de la première moitié du XVI* siècle (une d'elles est reproduite à la fin de ce volume).
Pas de titre, pas de dédicace ; cependant aucun feuillet ne paraît manquer, car les cahiers ont leurs signatures au complet, quoique bien effacées : a, a", a", suivis de 5 feuillets qui font les huit; b de même, etc. Les quatre premiers feuillets sont occupés par « l'Argument de la tragœdie des Troades d'Euripide. — Après que les Greez eurent pris, saccagé et pillé entièrement la ville de Troye. ». Les personnages de la tragédie sont Neptune, Pallas, Hécube, Talthybius, Cassandre, Andromaque, Ménélas, Hélène, le « Chorus ou assemblée des dames Troienes captives ». — « Neptune commance » : Neptune suis, dominateur des undes, Qui viens du fond de l'âgée, où les blondes Nymphes de mer, les belles Néréides Ballent ensemble en leurs estres humides.
Voici les derniers vers : TALTHYBIUS
0 pauvre cité troyene, Réduicte en piteux ravage
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N° 1688. EURIPIDE : « LA TRAGOEDIE DES TROADES », traduction en vers français, XVI" siècle.
Est ta puissance anciene; Mais pourtant droict au rivage Marchez, vers le navigage Des Graecz, prestz à vous mener Esclaves en dur servage Voz tristes jours terminer.
Cette traduction en vers français, dont nous ne connaissons pas d'autre exemplaire, est demeurée inédite.
Quaritch (Londres), juillet 1891.
614 N° 1691. GRÉBAN (ARNOUL) : LE MYSTÈRE DE LA PASSION.
In-fo (0,290 sur 0,205), mar. vert (Bradel-Derome). — Papier, XVE siècle, 231 ff., 2 col.
F. 1. « S'ensuit la table des personnaiges de la Passion Nostre Sauveur Jhesu Crist, ainsi que elle est contenue en ce present livre ». — F. 3. « Cy commance le mistaire de la Passion Nostre Sr Jhesu Crist par personnaiges.
Prologus. Veni ad liberandum nos, Domine, Deus virtutum. Pour l'offence du premier pere. ». — F. 230. « Fin du mistere de la Passion de Nostre Sauveur Jhesu Crist ».
Conforme au texte original d'Arnoul Gréban, ce manuscrit ne comprend que les trois premières journées, la quatrième n'a pas été transcrite; en outre, plus de 1500 vers du prologue ont été omis. Il s'arrête donc à la mise au tombeau ; il remplace la fin de la troisième journée par -55 vers qui lui sont propres, et se termine par un « prologue final » de 25 vers qu'on ne trouve pas ailleurs : Prologus final du troisiesme et derrenier jour de la Passion Jhesu Crist : C'est ici la fin, l'a Dieu grâce.
Cheres gens, mectés en memoire La substance de ceste histoire, Car grans biens s'en pevent ensuivre.
Et dit sainct Gregoire en son livre Que exemples sans fiction Mennent plus a devocion,
Quant par signes sont bien monstrées, Que parolles tantost posées.
Si vous prions très chèrement, S'aucuns sont qui aucunement Ayent a bien jouer failly Et dit langage mal poully, Que les aultres, qui n'en pevent mez, N'en soient de rien blasmé; mez Vous plaise tout interperter Et tous noz deffaulx supporter, Car telle multiplication Ne peut sans variation Tout regler ne a chacun plaire, Pour ce ne vous veille desplaire.
Dieu, qui est de tous biens montjoye, Nous doint de paradis la joye.
Allons nous en, grans et menus, Chantons Te Deum laudamus.
Amen.
Fin du mistere de la Passion de Nostre Sauveur Jhesu Crist.
Le Mystère de la Passion d'Arnoul Gréban a été publié en 1878 par MM. Gaston Paris et Gaston Raynaud, qui ont connu et décrit ce manuscrit (Introduction, XXIV).
En tête du volume, 4 feuillets ajoutés, cursive du XVIe siècle : copie des privilèges accordés aux Confrères de la Passion. — Çà et là, la signature « Abel Dargery », accompagnée une fois de la date 1558.
Collections Soleinne et Taylor. — Techener, 1891.
615 N° 632. LE MYSTÈRE DE LA RÉSURRECTION, DE L'ASCENSION ET DE LA PENTECÔTE.
In-fo (0,295 sur 0,208), veau marbré, aux armes de Bourbon-Condé. — Papier, XV. siècle, 320 ff., cursive droite, filigrane aux armes de France surmontées d'une croix (1).
(1) M. Maçon, conservateur-adjoint du Musée Condé, a publié sur ce manuscrit une notice insérée dans le Bulletin du Bibliophile (juillet-août 4898) ; voir dans la Romania (octobre 1898) le compte-rendu de M. Gaston Paris.
« S'ensuit le mistere de la Résurrection de Nostre Seigneur Jhesu Crist, et de son Ascension, et de la Penthecoste, qui fut fait et joué premiere fois a Angiers les trois derrains jours de may l'an que on disoit mil cccc cinquante et six. Regectées et en ce non comprinses aucunes addicions particulières que aucuns des joueurs de celuy mistere y cuiderent adjouster a leurs plaisances, pour ce qu'elles estoient impertinentes a la matiere et furent blasmées des maistres en theologie, qui ce present livre visitèrent et aprouverent. —
Il est a noter que ce present mistere de la Résurrection doit durer par trois jours, dont le premier finera quant les femmes aront achaté des oignemens et seront retournées de chiez l'apoticaire devers Nostre Dame, la ou Marie Salomé dira ces paroles : Amen, amen, ainsy se face. Et s'ensuit le sermon et la division dudit premier jour. ».
Ce mystère, divisé en trois journées, comprend environ 22,000 vers et 140 personnages. La première journée s'étend depuis la mort du Sauveur jusqu'à l'achat des parfums destinés à l'embaumement de son corps. La seconde va de la Résurrection à l'incrédulité de Thomas. Au cours de la troisième, Notre Seigneur donne de longues instructions à ses apôtres et s'élève dans les cieux. Après la descente du Saint-Esprit, les apôtres composent le Symbole, puis prennent congé de la Vierge pour se disperser par toute la terre. Notre Dame les congédie et termine le mystère par ces mots : Le Saint Esperit soit a vous, Mes chiers enfans, et vous adresse Chacun en si très bonne adresse Qui soit a la gloire et honneur De Dieu le tout puissant Seigneur. « Icy fine le mistere et se departent les joueurs pour eulx en aller chantans ensemble : Te Deuni laudamus, le Dominwn confitemur, etc. Deo gratias ».
Le « sermon » qui précède la première journée nous apprend que, dix ans plus tôt, en 1446, un Mystère de la Passion avait été représenté à Angers : Pour ce fault supposer icy Et noter sans le dire plus Que celluy qui joua Jhesus A celle mesme passion Don l'en fist demonstration
A Angiers dedans l'an precis Mil quatre cens quarante et six, Seroit encore maintenant A ceste heure en la croix pendant, Si ceste Résurrection Sans aucune interrupcion Ce jouoit cy; car du proces De la passion et deces Dudit Jhesus le saint prophete Fut alors ample mencion faite.
On ne connaît aucun manuscrit de cette Passion, qui n'est pas celle de Gréban.
Notre Mystère de la Résurrection a été édité par Vérard vers 1490 sous le nom de Jean Michel. On sait que Vérard est prodigue de ces sortes d'assertions; celle-ci ne tient pas debout. Le poème paraît avoir été composé là même où le drame fut joué pour la première fois. L'auteur avait soumis son œuvre, dit-il dans sa préface, A la bonne correction De la noble université D'Angiers, l'ancienne cité, Et pareillement sans debat A Monseigneur nostre prélat.
Et c'est le bon roi René qui fit les frais de la première représentation ; ses comptes en témoignent et nous donnent une indication qui n'est peut-être pas sans importance.
Un certain Jean Daveluys reçoit huit écus d'or « pour avoir fait doubler et mettre au net le papier de la Résurrection a. Jean Du Périer, dit Leprieur, dispose de cent écus d'or « pour la despense du mistère de la Résurrection Nostre Seigneur, que ledit sieur roy de Sicile avoit intencion faire jouer à la Penthecoste » (1456).
Or, Du Périer, valet de chambre et maréchal des logis du roi René, est l'auteur du mystère du Roi avenir, composé par l'ordre de ce prince ; et le voici mêlé à la représentation de la Résurrection à Angers en 1456. Est-il ici plus qu'un metteur en scène? Est-il l'auteur que nous cherchons? Posons la question sans la résoudre, et bornons-nous à redonner le sens de ces deux
dates qui se terminent par le chiffre 6 et qui peuvent égarer le lecteur : 1446, représentation à Angers du mystère de la Passion.
1456, représentation à Angers du mystère de la Résurrection, celui qui fait l'objet de cette notice.
Ces deux drames peuvent bien être du même auteur, et cet auteur n'était pas clerc, comme le prouve le passage suivant : Cil qui les rymes en fist Ne les eust ozé entreprendre S'il n'eust pieu aux clercs luy aprendre Comment il s'en devoit chevir.
C'est une présomption de plus en faveur de Du Périer. Mais laissons la parole à l'orateur qui prononce le sermon au début de la troisième journée, et unissons-nous à lui en recommandant
De prier pour le noble roy De Sicile, qui, pour la foy Soustenir, et vous informer,
A voulu ses biens exposer Et bien largement despendre Pour mieulx vous instruire et apprendre.
Mentionnons, pour finir, une particularité remarquable. Pour expliquer le don de la diffusion des langues, l'auteur fait réciter par saint Paul le Credo « en trois langaiges, c'est assavoir en françoys, en allemant et en bretonnant (1) ». L'allemand et le breton ont été supprimés dans l'imprimé de Vérard, ainsi qu'une longue scène qui suit le Credo et qui se passe entre saint Pierre et les Juifs (ff. 313-319).
Ce manuscrit était sans doute destiné à servir et a peut-être servi pour la représentation, car il contient des indications scéniques très détaillées et qui facilitent l'étude de l'ancien théâtre français.
(1) L'allemand est du flamand; quant au texte breton, M. Macon en a donné une reproduction phototypique. Il a aussi publié intégralement les passages supprimés dans l'édition de Vérard. Le breton a fixé l'attention des celtisants, qui le considèrent comme le plus ancien des textes suivis que nous possédions en fait de breton armoricain. M. P. Le Nestour a reconnu que cette version du Credo était en vers; il a heureusement corrigé les mauvaises leçons que l'ignorance du breton avait fait commettre au copiste. Nous ne pouvons que renvoyer au travail de M. Le Nestour inséré dans la Revue celtique, année 4899, pp. 183-190.
On ne connait de ce mystère qu'un autre manuscrit, le n° 972 de la Bibliothèque nationale, copié en 1491 d'après l'imprimé et par conséquent moins complet que le nôtre. Celui-ci fut sans doute exécuté pour un duc de Bourbon, car il figure sur l'inventaire des livres de Moulins dressé en 1523.
C'est de là qu'il vint à l'hôtel de Condé en 1661.
616 N° 657. LE MYSTÈRE DE LA CONCEPTION, DE LA NATIVITÉ, DU MARIAGE ET DE L'ANNONCIATION DE LA VIERGE.
Pet. in-fo agenda (0,273 sur 0,150), veau marbré, aux armes de Bourbon-Condé. —
Papier, XVE siècle, 240 ff., cursive, rubriques rouges, lettres ornées; dans la décoration paginale, écu d'argent à la croix de gueules cantonnée de quatre aiglettes de sable, armes de Claire de Gonzague, comtesse de Montpensier en 1481, morte en 1503, inhumée à Aigueperse.
Mystère inédit. Ce texte, qui n'a pas d'analogie avec les publications de Trepperel et de Lotrian (1), est resté Jusqu'ici inconnu des éditeurs et des critiques.
« S'ensuit le mistere de la très sainte Conception de la glorieuse Vierge Marie par personnages, et puis après s'ensuyt la sainte nativité d'icelle, et puis après comment elle fut menée par ses parans dans le saint temple a son eage de quatre a cinq ans. Item comment elle demeura audit temple l'espace de X ans ou environ. Et comment fut mariée par miracle comme il pleut a Dieu. Apres trouverés le tresque saint et sacré mistere de la sainte Incarnation de Jhesus Crist, et comment nature humeyne fut rechaptée. Et est fait et compilé a l'honneur de Dieu et sa glorieuze mere hé a la singulière dévotion de très haulte et puissante dame Madame la comtesse de Monpansier ».
Divisée en trois journées, cette œuvre dramatique comprend environ 12,000 vers; les personnages parlants sont au nombre de 113. Les marges sont couvertes d'indications scéniques, sans compter les nombreux silete :
(4) Jehan Trepperel, s. d. ; veuve J. Trepperel, s. d. ; Alain Lotrian, s. d. ; A. Lotrian et Denys Janot, s. d.; Pierre Sergent, s. d. (1539). Éditions analysées par M. Petit de Julleville (Les Mystères, Paris, 1880, H, 437).
Silete d'orgues, — silete de tous les instrumens du jeu, — silete des haulx menestriez, — silete bien long des menestriez ».
Chaque journée commence et se termine par une allocution du « messager », qui se présente d'abord pour saluer l'assemblée et annoncer le « jeu » : Messagier courtoix venu suis De la bone cité de Paris, Assize en France la jolie.
Salut a la noblesse , Laquelle ycy est assamblée; Premier, a la personne très redouptée Et en noblesse haut helevée De Monpansier très puissant conte, Et a Madame.
Bel mistere ycy vous voyrrés Et silence vous nous donrez Afin que le jeu se parface.
Joachin, sa, de par Dieu, Comancez nostre saint mistere.
Le « messager » se retire et Joachim entre en scène : 0 glorieux pere divin Du très hault ciel et de la terre, Je viens a vous de cur enclin.
Première journée, conception et naissance de la Vierge; se termine au f. 83 par l'adieu du « messager » : A Dieu soyez; je voyes disner. Après deux feuillets blancs, commence le « segond jour pour jouer cornent Marie fust menée au saint temple en Jeruzalem » : enfance, éducation et mariage de la Vierge. C'est la plus longue des trois journées ; le « messager » finit par déclarer qu'il est temps de souper.
F. 193. « S'ensuit le très saint mistere de l'Incarnation de Nostre Seigneur pour le tiers jour du jeu ». Nous voyons d'abord en scène les person- nages qui figurent au début du Mystère de la Passion d'Arnoul Gréban : Adam, Eve, Abel, Abraham, Isaac, Jacob, Sarah, Noé, David, Isaïe, Jérémie, Dieu, Justice, Vérité, Miséricorde, Paix. Là cesse la ressemblance; le texte est
entièrement différent; aucun emprunt n'a été fait aux autres mystères connus.
Le drame s'arrête à l'Incarnation du Verbe et se termine par une dernière allocution du « messager », qui reparaît pour prendre congé du public : A vostre congé, Monsieur, Genou en terre trestous pregnons, Et de Madame aussi fezons,
De toute noblesse ramplie.
A Dieu soit donques la companie.
Explici^ Teo gratias.
Il est regrettable que le scribe n'ait pas donné le nom de l'auteur, le lieu et la date de la représentation. Nous savons seulement que ce mystère, représenté devant le comte et la comtesse de Montpensier, fut composé par ordre de cette princesse, Claire de Gonzague, fille de Frédéric, marquis de Mantoue, mariée le 14 février 1481 à Gilbert de Bourbon, comte de Montpensier, dauphin d'Auvergne. Celui-ci, vaillant capitaine, vice-roi de Naples, archiduc de Sessa et père du connétable de Bourbon, mourut à Pozzuolo le 5 octobre 1496.
Ce manuscrit figure sur l'inventaire de la librairie de Moulins dressé en 1523.
617 N° 1386. CINQ JEUX.
In-fo agenda (0,29 sur 0,10), cart. — Papier, XVe siècle, 28 ff., cursive et gothique (plusieurs mains); deux filigranes : licorne et pot.
Recueil de cinq mystères de la classe des « jeux ».
1. « C'est le jeux de la Nativité Jhesu Crist et coment les III roy le vinrent aorer. — En l'honeure de Dieu tout puissant et sa mere Marie, la royne des angle, un jeux vos veulhe comenchire pour resjoiir la bonne compaingnie ; si vos prie, très douche suers, humblement que une petit de silenche nos veulhiés prester jusque en la fin, et vos voireis le jeux comenchire ».
485 vers; personnages : Joseph, Marie, les anges, les bergers, les rois mages, Hérode. Fin :
Che nos ottriie Dieu et sainte Marie, Prendeis en greit, je vos en prie.
Explicit. Per manus Bourlet.
2. Fragment d'un autre « jeu de la Nativité » où figurent la Vierge, saint Joseph, sainte Anne, Marie Jacobé, Marie Salomé, le vieillard Siméon, Hérode, son sénéchal, son fou.
3. « C'est li jeux des VII pechié morteil et des VII vertus, en demostrant coment les vertus convertirent les pechié par la grâce de Dieu et de sa benoit mere, et premire commenche uns hermite en disant a peuple ce qui s'ensiewt ».
Environ 2550 vers; personnages : l'Ermite, le Diable, Ire, Orgueil, Envie, Avarice, Accide, Glouternye, Luxure, le clerc du Diable, Notre Dame, Gabriel, Chérubin, Dieu, Humilité, Carité, Patience, Pourveance, Largesse, Abstinence, Chasteté.
4. « C'est uns jeux a VI personage » (Foi, Prudence, Loyauté, Amour, Honneur, Paix).
Pièce de 400 vers, dont voici la conclusion :
LA FIN DU JEUX
Vos qui aveis volu oyr Nos jeux et nostre enbatement, Nos vos requerons humblement Qu'il le vos plaist a en gret prendre, Et s'il y at riens que reprendre Si le nos veulhiés pardonner, - Car n'avons volu viseir A dire chose desplaisant A personne qui soit vivant.
Ensi le tesmogne Bonverier, Lequel veult a Dieu supplier Qu'en paix puissions nos demorer Et en la fin en sa gloire aler; Ce doint Dieu et sainte Marie.
Prendreis en gret, je vous en prie.
Explicit.
La même formule, avec de légères variantes, termine aussi le « jeu de la
Nativité » que nous avons décrit plus haut (n° 1). Ici, nous avons en plus le vers qui donne le nom de Bonverier, sans doute l'auteur.
5. « Chi comenche le jeux de Pelerinage humaine, et premièrement parole le Pelerin a dame Ray son. ».
1260 vers; personnages : le Pèlerin, Raison, Nature, Grâce de Dieu, Pénitance, Carité, Aristote, Sapience. — A la fin et de la même écriture que la pièce, la signature « Suer Katherine Bourlet ». La première pièce est aussi suivie du nom de Bourlet. Sœur Catherine était certainement religieuse, et ce volume a probablement servi pour des représentations dans un couvent de femmes. Le tout est inédit.
Boone (Londres), novembre 1860.
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N° 1461. LE MAUVAIS Il RICHE. Il Lhistoire et Tragédie du Mauvais Il Riche Extraicte de la Saincte Escri]pture et représentée par dix huict Il personnages Il.
ln-ru (0,158 sur 0,102), mar. rouge à comp., tr. dor. (anc. rel.). - Vélin, XVIIlêsiècle, 36 ff.
Copie figurée d'une édition gothique que Brunet n'a pas connue et qui doit être de la fin du xve siècle. Treize vers intitulés « l'acteur », qui terminent l'ouvrage, donnent en acrostiche « Mathurin Leroi »; c'est sans doute le nom de l'auteur.
Cigongne, n° 1450.
619 N° 1493. LE MYSTÈRE DES SAINTS CRÉPIN ET CRÉPINIEN.
In-4. (0,205 sur 0,142), mar. rouge, doublé de mar. rouge, comp. à pet. fers, tr. dor.; très belle reliure de Thouvenin. - Vélin, XVE siècle, 65 if., 30 lignes à là page, une miniature.
Dernier feuillet : « C'est la vie et le martire de Monseigneur saint Crispin et Crispinien par personnages. Laquelle vie et martire a esté fait des deniers
de l'ostel de la Charité Dieu Monsr saint Martin, saint Remy, saint Crispin et Crispinien, et fut fait du commandement et volenté du prevost eteschevin et de tous les freres serviteurs qui pour lors estoient et dont les noms ensuivent : premièrement Robin Gueroult, prevost H, etc., etc. « Et fut fait mil IIIIC XLIII au siege de esté, feste Saint Martin ».
Quoique le sujet soit le même, ce mystère diffère de celui qui a été imprimé en 1836 d'après un texte incomplet. On trouve dans notre manuscrit un drame entier, remplissant une seule journée au lieu de quatre; toutefois, depuis le f. 47 jusqu'à la fin, il correspond exactement à la quatrième journée de la version imprimée. Seul exemplaire complet que l'on connaisse, plus ancien et plus intéressant que le manuscrit de la Bibliothèque nationale. Décrit par M. Petit de Julleville (Les Mystères, Paris, 1880, II, 498).
Plusieurs possesseurs ont écrit leur nom sur le dernier feuillet : Michel Sansom, « échevin de ladite confrérie », 1512 ; — Geuffroy Dubois, 1604; - Jean Bogeriez, 1663; — Gabriel Ilain, 1686; — Jourdon, 1758. Dans notre siècle, le volume appartint à M. de Soleinne (Catalogue, t. I, p. 105, n° 566), puis à M. Cigongne (n° 1439).
620 N" 1603. LE MYSTÈRE DE SAINT ADRIEN, etc.
Pet. in-f" (0,270 sur 0,202), mar. vert, fil., tr. dor. (rel. du XVIIIe siècle). - Papier, XV" siècle, 225 fî.
« Le livre et mistere du glorieux seigneur et martir saint Adrien :
PRECO
En l'honneur de la Trinité En qui gist toute haulte puissance. »
Ce mystère compte 89 personnages et 9587 vers; composé dans la seconde partie du XV" siècle, dans la Flandre orientale, probablement à Grammont, dont l'abbaye possédait les reliques de saint Adrien et attirait de nombreux pèlerins. Auteur inconnu. L'ouvrage s'arrête au f. 191 r" : « Explicit le livre et mistere du glorieux seigneur et martirs saint Adrien. Finis le premier
jour de jung, voille de la feste Dieu mil cccc mi" et cinq » [1485]. C'est la date de la copie et non celle de la composition.
Le Mystère de saint Adrien a été publié par M. Emile Picot, avec introduction et notes, pour être offert par moi à mes confrères du Roxburghe Club (1895).
Au verso du f. 191 commence une « Moralité à sept personnaiges, bien bonne, dont le premier est Pouvre Peuple, Bon Renon, Pluseurs, Envie, Flaterie, Raison et Honneur. Et commence Pouvre Peuple » : Au temps jadis que le roy Salomon Tenoit son siege haultain et magnifique Et que des saiges florissoit le hault nom.
Cette seconde pièce, transcrite par la même main, mais d'une écriture plus fine et sur deux colonnes, compte 2557 vers et se termine au f. 209 r" par la souscription suivante : « Finist par moy Jehan Ysnard, le semmedy voille de feste saint Jehan Baptiste, mil IlIt IIlIn et douze » [1492]. Isnard est le nom du scribe. Cette moralité est restée inédite.
Une dernière pièce sans titre, écrite également sur deux colonnes, commence au f. 209 v° :
[P]ansant ung jour en megere, la dame Qui Hercules son mary tant plaindoit.
Poème de 120 huitains, composé au moment de la mort de Philippe le Bon et de l'avènement de Charles le Téméraire, c'est-à-dire en 1467; c'est un panégyrique des deux princes, et on pourrait fintituler « Déploration sur la mort de Philippe le Bon, duc de Bourgogne ». Vision où « l'acteur » fait paraître et parler sept personnages : Prudence, Justice, Force, Atrempance, Foi, Charité, Espérance. - Fin (f. 216 r°) : Sy prie a Dieu que en joye solennelle De Philippe soit tost l'ame ravie Et a Charles doinst bonne et longue vie.
Ce poème, dont l'auteur figurait sans doute à la cour de Bourgogne, parait inédit. D'ailleurs on ne connaît pas d'autre copie des ouvrages contenus dans notre volume.
Les ff. 217-225 sont blancs. On lit au f. 223 v8 : « Ce present livre apartien a moy, Benigne Barbedor; qui le trouvera, cy il luy rende, ilpayra volontier le vin. BB ». Au verso du feuillet suivant, la signature « B. Barbedor ».
Collections Soleinne et Taylor. — Techener, 1876.
621 N° 1473. « LE VALET A TOUT FAIRE, farce. Lyon, chez Pierre Delaye, 1606 ».
In-12, mar. bleu, doublé de tabis rose, fil., tr. dor. (Bozérian). — Vélin, XIXe siècle, 8 ff. Copie figurée par Fyot.
Cigongne, n° 1514.
622
N° 1689. « L'HYSTOIRE DE SAINCTE SUSANNE, exemplaire de toutes sages femmes, et de tous bon juges. A Troyes, chez Nicolas Oudot, demeurant en la ruë nostre Dame, au Chappon d'or ». s. d. (vers 1615).
In-8°, mar. rouge, fil., tr. dor. — Vélin, XIXe siècle. Copie figurée, faite par Fyot sur l'exemplaire de la Bibliothèque du Roi (Catalogue Soleinne, n° 623).
Porquet, juillet 1891.
623
N° 1810. LA SOPHRONIE, tragédie en cinq actes et en vers.
Pet. in-fo, papier, XVIIe siècle, 35 if., pas de titre; il manque un ou plusieurs feuillets au commencement. Cartonn.
Cette tragédie a été imprimée sans nom d'auteur (Troyes, Nicolas Oudot, 1619, in-8°). La seconde édition porte le titre suivant : La Sophronie, tragédie françoise, tirée de Torcato Tasso (Troyes, Yve Girardon, 1620, in-8°). Un exemplaire de la première édition se trouve à la bibliothèque de Troyes ; il présente quelques variantes avec notre manuscrit. M. de Soleinne possédait un exemplaire de la seconde édition (voir son catalogue). Manuscrit et imprimés sont très rares; on ne les trouve pas à la Bibliothèque nationale.
Collection de Condé.
624
N° 697. HARDY (ALEXANDRE) : ARISTOCLÉE OU LE MARIAGE INFORTUNÉ, tragi-comédie (cinq actes et vers).
Pet. in-fo, vélin blanc, fil., tr. dor., aux armes de Louis XIII. — Papier, XVIIE siècle, 32 ff., précédés de 2 fï. non chiffrés contenant « l'argument » et les noms des « acteurs » (personnages)..
Le théâtre d'Alexandre Hardy a été publié de 1616 à 1628, 6 vol. in-8°.
Hôtel de Condé, 1673. Le manuscrit avait sans doute été laissé par Louis XIII à Chantilly, dont il avait pris possession en i632, après la mort du due de Montmorency.
625
N- 995. BARO (BALTHAZAR) : « CLORISE, PASTORALLE du sr Baro, dédiée à Monseigneur le Cardinal de Richelieu. A Paris, 1629 ».
Pet. in-4°, vélin blanc, fil., tr. dor. (rel. originale). - Papier, XVIIE siècle, 60 ff., nombreuses corrections.
La Clorise a été publiée à Paris, par François Pomeray, en 1632.
Hôtel de Condé, 1673.
626
N° 1466. « LE MARTYRE DE SAINTE CÉCILE, tragédie sainte ».
Pet. in-4°, veau fauve, fil., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). — Papier, XVIIE siècle, 18 ff., autographe.
Dans une dédicace datée du monastère de Saint-Louis, à Toulouse, le 8 mars 1637, « Sœur Marie de Saint-Nicolas, religieuse indigne du tiers ordre de saint François », offre à l'archevêque de Toulouse cette traduction en vers de l'histoire de sainte Cécile, qu'elle a faite par ordre de ses supérieurs. C'est une sorte de mystère par quatrains.
Ce manuscrit avait été donné à M. Cigongne par M. Anatole de Montaiglon.
627
N° 620. SAINT-BALMON (ALBERTE-BARBE D'ERNECOURT, DAME DE) : « LES FRÈRES JUMEAUX, tragédie en cinq actes et en vers, dédiée à Monseigneur le Prince a.
In-fo, mar. rouge semé de fleurs de lys, dorure à petits fers, tr. dor. (reliure originale).
— Papier, XVIIE siècle, 75 ff.
L'auteur a signé la dédicace au Grand Condé : « B. d'Ernecourt de SaintBalmon ». « Votre Altesse, dit-elle, a vu le retardement de celle (la copie) qui doit estre imprimée, et sçait qu'elle est entre les mains du R. P. Le Moyne, qui m'a promis de la polir et de faire la lettre dédicatoire à V. A. ».
Ce passage nous donne la date du manuscrit, car l'imprimé parut chez Courbé en 1650.
Dans cette même dédicace, Mme de Saint-Balmon fait allusion au nom d'Amazone qui lui était déjà donné, et, entête de l'imprimé, l'éditeur déclare « qu'une femme qui est tousjours à cheval pour la deffense de ses sujets et a tous les jours des Croates ou des Allemans à combattre, n'a pas le loisir de mesurer des rimes et de conter des syllabes ». Cette héroïne lorraine est citée comme célèbre pour son courage et son esprit parmi les « savantes de France », à la fin du Cercle des femmes sçavantes de J. de La Forge. Sa vie militaire et édifiante a été écrite par Jean-Marie de Vernon, du tiers ordre de saint François, sous le titre de L'Amazone chrestienne.
Hôtel de Condé, 1654. 628
N° 1700. MOLIÈRE : RÔLE DE GEORGETTE dans l'École des femmes.
In-fo, papier, XVIIIe siècle, 7 pages. L'ancienne couverture en papier à fleurs a été conservée dans le nouveau cartonnage.
Rôle écrit en vue de la représentation donnée à Chantilly le 22 octobre 1772. Ce jour-là, dit Toudouze (1), « il y a eu comédie de VÉcole des femmes
(1) Journal manuscrit; voir 1.1, p. 305.
et le Devin du village (1). S. A. S. Mar le prince de Condé a fait venir des danseurs de l'Opéra qui ont dansé un ballet; le petit Vestris, âgé d'environ treize ans, y a dansé seul, ce qui a fait l'admiration des spectateurs ».
Louis-Joseph, prince de Condé, avait un goût très vif pour le théâtre et tenait lui-même certains rôles, recrutant les acteurs parmi les membres de sa famille et les personnes de sa suite (Laujon et autres). Le répertoire se composait surtout des pièces de Sedaine et autres contemporains ; mais le prince avait conservé le goût du Grand Condé pour les pièces de Molière, et
nous constatons de nombreuses représentations du Bourgeois gentilhomme, du Médecin malgré lui, etc.
De 1767 à 1786, le prince de Condé fit transformer complètement, par l'architecte Bellisard, l'ancienne salle de spectacle de Chantilly; nous y voyons travailler les sculpteurs Suard, Dardel, Boiston, Mézières, les peintres Sauvage, Restout, Baudon et autres. En 1776, on envoie de Paris une importante série de décors, et l'entrepreneur Goupy se rend à Chantilly « pour éprouver et faire jouer les machines du théâtre » (fin octobre 1776).
Nous ne pouvons entrer ici dans de plus longs développements; nous nous bornons à indiquer quelle place tient Chantilly, depuis le Grand Condé jusqu'à la Révolution, dans l'histoire du théâtre en France.
629
N° 931. LAURENT (J.) : L'AMANT GÉNÉREUX, comédie en cinq actes et en vers.
In-4°, papier, XVIIe siècle, 25 ff., rel. en vélin blanc.
La pièce est précédée d'une épître dédicatoire au Grand Condé.
Collection de Condé.
630 N* 1002. [DESMARES] : MERLIN DRAGON, comédie (en prose et dix-huit scènes)
(1) Intermède de J.-J. Rousseau.
Pet. in-4°, vélin blanc (anc. rel.). — Papier, XVIIe siècle, 41 ff.
Cette pièce fut représentée en 1686 sur le théâtre de la rue Mazarine par les troupes réunies du Marais, du Palais-Royal et de l'hôtel de Bourgogne.
L'auteur, Desmares, était contrôleur de la maison du prince Henry-Jules, fils du Grand Condé. On lui attribue La Dragonne ou Merlin Dragon, comédie jouée à Namur, pendant le siège, par ordre du maréchal de Boufflers (La Haye, Étienne Foulque, 1696), et qui est sans doute la même pièce que le Merlin Dragon de 1686; nous n'avons pu le vérifier.
Collection de Condé.
631 N° 1885. « LES AMOURS DE LA FILLE DE L'AMOUR, comédie (en cinq actes et en vers). A Sa Majesté Très Chrestienne Louis, par la grâce de Dieu Roy de France et de Navarre ».
ln-4°, couvert en velours vert passé, tr. dor. (l'et. origin.). — Vélin, XVIIe siècle, 62 ff. et 1 blanc, bonne écriture demi-ronde, initiales, bandes et culs-de-lampe en or et couleurs agréablement dessinés. Le premier feuillet porte au recto la dédicace au roi, et au verso le chiffre surmonté de la couronne royale, les deux sujets dans de jolis encadrements en or et couleurs.
Bibliothèque de M. de Soleinne (n° 3083). — Lortic, janvier 1894.
632
N° 927. LA PRINCESSE SOLITAIRE, comédie (en cinq actes et en vers).
In-4°, papier, fin du XVIIe siècle, 1 f. blanc, 1 f. de titre, 1 f. pour la dédicace, 1 f. blanc, 1 f. pour la liste des personnages, 1 f. blanc, 45 ff. chiffrés et 3 ff. blancs.
Cartonn.
La pièce est dédiée à « Son Altesse Sérénissime Madame la princesse de Condé ». Le relieur du XVIIIe siècle, en rognant le bas, a coupé le nom de l'auteur, qui peut se lire « Arnoulort »; mais on ne voit bien que les deux premières syllabes : Arnoul.
Collection de Condé.
633 N° 1648. « RECUEIL DES FÊTES DONNÉES A SA MAJESTÉ LE ROY STANISLAS PAR MADAME LA MARQUISE DE MONCONSEIL, A BAGATELLE, dans les mois de septembre 1756 et 1757 ».
Pet. in-8°, veau marbré. — Papier, XVIIIe siècle, 3 ff. lim., 64 pp. chiffrées, 16 pp.
de musique gravée et quelques ff. blancs.
Les feuillets liminaires sont occupés par le titre et par une épître en vers à la reine Marie Leckzinska. La fête donnée le 29 septembre 1756 occupe 12 pages : « Ce divertissement fut fait, imaginé et exécuté en 24 heures.
L'idée des principaux couplets fut tirée d'une lettre charmante du Roy de Pologne à Madame de Monconseil sur un faux pas qu'elle avoit fait et qui fut le motif de la visite de Sa Majesté à Bagatelle, dont Elle ne l'instruisit que la surveille. Ce fut le 29 septembre 1756 que Sa Majesté arriva à Bagatelle à dix heures du matin, et se mit à table en descendant de carosse. La nécessité d'épargner le tems fit donner pendant le dîné le divertissement de la Curiosité et de tous les couplets qui l'accompagnoient. Après le dîné, le Roy passa dans une salle de verdure, qu'on avoit ornée le plus galament qu'il avoit esté possible, où on représenta devant lui la Fête d'amour, qui fut terminée par des couplets. ».
La fête donnée le 5 septembre 1757 occupe les pages 13 à 64. Une longue relation précède les divertissements. Puis viennent deux harangues en vers, adressées au roi par MMlles de Baye et de Monconseil, une en prose par le magister du village, et quelques couplets.. Deux petites pièces furent jouées devant le roi : Le Café, et Le Bosquet des livres ou les Ensorcelés. Elles sont suivies de devises en vers : pour le roi, pour MMm.. de Monconseil, d'Aumont, de Boufflers, de Polignac, de Baye, de La Tour du Pin, pour MMIl.. de Baye et de Boufflers. La fête se termine par une Ronde sur l'air de Dame Françoise : Allons, gay, jeunes bergères, Que l'on fête Stanislas.
La musique des 39 airs a été gravée en un cahier de 16 pages et jointe au
volume, qui fut probablement offert au roi Stanislas; il m'a été donné par le prince Wiszniewski.
634
N. 1713. [SEDAINE (MIOEEL)] : RÔLE DE ROSE (dans la comédie de Rose tf. Colas).
Pet. in-ro, papier, XVIIIE siècle, 4 fï. écrits et 8 blancs. Cartonn.
Rôle écrit pour une représentation à Chantilly. La comédie de Rose et Colas avait été jouée pour la première fois le 8 mars 1764; elle fut représentée sur le théâtre de Chantilly le 1er novembre 1771. La partition originale gravée (avec les paroles) m'est aussi parvenue parmi les manuscrits de Condé.
635
N" 1704. [VOISENON (CL.-HENRI DE FUSÉE DE)] : L'ART DE GUÉRIR L'ESPRIT, comédie en un acte et en vers, mêlée d'ariettes.
ln-4°, papier, XVIIIE siècle, 20 ff. ; cartonn.
Le théâtre de l'abbé de Voisenon a été publié à Paris en 1781 (4 vol. in-8°).
Collection de Condé.
636 Nu 1884. BÉRAINVILLE : « L'AGE D'OR, OU TRIOMPHE DE L'IMMORTELLE CATHERINE ALEXIEWNA Ir, IMPÉRATRICE ET AUTOCRATRICE DE TOUTES LES RUSSIES.
Fête-ballet-pantomime en deux actes, à l'occasion du mariage de son auguste fils le grand-duc de Moscovie. Dédié à Sa Majesté Impériale par le Cher P. de Bérainville, avocat au Parlement, ancien conseiller du Roi, lieutenant particulier des eaux et forêts du département de l'Isle de France. Paris, 1776 ».
In-16, mar. rouge doublé de tabis bleu, fil., tr. dor., aux armes impériales de Russie.
Papier, 1776, 46 pages et 4 ff. blancs.
Lortic, janvier 1894.
637
- N° 1490. GOHIER (LOUIS-JÉRÔME) : « LE COURONNEMENT D'UN ROI, essai allégorique en un acte et en prose, suivi d'un vaudeville, par un Avocat au Parlement de Bretagne. Au Temple de Mémoire, 1775 ».
In-4°, demi-veau fauve (Trautz-Bauzonnet). — Ms. autographe sur papier, 1775, 10 ff.
Cette pièce fut imprimée sans nom d'auteur, avec un faux titre portant : « La Comédie de Bretagne, représentée sur le théâtre de Rennes le samedi 28 janvier 1775 ». On dit que le duc de Penthièvre en fit suspendre les représentations ; en effet, plusieurs des principaux de la cour du roi qui venait de mourir (Louis XV) y étaient assez sévèrement traités. Le Luxe est l'abbé Terray, La Flatterie le chancelier Meaupou, Fantôme sans nom le Tripot ou parlement Meaupou, Le Vieil Esclave le maréchal de Richelieu, Le Despotisme le due d'Aiguillon.
On ne connaît pas d'autre œuvre dramatique composée par Gohier, qui.
depuis fut président du Directoire.
Cigongne, n° 1687.
638
N° 1518. SÉGUR ( ALEXANDRE-JOSEPH- PIEn RE, VICOMTE DE) : L'HEUREUSE ÉTOURDERIE, comédie en un acte et en vers.
Pet. in-8°, mar. rouge, fil., tr. dor. (anc. rel.). — Ms. sur papier, écrit en rouge et noir, XVIIIe siècle, 59 ff.
Cette pièce, qui ne paraît pas avoir été représentée, est restée inédite.
Bibliothèque du Palais-Royal (succession de la Reine).
639 N° 1702. FABRE D'ÉGLANTINE (PHILIPPE-FRANÇOIS-NAZAIRE) : « ISABELLE DE SALISBURY, comédie nouvelle, héroïque et lyrique, en trois actes et en prose, paroles de M. Fabre d'Églantine, musique de M. Mengozzi; refusée à rAca-
démie Royale de Musique et représentée au théâtre Montansier le 20 août 1791 ».
In-4°, papier, commencement du XIXe siècle, 51 pages numérotées; cartonn.
Cette pièce n'a pas été publiée; mais on a imprimé les Paroles lyriques d'Isabelle de Salisbury. (s. 1. n. d., in-8° de 26 pages); j'en ai un exemplaire; très rare.
Bibliothèque Cigongne.
640
N° 1822. TALMA (FRANÇOIs-JOSEPH) : 1° Lettre de Talma à son jardinier Louette, s. d. (2 ff.). — 2° Lettre de Talma au duc d'Orléans pour lui annoncer sa représentation de retraite. Le duc d'Orléans a écrit sur la lettre : « reçue le jeudi 17 mars 1825. L. P.d'O. » (2 ff.). — 3° Manuscrit de Talma (XVIIIe siècle) : traité d'art dramatique. Minute, avec nombreuses corrections (15 ff.).
641
N° 1660. MEILHAC (HENRY) : DÉCORÉ, comédie en trois actes et en prose.
ln-4°, papier, 152 pages, mar. rouge à mes armes (Chambolle-Duru).
Don de bienvenue de mon nouveau confrère (1889).
IX. - ROMANS ET CONTES
642 NN 1654. « LA DEVISE DES ARMES DES CHEVALIERS DE LA TABLE RONDE, lesquels estoyent du très renommé et vertueux Artus, roy de la Grande-Bretaigne, avec la description de leurs armoiries ».
Iri-8°, mar. rouge. — Papier, XIXe siècle, blasons peints.
Copie inachevée de l'édition de Lyon, Benoist Rigaud, 1590.
643
N° 307. LE SAINT GRAAL (attribué à GAUTIER MAP). — MERLIN (par ROBERT DE BORON) (1).
Très grand in-fo (0,495 sur 0,335), mar. rouge aux armes de Bourbon-Condé, tr. dor.
— Vélin, XVE siècle, 232 ff., 2 col. de 60 lig., très belle écriture, rubriques rouges, emplacements réservés pour les miniatures et les grandes lettres; l'ornementation de la première page est ébauchée. Il manque un ou plusieurs feuillets à la fin.
Version très détaillée des deux premiers romans de la Table Ronde. Après la table des rubriques, le texte commence ainsi : « C'est cy en cest hystoire cy dessus comment cellui qui trouva ce livre et estrait estoit en ung sien habitacle, la ou il gisoit en son lit, et il oy voix qui parlèrent a luy. Et comment
(i) Nous avons décrit plus haut : 1° (p. 61) Le Saint Graal (Robert et Hélis de Boron); 2° (p. 61) La Queste du Saint Graal (Gautier Map); 3° (p. 42) La Queste du Saint Graal (Robert et Hélis de Boron). Manuscrits du XIII. siècle.
Nostre Seigneur Jhesu Crist luy envoya ung petit livre, la ou il trouva les haultes merveilles'et les grans secretz du Saint Graal. Et si orrez en ce livre la souffrance Nostre Seigneur Jhesu Crist et comment Joseph et Josephes son filz, après la résurrection Nostre Seigneur Jhesu Crist, prescherent la foy et la crestienté, et comment ilz convertirent le roy Evalach, qui ot nom en baptesme Mordrains, et Seraphes, son serourge, qui premiers fut baptisé et ot nom Naschiens. Apres parle comment ilz descendirent de ligniée en ligniée jusques a Galaad. — Cellui qui la haultesse et la seigneurie de si haulte hystoire comme est celle du Saint Graal. ».
Rédaction beaucoup plus détaillée que celle imprimée en 1516 pour Jehan Petit, Galiot du Pré et Michel Le Noir. C'est le Grand Saint Graal ou Joseph d'Arimathie », publié par M. Hucher en 1877 (t. II) d'après un manuscrit de la bibliothèque du Mans.
F. 137 v° : « Si se taist ore atant le conte de toutes les lignies qui de Celidoine yssirent et de Josephe. Et retourne a une autre branche, que on appelle l'istoire de Merlin, que il convient adjouster ensemble a fine force avec l'istoire du Saint Graal, pour ce qu'il en est une branche et y appartient, et commence messire Robert de Borron la branche en telle maniere.
— C'est icy le commencement de Merlin, et commence comment les ennemis d'enfer s'assemblerent ensemble pour prendre comment ilz feroient ung homme qui feust au siecle pour les gens decevoir. ».
Le texte s'arrête au cours du chapitre intitulé : « Cy devise le conte du roy Leodagan et de Cleodalis son seneschal, et de la grant loyaulté qu'il trouva en luy et comment il souspira moult en son cueur des meffaiz qu'il luy avoit faiz ». Cette portion du Merlin comprend la moitié du premier volume de l'édition de Vérard (1498), moins les dix ou douze derniers feuillets; la fin du manuscrit correspond à peu près au f. 197 de l'imprimé.
Voir : « Merlin, roman en prose du xm* siècle, publié avec lp, mise en prose du poème de Merlin de Robert de Boron, par MM. Gaston Paris et Jacob Ulrich » (pour la Société des Anciens Textes français, 1886).
Hôtel de Condé, 4654.
644 N° 1081. LES PROPHÉTIES DE MERLIN.
Pet. in-fo (0,253 sur 0,180), veau brun aux armes du chancelier d'Aguesseau. —
Vélin, XIVe siècle, 164 if., 2 col. de 34 lig., initiales rouges et bleues.
Cette version diffère du texte imprimé dans le troisième volume de la belle édition de Merlin donnée par Vérard. Les prophéties ne sont pas toutes les mêmes, et celles qui se retrouvent dans ce manuscrit et dans l'imprimé ne sont pas placées dans le même ordre. Ainsi, la fin du manuscrit (f. 164) correspond au f. 81 de l'imprimé; la prophétie relative à la prise de Narbonne, qui se lit au f. 83 v° de l'imprimé, se trouve ici au f. 52 et n'est point achevée, le f. 53 étant blanc, tandis que les considérations sur le cours de la lune, qui commencent au f. 54 v°, se lisent dans l'imprimé au f. 125. Une inscription a été grattée à la dernière page du manuscrit; le mot « fin » est en surcharge, et il est difficile de vérifier si l'exemplaire est complet. Il paraît en tout cas manquer un feuillet entre 81 et 82.
On lit sur le premier feuillet : « Iste liber pertinet domui Cornelii Montis ultra Pontem Amari Cordis in crepidine montis Domus Apostolorum », et, d'une écriture postérieure, « Carthusianorum - prope et extra civitatem Leod. ». La montagne de la Chartreuse est à l'est de Liège et domine la lisière du faubourg d'Amercœur; le pont d'Amercœur est sur l'Ourthe et conduit aujourd'hui au fort de la Chartreuse.
Vente Monmerqué, juin 1851.
645-647 Nos 315-317.. TRISTAN.
3 vol. grand in-f" (0,445 sur 0,310), mar. rouge, aux armes de Bourbon-Condé, tr.
dor. - Vélin, seconde moitié du XV siècle, 973 ff. (288, 405, 280), 2 col. de 45 lig., nombreuses miniatures, initiales ornées, rubriques rouges.
Le feuillet de garde de chaque volume porte les armes de Montmorency, avec le bâton de grand-maitre, le collier de Saint-Michel et la devise In man-
datis tuis supersperavi ; sur le premier feuillet et dans les lettres initiales', les armes de Jean du Mas, seigneur de L'Isle, sont répétées plusieurs fois, et son nom se trouve à la fin du premier volume : « Ce premier volume de Tristan est à Jehan Dumas, seigneur de Lisle, ouquel a LX hystoires ».
« Cy comance le livre du vailhant chevalier Tristan, filz du roy Meliadus de Leonnoys et de Bazille sa femme, fille de Félix, roy de Cornoaille, lequel livre a esté translacté de latin en françoys par noble homme Messire Luces, chevalier, seigneur du chastel du Gaad, près de Sallebieres en Angleterre, auquel livre sont contenus tous les grans faictz d'armes du dit T., Lancelot du Lac et Galaat son filz, lesquelx furent les plus vailhans chevaliers du monde au temps du roy Artus de la Grant Bretaigne ». Le texte des deux premiers volumes se retrouve dans l'édition de Vérard, mais celui du troisième en diffère totalement et donne une version développée de la Queste du Saint Graal, de Gautier Map, dont nous avons décrit plus haut (p. 61) une ancienne copie; nous relevons ici, à côté de longues amplifications, des fragments de l'ancien manuscrit copiés mot pour mot ; le compilateur a réuni les aventures de Tristan, Lancelot, Galaad, Parceval, Bohors, etc. Le récit un peu vif de la mort de Tristan et d'Yseult commence au f. 262.
Le dernier chapitre a pour titre : « Comment Sagremor aporta au roy Artus l'escu et l'espée de Tristan et lui compta sa fin, dont le roy et les compaignons de la Table Ronde demenerent grand duel ». Fin : « Si nous lairons a parler du roy Artus et de la royne Genievre et de Mons' Lancelot du Lac et de tous les compaignons de la Table Ronde que plus n'en parlerons cy.
Ainçois finerons nostre livre de Monsr Tristan de Leonnois, le frôn chevalier et le bel, et de Madame la royne Yseult, la bloye fille au roy Anguys d'Irlande, a l'onneur et a la loenge de Nostre Seigneur Jhesu Crist. Amen.
— Explicit le rommans de Tristan et de la royne Yseult la blone royne de Cornoaille. Escript par Gilles Gassien, natif de la ville de Poictiers ».
Ce Gilles Gassien n'est-il pas le même scribe que Gilles Gracien, qui, en 1463, exécutait pour le duc de Nemours un somptueux Miroir historial, dont j'ai le troisième volume? A l'appui de cette opinion, nous ferons remarquer : 1° que l'écriture est identique; dans le Tristan et dans le Miroir, majuscules et minuscules sont absolument les mêmes; 2" que le Tristan fut transcrit
après 1475, alors que les anciens serviteurs de Jacques d'Armagnac, les artistes qu'il occupait, se trouvaient sans emploi. Le scribe Gassien ou Gratien pouvait bien avoir été accueilli par Jean du Mas, qui ne vivait pas loin de Poitiers et qui déjà avait pris à sa solde l'enlumineur chargé de décorer les trois volumes de notre Tristan. Aujourd'hui (1895), grâce aux travaux de MM. Guibert et Antoine Thomas (1), nous connaissons le nom et la vie de cet enlumineur.
Éverard d'Espinques était de Cologne. Venu du pays rhénan à Paris vers 1429, il entra au service du duc de Nemours, et sans doute décora maint volume placé dans la librairie de ce fastueux seigneur. Après la mort de Jacques d'Armagnac, Éverard resta dans les états de son protecteur et se fixa sur les bords de la Creuse, près de Guéret, dans la petite ville d'Ahun, où ses enfants exercèrent la profession de tabellion.
C'est là que Jean du Mas vint le chercher pour l'emmener dans sa seigneurie de L'Isle, où il lui confia divers travaux; un document authentique ne laisse aucun doute à cet égard : l'enluminure de quatre volumes, trois du
Tristan et un du Propriétaire des Choses, dura quinze mois (1er avril 1479 au 1er novembre 1480), et fut soldée sur un mémoire très détaillé; le profit peut être évalué à 2,000 francs de notre monnaie.
Les trois volumes du Tristan sont ici décrits. Le manuscrit du Propriétaire se voit à la Bibliothèque nationale (fr. 9140) et porte aussi les armes de Jean du Mas. Il n'est pas sans intérêt de voir ces épaves de la cour du pauvre Jacques, — enlumineur ou scribe, — .recueillies parle bibliophile-fonctionnaire protégé de Louis XI.
Les miniatures d'Éverard ne brillent pas par la finesse ; on y sent un peu le travail à l'entreprise ; les extrémités sont généralement grossières ; pourtant la science ne manque pas et l'effet est parfois saisissant. La grande miniature paginale qui inaugure notre premier volume est en deux parties (2) : à gauche, l'auteur ou le traducteur à son pupitre; à droite, Tristan, Galaad et Lancelot; le premier, en jacquet, s'appuie sur un bouclier de sinople au
(4) L. Guibert : Ce qu'on sait de l'enlumineur Éverard d'Espinques (Guéret, 1895). — Antoine Thomas : Notes sur l'histoire de la Marche limousine (Toulouse, i895).
(2) bile est reproduite à la fin de ce volume.
645
N° 315. ROMAN DE TRISTAN, xve siècle.
ARMES DE JEAN DU MAS, SEIGNEUR DE L'ISLE.
lion d'or; le second porte un surtout orné de la croix de Saint-Georges.; le troisième porte un écusson bandé d'argent et de gueules. Belle ordonnance, grandes figures; beaucoup de caractère. — La première miniature paginale du tome Il représente une rencontre de cavalerie; c'est un véritable tableau.
— Celle du tome III est à quatre compartiments : le Saint Graal, la réception d'un chevalier, la Table ronde, etc. Ilôtel de Condé, 1654.
648 N" 404. TRISTAN.
Grand ill-ro (0,430 sur 0,320), mar. vert aux armes de Bourbon-Condé, tr. dor. Vélin, première moitié du XVE siècle, 432 ff., 2 col. de 68 lig., 154 miniatures, dont deux occupant une page entière, initiales ornées, pas de rubriques.
Les armes de Jean du Mas sont mêlées aux ornements de la seconde grande miniature ; sur le feuillet de garde sont peintes les armes de Montmorency avec le collier de Saint-Michel, le bâton de maréchal et la devise In mandatis tuis supersperavi.
Ce manuscrit paraît contenir la matière des deux premiers volumes de l'exemplaire précédent; l'exécution est plus ancienne, la leçon meilleure; les miniatures sont plus nombreuses, plus fines, la décoration plus belle.
Jusqu'au f. 261 vo, le texte se compare assez exactement avec celui de l'exemplaire précédent et avec l'édition de Vérard; puis, jusqu'au f. 285 vo, on remarque de nombreuses variantes, la version est plus complète; enfin, jusqu'au f. 423 v°, l'analogie cesse complètement et ne se retrouve que dans les huit derniers feuillets. Voici le début : « Apres ce que j'ayleu et releu et pourveu par maintes foiz le grant livre de latin, celui meismes qui devise apertement l'istoire du Saint Graal., ge, Luce, chevaliers et sires del chastel del Gat, voisins prouchains de Saliberes,. enpren a translater de latin en françois une partie de ceste ystoire. ».
Le manuscrit se termine avec l'arrivée de Tristan à Kaamelot, où le roi Arthur va donner de merveilleuses fêtes. Là s'est arrêté le scribe, et le manuscrit en lui-même est complet. Il n'a certainement pas été commandé par
Jean du Mas, qui a fait ajouter ses armes aux ornements de la seconde « histoire », sans y joindre sa signature; car ce n'est pas lui, c'est son petit-fils, Jacques, qui a tracé les mots que l'on peut déchiffrer au verso du 432" et dernier feuillet : « Ce livre est à Jacques Dumas, s' de Lisle. J. DUMAS ».
Il est probable que cette acquisition a précédé le travail d'Éverard d'Espinques; assurément, nous avons sous les yeux un manuscrit plus ancien. Comment expliquer la présence, dans une petite collection, de deux exemplaires aussi coûteux du même ouvrage? On peut entrevoir une série de petits problèmes que nous n'essaierons pas de résoudre et que nous avons déjà effleurés (1).
649
N' IL 11. LA MORT DU ROI ARTHUR, (par GAUTIER MAP).
Grand in-4° (0,255 sur 0,210), mar. bleu à mes armes et chiffre, tr. dor. — Vélin, XIIIe siècle, 74 ff., 2 col. de 33 lig., 6 grandes lettres enluminées, initiales rouges et bleues.
« Apres ce que maistres Gautiers Map ot tracié des aventures dou Graal assez soufisament si com il li sambloit, si fu avis au roi Henri son seignor que ce qu'il avoit fet ne devoit pas soufire se il ne racontoit la fin de ceaus dont il avoit fet devant mancion, et cornent cil morurent de qui il avoit les proesces ramanteues en son livre. Et por ce recomança il ceste deriene partie. Et quant il l'ot mise ensemble, il l'apela la Mort lou roi Artus, por ce que vers la fin est escriz cornent li rois Artus fu navrez an bataille de Salebieres ; et cornent il se parti de Girflet qui tant li fist compaignie que apres lui ne fut nus hom qui le veist vivant. Si comença en tel meinere maistres Gautiers ceste derriene partie ».
Texte complet et bien conservé. Version ancienne, très supérieure à celle imprimée au XVe et au XVIe siècle à la suite de Lancelot. Dans ses notices sur les manuscrits de la Bibliothèque du Roi, où l'on trouve, soit dit en passant, une si charmante et si complète étude sur les romans de la Table
(i) Notice générale sur la collection de Du Mas, t. I, Introduction.
Ronde, M. Paulin Paris a transcrit l'explicit de ce roman (t. I, p. 131). A la suite des lignes qu'il cite, nous trouvons dans notre manuscrit, à côté d'un écu effacé dont le chef était de gueules, ces mots : « Ci faut li livres de la mort le roi Artus », et ceux-ci, en partie effacés : « Liber domini Brexiadi
de Salis. Qui scripxit Bo. de Gualandis existens cum co in regimine muttriesi (?) ». Au verso de ce feuillet, cette autre inscription : « Iste liber est mei comitis Manfredi de Lanido (?) », la date 1390, puis ces mots écrits par un Italien, « vale pochi quatrini », rayés ensuite par un autre Italien qui signe Lionardo Bartolini.
Sotheby, Londres, décembre 1852.
650 N° 1437. CLÉRIADUS D'ANGLETERRE.
ln-fa (0.,320 sur 0,220), mar. rouge, fil., petits fers, tr. dor. (anc. rel.). — Vélin, XV. siècle, 128 ff., 2 col. de 39 lig., initiales en or et couleurs, emplacements réservés pour des miniatures; titre ajouté postérieurement.
« Apres le temps du roy Artus et des compaignons de la Table Ronde, il fut en Angleterre, laquelle estoit appellée pour lors la grant Bretaigne, un roy que l'on appelloit Phelippon. ». Fin : « Et finira icy le romant de Cleriadus et Meliadice sa femme et plus n'en parle pour le present, sinon que le benoist Roy de gloire vueille avoir mercy d'eulx et de nous quant il lui plaira. Amen, Deo gracias H. Version bien complète et différant peu de celle que Michel Lenoir a éditée en 1514.
Le volume a fait partie des bibliothèques de Nicolas Moreau, sr d'Auteuil, trésorier de France à Paris, et du marquis d'Aix, à la Serraz. Le dernier feuillet porte des inscriptions du XVIe siècle : « A Monsieur le cardinal de Lohéac. — Presto est victoria forti », etc., — et une signature, « Ryeux ».
Techener, mars 1864.
651 N° 1486. ROMAN D'ALEXANDRE.
In-fo (0,330 sur 0,243), mar. rouge aux armes du prince Eugène de Savoie.— Vélin,
XVe siècle, 70 if., 2 col. de 34 lig., rubriques rouges, 83 belles miniatures de différentes grandeurs, initiales en or et couleurs.
« Cy commance le livre et la neuve histoire du bon roy Alixandre, qui fu filz Nectanebus, qui jadis fu roy et seigneur de Egypte, et de la royne Olirnpias, qui femme estoit du roy Philippe, seigneur de Macédoine, lequel roy Alixandre par force conquist tout le monde. — Puisque le premier père de l'umain linage fu créé a l'image de son createur le roy de gloire. ». Ce prologue vante la science des Égyptiens (astronomie, etc.), et met en scène Nectanébus. Le dernier chapitre est intitulé : « Comme la royne Olimpias fu prinse a force et livrée a mort » (1).
Ce beau volume a fait partie de la librairie de Jacques d'Armagnac, duc de Nemours. Ses armes sont peintes sur le premier feuillet, et sur le dernier on lit : « Ce livre a LX feuilles, histoires IIII". Ce livre est au duc de Nemours, conte de la Marche. JAQUES. Pour Cariât (2) ». Le secrétaire du duc a donc compté 60 feuillets et 80 histoires; rien ne manque, et le livre est tel qu'il fut envoyé à Carlat par Jacques d'Armagnac, sauf la reliure dont l'a revêtu le prince Eugène. Comment est-il entré au Belvédère et comment en est-il sorti? Nous savons seulement qu'il figurait dans la bibliothèque d'Héber, et nous relevons, sur un des feuillets de garde, la note suivante : « 1819. Payn et Foss, £ 22 ». Depuis, le volume a fait partie de la bibliothèque Cigongne.
Assez bien composées, les miniatures sont d'une exécution grossière et sentent un peu la pacotille. Le travail a-t-il été exécuté sous la direction de l'enlumineur de Cologne? Le style parait bien être le même que celui du Tristan décoré par Éverard d'Espinques, l'écriture aussi est identique.
652 N° 1082. OCTHOVIEN.
Grand in-fo (0,373 sur 0,270), ancienne reliure en bois bien conservée, recouverte de mar. brun, fers à froid, fermoirs et bossages en cuivre. — Papier, XVe siècle, 253 ff.,
(1) Voir l'ouvrage de M. Paul Meyer intitulé : Alexandre le Grand dans la littérature française du moyn âne, Paris, 1886, 2 vol. in-8°.
(2) Celte signature est reproduite à la fin du volume.
2 col. de 41 lig., rubriques rouges, 125 curieuses figures peintes; filigrane : écu à trois fleurs de lys surmonté d'une couronne ducale.
« Le livre des haulx fais et vaillances de l'empereur Octhovyen et de ses deux filz et de cheulx quy d'eulx descendirent ». Ce titre est précédé d'un prologue où l'auteur anonyme s'exprime en ces termes : « A la requeste de noble et puissant chevalier et mon très honoré seigneur Jehan, seigneur de Crequy et de Canappes, ay mis et fermé mon pourpos de mettre par escript en langaige maternel les nobles fais d'armes et perilleuses adventures, paines et perilz que jadis advindrent a ung noble empereur rommain, lequel se nommoit Octhovien, de ses enffans et de ceux qui de lui dessendirent., selonc ce que j'ay trouvé en ung livre en ryme dont je ne sçay le nom de l'acteur. ». Texte : « Jadis, pour le temps que on contoit VIIC et XIIII ans appres le crucefiement de Nostre Sauveur JhesuCrist, rengnoit en France le noble roy Dagombert, qui fu le Xlllle roy de France, et pour ycellui temps succedoit en l'empire de Romme ung très noble et vaillant empereur, lequel fut nommé Octhovyen. ». — Fin : « Icy fine la vraye histore de l'empereur Octhovyen le premier, et de ceulx qui de luy descendirent, lequel livre fu mis de rime en prose le premier jour de may l'an mil imc LIIII. Explicit ».
C'est donc pour Jean, sire de Créqui et de Canaples, premier chambellan de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, mort très âgé en 1474, que l'ouvrage a été composé, d'après un autre ouvrage en vers s'il faut en croire le prologue. Notre manuscrit a été exécuté pour un membre de la famille de Croy, ainsi que le prouve l'écu compris dans la première grande lettre du texte ; vu l'âge du volume, cet écu ne peut appartenir qu'à Philippe, isire de Croy et d'Araines, baron de Renty et d'Aerschot, qui épousa en 1444 Jacqueline de Luxembourg, fille du connétable de Saint-Paul.
Une version abrégée de ce roman a été imprimée sous le titre de Florent et Lyon, enfans de Vempereur de Rome.
M. Monmerqué, à la vente duquel j'ai acheté ce manuscrit, a inséré plusieurs notes en tête du volume; celle-ci mérite d'être relevée : « Chassériaux, qui tenait le dépôt bibliographique, était associé avec Eckart fils de Valenciennes. Eckart avait acheté ce manuscrit à la vente des livres de la maison de Croy-Solre. La bibliothèque de Valenciennes possède beaucoup de manus-
crits qui proviennent de cette famille. Je dois ce renseignement à M. Arthur Dinaux, bibliothécaire et archiviste de Valenciennes, qui est venu me voir aujourd'hui, 24 novembre 1839 ». C'est de Chassériaux que M. Monmerqué tenait ce manuscrit.
653
N° 924. LA SALE (ANTOINE DE) : « LE PARADIS DE LA REINE SIBYLLE. Du PARADIS TERRESTRE ET DES TROIS PARTIES DU MONDE ».
In-4°, vélin (0,235 sur 0,167), XVe siècle, 36 ff., 18 miniatures, rubriques rouges, veau brun aux armes de Condé.
Les opuscules contenus dans ce volume font partie de la Salade imprimée pour Michel Le Noir en 1522. Ils correspondent aux ff. 20 VO à 27 vo, 41 v* à 43 VO et 39 de l'imprimé. Sans être parfaite, cette version est supérieure à la rédaction imprimée, souvent fautive. On sait que la Salade, écrite entre 1438 et 1442, fut composée pour l'éducation de Jean de Calabre, fils du roi René, dont Antoine de La Sale était alors gouverneur. Nous ne pouvons déterminer le rang qu'occupe le contenu de notre manuscrit dans la rédaction de cette compilation, l'écriture étant la cursive que l'on rencontre dans beaucoup de manuscrits du milieu du XVe siècle ; les différences notables que présente avec l'imprimé la seconde partie de notre manuscrit nous permettent cependant de croire que nous avons ici la copie d'une première rédaction. On ne connait de la Salade qu'un seul manuscrit, conservé à Bruxelles, et qui diffère peu de l'imprimé (1); le nôtre a donc le mérite de la rareté. Il fut offert par Antoine de La Sale à la duchesse de Bourbon, Agnès de Bourgogne, veuve en 1456, morte en 1476. Comme La Sale parle ici du duc, notre manuscrit est donc antérieur à 1456.
Le recto du premier feuillet est occupé par une vue du mont et du lac de Pilate. Au verso, la dédicace à la duchesse de Bourbon : « Tres excellente et très puissante princesse et ma très redoubtée dame madame la duchesse
(1) Voir l'édition qu'en a donnée récemment M. Sôderbjelm (t. II des Mémoires de la Société néo-philologique d'Helsingfors). Voir aussi l'érudit, spirituel et amusant article consacré par M. Gaston Paris au Paradis de la reine Sibylle (Revue de Paris, i5 décembre i897).
de Bourbon et d'Auvergne, contesse de Clermont, de Fourez et dame de Beaujeu, etc. Tres excellente et très puissante princesse et ma tres redoubtée dame, je me recommende aux très bonnes graces de mon très redoubté seigneur et de vous, mais c'est tant et si très humblement que je sçay et puis. Et car toute promesse se doit loyaulment acquiter, pour ce, ma très redoubtée dame, vous envoie par escript et pourtrait les mons du lac de Pilate et de la Sibille, qui autrement sont que en vostre tapisserie ne sont faiz; et aussi tout ce que je ay peu veoir et moy informer par les gens du pais le XVIIIe jour de may l'an mil cccc xx que je y fus ; et ce pour vous obtenir ma promesse et afin que de ma foy je ne puisse estre reprins si jamais venoie en vostre presence ». Notons en passant que la duchesse de Bourbon possédait une tapisserie représentant les monts du lac de Pilate et de la Sibylle..
Les ornements qui entourent cette page comprennent un emblème composé de deux C et d'un X, suivis d'un anneau avec pointe transversale, assez semblable à la broche dont les femmes se servent aujourd'hui pour fermer ou orner le col de leur vêtement. Nous retrouvons cet emblème semé sur le fond bleu de la miniature qui occupe la page suivante (f. 2 r°) : sous un dais rouge, un tabouret couvert d'un moelleux coussin supporte un écu aux armes d'Agnès de Bourgogne, duchesse de Bourbon; debout, une femme, qui doit figurer la Sibylle, présente à l'écu la sorte de broche dont nous venons de parler; ses bras sont cachés par deux grandes ailes, l'une verte, l'autre rouge, qui prennent naissance au poignet. Près d'elle, à hauteur du genou, un écu fascé-ondé de sable (ou argent) et de gueules, surmonté d'une couronne. Cet écu présente une certaine analogie avec celui des Rochechouart, mais il est impossible d'expliquer la présence ici des armes de cette famille, et nous préférons y voir celles que La Sale attribue à la Sibylle, dont la robe, coupée par la couronne, se continue d'ailleurs avec les métaux de l'écu et se relève en queue. L'objet qu'elle tient des deux mains serait-il la « vergette » d'or qu'elle remit au chevalier qui la visita?
Au verso du second feuillet commence le texte : « Commencement. Et premièrement diray du mont du lac de la royne Sibille, que aucuns apellent le mont du lac de Pilate, pour ce que es parties de la duchié de Spolit
(Spolète) et ou terrouer de la cité de Norse (Norcia), ou le dit mont est, en icelles parties se compte que quant Titus. ». Le verso du f. 5 et le recto du f. 6 sont occupés par la carte (en couleurs) qu'on trouve (gravée) dans l'édition imprimée; on y relève quelques variantes. Les miniatures reproduisent les scènes tirées du sujet, ainsi que la fleur du « pollibastro » et la fleur aux cent feuilles : le centofoglie et le poliastro, qu'Antoine de La Sale a dû voir dans l'excursion qu'il fit au mont de la Sibylle au mois de mai 1420, ont aujourd'hui disparu de la région.
Une étude comparative de notre manuscrit et de l'imprimé relève de la critique et nous entraînerait trop loin ; nous nous bornerons à signaler deux points. Le chevalier allemand dont La Sale a vu le nom tracé sur le mur de la « cave » du mont de la Sibylle s'appelle dans l'imprimé « Her Hans Wanbranbourg », et dans le manuscrit « Her Hans Wanbanborg ?. Parmi les personnages auxquels La Sale conta son excursion en 1422, à Rome, l'imprimé cite « l'évesque de Saint-Denys en France a ; le manuscrit dit « l'abbé de Serlis en France ».
Fin du Paradis de la reine Sibylle, f. 27 : « Lesquelles choses, pour rire et passer temps, pour monstrer a chacun que le contraire, j'ay mis tout en escript, duquel, ma très redoubtée dame, je vous mande le double affin que de ma promesse ne puisse estre reprins, et aussi que si le plaisir de mondit seigneur et le vostre feust d'y aler, ainsy que souventes fois apres disner ou soupper avez acoustumé de vous esbastre tout a pié, disant voz heures en actendant l'eure du soupper, du après soupper de vous rectraire, ce vous seroit un grant plaisir et y acquerriés grandisme pardon, qui vous mectroit toute vestue en paradis, et la pourriez mectre en escript ses poz de feu grezoys, vos plumes et vionlettes, et les noms et devises et de ceulx et de celles qui en vos compaignies seroient. Si prie aux dames premièrement, et puis a messeigneurs de vos compaignies que quant ilz yront et m'y verront, que entre les autres obliez leur plaise a souvenir de moy quant autre part ne penseront. Mais entre tant que ce soit, ma très redoubtée dame, se il sera chose en quoy servir je puisse mon très redoubté seigneur et vous, quant voz plaisirs seront de le moy mander et commender, soiez certains que très lieement a mon povoir l'acompliray. Et se scet le très souverain Dieu des dieux,
des deesses et de toutes les sibilles, qui par sa très saincte grace vous esliesse tous deux et tous ceulz qui bien veulent ».
F. 28. « Encores, ma très redoubtée dame, par cest autre livret qui s'ensuit pourrer veoir les régions et provinces des m parties de ce monde, commençant au paradis terrestre. Ou nom du Père et du Filz et du Saint Esprit, un vray seul Dieu en ni noms et en m personnes, sans commencement et sans fin, vueil cy escrire et faire mencion et premier vueil parler du paradis terrestre, qui est le chief du corps de toute la terre. Et puis diray. ». La suite comme dans l'imprimé, du f. 41 au f. 43 v°, fin du chapitre; quelques variantes. Là s'arrête la similitude, et nous passons à une description des trois parties de la terre qui diffère totalement de celle que donne l'imprimé (f. 39).
Le verso du dernier feuillet porte cette mention, écrite au XVe siècle : « Ce livre feust a feu Madame Agnes de Bourgoigne, en son vivant duchesse de Bourbonnois et d'Auvergne ». A quelle époque le volume est-il sorti du château de Moulins? Cent ans après la mort de la duchesse, il appartenait au savant et jovial auteur des Bigarrures et touches du seigneur des Accords, qui a écrit son nom et sa devise sur la première page : « Ce livre est à moy, Tabourot, 1576. A tous accords ». C'est le père du Grand Condé qui fit apposer ses armes sur les plats du volume.
654
N° 1572. LES ÉVANGILES DES QUENOUILLES. — LES ADVINEAUX AMOUREUX.
— LES DITZ ET VENTES D'AMOURS.
ln-Co (0,368 sur 0,252), mar. bleu, tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). — Vélin, XVe siècle, 124 ff., 2 col. de 27 lig., deux miniatures en camaïeu, initiales en couleur, rubriques rouges.
F. 1. « Cy apres sont contenues les Evvangiles que l'en dit des quenoulles, dittes et certiffiées par femmes, ou la plus saine partie adj ouste foy et voulentiers mettent a effet ; et la premiere qui jadis les mist avant fut une demiselle de village nommée Transeline la toutte vielle et comme l'en dit jalouse de son mary, bel et jeune, sur qui maint aguet jour et nuit mettoit ». -
F. 15 r* : « A tant finent les Evvangiles des quenoulles jadiz recueillies par honorables et discrettes personnes maistre Fouquart de Cambray, maistre Antoine Duval et Jehan d'Arras, dit Caron ». — Une sorte de supplément des Évangiles occupe le reste du f. 15, les ff. 16 et 17 et partie duf. 18; il commence par ces mots : « Depuis les précédentes evvangiles est avenu que un homme et sa femme aloient de Lille a la Bassée, et environ Fournes les surprint la nuit. ».
F. 19 : « Cy commence le livre de plusieurs demandes et responses faittes en amours et aultrement a tous propoz, et aussi de venditions en amour ».
Ce sont les Advineaux amoureux. F. 103 VO : « Explicit ».
Une édition de l'Évangile et des Advineaux a été publiée au XVe siècle, chez Colard Mansion, à Bruges; elle est, depuis longtemps, de toute rareté. Ces deux ouvrages ont été réimprimés en 1829-1831, dans la collection des facé- ties de Techener. En 1855, P. Jannet a inséré les Évangiles des quenouilles dans sa Bibliothèque Elzévirienne, et s'est servi du présent manuscrit.
F. 104. « Cy s'ensieuvent ung grant nombre de venditions en amours jadis trouvées et compillées par gentilz cœurs amoureus » (en vers). Les Ditz et ventes d'amours se présentent ici dans une leçon plus longue que celle des imprimés, 180 couplets au lieu de 66. (Voir la publication de M. de Montaiglon dans le Recueil des poésies françoises, Paris, Jannet, 1856, V, 205).
Bibliothèques Mac-Carthy, Crozet, Cigongne.
655-669 NOl 1496 à 1510. SCUDÉRY (M'.LE DE) : ARTAMÈNE, OU LE GRAND CYRUS.
45 vol. inr4°, papier, XVIIe siècle, mar. bleu à mes armes.
Ce manuscrit, copié sur la troisième édition (1653), et préparé pour une édition nouvelle, est couvert des corrections autographes de l'auteur.
Vente Renouard.
670 N* 1707. [CHAULIEU (GUILLAUME AMFRIE DE)] : « LA PERFECTION D'AMOUR, fable, à S. A. S. Mar le Duc a.
ln-4°, cart., dos rouge (reliure originale). — Papier, premières années du XVIIIe siècle, 20 ppPublié dans les œuvres de Chaulieu, édition de 1774, t. I, p. 284.
Collection de Condé.
671 N° 993. « LE PRINCE NÉROLY ET LA PRINCESSE TATICÉE, histoire tragique et véritable arrivée quinze cents ans avant le commencement du monde.
Prix, quatre croquignolles. Se vend à la Marotte, chez l'Étourdie, quay des Rats ».
Pet. in-4°, papier, XVIIIE siècle, 98 pp., ancienne et belle reliure en mar. rouge, fers, fil., tr. dor., aux armes de Bourbon-Condé.
Conte licencieux qui paraît contenir des allusions historiques dont je n'ai pas pu pénétrer le sens. La dédicace est adressée par « Moustache, chatte fort raisonnable, à la Jeunesse, chef du conseil de Momus, généralissime des troupes du roy de la gent rongeante, et surintendant de ses bâtiments ».
Collection de Condé.
672 N° 1204. GENLIS (M"" DE) : LA DUCHESSE DE LA VALLIÈRE.
Manuscrit olographe incomplet, XVIIIE siècle, 158 pp., plusieurs cahiers in-4° dans un portefeuille violet.
Ce roman a été publié en 1804. 673 N° 1465. NOGARET (FÉLIX) : TRAIT SINGULIER DE TENDRESSE FILIALE, conte.
Notes diverses.
Pet. in-8°, papier, autographe, XIxe siècle, 10 ff., demi-veau fauve (Trautz-Bauzonnet).
Nogaret est auteur de contes assez libres, imprimés au commencement de ce siècle.
Bibliothèque Cigongne.
674-676
N0' 1901-1903. VIGNY (ALFRED DE) : LA CONJURATION DE CINQ-MARS, histoire du dix-septième siècle.
2 tomes en 2 vol., et i vol. de notes et documents, in-fo, dos et coins mar. vert, fil., dos orné, tête dor. — Papier, XIxe siècle; t. 1, 367 ff., t. II, 418 ff., notes et documents, 183 ff.
C'est l'original autographe, celui qui a servi pour l'impression.
677
? 1003. ARETINO (PIETRO) : « IL DIALOGO OVERO IL PIACEVAL RAGIONAMENTO de l'Aretino, nel quale Giulia cortegiana tratta della vita sua con Madalena. Opera mai stampata ».
Pet. in-8°, veau brun, dos mar. vert. — Papier, XVIE siècle, 391 pp. Au verso du titre, on a effacé un sonnet français écrit au XVIE siècle.
C'est l'opuscule obscène connu sous le nom de la Puttana errante.
Hôtel de Condé, 1673.
678 N° 1430. « VENERE E PRIAPO TRIONFANTI ».
In-4°, mar. vert, fil., tr. dor. (anc. 'J'el.). — Papier, XVIIE siècle, 265 pp., titre peint à la gouache.
P. 1. « L'Alcibiado fanciullo a schola, di P. A. ». — Copie exacte de l'édition imprimée (Orange, 1652), y compris l'avis de l'imprimeur. Faussement attribué à l'Arétin, cet ouvrage fort libre serait, d'après le marquis Girolamo d'Adda, de Ferrante Pallavicino. D'autre part, dans une lettre adressée à M. Meizi, M. Bassegio établit que l'ouvrage a été imprimé à Genève par Stoer; l'auteur serait un Italien réfugié en Suisse, Gregorio Leti.
P. 127. « Stanze amorose sopra gli horti delle donne, e in Iode della menta. In Venetia, 1574 ». — Copie de l'édition de Venise, petit in-12 de 48 ff. La première partie, « Stanze sopra gli horti delle donne », est le
poème de Luigi Tansillo intitulé Il Vendemmiatore et imprimé à Naples en 1534. Les deux parties de l'ouvrage furent ensuite publiées séparément : Stanze sopra gli horti dette donne, 1537; Stanze in Iode de la menta, 1538. Molini a donné en 1790 une belle édition du Vendemmiatore; j'en ai un exemplaire sur vélin.
P. 212. « Stanzedel dottissimoM. Lodovico Ariosto Ferrarese ». — Imprimées à la suite du précédent opuscule : Stanze amorose, "Vmise, 1574, ff. 3739.
P. 219. « Sonetti, stanze, madrigali » (quelques-uns en français); plusieurs sont signés : « abbate Lazzarini, Thomaso Stilliani », P. 233. « Il Giardiniero, di Cesare Orsino ».
P. 242. « 1 sedici sonetti di Pietro Aretino stampati a piè delle sedici figure lussoriose intagliate da Marc-Antonio. Corona di Cazzi ». — Ces sonnets de l'Arétin, composés d'après les gravures de Marc-Antoine Raimondi, ont été imprimés au XVF siècle, puis insérés en 1735 dans le Recueil de pièces choisies rassemblées par les soins du Cosmopolite.
Cigongne, n° 2192.
679
N° 949. SAN-PEDRO (DIEGO DE) : LA PRISON D'AMOUR.
Pet. in-4° (0,178 sur 0,133), mar. vert, tr. dor., aux armes de Bourbon-Condé. —
Vélin, commencement du XVIE siècle, 91 ff., lettres ornées, rubriques rouges.
Version française du roman espagnol Carcel de Amor; le récit de l'auteur est traduit en prose, mais les lettres qu'il attribue à Lérian et à Lauréole sont en vers français. C'est la traduction publiée à Paris en 1526 et en 1533, mais avec de nombreuses variantes.
Hôtel de Condé, 1673.
680 N° 1389. BIDPAI : FABLES, traduction allemande.
In-fo (0,350 sur 0,260), mar. rouge, fil., tr. dor., fermoirs en cuivre (anc. ni.). -
Vélin, xve siècle, 183 ff., 40 lig. à la page, 132 grandes miniatures, initiales rouges et bleues, rubriques rouges.
« Es ist von den alten Wisen der Geschlecht der Welt dis Buch, des ersten in indischer Sprach geticht, und darnach in die Buchstaben der Perse verwandelt, davon haben es die Arabischen in ir Sprach bracht, furer ist es zu hebraischer Zungen gemacht, zu lest zu latin gesatzt und jetz in tutsche Zung geschriben. ». C'est ainsi que débute notre manuscrit, qui ne porte pas d'autre titre. Ces fables, dont l'original sanscrit a été composé, à ce qu'on croit, par Vichnau Sarma et intitulé Pantcha tantra ou les « Cinq Sections », sont plus connues sous le nom de Calila et Dirnna qu'elles portent dans la version persane attribuée à Bidpai ou Pilpai (Calila et Dimna sont les deux chacals qui jouent le principal rôle dans cette suite d'apologues). Elles ont été traduites et même imprimées à peu près dans toutes les langues. La version allemande qu'on lit dans notre manuscrit a été faite par les ordres d'Éberhard Ier, duc de Wurtemberg, d'après la traduction latine que Jean de Capoue, travaillant lui-même sur la version hébraïque, avait donnée au XIII' siècle. Elle a été imprimée pour la première fois en 1493 à Ulm, avec des gravures sur bois qui paraissent être une grossière imitation des miniatures dont notre manuscrit est décoré. Celles-ci, dignes des meilleurs quattrocentisti allemands, sont attribuées à Israel von Mecheln l'ancien (1).
Les figures y ont des dimensions tout-à-fait exceptionnelles dans les manuscrits. Elles ont reçu les éloges de Cornelius et d'Overbeeke.
Nous avons sous les yeux le manuscrit présenté par le traducteur inconnu au duc Eberhard, ou tout au moins une copie faite et décorée pour ce prince.
Le premier feuillet est orné des armes du duc et de sa femme, Barbara, fille de Ludovic, duc de Mantoue, qu'il avait épousée en 1474. Les deux écus sont soutenus par deux anges sortant de deux grands palmiers qui entourent toute la page; au dessous, la devise Attempto (cette devise et ces palmiers se retrouvent sur plusieurs feuillets). Au verso, une grande miniature représente le traducteur offrant son livre au duc. Le texte commence au recto du second feuillet ; on voit dans la première initiale l'auteur indien écrivant ; les
(1) Une de ces peintures est reproduite à la fin de ce volume.
680
N° i389. VERSION ALLEMANDE DES FABLES DE BIDPAï, xve siècle.
armes d'Éberhard et de Barbara sont reproduites dans les ornements qui encadrent cette page.
Le manuscrit n'est pas terminé; il manque de 16 à 18 lignes pour que la dernière fable soit complète.
Acheté à Londres en juillet 1860.
681
N° 1154. LE SULTAN MAHMOVD ET SES TROIS FILS, conte. Arabe vulgaire.
In-8°. papier, 11 ff., cartonn.
Prise de la Smalah.
X. — MÉLANGES LITTÉRAIRES.
682
N° 1529. ORUS ApOLLO, traduction française anonyme.
In-4°, vélin (0,498 sur 0,142), XVIE siècle, 29 ff., 18 lig. à la page, une miniature, rel.
originale en veau brun richement orné.
Les plats de la reliure portent d'un côté les armes de François Ier et de l'autre celles de sa mère, Louise de Savoie, duchesse d'Angoulême, d'Anjou, etc. (1). Le traducteur anonyme ne la nomme pas, mais c'est à la duchesse d'Anjou qu'il offre son livre : « Tres noble dame et excellente princesse., me suis travaillé tout le temps de ma jeunesse a exercer mon esprit pour povoir parvenir quelques foys a faire chose qui pleust a mes princes, entre lesquelz vous tiens ma souveraine comme povre puisné d'Anjou.
Doncques pour mon essay et commencement m'est venu entre les mains ung livre grec, lequel a fait un auteur nommé Orus Appollo en égyptien, qui parle comment et en quelle maniere les prestres d'Egypte escrivoient leurs secretz sans lettres, seulement par figures. Ay translaté ce petit livre de grec en françoys ».
La miniature précède l'hiéroglyphe de l'éternité. Elle représente un lion couronné d'une couronne fleurdelysée, tenant en laisse un ours enchaîné; dans le fond, une montagne, derrière laquelle apparaît un soleil aux rayons
(1) On distingue clairement à droite les armes de Savoie, de gueules à la croix d'argent. S'il s'était agi de la reine Claude, femme de François Ier, que nommait l'auteur du Catalogue Yéméniz, le décorateur aurait mis des lys et des hermines (France et Bretagne).
d'or. Le traducteur, dans sa dédicace, donne le sens de la figure : c'est l'image symbolique de la victoire du roi sur les Suisses à Marignan.
Vers le temps où notre « puîné d'Anjou » offrait à sa suzeraine, Louise de Savoie, la version française des Hiéroglyphes, Bernardo Trebati de Vicence en faisait une traduction latine, imprimée avec le texte grec en 1521, à Paris, pour Conrad Resch. Notre manuscrit paraît inédit.
Vente Yéméniz, 1867 (no 2099).
683 N° 1427. RECUEIL D'OPUSCULES MORAUX, en latin.
In-fo (0,337 sur 0,225), cuir de Russie à comp. dor. — Deux manuscrits italiens sur vélin, XIVe siècle, 18 ff. (le 9e blanc), grandes initiales enluminées comprenant des sujets, lettrines ornées.
Le premier manuscrit contient deux opuscules, sans titre ni explicit, mais qui sont bien connus : 1. [DISTICHA DE MORIBUS AD FILIUM]. « Cum animadverterem quam plurimos homines graviter errare. ». On sait que cet opuscule, plusieurs fois imprimé au XVe siècle (voir Hain), est attribué à Caton. Il est suivi, dans notre manuscrit, d'un sonnet du copiste, qui s'excuse de n'avoir pas exécuté son travail d'une manière digne de l'auteur, c'est-à-dire de Caton ; s'il l'a fait, c'est seulement pour complaire à son « gentil seigneur », Matteo del Zerra ou plutôt del Cerra.
No comme se convene a tanto auctore Ch' omne moralita comprexe imbreve In questo so libretto, e chi de leve
In chor l'avrà, porà schivare errore; Ma comme piaque al meo zentil segniore A1 quale indegno de tegnir la streve Seravi, et a pè fo passar la seve Per fargli' 1 vado inanci, e po' 1 spin tore, L'o scritto e fatto si come' 1 m'impoxe.
E per servirlo in man la penna tolsi E comincialo e femi anzi la croxe.
E qui de quel che so alquanto volsi Mostrar Matheo per satisfar del Zerra, Lo quale omne vertude en si reserra L'amor che porto al padre et a1 figliolo Sal' quel ch' el mundo fe sol da lui solo.
2. [FORMULA HONESTÆ VITÆ VEL DE QUATUOR VIRTUTIBUS CARDINALIBUS]. Nous avons déjà parlé de ce traité à propos de la traduction française de Jean Courtecuisse (voir t. I, p. 226). Écrit au IVe siècle par un anonyme, imité au VIe par Martin, évêque de Braga, cet opuscule fut le plus souvent attribué à Sénèque et imprimé avec ses œuvres (éditions de Trévise, 1478; de Venise, 1492). Dans notre manuscrit, ce traité est donné à Martin; il est précédé de la lettre par laquelle Martin offre au roi Miton la Formula honestae vitae.
3. Le second manuscrit, de la même époque que le précédent, mais d'une autre écriture, ne porte pas de titre. Il commence par un court prologue : « Boetius, in primo libro Consolationum tractans de viris, prudentia testatur etayt. ». Texte : « Imperator quidam, Eradius nomine, ex uxore Legiptia filium nomine Benignum procreavit. ». Cet empereur Eradius n'est autre qu'Heraclius, et nous avons ici une rédaction de YHistoria septem Sapientum; elle se termine par ces mots : « Explicit libellus muliebri nequitia plenus ».
Le style des enluminures est le même dans tout le volume. Ces manuscrits étaient reliés jadis avec le cantique dédié à Bruzio Visconti et proviennent probablement de sa bibliothèque. M. Robinson les a acquis de la famille Archinto et me les a cédés.
684 -.
N° 1942. Volume composé de quatre doubles feuillets d'un recueil de traités et de pièces de morale et de dévotion (0,280 sur 0,190). Écriture à deux colonnes de la fin du XIIIe siècle. 1 (ff. 1 et 2). Fragments du traité (1) qui, dans le ms. français 25247 de
(1) Ce traité est intitulé : « Ci commencent les Moralitez des philosophes en romans 1, dans un manuscrit du xm* siècle, où il est copié à la suite de l'Image du monde en prose, et avant deux versions françaises de l'Apocalypse. Ce manuscrit vient d'être acquis par la Bibliothèque nationale (1899).
la Bibliothèque nationale, est intitulé : « Ch'est le livres de Moralités », et commence par les mots : « Talens m'est pris ke je racountasse l'enseignement des philosophes de chelê clergie qui est apelée Moralités. ». Notre fragment contient les paragraphes qui commencent ainsi : « Eschvemens est departir les vretus de ces vices qui ont samblance de bonté. — Ensegnemens est une vretus de science d'aprendre les non sachans. — Deus manieres sont de larguece, la premiere est de gaitier la soie chose, l'autre est de sagement donner. Cils gete la soie chose qui pantonniers et putains et licheours en paist. — Misericorde est une vretus qui fait le cuer tenre et piteus vers cheus qui sont apressé de mesaise. - Vigours est une vretus qui boute arriéré les mavaises volentés qui aviennent par mescheance. ».
Les passages correspondants se lisent auxff. 63 v°, 64, 73, 78 v° et 80 du ms.
français 25247 de la Bibliothèque nationale.
II (ff. 3-5). Fragments d'une rédaction de la Somme le roi, correspondant aux passages qui, dans le ms. français 938 de la Bibliothèque nationale, sont sur les ff. 133-134 vO, 140 v°, 141 et 149-150 v°. On y peut signaler les paragraphes commençant ainsi : « La quinte branche de l'arbre de chastée est virginité, et c'est le quint estat. — Apres chiz estât fait a loer pour la biauté, car ch'est le plus bel estat qui soit en terre que virginité netement garder. — Ches III taches ordoient mout ceste blanche coste. — Li estas de religion doit estre si eslongiés dou monde que cis qui est en tel estat n'en sente riens. — La femme Loth senefie cheus que puis que il sont issus dou siecle. — Li VI degrés est que chascuns garde mesure en sa contenanche et en son port. — Le VII degré est garder mesure en boire et en mengier.
- Or as tu oï les degrés par ou cest arbre croist et pourfite. ».
III (f. 6). Dernière page d'un Dit des trois morts et des trois vifs. Premiers vers du fragment qui subsiste : Tout prent de moi droite justice.
Chascuns de vous i prenge garde, Si que de mal faire se garde.
Qui bien fait bien est avisés.
A nous III mors vous avisés.
IV (f. 6 Vo). Trois petites pièces, dont voici les rubriques et les premiers vers : « Hec sunt aliqua que Deus fecit de seipso amore generis humani : Amour fist Diex du ciel descendre Amour li fist char et sanc prendre. »
« E converso sunt que genus humanum ficticie facit amore Dei : De lui puet on bien afermer Que il est très haut pour honerer. »
« Aliter genus humanum se debet habere erga Deuiri : Qui souvent a Dieu penseroit En pensant se deliteroit. »
V (f. 6 v°). « Les XII signes de vraie amour. Le premier signe est de haïr ce que ses amis het et amer ce que il aime. ».
VI (f. 7). Deux pages d'un recueil de maximes de morale chrétienne, dont nous détachons les suivantes : « Fols felons doit on eschiver, Fols débonnaires deporter, Saige debonnaire garder, Devers soi tenir et amer. Nuls ne puet estre bon menestrels dou mestier dont il crient honte et dont il n'use volentiers. Vils chose est et mauvese d'avoir orguel. Noble chose est et haute de humilité. ».
VII (f. 8). Fin d'une prière : « Monter ne grever ne n'ait pooir seur moi malignes esperis, ne nuls de mes biens fateurs, et si me done prouvende au cors netement maintenir. ».
VIII (f. 8). Méditation sur les douleurs de la sainte Vierge. « Pour vostre sauvement n'oubliés mie les anguisses et les doleurs que la benoite Vierge Marie eut la douce mere Jhesu Crist a cel jour quant elle vit le fil Dieu le benoit fruit de son ventre traitier si villainement a mort. ». Aux sept pensées douloureuses succède une pensée sur les joies du paradis : « Pensons as joies de paradis, comme il y fait bel et déduisant : la venront li eslit de Dieu en sa compaignie, et as angeles et as archangeles. ».
685 N° 695. RECUEIL DE PIÈCES en vers et en prose.
Petit in-Co, ais de bois recouverts de veau brun, dessins et comp. à froid (rel. origi-
nale). — Papier, XVe siècle, 166 ff., plusieurs filigranes : écu contenant une fleur de lys et surmonté d'une croix, roue dentelée, écu à trois fleurs de lys avec couronne ducale fleurdelysée, une tête d'homme surmontée d'une étoile sur tige.
1 (f. 1). « Le Secret des secretz Aristote qu'il envoya au roy Alixandre ».
- L'ouvrage, précédé de la table des 68 chapitres, débute par « le prologue d'un docteur en recommandant Aristote : Dieux tout puissant vueille garder nostre roy et la gloire de ceulx qui croient en lui. Je, qui suis serviteur du roy, ay mis a execucion son commandement et ay donné envie de acquérir le lipvre des bonnes meurs. ». Après l'épître d'Alexandre à Aristote et la réponse du philosophe, vient « le prologue d'un docteur qui translata cest livre en latin : Phelippe, qui translata ce livre, fut filz de Paris et très saiges interpetres et entendez de toutes langues. ».
Traduction de l'ouvrage attribué à Aristote et intitulé Liber de regimine primipum et conservatione corporis humani. Nous avons décrit plus haut (t. I, p. 252) le texte latin de cet ouvrage, traduit de l'arabe par Philippe, clerc de l'église de Tripoli.
2 (f. 41). « Le Resveille-matin » : Aprez mynuyt, entre deux sommes.
Lorsqu'amours les amans resveille..
Inséré dans les œuvres d'Alain Chartier (Paris, Galiot du Pré, 1529, f. 180). 3 (f. 51). « La Confession d'amours. La Confession de la belle fille touchant amours » :
Bien celler, bien soiez venu, - Chappellain du manoir d'amours.
52 huitains, suivis de trois dizains et d'un quatrain.
4 (f. 63). « La Moralité du bien public » : Ou temps fatal d'Elicon excellent, Flagrant Phebus tout autre precellant..
Longue pièce qui occupe les ff. 63-76 et 85-95. Par une erreur de relieur, l'opuscule suivant a été intercalé dans cette Moralité et occupe les ff. 77-84.
5. « La Philosomie des gens. — Cy commence le livre de philosomie que le prince des philosophes, Aristote, fist et ordonna pour l'amour du roy
Alixandre. » ; suivi d'un petit traité des « quatre complexions », le tout en prose. Cet opuscule aurait dû être placé à la suite du n° 1, « Secret des secretz ».
6 (f. 96). « Les Vantes d'amours » : Je vous vans la lance ferrée, Par bonne esperance estanchée.
Cette pièce est suivie d'une ballade : Ung vray amant depuis qu'il veult amer.
Réf. Sur toutes riens amours hait couardie.
Nous avons rencontré plus haut (p. 396) une autre rédaction des « Ventes d'amours ».
7 (f. 106). « Les Merveilles de la terre Prebtre Jehan » (en prose).
C'est la fameuse lettre attribuée au Prêtre Jean, imprimée en latin d'abord, en français ensuite, et insérée de nos jours dans la Bibliothèque Elzévirienne.
Notre manuscrit offre quelques variantes de peu d'importance, qui paraissent souvent n'être que des erreurs de copiste. La plus saillante est celle qui existe dans la date à la fin de la lettre : 1457 dans notre manuscrit, 1507 dans l'imprimé.
8 (f. 123). « Le Débat de la noire et de la tannée » : Mes dames je apporte nouvelles De deux femmes cointes et belles.
Inséré dans le Jardin de plaisance, édition Olivier Arnoullet, f. 120 ; reproduit par M. de Montaiglon dans le Recueil de poésies françoises, t. v, p. 264.
9 (f. 140). « La Belle Dame sans mercy » : Naguere chevauchant pensoie Comme homme triste et douloureux.
Inséré dans les œuvres d'Alain Chartier (Paris, Galiotdu Pré, 1529, f. 185).
10 (f. 158). « Le Dit du nouveau marié » : Pour cuider courroux evitter Et passer temps aucunement.
46 huitains. Les feuillets sont mal rangés; le dernier a été gâté par l'humidité, et il manque une vingtaine de vers. Publié par M. de Montaiglon dans le Recueil des poésies françoises, t. IX, p. 148.
Sur la marge du second feuillet, on lit, tracée à la pointe, la signature « Françoys de Bourbon ». C'est le frère cadet du connétable de Bourbon, duc de Châtellerault, tué à la bataille de Marignan. D'ailleurs, ce livre figure sur l'inventaire de Moulins dressé en 1523; c'est de là qu'il vint à l'hôtel de Condé en 1661.
686 Nu 1087. RECUEIL DE PIÈCES en vers et en prose.
Pet. in-fo, mar. rouge, fil., aux armes du cardinal de Richelieu. — Papier, XVE siècle, 117 ff., cursive négligée, fine et serrée, 2 col. pour la poésie; trois filigranes : ancre, fleur de lys, tête de bœuf.
1. Ordonnances de Philippe le Bel, copiées au XVe siècle, avec des documents sur le règne de Charles VII, entre autres les pièces relatives à la paix conclue en 1435 entre le roi de France et le duc de Bourgogne (ff. 1 à 16, 102 à 117; deux parties séparées par une erreur du relieur).
2 (f. 17). « Le Songe de la barge » : Ou temps d'yver, felon mal gracieulx, Que maintes gens fait souvent ennuieulx.
Longue pièce de 3475 vers. L'auteur indique à la fin le moyen de trouver son nom, qui commence par la première lettre du dernier vers, suivie de la première lettre des vers précédents, en allant en remontant. Nous trouvons ainsi : « Le Séneschal ».
3 (f. 32). « Complainte faicte par Me Alain Charretier à sa dame » : Contre toy, mort douloureuse et despite, Angoesseuse, maleureuse et maudite.
Insérée dans l'édition des œuvres d'Alain Chartier publiée par Galiot du Pré en 1529, f. 305 v".
4 (f. 32). Pièce en 9 huitains : A l'homme merencolieux, De noir simplement habillé.
5 (f. 33). « Virelay » (140 vers) : De cuer je souppire De douleur et d'yre.
6 (f. 33 vo). Pièce de 52 vers : Hélas, pourquoy me fist amour emprendre A tant l'amer.
7 (f. 34). Pièce de 384 vers, répartis en quatrains dont les trois premiers vers sont monorimes et le quatrième annonce la rime du quatrain suivant : En ung verger, n'a pas trop longuement, Ou il faisoit bel, gracieulx et gent.
8 à 52 (ff. 36-42). Ballades dont voici le premier vers et le refrain : Il a long temps que je n'eu voullenté.
Réf. Car cilz qui riens n'aventure rien n'a..
Mes freres et mes amis.
Réf. Les amoureux du barron.
Lourdin, Lourdin de Saligny (1).
Réf. Je n'en n'ay joye ne douleurs.
Le grant desir que j'ay de revoier.
Réf. Par sa douleur et pour mon desirer.
Joyeusement me doy tenir.
Réf. Je baty la le gay du nit.
Helas, aymy, aray-je ja.
Réf. Je suis banni de toute joye.
Je me doy bien complaindre et doulourer.
Réf. Vostre plaisir a mon leal povoir.
Je voy trop bien qu'en dolente doulour.
Réf. Pour eslongier de tristesse et d'annoy.
Puis qu'il vous plaist me faire tant d'ounour.
Réf. De tous les biens que nulz pourroit nombrer (2).
Puisqu'il vous plaist ceste vie suivir.
Réf. Pour sa plaisance aussy pour vostre bien.
Plus vous entens et plus fort m'esbay.
Réf. En autre lieu, jeune, lealle et lie.
Certainement, amis, je ne vouldroye.
Réf. Pis que la mort vous fauldra recevoir.
(1) Jacques Lourdin de Coligny, dit de Saligny, mourut en 1510 dans un âge très avancé.
(z) Cette ballade est adressée à Le Séneschal, le poète dont nous venons de voir le nom.
Le pis me fault que la mort recevoir.
Réf. Vostre conseil jamais je ne feroye.
Helas, amis, j'ay trop grant desplaisir.
Réf. Vostre conseil devant le mien eslire.
En vos conseils serré par mon serment.
Réf. D'avoir ailleurs autre amoureuse attente.
Se vous n'avez de moy croire voulloir.
Réf. Quar qui plus est pres du feu plus tost sart.
Il me desplaist, monsieur, par ma foy.
Réf. Je vous diz bien que vous perdriez vostre paine.
Vous estes cilz qui perdra sa paine.
Réf. Je ne vous quier plus blasmer vo simplesse.
Helas, amours, je n'ay pas desservy.
Réf. Et ne vouliez mes doulours allegier.
Je ne say pas lequel faire je doy.
Réf. Plain de reffus, sans y pitié avoir.
N L N est de toutes la plus belle.
Réf. Or veuille amours que ce soit son plaisir.
La grant beaulté de ma belle mestresse.
Réf. Son bel acueil qui tant est gracieulx.
Plus belle que Iseult ou Helaine
Réf. Autre bien ne demanderoye.
Servez bien, belle bien amée.
Réf. Tout honneur sur vous en rendra.
Certes j'ay sy mon vueil ferme.
Réf. Puisqu'amours veult que tout sien soye.
Puisqu'amours veult que vous servés.
Réf. Je le feroys tout ainsy.
Ainsi que je vous diray.
Réf. En celle est toute ma pensée.
De trestous les leaulx amans.
Réf. Pour quoy a tous jours le renye.
Vous vous plaingnez trop durement.
Réf. Dont a mon cueur soit de sa grée.
Se je me plains, j'ay bien raison.
Réf. Se dit luy ay nul desplaisir.
Puisque c'est vostre voulenté.
Réf. Comme avés fait je le feroie.
Je ne sais rien que merencolier.
Réf. Vostre beaulté souveraine sans per.
L'autrier une dame entendy.
Réf. Que t'en chault si ne vault rien.
Qui me pourroit envoyer joye.
Réf. La deesse de leaulté.
Ma joye commence a venir.
Réf. Dont de bon vueil amours mercye.
Vous qui me venez requerir.
Réf. Faictes vo compte sur cela.
J'ay fait mon compte sur cela.
Réf. Pour languir en merencolie.
Qui se pourroit tenir d'estre amoureulx.
Réf. Des biens ara largement sa perchon.
Helas, helas, tant de dueil ay.
Réf. Tousjours bonnache ou vent contraire.
Vous qui m'appeliez bien amée.
Réf. Pour acquerir l'amour de moy.
Je doy de bon cueur servir.
Réf. Plus belle d'elle choisir.
Je prens congié de tous gens joyeulx.
Uef. Comme doit faire ung servant a sa dame.
Ma seulle amour, ma mestresse joyeuse.
Réf. Alegrement de ma dolente vie.
Tant me suis plains de mes dures doulours.
Réf. De celle amer a qui je ne puis plaire.
J'ayme de toutes la plus belle.
Réf. Le vueil que j'ay d'elle servir.
Ma belle mestresse.
Réf. Par vostre voulloir.
53 (f. 42). « La Vision amoureuse » : Pour passer temps sans mal penser Et pour moy d'oyseuse garder.
Pièce de 1300 vers; le titre ne se trouve pas en tête, mais il est donné par l'auteur dans les derniers vers.
54 à 61 (ff. 46 YO et 47). Ballades dont voici le premier vers et le refrain : Ors la premiere fois que je vy.
Réf. Les doulours que pour vous j'endure.
Mon cueur qui est plain de merencolie.
Réf. Tout le rebours de ce que plus vouldroye.
Plains de soupirs, de joye diseteux.
Réf. Pour moy est mort et pour autre est en vie.
Helas, et quant venra le jour.
Réf. Et faire tout vostre plaisir.
Ha, tristesse, je te doy bien haïr.
Réf. De bien en mieulx ce jour de l'an nouvel.
Je prens congié de dueil et de tristesse.
Réf. Fleur de beaulté, de dames souveraine.
Je doy amours mercier.
Réf. En la prison amoureuse.
Je sens ma joye estre meslée.
Réf. Quant sa belle beaulté remire.
62 (f. 47 v°). Pièce de 192 vers, répartis en quatrains dont les trois premiers vers sont monorimes et le quatrième annonce la rime du quatrain suivant : Amours me doy de tout mon cueur louer, Et le servir, cherir et honorer.
63 (f. 50). « Les Quinze Joies du mariage D. Les onze premières Joies ont seules été copiées ici et sont suivies des huit vers où doit se trouver le nom de l'auteur : « En ces huit lignes est le nom de celuy qui a dict les xv joyes de mariage au plaisir de Dieu et a la louenge des mariez, esquelles ils sont bien aises; Dieu les y vueille continuer.
Amen ». On sait que l'auteur est Antoine de La Sale; voir les éditions des Quinze Joies de 1837 (Techener) et de 1853 (P. Jannet).
64 (f. 67). « La Belle Dame sans mercy ». — Nous avons rencontré cette pièce d'Alain Chartier dans le manuscrit précédemment décrit.
65 (f. 71). « Le Jugement de la belle Dame sans mercy » :
Ne tout aidé, ne tout grevé, Moictié en vie et moictié mort.
Pièce de 120 huitains, attribuée à Alain Chartier, insérée dans le Jardin de plaisance, édition d'Olivier Arnoullet, f. 92.
66 (f. 82). « Le Livre du gouvernement des rois et des princes appellé le Secret des secretz, lequel fist Aristote au roy Alixandre ». — Une autre copie de cet opuscule se trouve dans le manuscrit précédemment décrit.
Le verso du f. 98 est occupé par une pièce de vers latins consacrée à l'histoire de Lucrèce et de Tarquin. Nous lisons en outre cette date : « M mi LXXX, olympiade LXI ».
Collection Standish.
687
N° 1604. RECUEIL DE PIÈCES en prose et en vers.
J n-fo, papier, XVIIe siècle, 294 ff., veau fauve.
Le caractère de ce recueil est essentiellement lorrain, et la plupart des pièces sont dédiées à Charles III, duc de Lorraine.
1 (f. 1). « L'Histoire tragique de la pucelle de Domremy, autrement d'Orléans, nouvellement départie par actes et représentée par personnages.
Sonnet de Jean Barnet, autheur de ceste œuvre. A Monseigneur le comte de Salm ».
Le véritable auteur est le père Fronton du Duc. La pièce a été représentée à Pont-à-Mousson le 7 septembre 1580 et imprimée à Nancy en 1581 par Jean Barnet, qui prend ici la qualité Jean Barnet, qui prend ici la qualité d'auteur. Il est bien l'auteur du sonnet, mais seulement l'éditeur de l'ouvrage. Voir la réimpression faite à Pont-àMousson en 1859 par les soins de M. Durand de Lançon.
2 (f. 37). Sonnets (14) adressés au comte de Salm et à des gentilshommes lorrains.
3 (f. 41). « Les Dialogues des trois estatz de Lorraine sur la nativité de très illustre prince Charles de Lorraine, filz aisné de. François, duc de Lorraine et de Bar, et de. Madame Chrestienne de Danemarc. Ensemble un
chant royal, trois cantiques et une péroration. Composé et dédié à l'honneur et louenge du très illustre duc François. a.
Les Dialogues, le Chant royal et les Cantiques sont en vers ; la Péroration est en prose et porte le sous-titre suivant : « La Péroration et supplémènjt d'Edmond du Boulay, dict Clermont ». Après avoir établi en vers la généalogie de la maison de Lorraine, l'auteur l'expose en prose. L'ouvrage a été imprimé à Strasbourg, en mai 1543, par Georges Messerschmidt. Il se termine par un « Épigramme excusatif » et un dizain d'Edmond du Boulay.
4 (f. 66 v°). « L'Outré d'amour pour amour morte », huitains moraux (212) : Pensant, songeant, a demy troublé, Ne trop joyeux.
Cet opuscule est du XVIe siècle, et peut-être même du XV.
5 (f. 78 v°). « Vers sur la mort du Connestable de Luynes et sur la vanité de Moussingot, son secrétaire ».
6 (f. 79). « Nouvelles de Spire, 4 février 1621 » (en prose).
7 (f. 80). « Pont-à-Mousson, ville et cité fameuse de Lorraine, et depuis peu de temps université florissante, descripte par Jean de Vaubreuil, Aquitain ». (Dédié au duc Charles III; 398 vers).
8 (f. 85). « L'Hymne de Moselle » (dédié au duc Charles III; 244 vers).
9 (f. 88). « Exhortation au peuple lorrain tant à recognoistre les biens qu'il a receu et reçoit continuellement de Son Altesse et de Messeigneurs les princes ses filz, qu'à prier Dieu pour leurs prospéritez et grandeur » (552 vers. Dédié au duc Charles III).
10 (f. 95 v°). « Mercuriade, tragédie par frère Dominique Gaspard, religieux de l'ordre de la Trinité de la Marche » (cinq actes et vers). — Consacrée aux exploits du duc de Mercœur, précédée d'un quatrain au duc Charles III, d'un « Dialogue de l'autheur et du livre », et de trois sonnets.
11 (f. 129 v°). « Deux traductions en vers de la prose du Saint-Sacrement Lauda, Sion, Salvatorem.
12 (f. 132). Vers en acrostiche sur Henry, duc de Lorraine.
13 (f. 132 ve). « Le tableau de la Suisse et autres aliez de la France es hautes Allemagnes., par Marc Lescarbot, advocat au Parlement )J. —
Ouvrage en vers, précédé d'une dédicace à Louis XIII et d'une adresse aux
Cantons (en prose). Suivi de : 1° « Les Bains de Feffers en Suisse, traduction (en vers) d'un poème latin d'un personnage illustre, pour Madame de Castille, Charlotte Jeannin ». 2° « Copie des traités d'alliance conclus entre les rois de France et les Cantons ». 3° « La Caroline, confirmation par l'empereur Charles-Quint du titre de souveraineté temporelle qu'on dit avoir été donnée par Charlemagne à saint Théodule, évêque de Sion, sur le pays de Valais. Réponse des Valésans à la Caroline. Renonciation à la Caroline ». Le Tableau de la Suisse a été imprimé à Paris en 1618.
14 (f. 165). « La Thébaïde, tragédie composée par Jean Robelin, du comté de Bourgogne » (5 actes et vers; dédiée au duc Charles III).
15 (f. 195). « Dialogue d'un gentilhomme et d'un berger, l'un parlant françois, l'autre lorrain » (en vers).
16 (f. 199). « Receptes admirables ».
Le reste du manuscrit contient des pièces historiques et pamphlets en prose des années 1616 à 1622. Nous en donnerons la liste lorsque nous décrirons les manuscrits relatifs à l'histoire du règne de Louis XIII.
688
N° 1219. CAHIERS de l'étudiant GUÉRIN CARON, 1631-1636.
In-80, papier, XVIIe siècle, 327 ff. (dont 29 blancs), veau brun.
Liste des leçons réunies dans ce volume : 1° « Admiranda sive de magnitudine imperiorum, regnorum et rerumpublicarum illustrium ». — Cours d'histoire ancienne écrit par Guérin Caron sous la dictée du professeur Jean Ruault, du 16 novembre 1632 au 27 juillet 1633 (157 ff).
2° « De sacris jejuniis accurata collectanea, 1636, martii 12" ». —Histoire des jeûnes dans les différentes religions (25 ff.).
3° « Arithmeticae practicae compendiosa sed accurata tractatio ». — Dictée du professeur Jean-Baptiste Morin, 1633 (46 ff.).
4° « De re numaria diatriba. De re numaria veterum Romanorum dissertatio. De re numorum antiquae Greeciae dissertatiuncula. De re monetaria
dissertatiuncula ». — Dictée du professeur Ruault. « Vivat aeternum felix Joannes Ruault, regius professor Parisiis, annis 1632 et 1633, quo tempore dictavit hoc feliciter » (35 ff.).
5° « Syntagma de ponderibus et mensuris. 1632, julii 15" » (22 ff.).
6° « De Comitiis disputatio, ubi et de ambitu. Haec feliciter dictavit classicus rector P. Chastillon, S. J., anno 1631 » (13 ff.).
Donné par Gouverneur, 1855.
689 N° 1639. RECUEIL DE PIÈCES en prose et en vers.
In-12, veau brun, dos orné (anc. rel.). — Papier, fin du XVIIE siècle, deux parties : 4re, 297 pages chiffrées, les 13 dernières occupées par des tables; 2e, autre écriture, 42 ff. non chiffrés. Sur le bord intérieur de la reliure, on lit, poussé en lettres d'or à la façon des signatures de relieurs, le nom « Blanchon » : c'est celui qui a fait relier le volume.
1 (p. 1). Inscriptions pour les fontaines de Paris, pour des monuments, des statues, des estampes; presque toutes en vers latins, accompagnées de traductions ou imitations en vers français par Corneille, Dupérier, BosquilIon, Charpentier, Vaultier. La plupart ont été publiées dans l'édition des œuvres de Santeul donnée en 1694. Parmi ces inscriptions se trouvent sept épitaphes de Santeul en vers latins ou français; trois sont signées : M. de Noisy; M. Turgot de Saint-Clair, maître des requêtes; M. de Percey, conseiller à Langres.
2 (p. 32). « Bons mots de Santeul » (suivis de deux épitaphés de ce poète).
— Les bons mots de Santeul ont été insérés dans les Sanloliana (Paris, 1764).
3 (p. 36). « Le Confiteor de M. Fouquet » (en vers français). Publié dans le Tableau de la vie et du gouvernement de Richelieu, jlazarin, Colbert, etc. (Cologne, Pierre Marteau, 1694).
4 (p. 41). « Sentences espagnoles et italiennes » (avec la traduction française)
5 (p. 46). « Épigrammes latines ».
6 (p. 55). « Q. Iloratii Flacci sententiae » (tirées de ses odes, épodes et épîtres).
7 (p. 75). Épigrammes en vers français (dont trois de Scarron).
8 (p. 86). « L'Heure du berger », pièce de 108 vers : Chacun ne sçait que trop que pour une coquette.
9 (p. 92). « Satyre contre le mariage », pièce de 80 vers : Non, je ne feray pas ce qu'on veut que je fasse.
10 (p. 98). « Épigramme contre le mariage ».
11 (p. 98). « Madrigal sur un avorton ».
12 (p. 99). « Recueil d(*bons mots des anciens et modernes M.
13 (p. 162). « Apophtegmes des anciens ».
14 (p. 167). « Bons mots tirés de Roger Bontemps ». — Roger Bontemps en belle humeur avait été publié en 1670 (Cologne, P. Marteau).
15 (p. 170). « Épigrammes tirées des fables de La Fontaine ».
16 (pp. 180 à 283). « Questions et réponses sur différents subjets, par l'abbé Bordelon » (en prose. Publié à Paris en 1704, 2 vol. in-12). — Cet ouvrage est suivi de la table méthodique et de la table alphabétique de tout ce qui précède. La seconde partie du manuscrit comprend les pièces suivantes : 17. « Satisfaction faite aux Jésuites par Santeuil, ou traduction d'un épistre-anecdote de Santeuil au révérend père Jouvanci contenant sa justification sur l'épitaphe du cœur de M. Arnauld et une éloge de la compagnie de Jésus » : Quoy, par des vers cruels et des écrits sanglants.
144 vers, 8 ff. non chiffrés, écrits au recto seulement. — Sur le démêlé de Santeul avec les Jésuites et sa correspondance avec le P. Jouvancy (16941695), voir Sanloliana (Paris, 1764, pp. 169-216).
18. Recueil d'épigrammes, épitaphes, pièces satiriques, toutes en vers, sur Richelieu, Mazarin, Colbert, Fouquet, Anne d'Autriche (33 ff.). Inutile d'en donner le détail, tout cela ayant été publié en 1694 dans le Tableau de la vie et du gouvernement de Richelieu, Vazarin, Colbert, etc. (Cologne, Pierre Marteau)
19. « Raillerie sur un recouvrement de sancté » (70 vers) ; Oui, c'est pour vous, dame Atropos.
Le volume se termine par deux épigrammes et deux sonnets.
Donné par Gouverneur.
690 N° 1467. PIÈCES DIVERSES recueillies et transcrites par Fyot, Paris, 1813.
In-So, papier, 56 ff., veau, fil., tr. dor. (Thouvenin).
Voici la liste de ces pièces : 1. « Préambule qui a donné lieu aux trois pièces de poésie qui suivent » (refus du curé de Saint-Roch de recevoir à l'église le corps de Mll8 Chameroy, actrice de l'Opéra, 24 vendémiaire, an XI) (prose).
2. « Querelle de saint Roch et de saint Thomas sur l'ouverture du Manoir céleste à Mademoiselle Chameroy » (envers, par Andrieux).
3. « Réponse de saint Roch et de saint Thomas à saint Andrieux » (en vers)
4. « Saint Roch à Andrieux », par H. D. (en vers).
5. « État des habitans de l'enfer » (prose).
6. « Prière philosophico-morale à Dieu. » (prose).
7. « Les Libertins de campagne ou les Missionnaires bottés » (prose).
8. « Morceau du temps » (prose).
9. « Idolâtrie politique » (prose).
10. « Idée sur le mariage (qui n'a point été imprimée), parle Cen Pelletier » (prose).
11. « Épigramme contre un suppôt de la chicane de l'ancien régime. —
Épitaphe d'un procureur » (vers).
12. « Institution du jeu de piquet ou son origine ».
13. « Histoire sous le règne de Robert, roi de France, fils de Hugues Capet ».
14. « Sur l'Hypocrisie ».
15. « Histoire sur les Empêchemens dirimans, par Mr l'abbé Laurent ».
16. « Le Pater de Louis XV H.
Cigongne, ne 2340.
691 N° 1149. RECUEIL D'OUVRAGES ARABES.
In-8°, mar. rouge à recouvrement, comp. à froid. — Ms. arabe sur papier, i94 ff.
1. Recueil de traditions. Liste des autorités traditionnistes du rite Malékite, par le cheikh Abou Mohammed Ibn el Emir.
2. Pièce de poésie d'Abderrahman ben Aly ben Solib elMaquoudy, appelée Maqçoura (295 vers).
3. Poème sans nom d'auteur. ,
4. Commentaire d'un ouvrage cabalistique de Mohammed benel Moukhtar ben el Bachir el Makhzoumy, originaire d'Oran.
5. Traité pour connaître les heures de la prière, par Abou Zeid Abderrahman el Tadjoury.
6. Kechfel hidjab an moudj Messileh eddjann, manuscrit copié en 1049 de l'hégire par l'Iman Eccha'rany.
7. Kefaiet el Moutchhaffary ou Nihacet el Moultifiz. Vocabulaire par le cheikh Abou Ishaq ben Ismayl Taraboulisy, connu sous le nom d'Ibn el Endjab.
Je rappelle que ces manuscrits arabes proviennent de la prise de la Smalah, et ont été inventoriés par M. Houdas, professeur à l'École des Langues orientales.
692 N° 1164. RECUEIL D'OUVRAGES ARABES.
In-4°, veau brun à recouvrement, comp. à froid. — Ms. arabe sur papier, i73 ff. et plusieurs petits cahiers détachés.
1. Grammaire d'Ibn Hicham, copiée en 1208 de l'hégire.
2. L'Elfiah d'Ibn Malik.
3. Élégie par Ibn Abdallah Abd el Qadir, fils d'Abderrahman, surnommé Daho : ne pas épouser deux femmes.
4. Khilaleh el Elfieh ain el arabieh li Djemal Eddin Abou Abdallah
Mohammed ben Djemal Eddin Youssouf Elançary, écrit le jeudi dernier jour de Djoumazi Ouloula, 1201 de l'hégire.
5. Qaiidet d'Abou Bekr Mohammed ben el Hassan ben Azdy, avec commentaire interlinéaire.
6. Traité de grammaire d'Ibn Malik, mauvaise écriture, incomplet.
7. Commentaire sur l'unité de Dieu.
8. Sur la lecture du Koran, en vers.
693 N° 1168. COMMENTAIRE DU COMMENTAIRE de la croyance des gens qui reconnaissent l'unité de Dieu. Copié en l'année 1063 de l'hégire (les cahiers ont été mal rangés). — TRAITÉ DE GRAMMAIRE d'Ahmed ben Mohammed el Andaloussy.
In-4°, mar. rouge à recouvrement, comp. à froid. — Ms. arabe sur papier, 231 ff. et 22 blancs.
694
N° 1153. COMMENTAIRE sur un traité en vers relatif au calendrier (le commencement manque). — EL MOUTEMETTY, scientifiques, composé en l'année 1040 de l'hégire. — TRAITÉ DE RELIGION MORALE, par Abou Abdallah Mohammed ben Youssef el Hassany, connu sous le nom de SENOUSY ELMINHADJ ESSEDID FI CHARH KEFAIET IL MOURIO.
Pet. in-4°, veau brun. — Ms. arabe sur papier, 199 ff.
695
N° 1800. TABLEAU DIVINATOIRE précédé et suivi d'une prière.
Ms. arabe sur papier, 2 ff., in-4°, cartonn.
696 N° 1147. KITAB LAMIET OUL ADJEM et commentaire (incomplet dans le milieu). — Séance en vers.
In-8°, mar. rouge à recouvrement, fil. dor. — Ms. arabe sur papier, 185 if., blancs de 39 à 56, 2 col. de 57 à 66.
697
N° 1805. Trois lettres écrites par des Chérifs, et tableau contenant les noms des mois de l'année solaire, avec l'indication des signes du zodiaque correspondant à chaque mois. A la fin se trouve une poésie mystique d'Abd el Qadir Guilany.
Ms. arabe sur papier. 7 ff., pet. in-4°, cartonn.
FIN DU TOME DEUXIÈME
TABLE DES MATIÈRES DU TOME DEUXIÈME
BELLES-LETTRES
I. - LINGUISTIQUE. RHÉTORIQUE.
428 NI 912. UGUCCIO PISANUS : LIBER DERIVATIONUM, XIIIE siècle. 1 429-430 Nus 1562-1563. ALPHABET ET LEXIQUE ÉLÉMENTAIRE LATIN-FRANÇAIS, XVIIE SIÈCLE 4 431 NI 1133. LEXIQUE ITALIEN-ARABE, XIxe siècle. 4 432 NI 702. ARISTOTE : RHETORICA, traduction latine, XIVE siècle. 4 433 N° 590. CICÉRON : LA RHÉTORIQUE, traduite par JEAN D'ANTIOCHE, XIIIE SIÈCLE 4 434 NI 886. CICÉRON : « LES ACCUSATIONS DE MARC TULLES CICERO CONTRE C. VERRES, TRADUICTES PAR JEHAN DE LUXEMBOURG J, XVIE siècle. 7 435 N° 966. MATROUILLET : EXERCICES LITTÉRAIRES, XVIe siècle 7 436 Nu 1010. MANUEL POÉTIQUE, XVIIIe siècle. (. :. 8
» II. - ÉPISTOLÀIRES. DIALOGUES. POLYGRAPHES.
437 N° 651. CICÉRON : EPISTOUE AD FAMILIARES, XVE siècle. 9 438 N° 987. ALAIN CHARTIER, NICOLAS DE CLAMANGES, ETC. — ALANUS AURIGA : DIALOGUS, EPISTOLIE. - ROLANDUS DE TALENTIS, NICOLAUS DE CLAMENGIS : EPISTOLIE. — BONACURSIUS DE MONTEMAGNO : DE NOBILITATE. — « LUCIANI DIALOGUS QUI INSCRIBITUR CARON J. XVE siècle. 9 439
N° 988. RECUEIL DE LETTRES ITALIENNES, XVIE siècle. 12 440 N° 916. [LA MOTHE LE VAYER] : « QUATRE DIALOGUES FAITS A L'IMITATION DES ANCIENS PAR ORASIUS TUBERO 1, XVIIe siècle. 13 441 N° 977. AUGUIEN (LOUIS-HENRY-AUGUSTE DE BOURBON, DUC D'). CAHIERS D'ÉTUDE, XVIIIE siècle. i3 442 N° 1420. PERRAULT (CHARLES) : RECUEIL DE DIVERS PETITS OUVRAGES EN PROSE ET EN VERS POUR LA BIBLIOTHÈQUE DE VERSAILLES, XVIIE siècle 14 443 N° 1487. HÉNAULT (LE PRÉSIDENT) : OEUVRES DIVERSES, XVIIIE siècle. 15 444 N° 1622. AUMALE (HENRI D'ORLÉANS, DUC D') : DISCOURS DE RÉCEPTION A L'ACADÉMIE FRANÇAISE, 1873. 20
III. - POÉSIE GRECQUE ET LATINE
445 N° 945. HOMÈRE : L'ILIADE, premier et second livres, traduits en vers par SALEL, XVIE siècle. 21 446 No 1631. HOMÈRE : L'ILIADE, second livre, traduit en vers par SALEL, XVI* siècle.. 22 447 N* 1625. HOMÈRE : L'ILIADE, cinquième et sixième livres, traduits en vers par SALEL, XVIE siècle. 23 448 N° 1179. HORACE : LES ODES, traduites par LE DUC DU MAINE, XVIIE siècle. 23
449 N° 736. HORACE : LES ODES ET LES ÉPODES, traduites par LE DUC D'ANGUIEN, XVIIIE siècle. - 23 450 N° 1619. OVIDE : LES MÉTAMORPHOSES, troisième livre, traduit en vers par FRANÇOIS HABERT, XVI" siècle. 24 451 N° 981. OVIDE : LES MÉTAMORPHOSES, fragments traduits par LE DUC D'ANGUIEN, XVIIIE siècle. 25 452 N° 975. FABLES D'ESOPE ET AUTRES, mises en prose latine par LE DUC D'ANGUIEN, XVIIIE siècle. 25 453 N° 980. FABLES; thèmes et versions par LE DUC D'ANGUIEN, XVIIIE siècle. 25 454 N° 997. SEDULIUS : CARMEN PASCHALE, XVE siècle. 26 455 N° 1435. ALBUZIO (AURELIO) : POEMATA LATINA, XVI' siècle. 26 456 N° 1539. CERRUTI (ANTONIO) : « AD PAULUM IV PONTIFICEM OPTIMUM, MAXIMUM, ANTONII CERRUTI LIBER J, XVIe siècle.. -' 27 457 N° 542. AUBERY (JEAN-HENRI) : LUDOVICI XIII VICTORIA AD OLLOXEAS ARENAS, XVIIE siècle 28 458 N° 378. HENRICO BORBONIO MUSARUM DIVIONENSIUM PANTHEON VOTIVUM, XVIIE siècle.. 28 459 N° 393. PALATIUM GLORLE HENRICI BORBONII, PRINCIPIS CONDÆI, XVIIE siècle 29 460 N° 948. HÉREMBERT (CHARLES), S. DU PASTIS : PRINCEPS CONDÆUS TRIUMPHANS, XVIIE siècle. 30 461 N° 485. KEUCHEIN (ROBERT) : BELLUM GALLO-BELGICUM, 1673. 31 462 N° 1728. MONTINIUS ABLONIUS (MAURITIUS L.) : BORBONIORUM CONDÆORUM PRINCIPUM ELOGIA, 1676. 31 463 N° 749. LORRAINE (GABRIEL-ALEXIS DE) : IN REDITUM DUCIS BORBONII ECLOGA, 1682. 31
464 N° 1735. Ducis BORBONII NUPTIÆ, i685. 32 465 N° 1921. SIMON (PIERRE) : DELPHINUS MUSARUM ALUMNUS SIVE PATRONUS, CARMEN, XVII' siècle. 32 466 N° 1113. SANTEUL (JEAN DE) : SALPETRIA, NYMPHA CANTILIACA, XVIIE siècle 32 467
N° 1787. DE RESURRECTIONE CHRISTI, CARMEN HEROICUM, XVIIE siècle 33 468 N, 1332. CORBIN (LOUIS) : ÆTERNITATI BORBONII ET CONDÆÆ, t698. 33 469 N° 1521. POLIGNAC (MELCHIOR DE) : L'ANTI-LUCRÈCE, premier livre, traduit par LE DUC DU MAINE, XVIIIE siècle. 34
IV. — POÉSIE FRANÇAISE
470 N° 703. ASPREMONT, XIIIE siècle. 35 471 N° 618. AMILE ET AMIS, XVE siècle. 37 472 N° 626. ROMANS EN VERS DU CYCLE DE LA TABLE RONDE. — LA QUESTE DU SAINT GRAAL, en prose. — ROMAN DE RENART (plusieurs branches), XIIIE siècle. 38 473 N° 678. LE LIVRE DE REGNART, en prose, XVe siècle 44 474 N° 1330. MARIE DE FRANCE : YSOPET. — ANDRÉ DE HUY : MORALITÉS. — LE RECLUS DE MOLIENS : MISERERE, ROMAN DE CHARITÉ. — HÉLINAND : VERS SUR LA MORT.
XIIIe siècle 45 475 N° 1578. RECUEIL DE CONTES DÉVOTS, MIRACLES, FABLIAUX, XIIIE et XIVe siècles. 49 476 N° 644. GAUTIER DE METZ : L'IMAGE DU MONDE. - « LE LIVRE QUI NOS ENSEIGNE COMENT L'ON SE PEUT MAINTENIR SAIN EN CHASCUN AAGE, » ETC. — ROBERT ET HÉLIS DE BORON : LE SAINT GRAAL. — GAUTIER MAP : LA QUESTE DU SAINT GRAAL. —
GAUTIER MAP : LA MORT DU ROI ARTHUR. XIIIE siècle. 58
477 N° 4469. GAUTIER DE METZ : L'IMAGE DU MONDE, XIII. siècle. 62 478 Ne 4444. GAUTIER DE METZ : L'IMAGE DU MONDE, XIIIe siècle 63 479 Ne 944. GUILLAUME DE LORRIS ET JEAN DE MEUN : LE ROMAN DE LA ROSE, XIII" siècle. 65 480 N° 686. LE ROMAN DE LA ROSE, XIVe siècle 67 481 NE 664. LE ROMAN DE LA ROSE, XIVe siècle 68 482 N° 665. LE ROMAN DE LA ROSE. — LE TESTAMENT DE JEAN DE MEUN, XIVE siècle.., 69 483 N° 1480. LE ROMAN DE LA ROSE, XIVE siècle. 70 484 Ne 744. LE ROMAN DE LA ROSE, en prose, XVE SIÈCLE 71 485 N° 570. ROÈCE : CONSOLATION DE LA PHILOSOPHIE, traduction en vers. — GUILLAUME DE MACHAUT : LE CONFORT D'AMI. - « LE CODICILLE MAISTRE JEHAN DE MEUN » [ROMAN DE LA TRINITÉ, DE JEAN CHAPUIS]. — JEAN DE MEUN : LE TESTAMENT.
XIVE SIÈCLE 71 486 N° 1479. c LE TRÉSOR DE JEHAN DE MEUN 1 [ROMAN DE LA TRINITÉ, DE JEAN CHAPUIS], XV. siècle. 75 487 Ne 757. G ACES DE LA BUIGNE : LES DÉDUITS DE LA CHASSE, XIVE siècle. 75 488 N° 683. GACES DE LA BUIGNE : LES DÉDUITS DE LA CHASSE, XIVe siècle. 71 489 N° 4442. JEAN LE FÈVRE : LE LIVRE DE LEESCE, XV* siècle. 78 490 Ne 465. CHRONIQUE DE BERTRAND DU GUESCLIN (en prose). — ROMAN D'OGIER LE DANOIS (en vers), XV., siècle. 80 491 Ne i680. LE LIVRE DES CENT BALLADES, XIV. siècle. 82 492-493 Nos 1667-1668. CHRISTINE DE PISAN : POÉSIES, XV* siècle. ,; 84
494 N° 567. CHRISTINE DE PISAN : LE LIVRE DE LA MUTATION DE FORTUNE, XVE siècle. 87 495 N° 942. CHRISTINE DE PISAN : ÉPITRE D'OTHEA A HECTOR, XVE siècle. 88 496 N° 729. CHRISTINE DE PISAN : ÉPITRE D'OTHEA A HECTOR, XV. siècle 88 497 N° 1576. LE SONGE AMOUREUX. — LA VOIE DE PAUVRETÉ ET DE RICHESSE, [PAR JEAN BRUYANT]. — L'HISTOIRE D'APOLLONIUS DE TYR. XVE siècle 89 498 N° 1569. CHASTEAULENS (GEORGES DE) : LE SONGE, XVE siècle 90 499 N° 1404. LE VERGER D'AMOUR. — LE DÉBAT DE LA DAME ET DE L'ÉCUYER, [PAR HENRI BAUDE]. — LE PASSE-TEMPS DE MICHAULT-TAILLEVENT. — LE TEMPS PERDU DE PIERRE CHASTELAIN. XV. siècle. 92 500 N° 1478. MICHAULT-TAILLEVENT : LE RÉGIME DE FORTUNE, XVE siècle. 95 501 N° 1065. MICHAULT (PIERRE) : LE DOCTRINAL DU TEMPS PRÉSENT, XVE siècle. 96 502 N° 1920. LA DANSE MACABRE. — LES TROIS MORTS ET LES TROIS VIFS. — COMPLAINTE DE L'AME DAMNÉE. XVe siècle 97 503 N° 639. MARTIAL DE PARIS, DIT D'AUVERGNE : LES VIGILES DE LA MORT DU ROI CHARLES VII, XV8 siècle. 99 504 NI 1405. RECUEIL D'ORACLES EN QUATRAINS, XVE siècle. 99 505 N° 1598. GRINGOIRE : L'OBSTINATION DES SUISSES, XIX' siècle. 100 506 N° 897. COMPLAINTES D'AMOUR. — LE PURGATOIRE D'AMOURS. — LE MIROIR DE MORT.
XVE siècle 101 507 Ne 1886. LA MARCHE (OLIVIER DE) : LE CHEVALIER DÉLIBÉRÉ, XVE siècle 103 508 NE 1489. [L'AMANT INFORTUNÉ], XVE siècle. 105
509 N° 885. [DICTZ POUR METTRE EN TAPISSERIE], XVI' siècle. 107 510 N° 635. [DICTZ POUR METTRE EN TAPISSERIE], XVI* siècle. 109 511 N° 1471. BELLEVILLE (PHILIPPE DE), DAME DE LA FLOCELIÈRE : LA DOLENTE VEUVE, XVI' SIÈCLE 117 512 N° 1343. « ESPITRE ENVOIÉE DE PARADIS AU TRÈS CHRESTIEN ROY DE FRANCE, FRANÇOYS, PREMIER DE CE NOM. », XVI' siècle 118 513 N° 1570. GRAVILLE (ANNE DE) : HISTOIRE DE PALAMON ET ARCHITA, XVI' siècle. 449 514-547 NOl 444-447. CRÉTIN (GUILLAUME) ET MACÉ (RENÉ) : « RECUEIL DE LA CRONIQUE FRANÇOYSE J, XVIE siècle. 120 518 N° 737. MACÉ (RENÉ) : LA CONNÉTABLERIE, XVIE siècle. 123 519 N° 996. « L'AMBASSADEUR VERD ENVOYÉ AU Roy EN BRETAGNE., XVIE siècle. 124 520 N° 4470. FRANÇOIS IER : POÉSIES, XVIE siècle. 125 521 N° 4690. FRANÇOIS IER : POÉSIES, XVIE siècle. 134 522 N° i878. MARGUERITE D'ANGOULÊME : LA COCHE, XVIE siècle. 142 523 N° 728. RECUEIL DE POÉSIES DU XVIE siècle. 144 524 N° 748. MAROT (CLÉMENT) : POÉSIES, XVIE siècle. 177 525 N° 991. PAPILLON (ALMANQUE) : LE NOUVEL AMOUR, XVI' siècle. 184 526 N° 983. SALEL (HUGUES) : C CHASSE ROYALE CONTENANT LA PRISE DU SANGLIER DISCORD., XVIE siècle. 184 527 N° 984. SALEL (HUGUES) : C CHANT POÉTIQUE OUQUEL CUPIDO EST TOURMENTÉ PAR VÉNUS ib, XVI' SIÈCLE 185
528 N° 973. HABERT (FRANÇOIS) : PARAPHRASES CHRÉTIENNES, XVI* siècle. 185 529 Ne 1476. LE LIEUR (JACQUES) : POÉSIES DÉVOTES, XVI' siècle. 186 530 N° 1413. COPIN (FLORENT) : C PETIT RECUEIL DE CHANTS ROYAUX, BALLADES ET RONDEAUX, SUR LE CONCEPT DE L'IMMACULÉE MÈRE DE DIEU », XVI. siècle 187 531 N° 1472. CUSSON (ROBERT) : C MÉMOIRES, ÉTERNELLES DÉPLORATIONS ET LOUANGES DU.
ROY DE FRANCE, FRANÇOIS 1er J, XVIE siècle. 190 532 N° 1579. VATEL : ŒUVRES POÉTIQUES, XVI* siècle. 190 533 N° 1650. Il TOMBEAU DE. HENRY D'ORLÉANS, DUC DE LONGUEVILLE J, XVIE Siècle. 191 534 N° 666. RECUEIL DE POÉSIES, XVII. siècle. 192 535 N° 1495- VASCOSAN (SIMON DE) : C SERMON FAICT PAR LE R. P. ESTIENNE BINET,. LE 26 DÉCEMBRE 1610 1 (paraphrase en vers français). 209 536 N° 1462. 1 CHATARINA CANTERS J, 1611. 209 537 N* 1629. COURTOT : VIE DE SAINT DENIS, i629. 210 538 N° 535. RECUEIL DE POÉSIES, XVII. siècle. 210 539 NI 777. RECUEIL DE POÉSIES, XVIIE siècle 227 540 N° 1325. RECUEIL DE POÉSIES, XVIIE siècle. 251 541 No 1530. MONTPLAISIR (RENÉ DE BRUC, MARQUIS DE) : LE TEMPLE DE LA GLOIRE. Jarry, 1646 252 542 No 1733. ODE SUR LA PRISE DE DUNKERQUE (t 646.) , , 253 543 Ne 1734. « LE MARS CAPTIF MIS EN LIBERTÉ PAR THÉMIS, ET LE TIPHON DE LA FRANCE BANNY PAR LA MÊME DÉESSE J, 1651. , , , , , , , , , 253
544 N° 1875. CORNEILLE (PIERRE) : « LES VICTOIRES DU ROY EN L'ANNÉE 1667 J. 254 545 N° 1922. CHARPENTIER (FRANÇOIS) : POÉSIES, XVII. siècle., 254 546 N,, 1142. QUINAULT (PHILIPPE) : SCEAUX, POÈME, XVIIE siècle. 256 547 N, 1849. BOUCHER (P.) : « LA MONARCHIE FRANÇOISE, ÉLOGES HISTORIQUES 9, 1684. 256 548 N° 1715. SANTEUL (JEAN DE) : REQUÊTE DU PETIT CHIEN PLUTON. LA DESTINÉE ET LES DERNIÈRES PAROLES DE PLUTON, XVIIE siècle. 257 549 N, 1923. VERGIER (JACQUES) : LE TONNERRE, CONTE, XVIIE siècle. 258 550 N° 1117. DESSIN DE L'APPARTEMENT DE S. A. S. MADAME LA DUCHESSE DU MAINE A SCEAUX, XVIIIE siècle. 258 551 N° 1741. « SUR LE Laudate Dominum de EŒLIS J, XVIIE OU XVIIIE siècle. 259 552 N" 475. RECUEIL FACTICE DE POÉSIES DIVERSES, XVIIIE siècle. 259 553 N° 1431. RECUEIL DE COMÉDIES, POÉSIES ET CHANSONS LIBRES OU OBSCÈNES, XVIIIE siècle. 261 554
N° 540. PELLISSIER DE LA VAGÈRE : « POÈME SUR LA LOI DIVINE PRIMITIVE ET ÉTERNELLE J, XVIIIe siècle. 272 555 N° 1773. GATIGNY (LE MOYNE DE) : POÉSIES, XVIIIe siècle. 272 556 N° 1564. CHÉNIER (MARIE-JOSEPH) : ODE. f8i3. 273 557 N° 1706. ICHER-VILLEFORT (BARON D') : « L'ESPIONNAGE SOUS LE RÈGNE DE LA MODERNE PHILOSOPHIE, POÈME, JANVIER 1813 J; Paris, i8i8. 274 558 N° 1651. BÉRANGER (PIERRE-JEAN DE) : VERS ET PROSE, XIxe siècle. 274 559 N° 1930. HUGO (VICTOR) : LES FEUILLES D'AUTOMNE, écrit et illustré par F. BOURDIN. 275
560 N" 1525. FRANCK (CHARLES) : UN PÈLERINAGE A LA CHAPELLE SAINT-FERDINAND, 1843. 275 561 N- 1925. COUTURIÉ (ADOLPHE) : POÉSIES, XIX" siècle. 275 562 N° 1928. FAUQUEMBERGUE (AUGUSTE) : PARODIE EN VERS BURLESQUES DU POÈME DE BARTHÉLÉMY INTITULÉ Le Deux Décembre, 1853. 275 563 N° 1785. BORRELLI (VICOMTE DE) : « UN DESSIN DE MEISSONIER, NEY », 1887. 276
V. - CHANSONS
564 N° 1047. RECUEIL DE BALLADES, MOTETS, CHANSONS, ETC., commencement du XVe siècle. 277 565 N° 1403. BUSSY (ROGER DE RABUTIN, COMTE DE) : CHANSONS, XVII" siècle. 303 566 N° 1118. COULANGES (PHILIPPE-EMMANUEL DE) : CHANSONS, XVIIE siècle. 309 567 N° 950. RECUEIL DE CHANSONS, XVIIIE siècle. 311 568 N° 953. RECUEIL DE CHANSONS, XVIIIE siècle. 315 569 N° 934. RECUEIL DE CHANSONS, XVIIIE siècle. 318 570 N° 939. RECUEIL DE CHANSONS, XVIIIe siècle. 318 571 N° 1429. « RECUEIL DE BRANLES GUAYS A DANSER EN ROND », XVIIIE siècle. 318 572 N° 962. RECUEIL D'AIRS D'OPÉRAS, XVIIIE siècle. 327 573 N° 1524. RECUEIL DE CHANSONS, XVIIIE siècle. 329 574 N° 940. RECUEIL DE CHANSONS HISTORIQUES, XVIIIE siècle. 337 575 N° 1432. RECUEIL DE CHANSONS HISTORIQUES, XVIIIE siècle. 337
576-585 X"' 793 à 801, et 820. « RECUEIL DE CHANSONS CHOISIES EN VAUDEVILLE POUR SERVIR A L'HISTOIRE ANECDOTE (sic) DEPUIS 1600 JUSQUES ET COMPRIS 1749 ». 338 586-593 N,, 812 à 819. RECUEIL DE CHANSONS HISTORIQUES, XVIIIE siècle. 338
VI. - IDIOMES PROVINCIAUX
594 XO 1571. ARNAUD VIDAL DE CASTELNAUDARY : « LIBRE DE LAS AVENTURAS DE MONSENHER G. DE LA BARRA", XIVe siècle. 340 595 N, 1727. « COMPLIMAN AI S. A. S. MONSEIGNEUR LE DUC DE BORBOX SU SON ERRIVÉE AI DIJOX », i694. 341 596 N° 930. « LAI TROPE GAILLADE DÉ VAIGNERON DE DIJON, AI S. A. S. MONSEIGNEUR LE Duc », commencement du XVIIIE siècle. 341
VII. - POÉSIES EN AUTRES LANGUES
597 N, 1424. DANTE ALIGHIERI : CANTICA DEL INFERNO, avec le commentaire de FRA GUIDONE DE PISE, XIVe siècle. ; 342 598 N° 1361. FRA JACOPONE BENEDETTI DE TODI : LAUDI, XIVe siècle. 344 599 N, 1426. BARTOLOMEO DA BOLOGNA DI BARTOLI : « CANTICA AD GLORIAM ET HONOREM MAGNIFICI MILITIS DOMINI BRUTII, NATI INCLITI AC ILLUSTRIS PRINCIPIS DOMINI [LUCHINI], VICECOMITIS DE MEDIOLANÔ, IN QUA TRACTATUR DE VIRTUTIBUS ET SCIEFFTÏÎS VULGARIZATIS 11, XIVe siècle.:. 345 600 N' 1322. PÉTRARQUE : « SONETTI 1 CANZONI DI M. FRANCESCO PETRARCA lN VITA E lN MORTE DI MAD. LAURA. TRIOMPHI » , f572. 349 601 N° 905. ROCCACE : LA THÉSÉIDE, traduction en prose française, XVE siècle. 350 602 N° 1565. RECUEIL DE POÉSIES ITALIENNES, XVIe siècle. 351 603 N° 1658. SCELTA DI CANZUNI SICILIANI, XVIIE siècle. 351
604 N" 1339. MARCUELLO : « DEVOCIONARIO DE LA REYXA Da JUANA A QUIEN LLAMARON LA LOCA », FIN du XVE siècle. 352 605 X" 1085. CANCIONERO DE OBRAS BURLAS IX LINGUA PORTUGUESSA, XVE siècle. 356 606 XO 1212. STAXDISH (FRANCK HALL) : POÉSIES ANGLAISES, XIxe siècle. 356 607 NI 1144. CHAHNAMEH, poème persan, XVIe siècle. 356 608 N° 1491. DJAMY : YOUSSOUF ET ZOLEYKHA, poème persan. 357 609-611 IS"0» -1802, 1804, '1151. POÉSIES ARABES - 357 612 3NTO 1926. LIMBÉRY (G. NICOLY) : ODE ÉLÉGIAQUE (arabe et français), XIXe siècle. 359
VIII. — POÉSIE DRAMATIQUE
613 :,\° 1688. EURIPIDE : « LA TRAGOEDIE DES TROADES », traduction en vers français, XVIe siècle. 360 614 -NI 1691. GRÉBAX (ARNOUL) : LE MYSTÈRE DE LA PASSION, XVe siècle. 361 615 >~° 632. LE MYSTÈRE DE LA RÉSURRECTION, DE L'ASCENSION ET DE LA PENTECÔTE, XVe siècle. 362 616 -NI 657. LE MYSTÈRE DE LA CONCEPTION: DE LA XATIVITÉ: DU MARIAGE ET DE L'ANNONCIATION DE LA VIERGE: XVE siècle. 366 617 -NI 1386. CIXQ JEUX, XVE siècle. 368 618 N° 1461. LE MAUVAIS RICHE, XVE siècle (fac-similé du XVIIIe). 370 619 ~° 1493. LE MYSTÈRE DES SAINTS CUÉPIX ET CRÉPIXIEX, XVE siècle. 370 620 NI 1603. LE MYSTÈRE DE SAINT ADRIEN, XVE siècle. 371
621 NI 4473. LE VALET A TOUT FAIRE, farce (fac-similé de l'édition de Lyon, 4606). 373 622 NI 1689. L'HISTOIRE DE SAINTE SUZANNE (fac-similé de l'édition de Troyes, XVIIE siècle). 373 623 N° 4840. LA SOPHRONIE, tragédie, XVIIE siècle..,. , 373 624 N° 697. HARDY (ALEXANDRE) : ARISTOCLÉE OU LE MARIAGE INFORTUNÉ, tragi-comédie, XVIIE siècle. , 374 625 NI 995. BARO (BALTHAZAR) : CLORISE, pastorale, 1629. , 374 626 N° 1466. « LE MARTYRE DE SAINTE CÉCILE, tragédie sainte, 1637. 374 627 NI 620. SAINT-BALMON (ALBERTE-BARBE D'ERNECOURT, DAME DE) : LES FRÈRES JUMEAUX, tragédie, XVIIIE siècle. , 375 628 NI 1700. MOLIÈRE : ROLE DE GEORGETTE dans L'ÉCOLE des Femmes, XVIIIE siècle. 375 629 NI 931. LAURENT (J.) : L'AMANT GÉNÉREUX, comédie, XVIIE siècle. 376 630 NI 1002. DESMARES : MERLIN DRAGON, comédie, XVIIE siècle. , , 376 631 N° 1885. LES AMOURS DE LA FILLE DE L'AMOUR, comédie, XVIIE siècle. 377 632 N° 927. LA PRINCESSE SOLITAIRE, comédie, XVIIE SIÈCLE T.-. 377 633 NI 1648. « RECUEIL DES FÊTES DONNÉES A SA MAJESTÉ LE ROY STANISLAS PAR MADAME LA MARQUISE DE MONCONSEIL A BAGATELLE, dans les mois de septembre 1756 et 1757 » 378 634 NI 4713. SEDAINE : ROLE DE ROSE (dans la comédie de Rose et Colas), XVIIIE siècle. 379 635 N* 1704. VOISENON : L'ART DE GUÉRIR L'ESPRIT, comédie, XVIIIe siècle. 379 636 N" 1884. BÉRAINVILLE : « L'AGE D'OR, OU TRIOMPHE DE L'IMMORTELLE CATHERINE ALEXIEWNA II., fète-ballet-pantomime. », f 776. 379
637 N- 1490. GOHIER (LOUIS-JÉROME) : LE COURONNEMENT D'UN ROI, essai allégorique en un acte, 1775. 380 638 V 1518. SÉGUR (VICOMTE DE) : L'HEUREUSE ÉTOURDERIE, comédie, XVIIIE siècle. 380 639 XO 1702. FABRE D'ÉGLANTINE : ISABELLE DE SALISBURY, comédie, 1791. 380 640 N- 1822. TALMA : LETTRES ET MANUSCRIT, XVIIIe et XIxe siècles. 381 641 X° 1660. MEILHAC (HENRY) : DÉCORÉ, comédie. 381
IX. - ROMANS ET CONTES
642 N" 1654. LA DEVISE DES ARMES DES CHEVALIERS DE LA TABLE RONDE, XIxe siècle. 382 643 X° 307. LE SAINT GRAAL [GAUTIER MAPI. — MERLIN [ROBERT DE BORON], XVE siècle. 382 644 XO 1081. LES PROPHÉTIES DE MERLIN. XIVE siècle. 384 645-647 ?' 315-317. ROMAN DE TRISTAN, XVE siècle. 384 648 NI 404. ROMAN DE TRISTAN, XVE siècle., 387 649 XO 1111. LA MORT DU ROI ARTHUR [GAUTIER MAP], XIIIE siècle. 388 650 ? d437. CLÉRIADUS D'ANGLETERRE, XVE siècle. 389 651 XO 1486. ROMAN D'ALEXANDRE, XVe siècle. 389 652 X" 1082. OCTHOVIEN, XVe siècle. 390 653 Xo 924. LA SALE (ANTOINE DE) : LE PARADIS DE LA REINE SIBYLLE, xve siècle. 392 654 N* 1572. LES ÉVANGILES DES QUENOUILLES. — LES ADVINEAUX AMOUREUX. — LES DITS ET VENTES D'AMOURS. XV6 siècle. 395
655-669 NOl 1496 à 4510. SCUDÉRY (M"' DE) : ARTAMÈNE OU LE GRAND CYRUS, XVIIE siècle. 396 670 N° 1. 707. CHAULIEU : LA PERFECTION D'AMOUR, fable, XVIIIE siècle. 396 671 XO 993. LE PRINCE NKROLY ET LA PRINCESSE TATICÉE, XVIIIE siècle. 397 672 N° 1204. GENLIS (Mn" DE) :'LA DUCHESSE DE LA VALLIÈRE, XVIIIE siècle. 397 673 XO 1465. NOGARET (FÉLIX) : TRAIT SINGULIER DE TENDRESSE FILIALE, conte, XIxe siècle. 397 674-676 NOl 1901-1903. VIGNY (ALFRED DE) : LA CONJURATION DE CINQ-MARS, XIX. siècle. 398 677
NI 1003. ARETINO (PIETRO) : IL DIALOGO OVERO IL PIACEVAL RAGIONAMENTO (LA Puttana errante), XVIE siècle. 398 678 X. 1430. VENERE E PRIAPO TRIONFANTI, XVIIE siècle. 398 679 N° 949. SAN-PEDRO (DIEGO DE) : LA PRISON D'AMOUR, XVIe siècle. 399 680 N° 1389. BIDPAI : FABLES, traduction allemande, XVE siècle. 399 681 N° 1154. LE SULTAN MAHMOUD ET SES TROIS FILS, conte arabe. 401
X. - MÉLANGES LITTÉRAIRES
682 N° 1529. ORUS APOLLO, traduction française, XVIe siècle. 402 683 N° 1427. DISTICHA DE MORIBUS (attribués à CATOX). — FORMULA HONESTJE VITÆ. HISTORIA SEPTEM SAPIEXTrM. XIV' siècle. 403 684 N° 1942. Fragment d'un RECUEIL DE TRAITÉS ET DE PIÈCES DE MORALE ET DE DÉVOTIOX, XIIIE siècle. 404 685 N° 695. RECUEIL DE PIÈCES en vers et en prose, XVE siècle. 406
686 Nil 1087. RECUEIL DE PIÈCES en vers et en prose, XVe siècle. 409 687 N° 1604. RECUEIL DE PIÈCES en vers et en prose, XVIIE siècle. 414 688 N° 1249. CAHIERS de l'étudiant GUÉRIX GAROX, 1631-4636. 416 689 N- 1639. RECUEIL DE PIÈCES en prose et en vers, fin du XVIIE siècle 417 690 N" 1467. PIÈCES DIVERSES recueillies et transcrites par Fyot, Paris, -18-13. 419 691 à 697 N" 1149, 1164, 1168, 1153, 1800, 1147, 1805. RECUEILS D'OUVRAGES-ARABES 420
FIN DE LA TABLE DES MATIÈRES DU TOME DEUXIÈME
PARIS
TYPOGRAPHIE PLON-NOURKIT ET C" 8, RUE (IAHANCIÈRE
PARIS TYPOGRAPHIE PL ON-.NOURRIT ET Cil R U K C A R .1 N C I È !i E 8